Bon appétit, Messieurs…
Ce que Louis Michel a dit au sujet des gens de son espèce à propos du travail « extraordinaire » qu’ils abattent, au point qu’ils ne sont pas assez payés, est en train de se vérifier d’une autre manière après « l’effort » de 0,9 % que Di Rupo et son gouvernement ont abandonné à la misère des gens et au poids de la dette.
La preuve, la réforme des pensions des parlementaires est en rade.
Le gouvernement qui, au départ, allait régler ça au pas de charge – ce qui pour le secteur privé et la fonction publique, avaient été arrangés en quinze jours, met un temps fou pour les pensions des messieurs pour lesquels Louis Michel a une admiration infinie, puisqu’il en est !
C’est qu’ils n’ont personne qu’eux-mêmes pour régler les problèmes de leur fric. Ils sont à la fois patrons et employés dans cette foutue entreprise Belgique !
Je sais bien, le régime parlementaire, on connaît la chanson, les électeurs les attendent tous les quatre ans avec le bulletin de vote. Et alors, ces gens sans vergogne n’en ont rien à foutre, puisqu’ils sont à de rares exceptions, tous bien d’accord, avec Louis Michel, sur ce qu’ils valent !
Vu la dureté des temps, ils sont devenus nos poules de luxe ! Qu’ils prennent garde qu’à force de prétendre à beaucoup, ils finissent par ne plus rien avoir.
Di Rupo a frappé fort, il a mis quasiment tous les partis dans le même sac, avec les clés du coffre et le mot d’ordre général « Nos pensions, nos Droits, notre Argent ou la mort ! Chaque période a les Girondins qu’ils méritent. Les nôtres sont bons pour la Conciergerie, avant la Veuve !
En attendant, incapables, à la limite inutiles, ils se la pètent encore en nous prenant pour des imbéciles !
L’électeur furieux ne peut pas les saquer tous ! Du coup, il ne saquera personne.
On reste sans voix devant cette effronterie !
Le double discours me scie ! D’un côté les efforts terribles qui sont à venir, le détricotage de la sécu, des indemnités de maladie, les pensions de vieillesse, les allocations de chômage et de l’autre, les représentants du peuple, tous bien fourrés, gros et gras, comme le chat faisant la chattemite du bon La Fontaine.
Et ces mêmes cafards qui entonneraient encore l’Internationale s’il le fallait, qui parlent de Jaurès la larme à l’œil et si la social-démocratie les autorisait, il y en aurait quelques-uns pour enlever leur chapeau devant la statue de Robespierre, l’Incorruptible, tandis que dans le camp « ami » les Bleus pissent dans leur froc de bonheur dès que Louis Michel, son fils ou Reynders bavassent sur les écrits d’Alexis de Tocqueville, alors que – c’est bête comme tout – ces sans pudeurs, ces imbéciles instruits, ne sont même pas capables de définir la philosophie qu’il a voulu partager avec ses contemporains !
Voilà la meute affolée dès qu’il serait légitime d’un peu ramener leurs pensions à des taux raisonnables et à des annuités plus en rapport avec nos sacrifices !
Et l’exemple, qu’en font-ils ?
Revoilà les Sept présidents, oui, ils sont sept présidents d’assemblées avec la crainte que les honorables confrères montrent à l’ensemble du pays leur volonté de ne pas toucher à leurs privilèges, la « basse engeance » dusse-t-elle périr d’inanition !
Ces gens n’ont pas encore compris que la société de consommation, c’est fini. On va vers quelque chose que tout le monde redoute et pour affronter l’inconnu, en démocratie, on aurait dû normalement compter sur eux, capitaines courageux, officiers comme à Reichshoffen, sabre au clair, les premiers à la charge !
Eh bien non ! ça ramasse tout le fric que ça peut, ça se croit tout permis… Eux espèrent encore en tirer beaucoup de la société de consommation !
On a envie de reprendre le mot de Napoléon à Talleyrand « Messieurs, vous êtes de la merde dans un bas de soie ».
Ce n’est pas du populisme, c’est à l’évidence une constatation.
Les premiers destructeurs de la démocratie, il ne faut pas chercher plus loin. Ils sont alignés devant nous. Et leurs complices avec eux ! Ceux de la RTBF, de RTL, des journaux, toujours prêts à une interview, l’échine basse, avec un mot aimable, une priorité dans les débats, partout et toujours, tout pour eux !
Il paraît que “Les pressions sont fortes en interne, sans doute dans tous les partis, pour qu’on ne touche pas réellement au système”, c’est dire comme le système parlementaire est tombé bien bas.