Démocratie
C’est peut-être une réflexion de la vieille école, je croyais qu’en démocratie, c’est le peuple qui décide et les mandataires qui exécutent ?
Evidemment depuis que certains pays ont voté « non » au traité européen, et que les mandataires les ont fait repasser par les urnes, jusqu’à ce qu’ils votent « oui », on peut se poser la question.
Que vaut la volonté populaire et que signifie-t-elle encore dans un monde globalisé, quand nos politiciens sont à la botte des marchés ?
Il y a de plus en plus d’accords qui « vont de soi » et qu’aucune volonté populaire ne saurait contrarier dans le cadre d’une association citoyens-dirigeants, puisque ces derniers lient les premiers par des accords auxquels plus personne ne peut se soustraire, sauf de rompre avec tout le monde et de claquer la porte de l’Europe.
A force de contraindre les citoyens à suivre une politique qu’ils ne veulent pas suivre (c’est ce qui se passe en Grèce) le risque qu’une insurrection succède à l’émeute et aboutisse à une révolution, n’est pas à exclure. La révolution n’est-elle pas un ordre qui se fonde sur un ordre qui s’effondre ? Alors, vous verriez comme le peuple aurait raison, et ses mandataires, tort !
Le drame, c’est qu’on ne chassera pas le parlement sans le secours de l’armée. A Athènes, toute révolution passe par elle. On se souvient encore de la dictature des colonels, afin d’empêcher les communistes majoritaires à l’époque, de s’emparer du pouvoir.
On ne saura jamais ce qui se serait passé, si la Grèce était devenue communiste, probablement qu’à la chute du mur, elle se serait débarrassée d’un gouvernement qui ne correspondait plus au temps ; mais, il est presque certain que les finances n’auraient pas pu être aussi mauvaises et que la Grèce n’en serait pas là aujourd’hui, avec ses milliardaires au-dessus des lois.
Pauvre république où tout fiche le camp dans un chaos indescriptible.
On voit bien que chez nous les médias ne sont pas innocents dans le compte-rendu des émeutes du 12 février, au pied de l’Acropole. La vue d’immeubles en feu effraie l’instinct de sauvegarde. L’apeurement de nos millions de citoyens aspirant à la propriété, les fait réagir comme s’ils étaient tous propriétaires.
Dans un match nul exposé à l’appréciation générale, 68 policiers grecs ont été soignés pour des blessures provoquées par des engins incendiaires, des jets de pierre et d'objets divers, alors que 70 manifestants ont été hospitalisés, pour des chutes sans gravité sur la chaussée glissante à cause du verglas.
D’où la conclusion étonnée des médias : « Le peuple refuse les nouvelles mesures » ! Sous-entendu que c’est culotté tout de même, l’Europe veut bien envoyer des milliards pour rembourser les banques, et le peuple fait sa mauvaise tête, comme si les Européens étaient responsables des armateurs grecs qui font naviguer leur flotte sous des pavillons de complaisance !
Pour nous, l’information d’Athènes qui rassure l’Europe, sonne comme un avertissement aux parlementaires socialistes qui voudraient revenir aux sources.
« …les députés ont adopté à 199 voix contre 74 ces nouvelles mesures d'austérité, malgré les fortes dissensions au sein des deux principaux partis de la coalition. Les socialistes et les conservateurs ont tenté de rétablir la discipline dans leurs rangs et ont exclu les quelques récalcitrants qui se faisaient une autre idée du mandat qu’ils avaient reçu du peuple. »
Voilà qui doit rassurer Elio Di Rupo pour les mois qui viennent : malgré les exclusions, le parlement a gagné sur la rue.
Le conclave de fin février pourra siphonner les fonds de caisse.
Ce mot « la rue » a toujours étranglé l’homme de pouvoir, dès qu’il remue les lèvres pour le dire. Il est imprononçable ! Alors qu’ils en viennent le plus souvent.
Ils fomentent des complots d’un trottoir à l’autre, parfois, il y en a même qui sont portés en triomphe, tandis que leurs partisans défoncent les portes qui mènent aux acropoles démocratiques, puis soudain, une fois assis sur la plus haute marche, ils ne peuvent plus prononcer le mot, sans s’étrangler de colère !
L’idéal serait que les élites dirigent entre eux, sans qu’il n’y ait plus jamais de peuple. Pol Pot a essayé. Voyez comme on l’a montré du doigt ! Il est vrai qu’il était à la fois contre le peuple et contre le capitalisme.
Heureusement pour l’exemple qui rassure Di Rupo, les dirigeants grecs sont contre le peuple, mais pas contre le capitalisme. C’est ce qui fait toute la différence !
Commentaires
Je fais une fixation sur le bas de la journaliste et surtout les pieds.
Postée le: Joseph MEYER | février 18, 2012 03:40 PM
Vous vous en remettrez.
J'en suis sûr !
Postée le: Richard | février 18, 2012 08:38 PM