Ah ! les canailles…
Le journal « La Dernière Heure » l’a bien senti, en mettant côte à côte deux informations : la première, la plus importante : « La Belgique est le cinquième pays européen à afficher une dette publique plus importante que le PIB. L'Italie, la Grèce, l'Irlande et le Portugal sont confrontés au même constat. »
Et la seconde, en même temps anecdotique et révélatrice de la manière dont les socialistes se passent le relais : « En vue de Mons 2015 (la cité du Doudou a été désignée capitale européenne de la culture), la ville d’Elio Di Rupo devait recevoir 3 millions d’euros des mains de Jean-Claude Marcourt (PS), le ministre wallon de l’Économie et des Technologies nouvelles. », et d’expliquer aux lecteurs attentifs : « Mais, voilà, l’Inspection des Finances (IF), chargée de contrôler les dépenses publiques en amont, a refusé tout net la note soumise par le ministre… ».
La signification des deux notes côte à côte est claire.
La dette n’est pas stoppée. Nous ne sommes pas prêts de l’équilibre. Les Agences de notation qui nous ont déjà dégradés sont en alerte.
Nous voilà la proie des menteurs, ce gouvernement trompe l’opinion publique. A l’issue de la gestion, calamiteuse de Di Rupo, nous serons dans une situation quasiment désespérée et sans perspective d’une politique plus à gauche et réformatrice.
Cela n’empêche pas que par copinage et pour faire plaisir au chef, Jean-Claude Marcourt, ministre wallon de l’économie, privilégie de mille manières la ville de Mons en puisant dans la caisse. Selon l’Inspection des Finances (IF) « payer 3 millions pour le wi-fi montois viderait tout simplement les caisses wallonnes. » (Les 3 millions demandés consomment plus du tiers des 8 millions prévus pour Creative Wallonia.)
Cela remonte à loin : la fusion des Communes, période faste du gangstérisme socialiste, alors hégémonique (1975-1983). En ce temps là, c’était Charleroi la ville chouchoutée et Liège, la redoutée, parce que trop rouge, marquée par les renardistes et le Mouvement Populaire Wallon (1). Cools y jouait contre la ville de Liège, un match truqué, repris par la suite par Guy Spitaels.
Avant cette période, Liège était la ville la plus peuplée et la plus « progressiste », républicaine, plus radicalement à gauche et donc crainte des sociaux-démocrates qui s’étaient déjà accommodés du système économique libéral.
Il fallait à tout prix s’arranger pour que la fusion des communes fasse de Liège, la deuxième ville du pays. Artificiellement, on a dosé le poids des habitants des communes rassemblées et on a fait de Charleroi, ce dont on parle tous les jours « la ville la plus peuplée de Wallonie », en oubliant le côté artificiel et volontaire, de cette réforme.
Ce coup avait été monté dans une première phase de la neutralisation de Liège et avant même que Di Rupo ne fasse la pluie et le beau temps au parti.
Le PS de Charleroi s’étant fourvoyé dans sa gestion scandaleuse de la ville, Di Rupo, l’actuel homme fort (Giet n’étant qu’un homme de paille) en a profité pour mettre par terre les deux villes « géantes » (tout est relatif) afin de gaver au maximum celle dont il est issu.
Qu’on entende bien que les citoyens, qu’ils soient de Mons, de Charleroi ou de Liège, n’ont rien à voir et ne sont responsables en rien des combines. L’esprit partisan de clocher a toujours été le meilleur moyen de se faire réélire à vie et les socialistes sont des maîtres dans cette confiscation de la démocratie - quoique les autres partis y aient leur part – tout simplement parce que le PS domine depuis 1945, avec des hauts et des bas, la politique de la Wallonie.
Cela pouvait passer dans l’euphorie d’une économie en expansion. Cela ne passe plus avec la crise, la dette et la nécessité de distribuer les subsides avec intelligence et parcimonie.
Marcourt est un apparatchik du Bureau du PS, un homme de main, comme tant d’autres, pas assez « rayonnant » pour se faire un nom tout seul, donc pas dangereux, et qui a compris que pour faire une belle carrière, il devait servir le « grand homme ».
Di Rupo veut faire de Mons, sinon la première ville (c’est impossible), tout au moins la plus rayonnante de Wallonie. Déjà faire de cette ville, au demeurant sympathique, la capitale européenne de la culture est perçu comme un canular de tout observateur impartial !
Y jeter l’argent par les fenêtres est devenu aujourd’hui une anomalie volontaire dont l’opprobre ne rejaillira que sur le sieur Marcourt, le vrai responsable court toujours.
Aujourd’hui, la candidature de Liège à l’exposition Internationale de 2017 ne serait qu’un paravent destiné à masquer ce qu’on donne à profusion à la ville de Mons ! Quitte à laisser la Ville de Liège s’endetter davantage, si par malheur, elle venait à être officialisée dans cette démarche. Le délabrement de la ville nécessiterait une rénovation quartier par quartier. Les investissements sur les seuls lieux de l’exposition n’iront évidemment pas dans ce sens.
Tout cela est profondément lamentable et suffisamment grave pour que nous ayons tous, des craintes les plus vives pour l’avenir des Wallons, aux mains de ces aventuriers.
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1. A la lecture des manifestes et des articles dans « Combat » de Glinne et Yerna, le MPW serait aujourd’hui en parfait accord, avec ceux dont la volonté est d’en finir avec l’Etat belge.