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Pour quelques millions de plus !

Les dernières disputes sur les deux ou trois centaines de millions d’€ à trouver afin de boucler le budget du petit Chastel, en disent long sur l’état réel de la cohabitation dans la coalition.
On se demande pourquoi les esprits s’échauffent à ce point. Le motif est léger pour adjoindre ce fric au paquet déjà trouvé.
Quelqu’un a déclaré – je ne sais plus s’il s’agit d’un membre du gouvernement ou d’un journaliste – que c’était une somme d’appoint pour le cas où la croissance ne serait pas celle des prévisions. Donc en principe, ces taxes supplémentaires, on n’en a pas besoin tout de suite. Peut-être même n’en aura-t-on jamais besoin ! C’est une réserve de confort, des fois que la croissance ne serait pas au rendez-vous, comme on dit dans les salles de marchés !
Et malgré tout, cet argent qui n’est pas indispensable, ils se tapent dessus, pire que pour le milliard avant, trouvé sans trop de difficultés !
Ceci dit, ces centaines de millions dont on n’aura peut-être jamais l’usage, dès qu’ils seront inclus dans le panier de la ménagère, nous les aurons bel et bien et à vie dans nos contributions diverses et variées.
Il serait opportun de rappeler qu’il a fallu la menace d’une sanction de la part de la Commission Européenne pour qu’une tripartite voie le jour le 15 décembre de l’année dernière. Les coalisés n’avaient pas tant de plaisir que ça de s’acoquiner, comme dans un mariage arrangé. Ils ne se blairaient pas du tout. C’est du temps où Bart leur faisait peur. Ils se sont vus pensionnés ou chômeurs, comme Happart, mais pour toucher 530.000 € à la sortie, dans une liquidation, c’est plus dur !
Et c’est le plus follement ambitieux qui a entraîné le reste des socialistes dans l’aventure avec la droite flamande et les cousins wallons. Elio, celui qui aurait dû avoir le plus de réticence à assurer le service, a imaginé ses vacances de l’année suivante à San Valentino, reçu comme le Duce en 42 ! Il a été d’accord tout de suite.
Les tripartites sont, en règle générale, des salles d’attente pour une politique plus cohérente. C’est un expédient qui n’a que des faiblesses, comme on est en train de s’en rendre compte.
Les visions socio-économiques des socialistes et des libéraux, même s’ils partagent le même amour pour l’économie capitaliste, diffèrent en raison de leur électorat, déjà fort malmené du côté du PS, et qu’il faut sinon le rassurer, tout au moins le flatter. Un électorat poule aux œufs d’or, puisqu’il est le seul que l’on ponctionne et ce en accord avec les socialistes, attendu qu’on ne touche à rien ou si peu au capitalisme privé.
Une tripartite équivaut à une absence de gouvernement réel, qu’il faut combler par de la gesticulation.
Di Rupo est un maître du genre. Sa gesticulation est fort peu spectaculaire, mais elle ne passe pas inaperçue. Les journalistes, à l’affût, la décrypte très bien Elle est dosée et cependant efficace. Antoine l’a compris qui a joué la carte de la sobriété, comme le maître, pour baiser Liège, à propos du centre sportif.
La coalition est construite de la même manière. Elle bouge imperceptiblement et ses promoteurs aussi, par de petites phrases, des remuements de tête qui font voler les franges de Laurette Onkelinx, plissent les leggings de Milquet, quand elle pivote pour passer entre les deux MP qui barrent l’entrée du sacro-saint lieu du leurre…
Cette coalition est par définition hostile à toute nouveauté. Par exemple l’économie, et bientôt le communautaire où, forcément, le programme touchera au plus profond les citoyens qui ont du Nord au Sud une vision trop différente de ce qu’est un Etat, pour que cette législature aille à terme.

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Faut-il qu’ils aiment le fric et qu’ils veulent en ramasser jusqu’au bout, pour ne pas jeter l’éponge ! Au fait, quelle somme de départ nos loustics toucheraient-ils, s’ils démissionnaient ? Sait-on, par exemple, ce que Leterme s’est mis en poche pour passer de premier ministre intérimaire, à secrétaire général adjoint de l'OCDE ?
Il y a des « sacrifices » qui ne grandissent pas les gens, mais les rétrécissent.
En voilà encore un qui n’a jamais entendu parler du geste d’Emily Hoyos !

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