« La morale aux chiottes. | Accueil | Récidivistes ! »

Le Fouquet's aux Marolles ?

Mercredi soir, Nicolas Sarkozy est revenu sur sa nuit au Fouquet’s, nuit qui a fait le sujet d’un livre d'Ariane Chemin et Judith Perrignon, 120 p, Fayard, 12 €.
C’était sa plus mauvaise prestation à la télévision. De mémoire de France 2, on ne l’avait jamais vu aussi bafouillant à un « 20 heures » de grande écoute.
Bienheureux pays qu’est la France qui discrédite « Sarko-le-Peuple » (dixit Le Canard enchaîné) pour une nuit au Fouquet's, soirée de sa victoire, qu'il avait fêtée en compagnie des plus belles fortunes de France, auxquelles s’était joint le Belge Albert Frère, pas mal friqué aussi, dans l’établissement « bling-bling » des Champs-Elysées.
La relation de la gaffe incipit du quinquennat ne se fit pas d’emblée. Elle eut lieu à la suite d’un article de Marianne, quelques mois plus tard.
Après, d’autres calamités s’abattirent sur la France…
C’est toute la différence de la presse française avec la nôtre. Chez nous, elle est si peu diversifiée, qu’elle admire au garde-à-vous les gens de pouvoir, au pire, elle s’en moque ; mais de manière bon-enfant, suscitant des courants de sympathie (le cas Daerden), ne tirant jamais des conclusions politiques.
Cette gaffe aurait été involontairement perpétrée par Cécilia Sarkozy, déjà en instance de fugue avec un amant, et laissant son mari, amoureux transi, se morfondre à l’attendre. Gueules de ces cinquante-cinq invités plongés, le soir du 6 mai, dans une longue attente de Cécilia !
Le CAC 40 était plutôt bien représenté, le monde politique ne comptait que Raffarin et Fillon, une salle d’histrions, de faiseurs et de saltimbanques de casino.
Pour quelqu’un dont l’ambition était de redonner la parole au peuple français, il se fichait du monde.
Le quinquennat prenait le large par un vent favorable, mais déjà avec une voile déchirée.
Les individus au pouvoir étant à peu près partout de la même farine, on peut se demander comment en Belgique ces messieurs de pouvoir passent leur ego ?
Ce pourrait-il qu’il y eût dans l’ensemble des démocraties occidentales, un havre de droiture, de paix tranquille, de bonheur humble qui s’appelât la Belgique ?
Force serait de le croire, tant les journaux sont muets sur nos Fouquet’s de nos bling-bling de province !
A moins que dissimulateurs de génie, nos avocats les plus populaires, nos mandataires les plus écoutés, nos ministres les plus compétents, ne se dispersassent qu’en catimini ?
Autre hypothèse, les secrets des stupres seraient préservés de l’attention des foules parce qu’ils auraient lieu dans le secret du triangle des Bermudes, dans des îles succursales de Salò, là où les grands reporters du Soir n’ont pas les moyens d’aller ?

96f9000.jpg

Cela est fort possible. Il est impensable que tant d’argent réunit sur autant de gens, que tous soient des patriotes vertueux !
L’insistance de Di Rupo sur le caractère humble de son action, doublé du caractère qu’il prétend « humble » de sa personne, est suspecte.
Que croire ? Ces grands décideurs sont tellement peu sensibles envers le peuple, qu’il doit y avoir une faille quelque part. Ils doivent en secret s’abrutir à l’alcool, se finir aux drogues ou être profondément pervers… Il serait étonnant qu’ils n’aient que leur ego, l’amour du pouvoir et le vice de l’argent, chevillés au corps.
Charles Michel me fait penser à Henri III commanditaire de l’assassinat du duc de Guise. Je vois très bien le ministre MR, posté derrière une tenture, puis revenant dans le couloir où ses sbires avaient occis le duc, se pencher sur la victime et dire « Il est encore plus grand mort que vivant », même si cette royale réflexion n’est qu’une légende.
Reynders, je le rattache à cette « belle » formule de Néron pour le suicide de Torquatus « Quoique coupable et se défiant justement de sa défense, il eût toutefois vécu s’il eût attendu la clémence de son juge » (Tacite, les Annales).
Alors quoi, Messieurs de la basoche, du pouvoir à gogo, de la goinfrerie élective, pas le moindre soupçon de nuit folle dans un Fouquet’s à la belge ? Pas d’entrechat à la DSK avec de fausses vierges fichées aux mœurs ? Pas de blennorrhée signalée comme un rhume de foin tenace, par La Libre ? Pas d’addiction pour la blanche ? Rien en somme qui vaille un détour du droit, de la loi, de la rigueur, du pouvoir !
Eh bien ! c’est peut-être dans ma nature, mais, je ne crois pas que vous soyez des surhommes, ni des surmâles, ni des hommes justes, ni des hommes bons : rien que des jouisseurs qui n’osent pas dire leurs noms.

Poster un commentaire