Le sacre de Bart Premier !
Ce mercredi 11 juillet, c’est la fête de la Communauté flamande.
Di Rupo, hilare, en forme festive, était l’invité obligé – obligé enfin dans les circonstances présentes, la N-VA n’étant pas membre du gouvernement fédéral.
Les chefs flamands avaient l’air de faire la gueule. Alexandre De Croo a donné quelques explications de la morosité ambiante : le parlement flamand est le lieu de toutes les querelles !
Depuis qu’il a maigri, Bart De Wever s’est aussi aigri. Il compte sur l’adoration de ses fans pour faire avancer la cause « sacrée » de la Flandre. Il est persuadé qu’il va faire un malheur aux élections de novembre et satisfaire un de ses rêves : devenir bourgmestre d’Anvers.
En attendant la consécration, le chef de la N-VA stresse. Les autres chefs ne sont pas à la hauteur des enjeux. Leur seule crainte : perdre des voix aux prochaines élections, laissant le leadership définitif à De Wever. On voit l’ambiance !
On est à un trimestre du sacre d’un nouvel empereur Charles Quint !
Stupide ou inconscient, Di Rupo rit toujours bêtement à tout qui parle flamand ! Sa surdité lui donne des excuses. En attendant d’être persona non grata, il serre des mains, s’esclaffe et se croit à la fête du Doudou.
Pour Bart, la Flandre n’est pas une Région, c’est un Etat. La Belgique est une enveloppe vide à ses yeux. Pour que le reste du pays soit au courant, il faudra attendre l’année prochaine, quand la défaite aux élections communales aura été digérée par le CV&P et que les royalistes seront au désespoir. A moins que Wouter Beke ne fasse bourrer les urnes, c’est fichu !
En attendant de sortir de l’Etat belge, la N-VA tire à feu roulant sur les institutions.
Jan Peumans, président du parlement flamand, dans son discours a proposé, la création d'un poste d'attaché économique flamand en Wallonie, une sorte d’ambassadeur du nouvel Etat !
De dérive en dérive, ce qui va se passer est facile à deviner. Le nouvel Etat flamand, de fait, entrera en vigueur. Les Bruxellois et les Wallons n’en sauront rien ! Enfin, pas tout de suite… Les Flamands changeront de nationalité par surprise ! Les lois et les règles générales de l’Etat belge seront remplacées en Flandre par d’autres lois et d’autres règles.
Qui pourrait empêcher cette mutation, sans effusion de sang ?
On ne l’apprendra à la cour que par un incident diplomatique, quand Albert II se verra refusé par le parlement flamand, l’accès du territoire.
Ce qui tarabuste la N-VA, c’est évidemment Bruxelles. Une ville « flamande » francophone à 90 %, c’est un sérieux dilemme.
Les Flamands savent combien les Wallons conduits par Rudy Demotte sont conciliants, mais Charles Picqué ? et la communauté européenne installée sur les hauteurs de la Ville, même avec un Flamand pur jus à la présidence ? Surtout Picqué, quel emploi pourrait lui donner l’Etat flamand ? Concierge au théâtre de la Monnaie ?
La N-VA planche sur une annexion pure et simple. Le pays ne tient plus qu’avec cette énigme non encore résolue. Quand la N-VA aura la majorité absolue, la prise de Bruxelles par la force pourrait être étudiée. A défaut de panzers, quelques idées sont à l’étude.
Jan Peumans et Kris Peeters sont d’accord pour nier l’existence de Bruxelles en tant que Région. Pour eux, il y la Flandre et la Wallonie. Point. Comme les dirigeants wallons sont veules et incapables de dire « non » aux deux vedettes, pour peu que la Flandre y mette le prix, le gouvernement wallon avec les parlementaires des trois partis sont assez lâches pour monnayer leur accord à cette ignominie.
L’honneur, ça vaut combien dans une économie capitaliste ?
Cette trahison permettrait à la Wallonie de bénéficier de la bonne santé économique de la Flandre. Il y a de l’espace en Wallonie, au nom de l’effort de rénovation du territoire, nos parlementaires wallons sont capables de faire de l’Ardenne, l’arrière-cour d’une Flandre à la recherche de maisons de campagne. Napoléon a bien vendu la Louisiane aux Américains ! Cette vision est en parfait accord avec le concept flamingant des années 70. La Flandre aux Flamands et la Wallonie pour les week-ends.
Di Rupo a cru diplomate d’emballer la scission de BHV dans un paquet cadeau. Les « Filles » du gouvernement se sont cabrées pendant 531 jours. On ne voit plus Onkelinx et Milquet que profil bas devant la Flandre triomphante. Charles Michel débarrassé du FDF est plus serein.
Maintenant que l’arrondissement est découpé en rondelles, les Flamands sont déjà sur autre chose.
Les Francophones se sont fait posséder par plus mariolles.
Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ?
Et si Maingain avait raison ?