Mons, victime d’un mégalomane.
Le temps est aux économies. C’est entendu.
Quand la Région wallonne veut démolir un bâtiment en parfait état pour en construire un nouveau, où sont les économies ?
C’est ainsi qu’à Mons, une gare qui répond parfaitement aux besoins de la population va être démolie. Le prestige d’un homme « du pays » serait une raison suffisante !
La nouvelle gare dessinée par Calatrava ressemble comme deux gouttes d’eau à celle de Liège. A croire que les économies tiendront dans les seuls plans de l’architecte.
Dans quoi la jalousie va se fourrer quand même ! Car ce bâtiment de « prestige » a été voulu par Elio Di Rupo, qui a été soufflé par la réalisation du même Calatrava à Liège.
Si après ça le PS de Mons n’érige pas une statue équestre au milieu d’une place qui portera le nom de l’illustrissime enfant du pays, on veut bien être pendu.
Reste les factures que Sa Grandeur va mettre au passif de la SNCB (nous qui payons) et le surplus sur le compte déjà fortement plombé de la Région (encore nous qui payons).
L’effort de rénovation et l’ébauche d’une relance par les grands travaux commencent par des travaux inutiles, ça promet !
N’y aurait-il pas mieux à faire en améliorant les réseaux de tramways et d’autobus, voire construire un métro à Mons et partout dans les villes wallonnes où c’est possible ?
C’est d’autant plus scandaleux que la gare de Charleroi a été « rénovée » avec de l’ancien, et n’est pas mal du tout. C’est même une belle réussite dont l'inauguration approche. Ce sera le weekend des 25 et 26 juin.
Au vu de l’expérience liégeoise et la crise, la saison n’est plus au grandiose et au gigantisme. Les approches de la gare à Liège, faute de moyens, sont destinées à nous faire souvenir que lorsqu’on n’a pas les fonds pour un projet global, mieux vaut améliorer ce qui existe, sans chercher à jeter de la poudre aux yeux à l’étranger.
Voilà vingt ans que Liège devrait avoir un métro digne de ce nom. Je reviens de Prague. Le métro qui y a été construit est remarquable. Il plonge sous la Vltava, rivière bien plus large et profonde que la Meuse. Ce qui est impossible ici, l’a été là-bas.
A Mons, c’est la même situation, comme à Charleroi. Un métro est plus utile !
Les communications entre les deux rives, surtout à Liège, n’ont jamais été franchement résolues.
Les centaines de millions d’euros que l’on disperse pouvaient trouver un usage plus intelligent et qui auraient occupé pendant dix dans, cent fois plus d’ouvriers que pour les gares.
Mais enfin, Di Rupo la voulait celle-là… alors.
Quand on pense que dans la ville du Doudou, la gare, construite entre 1949 et 1952 et en parfait état d’entretien avec une toiture en cuivre remplacée il y a tout juste 5 ans, perdra la salle « des pas perdus » qui n’est pas prévue dans la gare de Calatrava ? En plus, cette gare avalera 30 % de la Place Léopold pour y construire le fameux auvent comme à Liège et qui ne servira qu’à jouer le rôle de « m’as-tu-vu ? ».
Pour qui connaît la place de la gare à Mons, c’est un lieu construit et équilibré, cette penne monstrueuse du chef de gare rompra l’harmonie des lieux, détruira le caractère urbain et multifonctionnel, supprimant les animations : marché aux fleurs et foire d’automne.
Au lieu d’un métro les Montois feront des trajets plus longs à pied et en voiture, puisque les modifications de la place chambarderont les arrêts et les lignes et diminueront les places de parkings, même si un parking sous la place est prévu.
Les gares de Liège et bientôt de Mons sont les contrexemples d’une société en crise et qui veut se relancer par des travaux pouvant contribuer au redressement du pays par l’emploi. Elles montrent le rôle néfaste de l’organisation de la Région par des élus incompétents qui ne savent pas gérer la collectivité wallonne au mieux de ses intérêts.
La situation est assez dramatique comme ça pour avoir encore à nous farcir des administrateurs calamiteux dans un contexte européen qui n’est pas pour arranger les choses.