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L’âge du Boson de Higgs ?

Quand les spammeurs s’amusent, les communications par ordinateur deviennent difficiles. C’est le cas ces temps-ci pour ce blog qui n’est plus en mesure d’éditer d’images. Hier déjà le texte du 5 juin a été édité en dernière minute.
Il est difficile de savoir ce que demain nous réserve.
Voici, ci-dessous, sans illustration, ce que Richard III publie pour le 6 juillet 2012.


Est-on sûr que ce troisième millénaire soit le temps attendu de l’invention et du bouleversement général qui va nous tomber dessus avec son content de bienfaits et de casseroles, le tout mélangé, rendant les futurologues incapables de prédire ce qui va se passer ?
Tout a déjà été tellement traduit en émotions diverses et en inventions « capitales » qu’on se demande ce qui pourrait bien nous surprendre encore.
L’admiration imbécile de la vedette, par exemple.
Tout le monde croit que le résultat de cette admiration imbécile nous vient des images de filles hystériques aux concerts des Beatles. On se souvient de l’arrivée à LaGuardia dans le Queens (NY), des actualités noir et blanc montrant des minettes hurlant jusqu’à plus savoir émettre un son, se pissant dessus, accrochées aux clôtures grillagées, au bord de la crise de nerf et de l’évanouissement.
Bien avant, Lilian Gish parlait déjà de frissons dans la colonne vertébrale à la vue sur le plateau de Blanche Sweet, une star du muet.
Tout bègue qu’il était, Alcibiade produisait la même hystérie quatre siècles et des poussières avant une nouvelle vague de fans qui allait submerger l’empire romain et déboulonner des dieux – pourtant plein de poésie - avec la venue de JC. superstar.
Est-il possible que nous ne marchions qu’à l’impulsion irraisonnée, à l’émulsion des glandes, plutôt qu’à la force des idées ?
Sans doute.
Le vedettariat est dans tout, surtout là où il ne devrait pas être. Il est aberrant qu’aujourd’hui on ne puisse briguer un mandat d’intérêt public, sans être populaire.
De là le questionnement du vieil anachorète Léautaud, ce qui ne l’empêchait pas de vivre parfois en cénobite avec la Panthère ou Marie Dormoy : - Le cabinet de Paul Boncour (décembre 1932 – janvier 1933) parle de la nécessité de restaurer l’autorité de l’Etat.
La chronique gouvernementale déborde du même besoin en 2012 en Belgique, sans qu’il faille penser une seconde que Di Rupo va changer quoi que ce soit.
De même, le renforcement de la police devant les menaces sur les populations : - La France est infestée de police (Léautaud, 23 déc. 32). On peut dire qu’on y vit sous le régime de la police, avouée ou occulte. On ne peut faire quatre pas dans Paris sans se flanquer dans des mouchards.
Dans les grandes villes belges les mouchards sont à chaque coin de rue, ce sont les caméras de surveillance, pour notre plus grand bien, nous dit-on. Il paraît que les vieux et les commerçants en sont des fanatiques convaincus. On a trouvé le bracelet électronique, afin de désencombrer les prisons, à quand la caméra fourrée dans le slip des violeurs, prévenant le commissariat d’une solide érection susceptible de créer des problèmes ?
Le tout réclamé avec force cris par la population qui se sent prise à la gorge sur les trottoirs « chargés d’individus cosmopolites aux intentions homicides».
Sous peine d’être classé comme bourgmestre des souks, il ne restera plus qu’à Demeyer l’alternative de raser le quartier Sainte-Marguerite ou démissionner sous les huées.
Quant à ceux qui se sont résignés au malheur et attendent l’Armageddon par le constat que les peuples ont si peu évolués, que les contemporains de Nabuchodonosor se trouveraient fort à l’aise aux terrasses des cafés à boire le sang frais de leurs victimes, des philosophes et des historiens pourraient leur expliquer que cette structure mentale est aussi vieille que l’histoire confuse des premières civilisations, dont la caractéristique principale était d’assommer l’étranger avant toute discussion.
Le secrétaire de Valette et du Mercure de France de conclure (1) : - Nous allons certainement vers des choses effroyables : dix ans, vingt ans, trente ans, mais inéluctables, un bouleversement, un changement, une transformation sociale considérable, aux prix de quels heurts, de quels massacres, de quelles explosions et assouvissement de haines.
On en reste là. Léautaud, alias Maurice Boissard avait l’excuse de sentir venir la guerre de 39.
Et nous laquelle sentons-nous venir ?
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1. Toujours Paul Léautaud. J’ai la chance d’avoir les 19 volumes du « Journal Littéraire, Paris, Mercure de France, 1966. L’édition de 1987, sur papier bible, ne compte que 3 volumes. C’est plus pratique pour les bibliophiles qui manquent de place.

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