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31 août 2012

To have one’s money’s worth.

Que sait-on de la cuisine électorale américaine qui fait les présidents, tantôt un démocrate, tantôt un républicain ? Sinon, que la première sélection, très loin avant le mérite personnel, est celle de l’argent.
Obama – pour ceux qui ne s’en souviennent pas – a été financé quasiment au double de sa rivale Clinton de son camp, et l’a surclassée par la nouveauté de son apparence et de sa faconde, à la convention démocrate. C’était il y a quatre ans.
Aujourd’hui, c’est Mitt Romney, le prétendant républicain, qui va sans doute dépasser de loin le budget d’Obama pour la campagne 2012 à l’élection présidentielle.
Mitt Romney fait du cash en achetant et en vendant des entreprises, c’est le Bernard Tapie américain.
Si Obama est battu, il retournera à Philadelphie faire du business d’avocat d’affaires. Si c’est Romney, c’est Salt Lake City, où entre deux liquidations d’entreprises, il pourra toujours faire évêque mormon et prêcher l’altruisme.
C’est la loi du genre. En Amérique, on ne sort pas de la question majeure « combien valez-vous ? ».
C’est à cette aune que l’on mesure la fragilité d’un système dit démocratique, en ce sens que ce sont les fauchés qui départagent les riches à la conquête du « Power », ce plus stimulating des riches en quête d’autres sensations que celles que procurent l’argent.
On ne sort pas de ce domaine, dans un pays où tout se traduit en « money cash in hand ».
A y regarder de près, la déchéance en Europe vient aussi du regard que nous portons sur les Etats-Unis. Nous avons envie de leur ressembler.
Que les américanolâtres se rassurent, c’est fait !
Le culte de l’argent, l’art de parvenir à faire du fric, nous tient lieu de morale comme eux.
Alors, pourquoi les Américains n'aiment guère Mitt Romney ?
Un sondage Gallup montre que 81% des Américains trouvent Obama sympathique, alors que seulement 64% pensent la même chose de Romney.
A Tampa, en Floride, à la convention républicaine, on planche sur le sujet : comment, Mitt Romney peut-il battre Barak Obama ?
Imaginez que Mitt Romney, comparé au bucheron de fer-blanc sans cœur du Magicien d'Oz, ressort de cette convention chéri par des foules enthousiastes autres que celles hurlantes d’amour à Tampa ! Cela n’est possible que par l’argent.
On voit déjà les effets d’une pluie de dollars en annonces et publicités inondant l’Amérique : voilà l’Américain moyen tombant dans le camp Romney, et nous avec, par ricochet, spectateurs indirects du show.
Convaincre les électeurs que, Mitt Romney, tel qu'il est, est celui dont l'Amérique a besoin, paraît du coup une tâche moins insurmontable, aidé par la conjoncture économique catastrophique et les faiblesses d’Obama qui sont apparues au grand jour à l’occasion de la crise, "nice guy, bad president".
En Amérique, on n’explique jamais rien sur le fond. Tout est en surface. Ce qui est visible, intuitif, le faux passe pour le vrai ! Ce qui compte, c’est ce le citoyen voit et ce qu’il comprend… comme en Europe, en somme, c’est-à-dire pas grand-chose. Et c’est sur ce pas grand-chose, que tout se décide.

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Qu’on se le dise, si le candidat républicain est élu, des solutions radicales, voire douloureuses vont pleuvoir sur le dos des has been, mais l’Américain aime ça. Il veut croire au redressement par l’effort personnel. C’est un message qui plaît à tout le monde et surtout à ceux qui ont réussi et qui se fichent de lâcher du cash chez le dentiste ou à la maison de retraite, grâce aux efforts que les autres ont surtout consenti, pour qu’il devienne riche.
L’Américain est comme ça, on lui a tant de fois martelé qu’il était de la race des pionniers, et que plus il y a un pouvoir d’Etat, plus on vit mal. Il a fini par le croire.
Il loge, en général, dans deux pièces. Son environnement est vétuste et pollué, mais, dans sa tête, il est sur un chariot tiré par deux mules sur les grandes plaines de l’Ouest américain.
Ce n’est pas demain qu’on va le changer.
Et dire qu’on a cru longtemps en Europe, que l’Amérique, c’était le « triangle d'or » de Los Angeles : Beverly hills. Bel Air et Holmby hills ! Ah ! ces feuilletons importés qui nous mettent l’esprit en stand-by, que d’impostures !

30 août 2012

Martin, un cas de figure.

Allons, il faudra dire plus qu’elle ne vaut, de cette Michelle Martin, dont même les « intellectuels », comme le philosophe Edouard Laruelle et quelques autres règlent le compte, certes avec plus de mesure, que ceux qui la vilipendent, aux cris d’à mort, la garce !
Nous voilà revenus au temps des Sorcières de Salem, à la différence que le Massachussetts vit la paranoïa des bourgeois puritains triompher, et que Malonne est l’épisode ultime d’une relaxe réglementaire un peu chahutée par quelques énergumènes.
Si le « professionnel » Laruelle traite les furieux des ruelles de Malonne « d’agités du bocal », ce n’est pas dans cet esprit que LF Céline inventeur de cette litote, l’appliqua à Sartre. Il devrait quand même le savoir. C’est lui l’intellectuel, non ?
Le cas Martin est un cas d’école à plusieurs titres.
Le premier est sans conteste la fascination qu’un tel monstre suscite chez nos intellectuels. Cela s’apparente presque à un sentiment amoureux. Parfois certaine laideur confine à la beauté nue, comme aurait pu écrire Barbey d’Aurevilly.
Martin est leur propriété, leur chose. Ils voudraient la mettre dans du formol et l’exhiber sous la photo de Freud ou de Young. Jadis, elle eût fini dans un cabinet de curiosités. On se croirait revenu à la théorie du neurologue allemand Franz Joseph Gall. Pour un peu, ils se battraient pour étudier son crâne !
C’est étonnant, à part des écrivains de gare, qu’aucun spécialiste des troubles du comportement ne se soit rué sur un sujet comme celui-là, pour en faire une thèse, publiée chez Gallimard, collection Idées.
Pourtant nos hypersensibles se voient déjà en docteur Adler sur le cas Martin, glosant à l’infini dans les réunions de la société psychanalytique de Vienne !
Mais le second cas d’école est bien plus grave !
Comment n’ont-ils pas vu que Martin a dépassé et de loin le monomaniaque qu’elle a eu le malheur d’épouser, et qu’elle l’a dépassé en horreur et peut-être même en perversion.
Ce que les furieux de Malonne dénoncent, c’est le crime le plus odieux, le plus éprouvant pour la conscience humaine qu’il puisse y avoir.
Ils conspuent une lâcheté, comme il y a peu, d’une personne capable de descendre aussi bas dans l’ignominie. Martin sait des enfants en danger de mort par inanition et elle ne fait rien. Alors que le monstre pervers est en taule, qu’elle est à l’abri de ses représailles, un simple coup de fil et tout est dit. Et elle ne le fait pas. Elle laisse sans rien dire des nigauds de la gendarmerie brouiller tout du bruit de leurs chaussettes à clous, dans la cave donnant accès à la prison des enfants. Et elle se tait. Peut-être même s’est-elle félicitée du bon tour qu’elle leur a joué ! On ne sait rien et on ne saura jamais rien.
Ce n’est pas une conscience inquiète, mais c’est une femme qui n’a pas de conscience du tout.
Ce n’est pas la complice de la perversité maladive de Dutroux qu’on veut exterminer, c’est la bête à face humaine qui a vécu ces moments-là.
Je sais bien que l’indignation populaire que j’ai moi-même dénoncée n’est pas une bonne manière de mettre les choses au point. Il y a parmi les excités de vrais malades mentaux, mais aussi de braves gens qui n’ont pas d’autres moyens de s’exprimer qu’en montrant leur colère, ce dont profitent leurs détracteurs et les médias raffolant des scoops. Sans oublier que ce sont ces mêmes médias qui ont monté les gens !
Ceci dit, la Loi qui peut paraître sévère pour les délits en général, ne l’est pas assez pour des monstres. Il n’y a pas de loi spéciale pour eux. Etendre en gravité des mesures habituelles pour tous les délinquants, c’est mettre dans le même sac les vaincus de la vie, les dupes de la société de consommation, les assassins compulsifs et les maladroits, avec les monstres.
Le propre de la justice, n’est-elle pas de distribuer des peines proportionnelles et pas d’afficher des tarifs de plus en plus salés ?

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Enfin, les autorités ont beau dénoncer le populisme, n’en sont-ils pas les premiers initiateurs ?
Il y aurait quand même moyen de sauver la mise, en instruisant ceux qui le souhaitent de la manière dont les « psys » vont suivre Martin. Lever pour le peuple le secret de leurs confrontations avec la recluse de Malonne, afin de savoir ce qui reste d’humain dans cette femme, serait une bonne chose.
Sans quoi, on pourrait penser que ces gens nous promènent.
Secret de la personne ? Quelle personne ? Quelle dignité humaine ?
Avec J-D Lejeune, les gens veulent savoir comment raisonne un monstre.
Les psys en ont fait une icône de l’âme noire. Si par malheur, elle se faisait descendre par un « agité du bocal », un autre cas de figure serait de connaître le jugement d’un jury populaire au procès de cet assassin-là !
La ministre de la Justice a tout intérêt à maintenir Martin en vie, quitte à la faire dégringoler beaucoup plus tard une volée d’escaliers du couvent de Malonne, que cette dernière aurait soigneusement récurée quelques secondes auparavant.
Ce qui serait le comble du populisme !

29 août 2012

Expendables 2

C’est difficile d’aller plus loin dans la com et la connerie.
Ce film fait partie des films cultes, catégorie cuculte.
En gros et en résumé Expendables 2, c’est le même film qu’Expendables 1. C’est l’adjectif numéral qui change.
Lu sur le blog Bakchich le compte-rendu tip-top.
« - Dans le 1, Stallone et sa bande de papys affrontent un méchant sud-américain. Ils explosent, ventilent, éparpillent façon puzzle une armée de nuisibles dans de grandes gerbes de sang, Sly tombe (un peu) amoureux d’une révolutionnaire deux fois plus jeune que lui et explose le dictateur moustachu lors d’un combat final bien gore. Dans le 2, Stallone et sa bande de papys affrontent un méchant terroriste européen, incarné par Jean-Claude Van Damme. Ils explosent, ventilent, éparpillent façon puzzle une armée de nuisibles dans de grandes gerbes de sang, Sly tombe (un peu) amoureux d’une Asiatique deux fois plus jeune que lui et explose JCVD lors d’un combat final aussi excitant qu’une feuille d’impôt. Voilà, et pour visionner cette chose, tu vas devoir débourser 10 euros, mon ami. »
C’est difficile d’en ajouter. Il est vrai que je n’ai vu que la bande de lancement et lu quelques manchettes de lâches pigistes, chargés de dédouaner le film pour ne pas faire un bide dans les grandes salles.

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C’est déjà tellement convenu et si indiscutablement con que je n’aurais fait mention nulle part de ma courageuse vision tronquée de la chose, si par un ajout non dépassé pour longtemps de la connerie humaine, JC Vandamme (JCVD pour les accrocs) n’avait accepté moyennant une belle poignée de dollars de jouer pour une fois les méchants-méchants, son rôle quasiment unique dans l’histoire du cinéma du triceps étant de jouer les méchants au grand cœur.
Le blogueur, technicien sans doute, signale en outre que « c’est filmé comme un téléfilm de W9, salopé par un informaticien trisomique qui transforme chaque impact de balle en un geyser de sang numérique. »
Le mystère, c’est comment la critique européenne en accord avec les médias a annoncé à grands renforts de trompe la venue dans les salles de ce triomphe du nanar ?
Ils ont été payé combien ? Et JCVD, sa tournée des capitales francophones lui a valu combien de pépètes ?
A noter que JCVD en interview, ce n’est jamais triste. Encore qu’aujourd’hui une partie de sa connerie manifestement ne se comprend plus, pour la bonne raison qu’il est interviewé par aussi con que lui.
C’est dommage. En ces temps difficiles, tout rire récupéré dans le vide sidéral de l’info est toujours bon à prendre.
Les anciennes répliques cultes de JCVD touchaient plus que son histoire d’oie, to do the goose step, il y est infatigable…
Les lascars botoxés de Expendables 2 valent le coup d’œil, plus liftés et botoxés qu’une tantouze et Carla Bruni réunis ! Les trois pépés de la sulfateuse : Schwarzy, 65 ans, Sly, 66, Chuck Norris, 72 sortent comme hallucinés du musée Grévin. Avares de leurs mouvements de rhumatisants, c’est la mitrailleuse qui travaille pour eux et accompli les scènes quasiment toute seule. La 12.7 allégée en matière plastique pourrait être aisément manipulée par un enfant de deux ans, pourtant Schwarzy fait des efforts surhumain rien que pour la soulever. A part ses muscles bandés à se péter une rustine, comme en salle de muscu toujours en gros plan, le reste du jeu de l’acteur est dans le masque. On croirait qu’il va le perdre en cours de route. On se dit, tant mieux, s’il le perd, on va retrouver l’acteur d’avant son mandat de gouverneur de Californie, aussi nul, mais en plus jeune. Aux dernières nouvelles, le botox tiendra bon et on devra se farcir le faciès de sumo jusqu’au bout.
Je redonne la parole au blogueur de bakchich : « Ils font peine à voir, avec leurs corps stéroïdés, suppliciés après des années de muscu, leurs visages tirés, complètement inexpressifs. Norris n’arrive plus à ouvrir les yeux, Schwarzy ressemble à ma grand-mère et les sourcils de Sly sont éternellement figés. Pour masquer un peu, Schwarzy annone ses répliques-cultes de Terminator (ouarf, ouarf), et Sly tente de donner des coups de poing à tous les figurants bulgares qui s’approchent un peu trop près.
Mais avec Dolph Lundgren, Van Damme, Bruce Willis et les autres, j’ai eu l’impression d’assister à une tournée « RFM Party 80 », tu sais, ces shows avec des vieilles « gloires » de la chanson comme Lio, Jean-Luc Lahaye, Sabrina, Peter et Sloane ou Jean-Pierre Mader qui tentent de te faire les poches une dernière fois avant le rideau final… La gerbe, quoi. »
Et dire que pour cette merde que les ados vont adorer, un cascadeur de 26 ans est mort près du barrage d’Ognyanovo et un autre a été grièvement blessé.
Qu’est-ce que l’émir du Qatar attend pour racheter Hollywood et en faire un champ d’épandage des merdes cultes ?

28 août 2012

On s’est moqué de Mélenchon.

Qu’est-ce qui différencie un gouvernement de droite, d’un gouvernement de gauche ?
C’est une question qui ne se pose pas en Belgique, puisque les gouvernements sont des coalitions droite/gauche.
Disons cependant que, dans la conjoncture actuelle, la politique du gouvernement Di Rupo est une politique de droite, l’action socialiste consiste à habituer les gens à la douche froide.
En France, la fracture devrait être plus nette : l’alternative de la droite est la gauche.
Les cent jours du gouvernement Ayrault et du président Hollande n’apparaissent pas comme les prémices d’une modification profonde de la politique. C’est un détricotage de ce qui a été fait – en bien ou en mal – par le gouvernement Fillon.
Ces expériences socialistes du pouvoir, plongent Belgique et France, dans une économie libérale, de laquelle on ne sort pas, pour le meilleur, mais surtout pour le pire.
La politique actuelle de ces deux gouvernements est en contradiction avec les déclarations socialistes des trente glorieuses, à savoir que la gauche collaborerait avec le pouvoir économique tant que celui-ci générerait du progrès pour tous.
C’était parler à la légère. La période était euphorique, faste et insouciante.
La donne a changé.
Le système est entré dans une spirale du malheur pour le plus grand nombre. Il est à l’origine de la misère qui touche la jeunesse en priorité ! S’il génère encore du profit, celui-ci n’est plus équitablement partagé entre le travail et le capital.
La crise a ramené les écarts entre les revenus, à ce qu’ils étaient sous l’Ancien Régime avant 1789.
Contrairement aux discours officiels, la dette énorme des Européens, accumulée à cause des divagations bancaires, la mondialisation, les produits toxiques et les spéculations sur les matières premières, n’est pas due aux pays émergents comme la Chine ou le Brésil, mais détenue en grande partie par les spéculateurs occidentaux.

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Ce n’est pas aux pauvres chinois à qui nous retirerions un bol de riz, mais aux Wendel, à Paul Frères, Bouygues et à la crème des grandes familles d’Europe, si nous avions des hommes au pouvoir capables de mettre en pratique la volonté populaire d’effacer la dette et de ficher le système capitaliste par terre.
Où sont les réformes profondes que dès 1945 la gauche réclamait depuis les mouvements de Résistance et les combats qu’elle menait seule contre l’occupant ? Alors les détenteurs des capitaux collaboraient avec l’ennemi. Malgré quelques retentissantes culbutes, la plupart se sont admirablement sortis des années noires. Leurs descendants tiennent le haut du pavé malgré la crise, ou plutôt « grâce à la crise ». Voilà les créanciers qui nous menacent !
En réalité, nous assistons en 2012 à l’effacement de l’Etat devant les « nécessités » d’agir en fonction des impératifs économiques. Ecoutez leurs discours : de la gauche à la droite, il est le même !
Pourquoi sommes-nous irrésolus, au point que les rares voix qui s’élèvent contre l’arbitraire actuel sont ridiculisées ou étouffées ?
Parce que la gauche n’a pas rebattu les cartes en 2008. Les Etats libéraux ont renfloué les banques, plutôt que de les racheter en 2009. Les socialistes ont suivi, montrant leur attachement au système.
Lors de la campagne pour la présidence, la gauche socialiste française s’est moquée de Mélenchon. On verra aux slogans de la campagne pour les élections d’octobre, que le socialisme belge au pouvoir ne vaut pas mieux.
Comment expliquer, l’engouement pour le socialisme de collaboration ?
Dominique Jamet (Marianne n° 800) l’explique très bien : « Nous vivons un moment assez étrange de notre histoire, où nous ne parvenons ni à assumer ni encore moins à dépasser la contradiction entre le culte individuellement rendu à la réussite et la détestation collective de la richesse, entre la condamnation générale du bling-bling et la passion effrénée du luxe. »
Nous aimons encore les « élites » socialistes parce qu’elles transmettent par l’exemple, l’illusion qu’un jour nous serons comme elles : NOUS AURONS REUSSI !

27 août 2012

Quand le réacteur fait boum !

Et si on remplaçait la crise économique par la guerre ?
Ces propos extravagants ne sont pas prononcés, enfin pas de cette façon. Mais, c’est bel et bien dans l’ordre du possible.
Il ne s’agit pas d’un conflit entre la Syrie et les Occidentaux, mais d’un conflit d’Israël avec l’Iran, qui serait aussitôt appuyé par les Etats-Unis d’Amérique et peut-être par l’OTAN.
Dans cette hypothèse, la crise économique passerait au second plan, avant de disparaître dans l’effort de guerre, synonyme de croissance.
Netanyahou y pense, Leon Panetta, secrétaire américain à la Défense, aussi !
Voilà dix ans que la communauté internationale est confrontée à la question du nucléaire iranien. A chaque palier des travaux en Iran, les USA et ses Alliés haussent le ton et proposent des boycotts, sans que cela influence Ahmadinejad.
A moins que de perdre la face, à présent que les Iraniens touchent au but et narguent Israël et l’Occident, on se demande si l’étape suivante des mesures de rétorsion ne serait pas le bombardement des sites stratégiques Iraniens, c’est-à-dire, la guerre.
Etrangement, quand les Iraniens en étaient à l’étape des installations des centrifugeuses pour l’enrichissement de l’uranium, les menaces tournaient à l’invective et la quasi certitude qu’une guerre serait inévitable. Aujourd’hui, qu’il ne reste plus aux Iraniens qu’à mettre une bombe A dans une fusée pour jouer les matamores triomphants, du côté occidental, on n’entend plus parler de rien ! C’est comme si on entrait dans l’œil du cyclone et qu’on profiterait du calme, pour fourbir des armes, se concerter et se préparer à l’action.
Une attaque aérienne d’Israël paraît fort imprudente. Mais, les nouvelles sanctions internationales visant les banques et la vente du pétrole iranien, malgré une sévérité grandissante spectaculaire, paraissent plus inopérantes que jamais. Les Iraniens se passent des contrats occidentaux. Les filières du pétrole abreuvent la Chine et l’Inde. Elles compensent le manque à gagner des pays du blocus.
Pour Israël, le temps est compté. Les sanctions sont inefficaces. Les stratèges israéliens pensent désormais que le choix de l’attaque aérienne est la seule alternative. La semaine dernière, Ahmadinejad enfonçait le clou en comparant Israël à un cancer. Les bellicistes en Israël commencent à avoir la cote. L’heure de vérité a sonné !

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Difficulté supplémentaire pour Israël, l’Iran travaille désormais à son programme dans la montagne de Fordow, près de Qom – bunker enfoui si profond que les bombes les plus puissantes ne pourraient l’atteindre, sinon, une bombe atomique !
Téhéran y sera fin prêt à armer ses engins depuis cette position stratégique, dès la fin de l’année.
Reste l’inconnue de l’arsenal israélien, tenu secret et dont la presse occidentale feint d’ignorer, qu’il est nucléaire. Alors, que tout le monde le sait!
Du fait de cette ignorance volontaire des « pays amis », on ne connaît pas son aptitude à arrêter une invasion de l’Iran. Le territoire israélien est si réduit qu’il suffirait d’une seule bombe nucléaire pour lui porter un coup fatal.
Même si le conflit n’a pas lieu et que les Occidentaux laissent l’Iran se doter de l’arsenal nucléaire et qu’en contrepartie l’Iran ne s’en serve pas, la région s’en trouverait fortement déstabilisée. A terme, l’un des deux pays antagonistes finirait par lancer une attaque préventive. Tous les états-majors confirment que l’attaque est préférable à la défense, quand elle est ciblée sur les endroits stratégiques d’où partiraient les répliques.
Un jour ou l’autre, chacun des deux pays sera tenté de faire feu le premier.
Il reste un seul espoir pour la paix : un changement de régime à Téhéran.
Comme paraissent ridicules et dérisoires les Unes de nos journaux toutes envahies par le dopage d’Armstrong et la mise en liberté provisoire de Martin. Par ailleurs, la saison footballistique recommence et on n’aura pas assez de journalistes sur les terrains.
Quant à cette chronique, vous n’en trouverez pas de prolongements dans votre gazette favorite.

26 août 2012

En chair, en os et trompe-l'oeil.

Si le Web peut remplacer bien des dictionnaires, rafraîchir des mémoires et revenir sur des promesses généralement non tenues de nos élites, il peut aussi monter en tête d’épingle le bruit des tuyauteries de salle de bain et faire d’un égocentrique moyen, un m’as-tu-vu hors pair, pire, un mégalomane de l’exhibition !
La jubilation qu’ont certains d’exposer à des milliers d’utilisateurs les éléments les plus anodins de leur vie privée est pour moi incompréhensible.
C’est le côté le plus inutile et le plus idiot du Web.
Cela n’offre aucun intérêt.
Renseigné sur les visages, les âges, les vêtements, l’état civil des exposants, et après ? Quelle importance ! Marié, pas marié, cocu, veuf, lesbienne, entretenue, qu’est-ce qu’on en a à foutre ?
Le curieux passe à côté de l’essentiel, à savoir ce que L-F Céline appelle « le trognon ». Et pour cause, la plupart des informations, ainsi semées à tous vents, n’ont strictement rien à voir avec la réalité de l’être. Le web est le pays du mensonge. Le portrait y est flou, quoique flatteur. L’autoportrait est toujours trafiqué, même quand il est tiré par quelqu’un de sincère.
Quel est l’intérêt de faire partager ses photos de famille avec des inconnus, alors qu’on ne peut ouvrir chez soi cette galerie de portraits, sans bailler ?
Qu’un fan de Hallyday signale sur le Web qu’il a vu tous les concerts de sa vedette en 2011 et 2012, franchement, est-ce intéressant ? Un accroc de l’écran plat pourrait répliquer que ça permet de savoir ce que font les autres, sans leur poser la question.
Tout ça, en-dehors de ce qu’on appelait sur les champs de foire « en chair et en os », vu que tout est numérique, chimérique, électronique, fantasmé en deux dimensions.
Autrement dit, ça manque d’épaisseur.
Nous faisons semblant de croire que « la pancarte » qui nous représente a quelque chose de nous, pourtant nous avons conscience que cela ne sert à rien… rien de plus faux que le trompe-l’œil.
J’ai été surpris, de « rencontrer » sur le Web, une personne dont il me semblait, jadis, avoir perçu des qualités mêlées à des défauts, au cours d’un certain nombre d’années de relations assidues. Il m’avait paru que les défauts étaient en plus grand nombre que les qualités.
Retrouvailles en virtuel, l’artiste avait inversé la tendance !

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Peut-être m’étais-je jadis trompé ? C’est possible après tout. Notre jugement en contact réel est presque toujours faussé par nos aprioris. Il en va différemment sur le Web. Plutôt que faire de la psychologie, il faudrait se contenter du rapport de police : âge, poids, taille et couleur des yeux. Tatouage au-dessus du nombril. S’exprime en français et anglais.
C’est utile pour qui veut copuler par petites annonces. On peut même aller jusqu’à donner ses pratiques sexuelles : sado, maso, bondage, fouet, la simple, la double. Pour autant, rien ne vous dira si l’éventuel partenaire est chiant, odieux, désinvolte, généreux, sincère, etc…
On ne saura même pas s’il a une belle gueule et son âge réel !
Il paraît que la démarche du Web pour les timides est désinhibante !
Que dire du malheureux qui décrit les progrès d’un cancer, se raccrochant à la pensée qu’on va le plaindre sur le Web ! Ou cette autre qui accouche quasiment en direct. C’est tout juste si elle ne vous invite pas à couper le cordon !
Le Web est aussi l’occasion de libérer ses bas instincts et on en voit qui dénoncent à tour de bras, avec photos à l’appui, la voiture mal garée, ou un voisin gênant.
Les enseignants y sont brocardés et les photos de « bagarres » organisées dans les cours d’école, prises par des portables, sont seulement révélatrices d’une autorité nécessaire à toute transmission du savoir qui se perd.
Reste que les connections si elles ouvrent les loges des concierges, emmerdent aussi les princes des régimes forts, perturbent la suffisance des exploitants de la démocratie et sont une bouffée d’air pour les citoyens, comme en Chine, qui doivent ruser avec les autorités pour des contacts avec les utilisateurs d’autres pays.

25 août 2012

Un nouveau genre de vedettes

On assiste à l’éclosion d’un nouveau genre de vedettes dans le show politique.
Jean-Denis Lejeune a été reçu par Joëlle Milquet, ministre de l’intérieur, ancienne présidente du CDH, au lendemain de son affiliation au CDH et son annonce de participer aux élections communales d’octobre à la Commune de Flémalle (Intérêts communaux CDH). Cela aurait pu faire jaser, mais compte-tenu des grands malheurs passés et le dévouement de JDL pour l’Afrique, personne n’osera en dire un mot, aux noms des grands principes.
Puis, ça s’est arrangé avec une visite à Di Rupo, allié du CDH au gouvernement…
Personnellement, je n’ai rien contre cette candidature. Je dirais même que la venue sur le théâtre politique d’un ancien ouvrier carrossier a quelque chose de rafraîchissant par rapport à la flopée d’avocats, mangeurs d’emplois dans toutes les branches d’activités politiques.
Malheureusement, ce n’est pas sur les critères du droit de chacun à postuler une représentation citoyenne, que JDL entre dans la cour des showmen, mais en raison de son passé douloureux et de sa réaction de père de famille meurtri.
C’est une façon, assez insolite, d’accéder dans le showbiz du pouvoir, par une notoriété originale.
Ce n’est donc pas sur un mérite personnel et une compétence avérée que JDL entre en compétition. Bien sûr d’autres que lui sont arrivés au pouvoir par la télévision – grande machine à fabriquer des vedettes – ou par le simple fait d’être licencié en droit et d’être entré dans un parti au bon moment, mais ici, il y a une exploitation –sans doute involontaire – d’un fait-divers exceptionnel qui pourrait faire croire que, dans ce ratissage « large » tout fait nombre, y compris la compassion et l’indignation des foules, pour sortir des débats publics avec un brevet d’administrateur d’Etat.
Il y eut un précédent : Jean-Pierre Malmendier, devenu député MR, à la suite de la création de l'ASBL "Marc et Corinne" en 1992.
A côté de ce que l’on peut appeler l’exploitation d’un fait-divers, il y a l’attitude digne d’un Russo qui a choisi le silence et l’effacement.
A ce propos, il serait intéressant d’entendre le témoignage de Carine Russo, qui fut deux ans sénatrice Ecolo, afin de dire sa difficulté « à se fondre dans la vie politique (RTBF) » ?
Voilà bien une différence de comportement, entre les Russo et les Lejeune. Mais peut-on comparer les deux attitudes, et les juger?
Je ne sais pas.

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Par contre deux évidences viennent à l’esprit : le « ratisser large » n’a pas de limite et a conduit la démocratie dans l’état lamentable où elle est aujourd’hui. On voit déjà que des anciens parlementaires, voire ministres, condamnés justement par la justice et les tribunaux, nimber de cette réputation douteuse, revenir au devant de la scène et être plébiscités pour une nouvelle carrière politique. Qui sait, un jour, nous n’assisterons pas au triomphe d’un criminel notoire – genre bandit au grand cœur – appeler par l’opinion à siéger au parlement ?
Jusqu’à présent le bruit et la fureur autour de la relaxe éventuelle de Michelle Martin n’ont pas fait que remettre à l’ordre du jour le problème de la libération anticipée.
Ils ont jeté l’opprobre sur des religieuses, permis à des excités d’extrême droite de se livrer à des violences et obligé les services de police à une garde renforcée et onéreuse aux alentours des bâtiments du couvent.
Les lois de sécurité « nouvelles » qui pourraient en résulter ne pourront pas, de toute manière, s’appliquer à Michelle Martin. En démocratie, les lois ne sont pas rétroactives..
Enfin, le côté acharnement non seulement contre Michelle Martin, mais encore sur ses descendants – à savoir la requête de vendre à l’encan les meubles de la mère de Martin, laissés à disposition des petits enfants, pourrait très bien se retourner contre les plaideurs eux-mêmes, en écœurant une partie de l’opinion publique.
Tout cela est extrêmement malsain et ne donne pas une haute idée de la démocratie et des citoyens.
Une fois de plus, il est avéré que la représentation du plus grand nombre par les meilleurs est une difficulté majeure de la démocratie et que le suffrage universel ne contribue pas à la solution.
Et enfin, qu’à la manière de se faire connaître par le pouvoir de l’argent, s’ajoutent d’autres manières plus populaires, mais tout aussi douteuses.

24 août 2012

Convenu et convenable !

Pour ratisser, les élus ratissent. Mais pas n’importe comment. Les énergumènes qui ont signé au CDH un papier mystifiant Reynders sur son décès n’ont guère été violents, ni même irrévérencieux. Ils n’ont été que médiocrement « amusants ». Les blogs sont pleins de détestations de Reynders plus musclées, plus drôles et bien mieux écrites.
Pourquoi Reynders a-t-il réagi avec vigueur pour un faire-part raté dans sa vocation humoristique ? Parce qu’il n’avait pas été écrit de façon individuelle par des gens qui ne comptent pas, mais par des anonymes en association, ce qui change tout, reconnus naviguant sous le sigle du CDH.
Ratisser large, c’est ne pas répondre aux questions pertinentes, ne pas s’émouvoir des reproches, voire des invectives, quand ils viennent d’individus insignifiants; mais monter sur ses grands chevaux dès que l’écho fait nombre et que le bruit se répand jusque dans les gazettes. Voilà qui pose un homme et l’assied dans l’opinion publique.
Les gazettes jouent évidemment un grand rôle dans l’appréciation ou la dépréciation des vedettes du show politique.
Béatrice Delvaux dans son hommage appuyé de Guy Spitaels n’a pas fait œuvre de journaliste, elle n’a fait que gloser sur l’intelligence de l’homme, sur sa gentillesse par rapport à elle et sur sa disponibilité à l’écouter se plaindre de la perte de son poste de rédactrice en chef, hésitant à prendre la porte, pour se contenter d’un prix de consolation. Il lui a conseillé d’accepter de faire l’éditorialiste en chef, puisque « chef », mot auquel son égo était sensible, restait dans ses attributions.
Rien n’aura donc été écrit de Spitaels, homme politique, responsable de la droitisation du PS, homme de Loge, manœuvrier et finalement condamné pour concussion. Rien aussi de son rôle dans les luttes intestines du PS entre l’influence liégeoise d’André Cools et J-M Dehousse, contre la coalition Centre-Hainaut. La victoire boraine permit l’avènement de Di Rupo et peut-être causé l’assassinat du Liégeois !
Spitaels, même retraité, n’a pu s’empêcher de « ratisser large », parce que c’était dans sa nature et Delvaux n’a pu s’empêcher de lui servir la soupe « parce qu’il s’était préoccupé d’elle ».
Il est certain que Spitaels qui « aime les gens », personnage attachant dans la galimatias officiel, se fichait éperdument, comme Reynders et bien d’autres, des gens dont le témoignage ne compte pas, dont les dires ou les écrits resteront anonymes.
Il n’est point mauvais que ces Messieurs-Dames de la presse sachent qu’on ne les aime que parce qu’ils font du mauvais journalisme et ne sont bons qu’à faire-valoir des personnages que sont les ministres et les élus, bien qu’ils aient fichu le pays dans une merde noire.
Cette incapacité à percer le jeu des politiques provient en grande partie de leur inculture.
Je n’en veux pour preuve que le dernier titre du Soir : « Des funérailles sobres et intimistes pour Guy Spitaels ». S’il y avait bien un mot à ne pas employer c’était « intimiste ». Bien sûr, intimiste fait mieux qu’intime ou « dans l’intimité » pour faire correct ; mais, le mot ne s’adresse qu’aux artistes et à une certaine forme « personnelle » de leurs créations. Il n’a pas le sens d’intime.
Que je sache, Spitaels n’était pas peintre !
Le journaliste récidive dans le corps de l’article « La cérémonie sera simple et intimiste ».

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Voilà qui n’a l’air de rien, mais bien d’autres preuves donnent la mesure de l’incapacité de la presse à se hisser au niveau des enjeux de la société actuelle.
Dans le ratissage et la quête de notoriété, les journalistes jouent les dents du râteau. Ils apportent à ceux qui sont au bout du manche le foin nécessaire à leur fenaison personnelle.
Il y aura vraiment un début de démocratie, le jour où l’information jouera un rôle pour lequel l’école de journalisme ne prépare pas : celui de la critique d’une société en pleine transformation.
Pour cela il faut de la culture, du recul, un sens de l’Histoire des peuples et aussi une forte remise en question des hiérarchies, laissant pour ce qu’elle vaut – c’est-à-dire pour pas grand-chose - celle qui s’établit par l’argent.
Bref, toutes qualités que le lecteur curieux attend encore. Les temps approchent où il s’impatientera, puisque d’autres supports, moins convenus et plus libres, sont en passe de supplanter la presse classique.

23 août 2012

Reynders : prince de tous les vents…

Un qui a compris que son nouveau ministère n’était pas une disgrâce, mais au contraire un formidable moyen de voyager à l’œil, c’est Didier Reynders.
Quand on est ministre des affaires étrangères de raccroc, comme lui, on se prend à rêver.
Aucune des régions les plus paradisiaques du globe n’est hors portée. Il y a toujours bien quelques quidams de nationalité belge quelque part, dans les îles, un consul à installer non loin d’un hôtel six étoiles, un problème à régler à l’ambassade de Belgique à Brasilia.
Dixit la Dernière Heure : « Du 1er au 12 août, Didier Reynders est en mission en Inde et au... Bhoutan. Il y est accompagné par son épouse. Au programme, des rencontres avec des gens importants mais aussi des visites dans des villes qui font rêver les touristes : Agra, Jaipur et Udaipur. »
A peine de retour, le voilà parti en Afrique…
Le ministre veut régler le conflit des luttes internes du Congo. Il se donne deux jours pour réussir. A Kinshasa, il porte des toasts à la célébration de l’amitié belgo-congolaise, dans le palais réfrigéré du grand démocrate Kabila, son hôte. C’est là qu’il a appris son décès, orchestré par une poignée de voyous du CDH, dans une parodie d’éloge torchée par des peigne-culs, les futurs cadres du CDH !
Le président Kabila a été révolté du sans-gêne de ce macabre amusement. Dans son pays, c’est plus sérieux. On ne fait pas tant d’histoire : on tue ! Ce genre d’opposition est impossible. Les associations de malfaiteurs sont interdites, du reste l’opposition en prison n’a pas les moyens d’ouvrir un compte Internet !
Sacré Reynders ! Je parie qu’il a déjà préparé les raisons importantes d’une autre mission. La chère présence de son épouse sera dûment commentée et rendue nécessaire pour les besoins du service : secrétaire bénévole, geisha nécessaire à la satisfaction physique du ministre, accompagnatrice de prestige, tout a été « préparé à l’avance » par ce grand serviteur de la Nation. La famille quasiment mobilisée au service de la Belgique.

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Par exemple le Bhoutan , « pays un peu plus grand que le nôtre (46.500 km2) peuplé de 700.000 habitants » : je ne suis pas certain de colporter cette nouvelle de la Dernière Heure à titre gracieux, sans faire involontairement de la propagande à Charles Michel !
Reynders aurait installé « le premier consul honoraire de Belgique, un certain Wangchuk Dorji. Précisons que seulement... trois Belges résident au Bhoutan » !
Pour être consul honoraire de Belgique, il n’est nul besoin d’être Belge, bien entendu. On choisit d’habitude une personnalité du crû dans l’intention d’avoir un pied dans le pays. Probablement que Wangchuk Dorji en a un autre dans l’hôtellerie, ce qui a déterminé le ministre à une petite visite des trois Belges habitant le pays.
Ainsi, ils auront pu convenir des plans d’avenir entre le Bhoutan et nous, autour d’une table de bridge.
Le crochet par l’Inde était recommandé avec la visite du Taj Mahal, des fois que Madame, à l’instar de Carla Bruni-Sarkozy, aurait des velléités de grossesse sur le tard.
Ce voyage d’une haute importance en pleine crise économique, me fait penser au voyage en Amérique des joyeux compères Van Cauwenbergh, Happart et Kubla aux frais de la Région wallonne, pour fêter la dernière année de présidence de José.
Un crochet par le Rajahstan, et notre Ucclois d’adoption va nous revenir retapé et inoxydable pour une fin d’année qui promet d’être fort peu appréciée par les électeurs au vu des restrictions qui s’annoncent.
Quand on les voit tous en vacances, la fleur aux dents et les pieds à l’air dans des sandales, comme Reynders en pantalon flibustier devant la pièce d’eau du Taj Mahal, et qu’on sait que la moitié des Belges ne partent pas en vacances pour des raisons financières, on se dit que même sachant qu’ils font de l’anti propagande en exploitant ainsi leur image, ils ne peuvent pas s’empêcher d’étaler leur luxe, leurs vastes possibilités de partir à moindre frais, avec la satisfaction du parvenu qui montre son aisance, comme un premier de classe sa supériorité au cancre du fond.
Adieu Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, prince de Bénévent, voici Didjé Reynders prince de tous les vents !

22 août 2012

Hommage et décadence.

Selon un vieux briscard de la politique – un quart de siècle de représentation nationale : « la politique manque singulièrement d’idées nouvelles », on peut se demander : - Qu’a-t-il foutu ce type pendant vingt-cinq ans ?
On peut comprendre, comme dans le roman de Paul Féval père, paru dans le journal « Le Siècle » de 1857, ce que ce vieux briscard – j’en tairai le nom par respect pour sa famille – a fichu de ses idées nouvelles, à supposer qu’il en ait eues jadis au point d’avoir séduit, non pas l’électeur, mais Guy Spitaels, au temps où ce dernier désignait, comme Di Rupo actuellement, les élites de son parti « qui correspondent le mieux à la volonté populaire » (Je vous demande un peu !).
A moins qu’il ait été choisi par l’ancien leader du PS, justement parce qu’il n’en avait pas et qu’ainsi, il était plus rassurant !
C’est la théorie du con rassurant dont s’entourent souvent les élites et qui ne sont là que parce qu’ils sont commis aux louanges du grand homme !
Cela évidemment vaut pour tous les partis.
On peut se demander, par exemple, ce qu’on trouve d’exaltant à la figure tutélaire du père Michel, et comment il se fait qu’il y ait eu une transmission du « charisme de séduction » de Louis à Charles ?
Si au PS on s’inquiète des idées nouvelles, il suffit d’approcher d’un peu près les libéraux, pour comprendre que, pour eux, ce serait plutôt « la politique manque singulièrement d’idées anciennes », et ce qu’on demanderait aux briscards postulants ce serait plutôt un désir de mémoire. Ah ! revenir au temps ou Bruxelles…brussellait, avec les messieurs en gibus, sous-entendant les ouvriers en sarreau, la Haute en étoufferait de bonheur !
Ce préambule sur les figures de proue pour m’inquiéter de la disparition d’un autre brontosaure de la politique belge, après « Papa », c’est « Dieu » qui monte au ciel, ce qui est normal pour dieu.
La disparition de Spitaels est une occasion pour la gentry du suffrage d’évoquer des souvenirs chargés des poncifs habituels. Canicule oblige, ce sera l’occasion de les retrouver en bras de chemise dans le jardin « derrière la maison », en pleine décontraction pour les souvenirs.
Comme pour « Papa », toute disparition donne lieu à un émerveillement pour l’intelligence, toujours remarquable, à la grande humanité de l’homme (deuxième qualité) et à son sens aigu de la politique.
Deprez et Nothomb sont bien d’accord là-dessus.
En lecture off, RTL avait choisi une photo prise en hiver de Louis Michel, l’ex commissaire de l’Union en ciré noir, avait l’air de Christopher Lee, dans " Le cauchemar de Dracula ".
On a vu aussi Busquin, plus à l’aise aux hommages, qu’à son départ de la tête du PS, pour cause d’embarras du genre « je dirai tout, mais je ne sais rien ».

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Que dire de plus ?
Si c’est la scoumoune qui poursuit le parti, on ferait bien tout de suite de rapatrier Elio, remarquable et un grand sens de la politique, mais toujours vivant.
Il doit y avoir quelque part à la RTBF et à RTL, deux types chargés de préparer les nécrologies. Peut-être n’y en a-t-il qu’un seul pour les deux chaînes ?
Jadis, des gens ne lisaient « La Meuse » que pour la page « nécrologie ». Ils ont dû y passer aussi, depuis le temps que les traditions se sont perdues…
Même le siège social du journal a été rasé, boulevard de la Sauvenière, tellement on avait honte !...
Je n’ai pas connu Spitaels. Il paraît qu’il était de gauche ?
Il faudra se contenter de ce qu’on en dit.
C’est égal, la politique, même quand on est retraité, offre certains avantages.
Vous en connaissez beaucoup en-dehors d’elle, des gens qu’on encense vingt minutes aux journaux du soir et qui ont écopé de deux ans de prison, il est vrai avec sursis, pour des questions délicates du genre « commissions » sur achat de matériel volant ?
Ce n’est pas au pauvre type qui s’est fait couper en deux par un feuillard mal arrimé chez Arcelor-Mittal à qui on rendrait pareil hommage !
Comme dirait mon père, des gens qui fuient toute responsabilité dans la mort, quelle honte !...

21 août 2012

Le FDF en attente…

Que devient le FDF, de Maingain et Clerfayt, dans l’ambiance pro-flamande du pays ?
Essentiellement bruxellois, sacrifié par le MR contre des emplois ministériels, le parti risque de finir au Musée Grévin à côté d’Antoinette Spaak.
Sans cette automutilation, les Michel ne pouvaient plus espérer assouvir les appétits des libéraux francophones. Qui d’autre que Reynders plastronnerait chez Kabila, sans paraître ridicule ?
Afin de parfaire l’éviction du MR d’un parti qui gêne désormais tous les francophones, les socialistes ont dépêché Laurette Onkelinx à Schaerbeek dans l’espoir de saquer Bernard Clerfayt, bourgmestre. Question de sémantique, il aurait suffi de faire glisser le premier « F » de FDF et de le remplacer par un « S » : SDF !...
Plus personne ne veut entendre parler des droits des francophones, de la parité et de la liberté de parler une des trois langues nationales, là où l’on veut ! Onkelinx tient le bon bout et espère que, cette fois, Isabelle Durand et les Ecolos sauront être compréhensifs.
On est entré en phase prioritaire de promotion de la première langue du pays, en raison de l’incertitude des élections d’octobre sur la progression de la N-VA et de son chef charismatique Bart De Wever.
Il est de bon ton de pousser la langue flamande. Les parents se ruent sur les écoles à « immersions ». La Princesse Elisabeth, deuxième prétendante au trône, est l’exemple à suivre.
La langue de Vondel a désormais moins d’acharnés partisans en Flandre, qu’en Wallonie !
Les conflits linguistiques ont disparu des informations. Le FDF devrait le comprendre, il gêne !
C’est le moment d’idolâtrer les « bons Flamands » qui ne votent pas pour le « démon ».
Les ministres qui ont soutenu durant la dernière décennie les droits des francophones et qui font partie du gouvernement Di Rupo, sont priés d’afficher un régionalisme respectueux du trône et des minorités flamandes à Bruxelles et observer un mépris souverain pour les minorités francophones en Flandre.
C’est difficile, mais, c’est à ce prix que les traditionnalistes d’une Belgique rêvée, espèrent conserver quelques temps encore l’Etat bourgeois, dans la forme qu’ils aiment tant.
Le FDF est tout désemparé dans une opposition avec les mécontents sociaux et les petits partis de gauche, vis-à-vis desquels il n’a aucune affinité.
Ce n’est pas le genre de la maison.
Alors, au FDF, on se requinque comme on peut. On tente d’intéresser la province des notaires et des notables, sans beaucoup de moyens financiers, les mécènes étant tous restés au MR. L’électorat wallon, anesthésié depuis toujours par le PS et confisqué, pour le reste par le MR, Ecolo et le CDH, risque fort de décevoir le FDF en repli sur la province.

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Maingain subit les mêmes difficultés que la gauche qui essaie de se reconstruire en-dehors du PS. Inexplicablement ce dernier parti entraîne toujours une grosse part de l’électorat, alors que voilà plus de vingt ans qu’il a viré libéral centre-droit, avec des slogans de gauche et des actions de droite.
Le FDF doit être entendu en d’autres domaines qu’institutionnel. Mais, le peut-il ?
Il renouvellera ces instances le 16 décembre. Ce jour-là, ses membres éliront un nouveau président, de nouveaux vice-présidents et un secrétaire-général. Les élections d’octobre seront passées par là, et les résultats, s’ils sont décevants, créeraient une sorte d’appel d’air de nouveautés. Olivier Maingain, qui préside le parti depuis 1995, pourrait en perdre son fauteuil.
Un autre gros bras du parti, Didier Gosuin, a annoncé qu’il ne se présenterait pas ; mais a appelé à un passage de flambeau. C’est un mauvais signe pour la direction actuelle.
Maingain n’est pas Lénine. Ce serait plutôt Savonarole, dans sa phase descendante, plus près du bûcher que du pouvoir.
La querelle linguistique n’est plus à l’ordre du jour. Aujourd’hui, le malheur, c’est d’être né fier, quand on n’est pas né riche. Alors, la langue dans laquelle les gens doivent le dire, vous pensez qu’ils s’en fichent !

20 août 2012

L’agnotologie (1)

Le public ne le sait pas. Il ne le saura pas demain non plus.
On a frisé la catastrophe économique !...
A un cheveu, on vous dit. Les gazettes ont fait l’impasse sur l’info. Une catastrophe évitée ne vaut plus la peine qu’on en parle. « Ouf ! on a eu chaud… », et puis après ? Ça aurait changé quoi ? Jouer à se faire peur ? Comme quelqu’un qui passe sans problème un pont qui s’effondre comme il atteint l’autre rive !
Donc on n’en parlera jamais !
On ne saura pas ce qu’on a évité !
La liste est longue des sauveurs de l’inénarrable.
Di Rupo en tête, puis le gouvernement, on a les meilleurs. Pas de raison de craindre une autre catastrophe économique, les médias n’en parleraient pas comme la précédente. Ils auraient raison. Nos héros nous en sauveraient de la même manière.
Di Rupo était pour le plan Marshall, c’était un début d’intuition, un essai de pertinence. Voilà qui était bien. Mais, il y a mieux : l’avis de quatre économistes belges de renom : Bruno Colmant (UCL, Vlerick), Eric De Keuleneer (Solvay Business School, ULB), Ivan Van de Cloot (Itinera Institute) et Paul De Grauwe (London School of Economics). Tous d’accord pour un sauvetage garanti : un nouveau New Deal selon Roosevelt !... La clé de nos déficits, seul à nous sortir du marasme, de nos peurs et de nos misères : Franklin Delano Roosevelt !
Puisqu’on est sauvé, ce n’est plus indispensable de revenir sur ce qu’on doit et à qui, si cette dette est unique ou multiple et sur quoi on la compare, par exemple si c’est sur la fortune des Belges, elle est infime, si c’est sur le Belge moyen, elle est énorme, etc.
Ces quatre rigolos – il faut bien les appeler par leurs noms - près d’un siècle d’études universitaires, sont officiellement la crème de l’économie !
Après tout, s’ils vous empêchent de réfléchir, ils vous évitent des maux de tête…
Quelques questions restent pendantes.
Prenons l'indicateur de la dette qui établit le ratio (60 %) entre la dette publique totale et le PIB annuel. Il est fort discutable, incohérent, même ! Il compare un stock de dettes de plusieurs années sur un an de richesses produites (le PIB). C’est comme si on mesurait le total des dettes (yacht, voiture, appartement, etc.) aux revenus d’une seule année.

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C’est Mélenchon qui l’a dit et j’en ai retenu l’esprit : il faudrait rapporter le stock de dette au PIB, en tenant compte de la durée de vie de la dette.
Et Mélenchon de conclure : « Selon la statistique du Trésor Public, les titres de la dette française sont en moyenne de 7 années et 31 jours. Donc on doit rapporter les 1640 milliards de dette totale aux 14 000 milliards d'euros environ que produira le pays en sept ans ! Dans ces conditions, le stock de dette représente 12% du PIB cumulé pendant 7 ans ! C’est donc tout autre chose, non ? Ce stock de dette n'est donc pas un réel problème. »
Un déficit n’est rien qu’une dette, puisqu'il faut emprunter pour boucler son budget.
Les économistes cités plus haut, méprisent trop les internautes pour se pencher sur certaines critiques qui sortent de la Toile.
C’est sur une boutade de Fabius lorsqu’il était ministre des Finances sous Jospin, que seront repris les 3 % de déficit permis et qui deviendront le fameux critère du traité de Maastricht.
Pour Stiglitz, qui n’est pas cité parmi le quatuor de grands comiques - la fixette de l'Europe sur l'austérité tient à une mauvaise compréhension du problème. La Grèce a trop dépensé, mais l'Espagne et l'Irlande disposaient avant la crise d'un excédent budgétaire et d'un ratio dette/PIB faible. Les tirades sur la prudence budgétaire sont donc inappropriées. Les prendre au sérieux ou même simplement adopter un cadre budgétaire plus strict pourrait aboutir à l'inverse du résultat recherché. L'austérité va aggraver la situation.
Reste la solution « blitzkrieg », celle dont se moque les experts qui est de remettre les compteurs à zéro, ce qui désole tant Wall-Streets et la City, qu’on y craindrait des suicides.
Cette solution est loin d’être aussi imbécile que ces messieurs le croient.
La remise à zéro ne signifierait pas que les prêteurs seraient sur la paille et dépossédés de l’argent qu’ils ont gagné à la sueur de nos fronts. Cela voudrait dire que plutôt que de tout perdre, il conviendrait que le pouvoir économique sente le courroux du pouvoir politique qu’il a voulu déposséder de ses prérogatives, et à partir de l’instant où le pouvoir politique les a recouvrées, ce serait peut-être le moment de négocier.
Ce n’est pas du New Deal, ni du patinage artistique, cela s’appelle remettre les pendules à l’heure dans une vraie démocratie !
---
1. Terme dérivé du grec ancien par l’historien des sciences Robert Protor, à Stanford, pour évoquer la science de l’ignorance en tant que production culturelle, socialement construite. Cette ignorance sert de puissants intérêts.

19 août 2012

Assange et les barbouzes.

Sujet rémanent des agences de presse, l’affaire Assange pue le FBI et la barbouzerie internationale.
Que l’Angleterre prête la main à ce cirque orchestré depuis Washington n’étonne personne. La Grande-Bretagne, aux ordres des USA, est depuis toujours le ver dans la pomme de discorde de l’Europe.
Le fondateur de Wikileaks est avant tout connu pour avoir mis sur la place publique des dizaines de documents tendant à prouver les mensonges de l’administration américaine dans ses guerres économiques et ses guerres stratégiques, comme celle d’Irak et l’actuelle guerre d’Afghanistan.
Julian Assange est parti d’un constat : l’asymétrie d'information entre les pouvoirs publics et les citoyens, profitant essentiellement aux États. Ainsi, les États contrôlent ce qu’ils veulent des communications de leurs citoyens, et gardent secrets ce qui les dérange.
Là-dessus, depuis une affaire de viol que lui impute Stockholm, la justice – consciemment ou inconsciemment - essaie de mettre l’opinion internationale du côté des barbouzes.
Réfugié à l'ambassade d'Equateur à Londres, la demande d'asile politique d’Assange a été acceptée par les autorités équatoriennes.
L’Angleterre refuse un sauf-conduit, encercle l’ambassade et étudie le moyen de sortir Assange de son refuge, de gré ou de force.
Qu’a donc fait d’aussi grave Assange dans cette affaire de viol, au point que la Suède a lancé un mandat international sur Interpol ? Certes, Assange n’est pas un enfant de chœur… quant à en faire un monstre, il y a de la marge !
On pourrait s’attendre après un tel raffut qu’Assange soit un nouveau Dutroux !
Bien peu de gazettes – aucune en Belgique – ne sont allées aux faits imputés au fondateur de Wikileaks, que celui-ci nie comme étant des viols.
Ce petit résumé pourrait s’appeler « Comment la barbouzerie internationale coule la réputation d’un homme » et en sous-titre « avec le concours de la police suédoise ».
Les "crimes sexuels" sont définis de manière on ne peut plus vague, et différente d’un pays à l'autre. Dans certains Etats américains, il devient dangereux d’entrer seul dans un ascenseur, quand une dame s’y trouve.
Deux jeunes femmes « escort-sex » Ardin et Wilén vont au poste de police de Klara, à Stockholm. Wilén porte plainte pour viol. Ardin dit qu’elle souhaite l’aider. Une policière les interroge séparément. Sofia Wilén déclare «avoir été violée dans son appartement le matin du 17 août par Assange qui lui aurait fait l’amour sans son consentement». Quant à Anna Ardin, elle déclare qu’elle a fait l’amour avec lui et que celui-ci a délibérément déchiré le préservatif. Le rapport est envoyé au procureur de piquet pour le week-end, Maria Kjellstrand, qui prend la décision de délivrer un mandat d’arrêt.
Sofia se dit « violée » chez elle, le matin, alors qu’elle a passé la nuit avec Assange ! Et l’autre déclare avoir fait l’amour sans y être contrainte, mais que son « client » aurait déchiré volontairement son préservatif !
Je croyais la barbouzerie plus imaginative que cela !
Dans un premier temps, la procureure en chef, Eva Finné, se fait envoyer le dossier par coursier dans sa maison de vacances. Elle le parcourt et décide aussitôt qu’il n’y a pas de crime avéré pour justifier un mandat d’arrêt contre Assange.
Le dimanche, les deux femmes engagent (ou acceptent) les services de l’avocat le plus célèbre et le plus cher du pays, Claes Borgström.
Curieux non, pour une affaire aussi minime !

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Borgström obtient un vrai mandat d’arrêt international, grâce à des témoignages remaniés faisant état de non-violence, puis de violence dans des actes sexuels, du prévenu Assange.
Ce que cherchent les USA par ce mandat d’arrêt international, c’est le rapatriement d’Assange en Suède, pays qui remettra vite fait, bien fait, Assange aux autorités américaines qui ne mettront pas trois mois pour le condamner à la prison à vie pour divulgation de secrets d’Etat.
L’Angleterre aurait sans doute préféré se passer de la Suède pour capturer Assange et l’envoyer en douce se faire condamner aux States. Avec Interpol en chemin, elle ne le peut pas et tout le cirque actuel qui pourrait aller jusqu’à une rupture des relations avec la république d’Equateur, n’est fait que pour expédier Assange, à la case de Stockholm.
Si l’opinion ne s’émeut guère, c’est bien entendu à cause de l’accusation de viol et la mollesse des journaux, pour ne pas dire la mauvaise volonté, de ne pas aller aux faits connus.
Il y a toujours eu une complicité implicite de nos journaux avec les USA. Cela ne date pas d’hier. Il faut remonter à la guerre froide, à Nixon et à Reagan.
On ne se refait pas. Le malheur, c’est que nos gazetiers ont encore des lecteurs gobe-mouches, que la Toile dénonce régulièrement !
Attention, ne laissez pas traîner un cheveu ou une brosse à dents à proximité d’une « escort-sex » si vous avez un compte à régler, quelque part, avec des barbouzes.

18 août 2012

La vita è bella

Réalistes, me semble-t-il, pessimistes diront nos « admirables » en manque d’admiration, mais les commentateurs freelances qui prédisaient l’apocalypse pour la fin de l’année du système capitaliste, se sont moins trompés que les autres.
C’est en effet un match qui s’annonce entre les bénéficiaires et les utilisateurs du système. Pour que le rideau s’ouvre sur la tragédie, il suffirait que les utilisateurs refusent de lire le texte écrit par les bénéficiaires et improvisent dans une sorte de commedia dell-artes, ce qui se dit couramment sur les places publiques.
Hélas ! Di Rupo en Brutus hésite à tuer César.
A la mi-août les tréteaux ne sont pas encore en place. Les festivaliers d’Avignon traînent avant de rentrer. On tourne « La vie est belle » de Frank Capra depuis 1946 et personne n’a vu que c’était la version de 98 de Roberto Benigni. Le peuple enfant est conduit dans un univers concentrationnaire, tandis qu’on lui fait croire que c’est un jeu.
Et voilà qu’avant septembre, impatient de compter les coups, l’agence Moody’s ajuste l’Allemagne, les Pays-Bas et le Luxembourg, tandis que la Belgique, poisson ventouse de ces squales, ne peut que suivre le mouvement.
Moody’s abaisse le pays de Merkel de « stable » à « négatif » en raison de « l’incertitude croissante » sur l’issue de la crise de la dette en zone euro !
A la suite de quoi, les boursicoteurs ont déserté la bourse et la séance fut la pire depuis trois mois.
Les gens de ma sorte qui s’évertuent depuis des mois à prétendre que le système va se casser la gueule seront-ils enfin pris au sérieux ?
C’est fort improbable.
Hier c’était Hollande qui avait des difficultés à prendre des décisions, aujourd’hui c’est Di Rupo, toujours en vacances ! Savent-ils encore qu’ils sont socialistes ? Ou bien se sont-ils secrètement arrangés avec les libéraux, via les Loges et les amis communs ?

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Inutile de poser la question à l’urne de Michel Daerden au cimetière d’Alleur, il ne vous répondra pas. Papa s’est tiré au bon moment ! On reconnaît bien là son sens de l’esquive.
Le coup porté de Moody’s nous expose bien mal à propos, en visant l’Allemagne à laquelle nous nous sommes attachés, non par amour du pangermanisme, mais en qualité de la sûreté des ses blockhaus de protection financière, nous voilà aussi le cul par terre, alors que nos mentors socialistes, d’accord avec les libéraux, célébraient notre belle manière de rebondir.
La belle locomotive de l’Europe arrêtée par un panneau « Achtung ! »
Résultat immédiat : les pays ciblés par l’agence paieront plus cher en intérêts des capitaux qu’ils empruntent. Car on emprunte toujours et à tout va, tant et tellement que les remboursements anticipés qui allaient sauver la zone euro sont remis aux calendes grecques, la comparaison étant en tout point parfaite.
Pas que le social qui coûte les yeux de la tête et dont les sommes ne seront jamais autant nécessaires pour contrer la misère, c’est l’organisation même de l’Etat qui est un gouffre. Nous entretenons l’ensemble des élus et des hauts cadres de l’administration de l’Etat comme une Ferrari, alors que nous n’avons que les moyens de rouler à vélo ! Et si en plus on considère les institutions qui font doublons, les provinces et les tralalas régionaux, voilà un sacré paquet d’argent inutile.
J-C. Juncker aura beau jurer ses grands dieux que les fondamentaux sont sains, si ce gros doigts de l’Agence vaut quelques millions d’euros d’intérêt en plus à nos créanciers, il faudra bien débourser !
Le grand guignol ne fait que commencer.
Comme je l’ai écrit hier : la dette ! Quelle dette ?
Comment se débarrasser des vampires de la finance, sans nous débarrasser des nôtres ?
Il faudra commencer à y réfléchir sérieusement.

17 août 2012

Le flou et le loup.

Ivan Rioufol, artiste des variétés du Figaro, est l’employé de Dassault chargé de dire tout le mal qu’il pense de François Hollande.
Audience garantie au journal de la droite française où l’on déguste du socialiste en amuse-gueule et en plat de résistance. Rioufol puise dans sa détestation de la gauche un talent qui n’est pas loin de valoir celui de Chamfort, son prestigieux aîné du genre.
Hollande avec 57 % d’avis négatifs après seulement cent jours de présidence, est quasiment au coude à coude dans les sondages avec Sarkozy, près de couler à pic dans l’opinion.
Martine Aubry aux primaires socialistes avait vu juste, quand cherchant à refaire son retard dans les sondages, elle avait lancé la fameuse réflexion attribuée à sa grand-mère : « quand c’est flou, il y a un loup ». Oui, c’est un président flou, comme dans un film de Woody-Allen, il échappe à la mise au point des objectifs.
Rioufol en jubile, évidemment. Il ne se sent concerné de la gravité de la crise qui frappe son pays, que par rapport aux erreurs et aux tergiversations du président.
Le Top 50 des personnalités préférées des Français prend soudain plus d’importance pour le journaliste que les sombres perspectives de la rentrée.
C’est ainsi que nous savons désormais que « Le "président des bisous" prend la 15e place au Top 50 des personnalités préférées des Français, dans le classement publié dimanche par le JDD. François Hollande rejoint ainsi une cohorte de comiques et d'artistes de variétés, menée par le no 1 du palmarès, Yannick Noah, qui était venu saluer d'un show à La Bastille la victoire de la gauche en mai dernier. »
Et Rioufol, qui n’a jamais été autant heureux depuis que les socialistes au pouvoir sont en train de faire pire que Sarkozy, entendez par là, qui se trouvent concernés par une crise sans précédent, de conclure : «Les hommes politiques avaient disparu des premières places de ce genre de podium. La 15 e position prise par Hollande, l'homme qui "aime les gens" (mais "pas les riches") et qui aurait voulu que le mot "race" disparaisse, illustre la régression de la politique, ramenée au niveau des professionnels du divertissement, du spectacle et des bons sentiments à foison Alors que l'Etat est proche de la faillite, que la société française vit sur une poudrière et que le monde est particulièrement instable, singulièrement dans les proches pays du Maghreb et en Syrie, l'angélisme que développe la gauche au pouvoir ressemble de plus en plus à une démission collective. Il est louable de préférer la paix à la guerre et de vouloir protéger le faible du fort. Encore faudrait-il que le chef de l''Etat se montre à la hauteur des situations. Sa médaille du Top 50 annonce le pire. »

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Malgré la mauvaise foi évidente, il y a du vrai dans cette pénultième déclaration de guerre de Rioufol à la gauche et à son chef de file, devenu président de la république par l’envie qu’avait surtout les gens, de ne plus voir Sarkozy un nouveau quinquennat.
Mais la vérité qui se dégage de cette critique de Rioufol, tient dans le manque d’audace du président pour sortir de la crise. Il n’a pas pris le contrepied de Sarkozy. Il refait le coup de Jospin en 2002, lorsqu’il annonçait ingénument que « sa politique n’était pas socialiste ».
François Hollande n’ose pas prendre les décisions qui s’imposent pour une véritable politique de gauche.
L’héritage de la droite est trop lourd à porter, l’opinion n’est pas prête, bref, toutes les excuses sont bonnes pour masquer un manque de volonté, une peur de faire pire en provoquant les détenteurs de capitaux, avec la conséquence de se mettre l’Europe libérale à dos.
Rioufol a raison. Si Hollande avait été le loup au lieu d’être le flou, Rioufol aurait eu tort.
Certes, il aurait braillé que le président « assassinait » la France ; mais, au moins, on aurait vu autre chose que le sarkozysme dilué dans de l’eau de rose.

16 août 2012

La dette !... Quelle dette ?

Allons-nous nous laisser « avoir » jusqu’au bout par les discours de nos dirigeants et de nos industriels, maîtres à penser de l’économie?
A seule fin de paraître décidés de rembourser « des avances de capitaux » d’une élite mondialisée, vouée à dominer la planète par-dessus les frontières et les appartenances nationales !
En vertu de ce concept, les décisions nationales ne nous appartiendraient plus, tant il est devenu impensable de refuser l’ordre mondial, à défaut de quoi, nous serions inévitablement broyés par les autres, restés bons payeurs !
Voilà qui est bien commode pour déresponsabiliser les ministres et les industriels.
« Nous agissons au mieux dans un ordre mondial qui a des impératifs que nous ne pouvons transgresser ».
Di Rupo est comme un poisson dans l’eau du raisonnable. Il n’a pas son pareil devant le cataclysme financier mondial pour faire croire que sa politique en atténue les effets, mais en même temps, juste compensation, il entend qu’on lui obéisse ! Le socialisme, grand modérateur de la pensée libérale, il fallait l’oser !
La première chose qui vient à l’esprit devant ce phénomène supranational est « à quoi sert encore la démocratie », puisqu’il y aurait au-dessus du peuple une volonté supérieure, située quelque part entre la City et Wall Street !
Or, cette élite mondialisée, cette classe globale, n’est pas le fruit d’une décantation extrême des pouvoirs, réalisée en vertu d’un besoin de progrès. Cette haute direction est en réalité le produit de la multitude des petits pouvoirs locaux reliés par des fils invisibles à l’intérêt commun d’une élite émergente. Notre élite ferait office d’agence de province de la banque mondiale !
Puisque cette mondialisation se joue en-dehors des peuples et des démocraties, quelle peut être sa légitimité, pour tout autant qu’elle en ait une ? C’est celle du prêteur sur gage qui ferait saisir les biens des Etats, s’il le pouvait. Or, il ne le peut pas. C’est là qu’interviennent les mandataires du peuple qui jouent contre ceux qui les ont élus en assurant que le prêteur doit être remboursé, même si c’est un usurier, même si c’est contre l’intérêt de la multitude.
« L’acceptation du neuf comme une bonne nouvelle, de la précarité comme une valeur, de l’instabilité comme une urgence et du métissage comme une richesse » n’est qu’une vue de l’esprit de tous ceux qui sont au bout des fils invisibles. De mon point de vue, le prétexte de l’inévitable mondialisation ne serait que le paravent cachant les grosses ficelles à diriger des peuples lourdauds.
David Rothkopf, directeur de la revue Foreign Policy, estimait à 6.000 individus une « super-classe » supranationale, ayant assis sa domination sur le monde et multiplié par des taux d’intérêt monstrueux, trente années de pillage des peuples.
Ses lieux de prédilection ? Les grandes capitales, les grands hôtels et les grands rendez-vous du capitalisme international, au premier rang desquels le Forum économique mondial de Davos.
C’était en 2008.
Quelques belges font partie de ce club privé, détenteurs de nos dettes et attentifs à ce que nous les remboursions.
Depuis toujours les pouvoirs politiques ont mis au pas les pouvoirs financiers, parfois avec violence, à d’autres moments avec plus de modération.

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La nouveauté, c’est qu’en 2012, ils ne le souhaitent pas, à l’exception de quelques opposants.
Philippe Le Bel eut raison des Templiers, les Sans-culottes de 89 déposèrent l’Ancien Régime avec les fermiers généraux, les Américains se défirent des Anglais à la guerre d’Indépendance.
Six mille sangsues opposées à plusieurs milliards d’hommes, bien moins que les révolutionnaires français envoyèrent de ci-devant à la guillotine.
Et si on leur faisait bouffer les papiers de nos dettes ?

15 août 2012

Débarrassez-nous des journalistes sportifs.

Fiers comme des poux, les journalistes sportifs !
La Belgique en a un plein rayon. Qu’il y ait un noyau dur de prétentions et d’outrances et qu’il se situe à la RTBF, personne n’est surpris.
Les deux semaines de JO les ont complètement transformés. Ils incarnaient l’information ! A côté de ce qu’ils nous débitaient sur les trois médailles belges et les exploits sportifs de cette manifestation, l’actualité semblait dérisoire, surtout celle venant de l’étranger.
C’est le malheur des médias indigents qui n’ont plus de grands reporters, d’être à la merci de la presse sportive qui fait la recette en haute période d’exploits olympiques.
Evidemment, le sport n’est pas « toute la vie » et une partie des auditeurs a fait entendre son mécontentement et a lancé des tweeters vengeurs. Des blogs ont repris la balle au bond. Bref, la toile aime jouer au foot, courir en moins de dix secondes, mais pas 24 H sur 24 !
Les journalistes sportifs de la RTBF l’ont mal pris et se fiant sur le plus grand nombre se sont montré agressifs à l’encontre d’une bonne minorité qui se plaint en disant « le sport ça suffit ».
Et ça, ils n’aiment pas nos artistes du dépassement de soi. Les rois du trémolo sur pénalty ont une trop haute idée de leur personne..
A les entendre, l’événement sportif est supérieur à tout autre événement.
C’est exactement ce que voudraient nous faire croire le gouvernement en période de crise, les patrons dans le cycle du chômage et les économistes stipendiés par les banques.
Que voilà une suspecte compagnie, entourant nos sportifs de la plume et du verbe !
A leur place, je me ferais plus discret. A part le Vandamme où ils seront bien groupés comme au JO, il ne reste plus d’ici à la fin de l’année que les matchs de foot, lamentables comme on peut l’être dans des parties interminables qui se terminent sans but, ni dans les filets, ni dans la tête des supporters.
Potiches remisées dans des placards ou reconvertis à la tournée des commissariats, nos hommes de la RTBF, portant beaux, vont déchanter jusqu’aux jeux d’hiver en 2014. La traversée du désert sera rude. Ces âmes tourmentées uniquement par le sport vont souffrir en traînant la savate dans les couloirs de la RTBF.
Que faire de ces bouches inutiles qu’il faut quand même nourrir ?
Ils n’auront plus l’enthousiasme des foules pour éviter les boulets rouges des téléspectateurs, hostiles à l’accaparement des ondes par les sauts sous la barre des deux mètres de notre sauteuse nationale, allergiques aux regrets des Borlée et complètement étrangers à la défaite administrative, après celle sportive, de Jean-Mi Saive.

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Les fortiches du steeple confisquant le micro auraient peut-être voulu faire une semaine ou deux de plus aux JO de Londres, mais des voix se sont élevées à l’intérieur même de la maison. Trop tôt pour le remake !
Nos élites médiatiques ont cru prudent de revenir à petits pas vers des réalités « moins déraisonnables », d’autant que la rentrée dans deux ou trois semaines pourrait être plus violente que prévue.
Nos apôtres des dieux du stade n’ont plus qu’à feuilleter les gazettes sportives de la semaine dernière et découper les articles pour leur collection, et surtout, ne pas y inclure le Charlie Hebdo de cette semaine, avec le titre vengeur "Débarrassez nous des journalistes sportifs".
Aux excès des grandes gueules qui se sont lâchées sur les ondes, répondent normalement les excès des tweets et des mails des internautes. La polémique entre les deux extrêmes est assez révélatrice d’un ras-le-bol grandissant. Les micros vampirisés pendant 15 jours risquent le restant de l’année de tomber dans des mains vengeresses qui n’aiment pas le sport.
Twitter est dans "une forme olympique" rappelle Le Figaro : en une semaine de compétition, plus de 10 millions de commentaires ont été envoyés.
Pareil en Belgique où ils ont été plus de cent mille dont la cible particulière était les journalistes sportifs.
Les principaux reproches sont la goujaterie, le sexisme et le parti pris, le manque de vocabulaires et le mauvais usage de la conjugaison des verbes, bref, tout ce qui est un manque d’éducation pour notre jeunesse sportive, déjà décervelée par les autres « points forts » d’une télévision qui devient de plus en plus vulgaire et inintelligente.
A ce piteux palmarès, il faut inclure des retransmissions d'épreuves dont on se serait bien passé et révélatrices d’une certaine désinvolture dans le bouleversement des programmes annoncés.
La crise n’est pas seulement sociale et économique, elle touche aussi les médias. Si je n’en ai que pour la RTBF qui s’enfonce, je n’oublie pas RTL. Que je ne parle pas de cette dernière ne signifie rien. Cette machine à décerveler ne s’enfonce pas, et pour cause : elle est engloutie ! Elle a touché le fond !

14 août 2012

Les poussent-aux-crimes

S’il y a bien une chose qu’il ne faut pas faire, c’est demander l’avis des familles qui ont perdu un des leurs, victimes de criminels, sur l’application des peines.
Quand le criminel a été condamné dans une affaire qui a sensibilisé l’opinion et que cette opinion a été alertée par les parents des victimes soutenus par les médias, franchement, la sérénité qui devrait normalement prévaloir en Justice se trouve bien mise à mal.
Dans la conjoncture actuelle, qu’il faille maintenir Michelle Martin en prison serait une mesure de prudence, plus que de justice.
Mais, on ne pourrait établir une justification de la prolongation de la peine de prison de l’intéressée, par rapport aux autres détenus libérés dans les mêmes conditions, sans faire intervenir la subjectivité et l’émotion du public.
Tout qui a approché, collaboré ou vécu avec Dutroux est marqué à jamais du sceau de l’infamie. Faut-il attendre l’extinction d’une génération pour tourner la page, ce qui équivaudrait à la mort en prison des criminels associés aux forfaits de Dutroux ?
Dans les conditions actuelles, certaines libérations anticipées sont à risques, voire impossibles, il faudrait revoir le code. Mais comment ?
Avec Annemie TURTELBOOM (Open VLD), membre de la Chambre des représentants, ancienne Ministre, Ministre de la Justice, il est à craindre que la politique du gros bâton et du durcissement des peines soient les seules propositions que la ministre proposera à la rentrée.
Cela plaît au public qui ne s’inquiète guère des conséquences que cela impliquera pour tous les citoyens pénalement irréprochables et honnêtes.
Il faut craindre comme la peste la démesure pénale, dite souvent « exemplaire » et qui n’est rien d’autre qu’une mise au trou de gens que l’on n’a pas su, ou pas voulu, éduquer et intégrer.
"Votre sévérité sans produire aucun fruit / Seigneur, jusqu'à présent a fait beaucoup de bruit.", répond Livie à Auguste dans Cinna de Pierre CORNEILLE. Ce dernier était pour un régime fort. Savons-nous bien ce que c’est ? D’autre part, les « beaucoup de bruit » actuels, s’ils ne produisent aucun fruit, risque bien d’entacher le parcours d’Annemie Turtelboom.
Si nous nous engageons dans le tout carcéral et les peines-planchers, nous nous éloignons de la personnalisation des peines, rendant inutile le jury populaire et, dans une certaine mesure, le juge lui-même.
En allongeant les peines, nous allons aussi vers un accroissement considérable du nombre des détenus. Sommes-nous prêts d’accueillir une population des prisons dans la proportion de celle des Etats-Unis ?
Quand on sait que nous demandons aux Hollandais d’héberger des détenus que nous ne savons mettre nulle part, cela paraît fort déraisonnable.

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Chaque fois qu’un événement criminel sera médiatisé, il faudra s’attendre à une nouvelle loi pénale votée, en urgence sur la pression de l’opinion, donc sans véritable débat parlementaire, avec pour seul souci l'affichage de peines de prison toujours plus élevées. Est-ce bien cela que Jean-Denis Lejeune et les autres victimes de criminels veulent ?
Sinon, que l’opinion le dise tout de suite, c’est la peau de Michelle Martin qu’on veut, sa viande bien saignante sur la Grand-Place de Bruxelles, pour que chacun puisse venir lui cracher à la figure et lui jeter une pierre.
On a peur d’une récidive de cette quinqua qui a déjà passé un tiers de sa vie prison !
Allons, il ne faut pas cauchemarder là-dessus. Elle est définitivement « out », vouée à une existence discrète de cloporte.
Sait-on que la prison, unique moyen de lutte contre la récidive, est, selon des études faites partout, le moyen parfait pour pousser à la récidive ! Au contraire, l'aménagement des peines et les peines exécutées en milieu libre réduisent la récidive.
La prolifération incessante des "armes" pénales sans diminution réelle de la délinquance, voilà qui devrait poser le débat sur des réflexions plus utile que les cris de « A mort la pute à Dutroux ». Les journaux ont trop tendance à publier ce genre de discours, sans ajouter aux cris, des commentaires utiles et des réflexions intelligentes.

13 août 2012

Dixit Michel Daerden.

Lundi, ça va être quelque chose !
Le crématorium de Robermont complètement mobilisé sous le slogan « Tout le monde aime Papa ! ». Il y a même un paparazzi qui nous revient de San Valentino, aller et retour en « spécial » Force Aérienne, à nos frais, bien entendu, le temps de verser une larme devant les caméras et de reprendre le chemin de quinze jours d’exil.
Après lundi, on ne dit pas… mais jusque là, rien que des bons souvenirs. On va évoquer la carrière du grand homme. Le fils sera là pour rectifier quelques anecdotes, et les filles pour témoigner, à la place de leurs mères, le côté Vert-galant.
Nos élites avocatières et politiques espèrent recueillir la notoriété du personnage en se montrant autour de la bière. Il n’y a pas de petits profits.
Le petit peuple qui ne voit rien du canevas de la pièce, ne regardera que le décor.
La belle villa ansoise sera surfilmée une dernière fois pour le départ. Devant la double haie de curieux émus, nos élites d’habitude discourantes passeront l’air grave, trop peut-être, dans la difficulté qu’ils ont de jouer juste.
On a tout prévu au crématorium de Robermont, ce lundi, il n’y aura que papa qui flambe, comme au casino, toutes les salles sont réquisitionnées. Les candidats à la crémation n’auront qu’à repasser mardi. L’embouteillage est prévu dans le programme. Pas de temps mort fin de semaine – si je puis dire. On craint un bouchon sur la route des corbillards…
Papa prioritaire, comme toujours, c’est une question qui ne se pose même pas. La prestance résiduelle et post-mortem, sans coupe file, c’est le signe de la grande notoriété.
Qu’est-ce qui différencient les grands enterrements des petits ?
Qu’est-ce qui fait qu’on passe inaperçu ou qu’on est précédé des sonneries aux morts ?
C’est Mozart dans la fosse publique, Molière qui disparaît dans la périphérie d’un cimetière chrétien, pour s’y dissoudre dans les restes des chiens et des chats ; mais, c’est Hugo à qui on fait des funérailles nationales.
Ce n’est donc pas à la mesure de son œuvre, de son génie et de la reconnaissance que l’on doit à Pasteur ou à Marie Curie, que l’on fait dans le grandiose dans cet enterrement-ci, mais à la manière « très près des gens » qu’a eue Michel Daerden de faire carrière à Ans.
N’est pas populaire qui veut. Il y faut encore le goût des autres. Interpeller familièrement quelqu’un qu’on ne connaît pas sans le vexer, est un art dans lequel Papa excellait.
Se mettre à niveau, boire jusqu’à déconner dans un troquet avec des ouvriers, mais garder un œil sur sa cote électorale, en est un autre.

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Nos avocats-ministres sont bien trop guindés et dépourvus d’affinités avec le commun pour songer une seconde à rivaliser dans ce qu’ils appellent avec dédain, plaire au populaire !
Ils sont nés pour diriger la plèbe et ils le font d’autant plus facilement qu’ils ne se sentent pas concernés par les décisions autoritaires qu’ils prennent.
Ce sont des imbéciles instruits.
Papa, c’est là qu’était son intelligence, n’avait pas cette approche. Au départ, il n’y avait aucun mérite : il n’était pas avocat ! L’y aidait aussi sa pente fatale à la boisson et son goût immodéré du jupon. Ses défauts l’humanisaient, en quelque sorte !
Où il était pareil à ceux qui viendront lundi s’emberlificoter dans des discours funèbres, c’était dans son concept sociétal. Il pouvait, par une gymnastique de l’esprit, être à la fois pour une justice sociale et s’enrichir dans les affaires. Bref, c’était un socialiste de conviction et un capitaliste d’intérêt.
Dans le deuxième volet de sa réussite, celle des affaires, on peut dire que c’était un maître. Comme les sportifs qui vont à l’exploit au plus près de l’échec, il usait de sa connaissance des lois pour s’aménager des petits paradis à la fois fiscaux et patrimoniaux qui vont faire le bonheur de ses trois successeurs, quand la semaine prochaine, ils passeront chez le notaire.
Qu’il ait mordu, par moment, sur la ligne, près de la disqualification, tous les socialistes en sont là ; il s’en est toujours tiré, on ne peut pas dire tout à son honneur, mettons plutôt grâce à la chance et à ses relations.
Bien entendu, le portrait officiel qui restera ne sera pas le même que celui que j’essaie de traduire en mots. Pour les gens, ce sera surtout « le gars qui n’était pas fier » et surtout « qui rendait service ». Pour les chefs du PS, ce sera celui d’un OVNI qui transgressait les règles et qui, sans sa mort prématurée, aurait pu mal finir.
Pour moi, c’était un type qui a réussi à s’en mettre plein les poches, tout en passant pour un « vrai » socialiste ; mais dont le mérite aura été de vivre en fantaisiste, brûlant la chandelle par les deux bouts, ardent aux plaisirs, cachant peut-être un nombrilisme comme il y en a peu, en n’ignorant pas que, ce défaut, très répandu chez les politiques, est celui qui se pardonne le moins, quand il est trop exposé.
Rappelez-vous Sarkozy, battu cinq ans plus tard à la présidentielle pour sa réception au Fouquet’s et ses vacances avec Cécilia sur le yacht de son ami Bolloré.
Seuls les grands égoïstes le savent et le cachent. Les autres n’y réussissent pas. Papa faisait oublier ses millions et la façon dont il les gagnait, en mangeant des frites sur le trottoir du Standard, tout en interpellant les gens. Un style, une époque… déjà le passé !

12 août 2012

Une belle logique.

- Dring !
-Allô ?
-Chou…
-Ah ! c’est toi.
-Je suis à Carrefour…
-Je roule, là…
-J’en ai pour une minute…
-Vas-y.
-C’est pour les champignons. Si j’en prenais en boîte, au lieu des frais…
-Tu prends ce que tu veux. Je m’en fous. Je raccroche.
-Non ! C’est parce que je lis sur la boîte antioxygène, acide citrique, et encore des autres trucs. C’est bon ça ? Dans le frais, on n’a pas ça.
-Alors prends du frais.
-C’est qu’y en a plus !
-Alors, prends en boîte…
-Et puis, y a la date de péremption, décembre 2016 ! C’est pas normal.
-Quoi, c’est pas normal ? T’as l’intention de les bouffer après 2016 ?
-Les frais, on peut pas les garder si longtemps.
-Ecoute, tu fais ce que tu veux. Je m’en tape. Je suis en conférence. Alors tu comprends…
-Comment t’es en conférence ? Tu viens de me dire que tu roulais !
-…je roule pour aller à la conférence.
-Tu dois rouler pour passer de ton bureau à celui du directeur ? C’est plus dans le même bâtiment ? Qu’est-ce que tu me racontes ?
-Je reviens de chez un client, donc je roule pour aller à la conférence du vendredi, là, t’es contente ? Maintenant je raccroche.
-J’ai entendu qu’on riait à côté de toi ! Et t’as dit « raccroche » plus fort, pour couvrir une voix de femme. Tu me prends pour qui ?
-Qu’est-ce que tu vas chercher ? Je suis seul, je te dis.
-Et puis tu fais les clients, maintenant ? Depuis quand un comptable fait les clients ? Tu te fous de ma gueule, plutôt…
-Tatane, voyons, je n’ai personne. T’as peut-être entendu Lady Gaga quand je me suis arrêté à un feu. C’est un jeune à côté qui avait mis ses baffles à fond…
-Prouve le moi… que t’es seul !...

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-Comment ?
-Braque la webcam sur le siège passager, j’allume mon Mac et on n’en parle plus.
-Bien merci ! C’est toute ta confiance… et en pleine circulation encore…
-Tu pousses sur « On » et tu braques…
-Je tourne, plein boulevard Anspach. Mais, tu veux ma mort, dis, vampire ?
-Arrête-toi et fais ce que je te dis.
-Ah ! mais pas question. D’abord, c’est des conneries. Si je m’arrête, et même si j’avais une passagère, elle aurait le temps d’ouvrir la porte et de sortir.
-T’as quelqu’un, je le sens. Tu m’as toujours menti. Tu vois pas de clients. T’es pas au travail. T’es avec une pute… Espèce de salaud !...
-Gueule pas si fort, nom de dieu, j’ai l’oreille qui siffle.
-Tu me jures sur la tête de ta mère que t’as personne à côté de toi ?
-Si ça te fait plaisir, je le jure.
-Ah ! t’aimerais bien que ça passe au bleu, hein, salopard ! Tu t’en fous de jurer sur ta mère, tu crois à rien…
-Alors, pourquoi tu me fais jurer ?
-T’as rien de sacré, dans le fond. Tu crois qu’au cul !...
-J’en ai assez que tu me prennes pour ce que je ne suis pas. Ta jalousie est écœurante. Je ne me rappelle même plus quand je t’ai trompée pour la dernière fois, tellement c’est loin.
-Mais, tu te rappelles quand même comment t’es venu chialer chez ma mère, et si ça n’avait pas été mon père qui t’a fait rentrer, tu serais toujours sur le trottoir à supplier… Ça tu t’en rappelles, puisque tu m’en reparles tous les soirs, quand je veux pas que tu viennes me tourner autour…
-Je sais bibiche, mais je t’assure que je suis seul. Voilà, je prends à gauche et je rentre chez Bordure, père et fils. Je raccroche, à ce soir.
…..
Un type chez Carrefour pousse le caddie de Bibiche :
-T’es dure avec lui.
-Faut pas lui laisser le temps de dire ouf, à ce salopard. Il m’a trompée avec n’importe qui, je fais pareil…
-Merci, pour le n’importe qui…
-Je ne parle pas pour toi trésor. Avec toi, c’est pas la même chose…
-On dit ça…
-Faut que je l’assaisonne, ce voyou, que je lui laisse pas d’allonge. Ça l’occupe.
-Ouais. Mais tu le trompes !
-Tu vas quand même pas me le reprocher ?
-Non. Mais je trouve ça bizarre…
-C’est parce que vous manquez de logique, vous, les hommes !
…..
Au même moment, dans la voiture :
-Qu’est-ce qui t’as pris de rire comme ça ?
-Elle est dingue ta femme ?
-Elle se méfie.
-C’est pas une raison. T’aurais pu avoir un accident.
-Qu’est-ce que tu veux, elle n’a plus confiance.
-Elle n’a pas tort.
-Plains-t-en !
-T’es quand même un beau salaud !
-Et toi ? Tu trompes pas le fils Bordure avec moi ?
-Ce n’est pas pareil. Nous avons des raisons, nous les femmes.
-Ah ! oui ?
-C’est un salaud !
-Comme moi, alors ?
-C’est pas pareil.
-Un salaud, c’est un salaud…
-Oui, mais lui, en plus, c’est le fils du patron et je suis syndicaliste.
-Pourquoi tu couches avec un patron, alors ?
-T’as déjà vu qu’on parlait de ça au lit ?
-Va comprendre quelque chose !
-Vous manquez de logique, vous les hommes !

11 août 2012

Les rédactions sont en vacances.

Nos mentors de la nouvelle – bonne ou mauvaise - des gazettes et des télévisions le voudraient bien ; mais, le monde ne s’arrête pas de tourner parce que le personnel se dore au soleil, les pieds dans l’eau.
Qu’importe, il faut quand même quelqu’un devant les machines à recracher l’événement.
Les voltigeurs de presse font les petits trajets, les agences d’information, les grands.
C’est ainsi que depuis que Papa Daerden a rendu son tablier, l’un ou l’autre Rouletabille descend de Bruxelles sur le plateau d’Ans, histoire de récolter quelques témoignages qui sont à la gratitude des foules, ce que les chrétiens déposaient jadis dans des chapelles, qui n’étaient pas ardentes, sous forme d’ex-voto.
-Sous des allures désinvoltes (le mot n’est pas de l’interviewé) Papa était un homme de cœur.
-Je suis toute retournée (ce n’est plus à la force des bras du défunt), il m’a relogée dans une maison de la commune. Je ne l’oublierai jamais.
Tout ça est gentillet, ne mange pas de pain et n’exige pas un lourd matériel. Une Citroën C1 pour la caméra, le son et l’homme devant l’objectif pour la glose, et c’est plié !
On a de la fourniture jusqu’à lundi, jour J de l’éternel départ !
Mais les gros trucs en extérieur ?
C’est là qu’on voit ce que la presse écrite et la presse télévisée n’ont plus en Belgique : de grands reporters capables de prendre des risques et de nous ramener des prises de vue perso avec les commentaires autour, dans des situations où ça pète de partout et où il vaut mieux passer inaperçu de certains régimes autoritaires, qui n’aiment pas les étrangers.
Est-ce beaucoup trop cher, pour les équilibres financiers défaillants de nos journaux ? Ou parce qu’il n’existe aucune volonté de regarder ce qui se passe dans le monde par nous-mêmes ?
Les Agences qui fournissent la matière font à leur manière. Cela ne signifie pas que ceux qui s’exposent sont des farceurs, mais nous n’avons quand même que des impressions de leur point de vue. Un Américain va centrer son article sur ce qui intéresse les Américains et peut-être moins les Européens, il va nous mettre dans la tête une seule impression, alors qu’il devrait y en avoir 36 et recoupées par des avis différents. Un Français ou un Belge n’aurait pas vu la situation de la même manière.
Nous sommes devenus Américains dans notre vision du monde sans le savoir !

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Bref, du point de vue international nous faisons dorénavant confiance à des gens que nous ne connaissons pas. Tout ce que nous savons, c’est qu’ils sont pro occidentaux, pro américains évidement, partisans de l’économie mondialisée et pour une démocratie représentative par la pluralité des votes.
Autrement dit, nos informations sont formatées, calibrées et favorables aux USA.
Cela s’est vérifié encore dans les affrontements du mercredi 8 août, entre pro palestiniens et l’armée égyptienne dans le désert du Sinaï.
Les informations dans lesquelles, même de manière indirecte, l’Etat d’Israël est impliqué, font particulièrement tendance dans ce qui a été écrit précédemment.
C’est à tort que l’Etat d’Israël doit être compté dans les démocraties ouvertes, laissant travailler librement les grands reporters. Il y a des zones interdites, des rapports suspects dès que sont impliqués des gens qui témoignent de Gaza ou des colonies d’Israël en Cisjordanie qui, sous le premier ministre, Benjamin Netanyahou, n’ont jamais cessé de grandir.
S’est-on jamais intéressé au sort des Bédouins laissés pour compte et habitants nomades de cette région désertique du Sinaï ? Que faire pour survivre ? C’est ainsi que les Bédouins y favorisent le trafic, dont celui des armes. La répression qui s'en suit crée un cercle vicieux de rejet de l'État. Et puis, il y a les partisans salafistes dont le nombre croit parmi les jeunes à mesure que la situation se dégrade. Sophie Pommier nous l’explique dans des articles de fond. Pourtant elle n’est pas grand reporter. Elle est chercheuse et grande spécialiste de l’Egypte.
Et voilà où le bât blesse chez nous.
Nous n’avons jamais que de gentils perroquets bien parés aux devantures de nos écrans et des journalistes bien poli, un peu dégarni sous la casquette par vingt ans de pantouflages dans nos rédactions. Et qu’interviewent-ils, ces gentils animateurs de nos soirées ? Nos politiciens, avocats roublards qui vendent d’abord la carte postale de leur promotion, des spécialistes à la langue de bois et nourris dans le sérail de la banque et des affaires, des Belges moyens dont la caractéristique est d’être très moyens, ainsi qu’une poignée de syndicalistes qui, comme certains insectes de Provence qui s’en vont par deux et qu’on appelle « gendarmes », ne sont jamais vus qu’avec un casque vert et un casque rouge, toujours ensemble et heureux comme tout.
Nous n’aurions donc chez nous aucun bel esprit, aucun chercheur, aucune pointure, aucun séditieux, aucun contradicteur ? C’est à ce point vide ?
Sommes-nous des attardés mentaux pour que nous nous en contentions ?
Est-ce le destin des Belges de s’informer à des émissions comme C’dan l’air, sur France 5 ? Pourquoi n’est-on pas capable de faire cela en Belgique ?

10 août 2012

Changer l’Europe.

Les flèches de l’économie rejettent le désamour de l’euro sur le dos des gens qui n’aiment plus l’Europe.
L’accalmie des vacances et « l’embellie » des Jeux olympiques permettent de laisser sous le tapis la poussière des mauvaises nouvelles. Pourtant, elles ne manquent pas. L’Europe, les États-Unis et même l’Inde et la Chine sont touchés. Cinq ans après le début de la crise, celle-ci nous revient en plein visage, plus violente que jamais.
Est-ce qu’on peut aimer longtemps et malgré tout une abstraction qui s’appelle l’Europe et dont on n’entend jamais parler que pour réglementer un produit ou faire baisser les salaires ?
Voilà vingt ans que l’on réclame une réforme d’ensemble du système financier et voilà trois ans depuis la crise, qu’elle n’a toujours pas lieu.
Le monde de la finance est plus instable que jamais. Il faudrait éliminer les excès des diversifications bancaires, l’économie de casino.
Et que préconise-t-on ?... un détricotage de la sécurité sociale et un abaissement des salaires !
La sécu coûte trop cher et les pensions finiront par ne plus être suffisamment financées, disent nos ministres, dans une politique d’appui des banques !
Voulez-vous quelques mesures pour rétablir l’équilibre, qui, si elles étaient prises au niveau des Etats membres, pourraient réveiller l’opinion et refaire aimer l’Europe ?
Pour la sécu, réclamer 95 % de taxe sur les dépassements d’honoraire des médecins, contrôler les visites et sanctionner le black, organiser un boycott de la médecine pour riches en ne remboursant plus les consultations d’une partie de la corporation médicale mise à l’index, inverser la priorité en hospitalisation (le privé aujourd’hui étant prioritaire sur le mutuelliste) et, progressivement, en terminer avec les cliniques privées à l’intérieur des hôpitaux publics, ne plus pratiquer les quotas d’entrée en médecine universitaire et faire jouer la concurrence entre médecins, surtaxer les médicaments qui ont leur double en générique et détaxer les génériques.
Pour les pensions, c’est beaucoup plus simple : établir un plafond à deux mille cinq cents euros et à l’intérieur de cette fourchette réduite, y compris pour les hauts fonctionnaires et les parlementaires, aménager les pensions de sorte que les basses pensions progressent plus rapidement que les hautes.
Arrêter la chasse aux chômeurs et consacrer les sommes importantes que leur surveillance et leur « placement » nécessitent, à la création d’emplois.
Pourquoi une réforme de type « socialiste », puisque la majorité actuelle composée de « socialistes » est solidaire de la politique contraire ? Que d’autres responsables que ceux que nous avons élus par habitude, se lèvent et viennent convaincre le plus grand nombre que l’heure de sa loi est arrivée.
C’est un comble que c’est une ministre socialiste, Laurette Onkelinx, qui soit Ministre des Affaires sociales et de la Santé sans qu’il soit question de mesures proposées à l’Europe de nature à rétablir les comptes en la matière, même si ce serait faire crier les libéraux. Au moins, la Belgique aurait essayé quelque chose. Il vaut mieux d’en finir avec le gouvernement, plutôt que de sombrer au mois d’octobre, dans la farce de la N-VA.

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Voilà que l’Europe qui n’aboutit à rien se lance dans des réunions à n’en plus savoir le nombre, à mesure que les agences de notation pointent les défauts des Etats les plus faibles et les plus menacés.
La logique de la géofinance est de plus en plus dominante avec la volonté de voir plus de marchés, plus de volatilité et plus d’informatique, dans une recherche de jour en jour plus fuyante !
Barroso et Van Rompuy craignent que les solutions proposées créent des situations encore pire que le statu quo. Pour renforcer les craintes, les journaux européens ne tarissent pas sur les fraudeurs grecs, ceux qui gagnent gros et qui ne paient pas de taxe, comme si cet incivisme n’était propre qu’à la Grèce et était secrètement admiré !
Pour les fraudeurs, toute mesure comporte une parade ; mais, ce sont les demi-mesures qui sont les plus perméables à la fraude.
Il paraît impensable de revenir sur la liberté des capitaux pour les économistes chargés de notre avenir ; cependant, il faudra trouver une autre manière de gérer une masse monétaire qui ne correspond plus à la capacité de travail qu’elle pourrait susciter en échange.
Les difficultés actuelles reflètent le profond désarroi intellectuel. L’étalon or et les monnaies fortes ne font plus contrepoids aux capitaux mondiaux.
Walter Wriston avait bien proposé un étalon international en 1985. Il est mort en 2005, sans avoir vu aucun progrès dans le contrôle des flux financiers.
La politique a perdu la main dans son match avec l’économie. La crise va certainement lui permettre d’avoir une seconde chance. L’économie est un moyen de progrès. Si elle ne répond plus à l’attente, il faudra trouver des hommes résolus à une politique de remplacement de l’économie défaillante.

9 août 2012

Un sombre mardi !

Il arrive qu’on veuille se distraire. C’est humain.
L’actualité n’est pas folichonne.
Entre les flics qui ont peur des coups et Jean-Denis qui ne veut pas que la Martin sonne les matines à Malonne (on peut le comprendre), on hésite. Bien sûr, il reste les commentaires sur Papa et les JO.
Dire que pour Daerden, ça sent le réchauffé, pourrait donner de faux espoir à la famille.
Je vous vois venir avec Jean-Denis, maître Barbenbois à l’aide de quelques bouquins de droit, pointerait ce qui cloche dans les tarifs qui assaisonnent les menus des correctionnelles et des cours d’assise.
Ne conviendrait-il pas, prioritairement, d’attaquer la justice par la philosophie, plutôt que s’acharner sur le code et prétendre qu’il est mal fichu.
Les flics s’inquiètent de la montée de la violence des jeunes et Jean-Denis, des peines que l’assassin accompli à moitié pour repartir de plus belle.
Voilà deux problèmes différents. Le premier est un problème de société. Pourquoi les jeunes sont-ils plus violents en 2012, qu’en 1950 ?
Des centaines de volumes ont été écrits sur l’évolution des mœurs par rapport à l’évolution du système économique. Voilà vingt ans que ça patine et c’est miracle que les flics – qui n’en peuvent – n’en reçoivent pas davantage sur le képi.
C’est un problème politique. Vu sous cet angle, on n’est pas, avec la crise, pour une réforme plus sociale, mais moins sociale de la société.
Le second, l’incompressibilité des peines, l’espoir de sortir plus tôt adouci les mœurs. Sans réduction de peine, le condamné devient cannibale. En plus des flics qui se plaignent des coups, on aurait aussi les gardiens de prison.
Dans l’un et l’autre cas, il faudrait « serrer la vis », ce qui aurait pour conséquence de doubler le nombre de maisons d’arrêt. Quand les gens ordinaires ont des problèmes de logement, ce n’est pas le moment.
Restent les JO et l’enterrement de papa.
Ou plutôt les deux enterrements, puisque lundi ce sera aussi la fin des JO.
Franchement, je n’ai rien à dire sur l’un et l’autre. Les frères Borlée se sont bien amusés et pour l’autre, on ferait mieux de laisser la famille de papa enterrer son mort, plutôt que s’en saisir comme d’une dernière mission de propagande. Sinon, ce sera la propagande qui passera avant le respect et le silence. Dans ce cadre, je préfère l’humour. Exemple : plutôt que l’enterrer le 13, on pouvait l’enterrer le 16, avec Mati l’ohé en Outremeuse.
Je suis certain que Papa aurait apprécié !
Alors, pour me distraire, dans le tas des livres à lire, j’en prends un au hasard. Une fois sur deux, je tombe sur un bouquin qui ne me fait pas rire, l’autre, c’est un bouquin qui me fout le cafard.
C’est le cas.
« …un ouvrier de 50 ans, dans une grande usine du Middle West : ‘’je croyais qu’il me manquait quelque chose parce que je n’ai pas été au collège. Mon fils vient de l’achever. J’ai changé d’avis. Il n’est pas heureux. Il est inquiet « restless ». Il croit qu’il faut courir à droite, à gauche, tâter de ceci et cela (put your finger in this and that –excusez mon anglais-) pour être heureux. On dirait qu’il a peur que quelqu’un va avoir quelque chose qu’il n’a pas, faire quelque chose qu’il ne peut pas faire. A mon idée, ce n’est pas cela, le bonheur. »
En fin de compte, tout est là dans les réponses pour les flics et pour Jean-Denis Lejeune. La société va mal, parce que nous n’y sommes pas heureux. L’argent y a pris trop de place. On a même aménagé la morale pour trouver de l’éthique au profit, justifier les salaires énormes des uns et minuscules des autres.
L’ennemi public numéro un est la production en série.
Elle exige des personnalités atrophiées ou diminuées (donc refoulées) et lorsqu’elles ne le sont pas congénitalement, elle provoque un rejet sous la forme d’une dégradation de l’énergie et de la volonté.
On n’imagine pas les dégâts que pourront faire demain des frais émoulus des universités qui devront se taper un boulot sur une chaîne de montage ou crever de faim.

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Les hypocrisies, dites la main sur le cœur des amis supposés du défunt Daerden, ont la même origine que les hypocrisies dites par les mêmes sur le travail et les vertus du travail en 2012.
Martin et consort sont les résultats.
Eux sont les causes.
Voilà pourquoi je ne suis pas d’accord avec les syndicats de police et Jean-Denis Lejeune dans leur démarche respective.
Ils ne s’attaquent pas aux causes.
Et comme il faut un début à tout, nous devrions rechercher des dirigeants qui parlent vrai et qui ne nous servent pas des mensonges d’Etat à longueur de journée.
Rien que cela, ce serait déjà une petite révolution.
Enfin, si nous allons au bout du raisonnement des corps de police et de Jean-Denis Lejeune, loin, d’améliorer les rapports entre les Autorités et les citoyens, nous saurions vite ce qu’est un Etat autoritaire. Une dictature ? Il y en a une à l’œuvre en Syrie. Les Dutroux passeraient au hachoir à viande, mais le citoyen qui n’en peut, aussi !

8 août 2012

La N-VA s'active !

La prise d’Anvers par Bart De Wever peut sonner la fin de la Belgique plus tôt que prévu : en pleine crise de la dette et de l’euro, ce serait le coup de trop pour le régime.
La grande métropole, deuxième ville de Belgique, deuxième grand port d’Europe et premier grand port fluvial, est un poids lourd. S’il tombait dans les mains des nationalistes N-VA, il nanifierait les autres partis flamands qui ne pourraient plus au fédéral se passer de l’encombrant parrainage.
En attendant le ralliement (improbable) du Vlaams Belang, Filip Dewinter ironise sur le pigeonnier de Bart De Wever, accueillant tout le monde à la condition d’amener des voix pour octobre. Il pourrait se demander, si des socialistes aux libéraux qui prennent leur carte à la N-VA, ce ne sont pas les nouveaux arrivants qui sentent le vent tourner, entrent dans le moule du parti nationaliste flamand en abandonnant leur « sensibilité », en faisant un constat d’échec de leur ancien parti.
Patrick Janssens, l’actuel bourgmestre d’Anvers, voit ses partisans fondre autour de lui, face à son rival. Le président de la N-VA a l’aura du gagneur et, jusqu’à présent, cela l’a plutôt servi.
On sait ce que valent les engouements populaires dans cette curieuse démocratie où tout ce qui a du poids dans la société emploie tous les moyens, toutes les pressions pour que le peuple flamand abandonne Bart De Wever au milieu du gué, quand il n’a plus que quelques pas à faire pour flanquer tout le système par terre et mettre un terme à la Belgique.
Les Flamands le feront-ils ?
C’est toute la question des élections futures.
Jusqu’à présent les forces de gauche sont dans l’expectative en Wallonie. Elles sont toujours derrière la social-démocratie socialiste et libérale, avec un Di Rupo, peut-être le plus conventionnel des élus socialistes, royaliste, libéral et profondément conservateur. Or, la révolution qui pourrait se déclencher en Flandre est tout à fait droitière, pour ne pas dire d’extrême droite. Le socialisme modéré wallon ne ferait plus le poids, en cas d’affrontement.
Quelles seraient les réactions de la gauche wallonne si elle devait payer le prix fort en renonçant à la plupart des lois sociales et de protection des faibles, conditions qu’imposerait la N-VA pour garder un temps les Institutions sous les trois couleurs nationales ?
Tandis que le premier-ministre part en vacances, tout en laissant une Madame Sans-gêne de Gembloux faire l’intérim, des drames mijotent dans les casseroles du pouvoir.
La N-VA prépare son coup de Jarnac.
Les sondages donnent à ce parti un certain avantage. Les militants flamands doivent bien rire de l’interview « vacances » de Di Rupo sur la Libre. Il nous refait le coup de la valise en carton de Linda De Suza, avec l’épisode de la malle au grenier. Je ne suis pas certain que cela passionnera les foules.
Pendant ce temps, la N-VA cartonne.

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Les journaux francophones espèrent que l’essoufflement aura lieu en octobre et que l’opinion flamande, versatile comme toutes les opinions manipulées en démocratie, se retournera en faveur des partis traditionnels.
Quelques ralliements anversois à Bart, de personnages connus, semblent dire le contraire.
Youssef Slassi, ancien élu sur la liste socialiste, membre du conseil communal, claque la porte à la SP.A et part à la N-VA, voilà un appel du pied à la communauté maghrébine ; Ludo Van Campenhout, échevin indépendant, 9 288 voix en 2006 sur la liste Open VLD, s’y rallie ; André Gantman, échevin de 1995 à 2000, est une figure de proue de la Communauté juive, il adhère !
Et ce n’est pas tout. Selon « la Libre » Bart De Wever a convaincu plus radical que lui, Karine Leys, sans oublier la Lijst Dedecker, Rob Van de Velde, et surtout Chris Morel, du CVP, père de Marie-Rose Morel, ancienne miss Belgique (les journaux ont relaté les péripéties de son enterrement en février 2011).
Pendant que les partis du gouvernement s’aèrent en vacances, la N-VA les siphonne en silence.

7 août 2012

Mort d’un vrai Liégeois.

Le carnet de bal des faux culs est bien chargé depuis la mort de Michel Daerden ce dimanche.
Il y a un match entre Jacques Heleven, bourgmestre PS de Saint-Nicolas et Stéphane Moreau, bourgmestre de la commune d’Ans, pour savoir qui aura la palme du plus grand pince-sans-rire.
Celui qui risquait de perdre son fauteuil en octobre, concurrencé par Papa, a appris la nouvelle avec une grande tristesse et l’autre, celui qui a glissé des peaux de banane sous les pas de son tuteur à Ans pour la place de bourgmestre, s’est dit stupéfait.
Evidemment ce n’est pas tout.
Le PS bourré d’avocats sensibles à la parfaite conduite, au maintien correct, à la génuflexion devant le roi et son prince Elio, en avait par-dessus le parti des frasques et des flasques du play-boy des clubs de pensionnés.
Dix fois Elio a failli virer l’intempérant, aussi sec (jeu de mots) que Van Cauwenberghe, l’autre mal aimé, de Charleroi, celui-là. Cela donne un communiqué à l’italienne d’un homme à bout de larmes, infiniment triste et en mal d’une démonstration d’amitié la plus vive. Il ne dort plus depuis dimanche à San Valentino, hanté par la perte irréparable. Il est « en contact permanent » avec la famille. Il ne quitte plus le téléphone, pour un dernier réconfort, une ultime attention, relié direct, ligne spéciale, priorité absolue, en cas de besoin !
La seule chose qui l’emmerde, c’est qu’on ne fasse un amalgame de l’âge de Michel et du sien, soixante deux ! La pensée qu’il puisse aussi finir dans la sciure, le petit tablier sur la belle face de la boîte, dans l’indifférence « enthousiaste » générale, lui gâcherait les vacances !
Il est ainsi fait, Elio, trop sensible !
Place Sainte-Véronique, au repère liégeois du PS, on exulte. Celui qui foutait la merde et se voyait chef d’un clan, étant out, ce sera plus facile de faire des parts de pouvoir entre Demeyer, Mathot et Giet. D’autant que pour Willy, à l’échéance d’octobre à Saint-Nicolas, on se voyait comme à la Rochelle Ségolène Royal contre Olivier Falorni : un match entre Michel Daerden contre Jacques Heleven ! Le drame a été évité.
Certains souhaitaient faire à Saint-Nicolas, ce que Stéphane Moreau fit à Ans : de la résistance à l’arrivée de Michel ! Willy Demeyer a trouvé la formule : "Au début des années 90, c'est lui qui a pacifié le PS liégeois" !
Et Giet ? C’était une bonne idée de Di Rupo de l’introniser chef du parti. Il est propre sur lui. Il dit les mots qu’il faut. Ce n’est pas lui qui prendrait la moindre initiative.
Ah ! Elio connaît ses hommes.

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Catégorie féminine, la palme devrait revenir à la « complice de trente ans » Laurette Onkelinx, qui a brossé un beau tableau de Michel avec, le côté sensible de l’avocate, pour les AVC et les arrêts cardiaques. En l’état de notre démocratie, ce sont les seuls moyens de faire avancer le féminisme, puisque les femmes vivent davantage que les hommes !
"Michel était un homme du peuple, avec sa gouaille, ses excès, ses générosités, ses ruses". On la sent jalouse du Michel populaire, à cause de sa perte de popularité à Seraing devant le fils Mathot. Il a beau avoir un cerveau comme une noisette, c’est le bellâtre qui la détermina à s’exiler à Schaerbeek.
Quant à son devoir d’affection pour le disparu, « Il a mis son intelligence au service du développement économique de Liège et de la Wallonie. André Cools avait lancé sa carrière en connaissant ses capacités créatives. J'ai commencé la politique à Liège en même temps que lui (1). Nous sommes devenus députés le même jour…. (etc) ».
C’est le seul hommage que l’on puisse faire à Michel Daerden : celui de s’être toujours souvenu qu’on ne peut être le candidat que des gens que l’on connaît et parmi lesquels on est né. Le cosmopolitisme en politique est le signe qu’on en a fait un business (2).
Laurette Onkelinx en allant se faire voir ailleurs, comme Reynders, a montré la limite de sa capacité à défendre ceux qu’elle aime.
De ce point de vue, qu’on aime ou qu’on n’aime pas Papa, il aurait été impossible pour lui de courir à Bruxelles.
C’était un vrai Liégeois.
Reste un dur moment à passer : la crémation ! Peut-être samedi ? Dans la perspective de la grande scène du PS en pleurs devant le tablier maçon sur le cercueil, les avocats Rose-Croix révisent déjà : « Consolation à M. du Perrier sur la mort de sa fille » de François Malherbe. Ça commence fort : « Ta douleur, du Perrier, sera donc éternelle… ». Pour les âmes trop sensibles, ils peuvent discrètement, éponger leurs larmes à la buvette. Papa, à leur place, aurait été le premier.
-Allais, fi, qu’est-ce que tu prends ?
---
1. La mâtine sous-entend ainsi qu’André Cools l’avait trouvée créative, intelligente et tout… Ah ! la futée !
2. Il n’est pas certain qu’il en faisait un business, comme tous les autres du PS, tout au plus s’est-il servi de son introduction dans le milieu de la politique pour faire fructifier son affaire.

6 août 2012

Dexia de-ci, de-là…

On a ri de l’inquiétude persistante de voir la banque Dexia piquer du nez cette année-ci encore. Le vote de la Région wallonne qui a permis à Dehaene d’être déchargé de toute responsabilité dans le naufrage n’est pas dénué de tout risque, celui de faire payer aux citoyens wallons les conneries du Flamand, ancien président du Conseil d’administration. Marcourt, une fois encore, joue avec le feu.
Karel de Boeck, à la tête de la banque, aura-t-il les épaules, dans un environnement très difficile, avec une zone euro dans le rouge ? Sa mission est de faire ce que Dehaene a raté : liquider tout ce qu’on peut, comme un dirigeable qui lâche du lest pour ne pas accrocher les toits. Vente de la participation dans RBC, cession de Denizbank et de la BIL, liquider au mieux Dexia Asset Management, on jette par-dessus bord et malgré tout, le gros ballon descend, descend... que même au Soir, on devrait un peu revoir l’optimisme à la baisse.
La Commission européenne traîne la patte. Les Français qui ont déjà entubés les Etats belge et luxembourgeois, attendent rassurés pour eux-mêmes les négociations avec la Caisse des dépôts et La Banque postale sur la création d'une nouvelle banque des collectivités locales, pour se dire satisfaits de leurs partenaires, un peu lourds dans les négociations plombées par Dehaene et Mariani.
Dexia reste, pour l'Europe, un sujet de risque systémique et non de concurrence. En 2008, cette banque représentait 2.000 milliards d'euros de produits dérivés, 260 milliards de besoin de financements à court terme. Le prêt que la Belgique accorde à Dexia représente 15% de son PIB ! On voudrait savoir si le doigt de Marcourt n’a pas tremblé quand la Région a voté le quitus de la gestion de Dehaene !
Si nous sombrons et que l’hilare d’Alost se met à l’abri avec notre pognon, ce sera encore à ajouter au passif de nos ministres-avocats.
Le portefeuille obligataire de la banque est passé de 220 milliards d'euros en 2008 à près de 70 milliards aujourd'hui. Il reste très exposé aux pays du Sud de la zone euro. Il ne sera totalement éteint que dans plusieurs dizaines d'années.
Quand on pense qu’on hésite à octroyer un prêt pour l’achat d’une maison à un type qui n’a que son travail comme garantie et qu’on a filé 35 milliards à ces bateleurs de foire, qui n’en ont aucune, et que notre avenir dépend du redressement de l’Espagne, on reste le souffle court devant tant de conneries !

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Il devrait y avoir une Loi qui les rendrait responsables des bêtises qu’ils commettent sur leur propre argent. Le Marcourt serait moins chaud pour jeter notre argent aux banques.
Je signale à Béatrice Delvaux pour un futur éditorial, qu’au premier semestre, Dexia a réalisé une perte de 1,2 milliard d'euros, dont 600 millions hors cessions. C'est trop. L'entreprise ne pourra pas durablement supporter une telle charge. Elle aura inévitablement besoin d'une nouvelle ponction dans nos portemonnaies, si l’on veut qu’elle en termine avec les ventes de ses actifs et réduise le risque que le groupe représente pour la Belgique.
Ce n’est tout de même pas sorcier de comprendre ça, même quand on n’a fait que du droit et qu’on est juste capable de compter jusqu’à 10 !
Les imprudences de Dexia ne se comptent plus. La banque a délibérément multiplié des produits sophistiqués, qu’on dit à présent toxiques. Mais ce ne sont pas les habitués des moquettes des étages de la direction de chez Dexia qui pourraient en crever, mais le citoyen poussé par les Reynders et Demotte au départ de la culbute, relayés par l’ineffable Marcourt.
Certains pensent qu’il faudrait laisser Dexia se débrouiller seule dans ses escroqueries et récupérer, ce que l’on peut des avoirs privés de ses magouilleurs.
Hélas ! les banques font ce qu’elles veulent, voilà où l’on en est !
Pourquoi, depuis le début de la crise, l'état belge a-t-il englouti des milliards dans cette affaire foireuse, alors qu’on savait qu’il en faudrait davantage ? Jusqu’où serait-on prêt d’aller ?
Personne n’en sait rien, même pas les ministres-avocats, encore moins sans doute que les autres.
Qu’en pense Calataÿ ? Et tous les autres, les fins limiers de la finance, ils sont bien silencieux ces temps-ci sur RTL et à la RTBF ? En vacances, sans doute… On restera donc sur les JO de Londres en plongeant un œil dans l’échancrure du corsage de Hakima, avec le pressentiment que là aussi, il n’y a pas grand-chose à voir.

5 août 2012

Socrate le Clarissematique.

Les forts en gueule de la moralité publique se retrouvent à tous les niveaux de l’Etat et de la citoyenneté. Il n’y a pas de clivage d’argent et de classe sociale, ni de partis politiques, dans le tableau édifiant des pères-la-morale.
A noter que les députés-avocats et les avocats-ministres ne mouftent pas pour ou contre la môme Martin. Ceux qui donnent leur avis sur tout, pour une fois, la ferment.
Les médias se gardent bien de leur poser la question : - Faut-il laisser Martin en taule ?
En général, les gens que nous élisons, sont en représentation permanente. Ils cachent leurs vices sous la vertu, en réclamant des autres, une moralité irréprochable.
Mais leurs clients, les gens ordinaires, ils pensent quoi ?

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Socrate, le questionneur, aurait pu en dialecticien rompu à l’exercice, poser quelques questions au banquet des excités.
-Qu’est-ce qu’un « grand » criminel ?
-C’est quelqu’un qui s’en prend à des enfants.
-Donc Dutroux, Martin et Lelièvre sont de grands criminels ?
-Oui.
-Parce qu’ils s’en sont pris directement à des enfants ?
-Oui.
-Alors, dans la grande criminalité, plus on tue des enfants, plus est-on un grand criminel ?
-Assurément.
-Les dictateurs sont donc de grands criminels, Hussein, Ben Ali, Kadhafi, Bachar el-Assad, etc. ?
-Sans aucun doute.
-Pire que le trio infernal Dutroux ?
-Pareil en atrocité, mais pire quant au nombre de victimes.
-Ceux qui ne sont pas des voyous de terrain, mais qui tuent indirectement des enfants, ne sont pas des criminels ?
-Je ne comprends pas.
-Ceux qui planquent leur fric en Suisse, qu’ils ont amassé sur le dos de leurs employés, et qui les licencient sans autre raison que celle du profit, ce ne sont pas de grands criminels ?
-Non. S’ils ne le faisaient pas, ils seraient eux-mêmes des victimes. Et puis, ils ne s’en prennent pas à des enfants.
-Dans les licenciements de Carsid-Duferco et bientôt ceux d’Arcelor-Mittal à Seraing, seuls les travailleurs seront touchés et pas leurs enfants ?
-Indirectement, mais pas physiquement comme la justice l’entend.
-Être responsable « indirectement » - ce qu’on reproche à Martin - n’est donc pas à reprocher aux patrons de Carsid-Duferco et à Arcelor-Mittal, ni à Dehaene et Mariani qui ont foiré chez Dexia, provoquant la misère de centaines de petits porteurs ?
-Ce n’est pas la même chose.
-En quoi ?
-Ils n’on pas prêté directement la main à l’assassin.
-Bachar-el-Assad non plus. Pourtant vous le classiez parmi les grands criminels ! Pourquoi discriminer les grands patrons, des dictateurs ?
-Les raisons économiques sont entrepreneuriales, nécessaires à la société.
-Vous admettez, cependant, que les raisons économiques tuent indirectement des enfants ?
-Dans un certains sens… oui.
-Alors, pourquoi ne vous insurgez-vous pas contre les criminels qui tuent indirectement des enfants pour des raisons économiques ?
-……

4 août 2012

Que faire de la taularde ?

« Les manifestations seront pacifiques et non haineuses » (les journaux).
Quand la démarche l’est, au départ, il paraît difficile que les manifestations ne le soient pas. Cela m’étonnerait qu’on entende dans la foule des paroles d’apaisement, sans compter qu’un ou l’autre hurluberlu trouvera le moyen de s’exciter à propos de la dangerosité de la femme fatale, d’autant que la télévision sera le toutou de compagnie de la manif !
Ah ! on commence à nous les briser menus avec la môme Martin ! Qu’elle veuille aller voir ailleurs qu’en taule, on la comprend. Qu’elle soit en ordre pour son ticket de sortie, rien de plus correct par rapport à la loi.
Alors, de quoi on se plaint ? Elle aurait dû être condamnée à plus ? Alors, fallait s’en prendre au « laxisme » des membres du jury qui l’ont mise pour trente ans au placard. On sait bien qu’en Absurdie, les condamnés « normaux » font moins de la moitié de la peine.
Mais non, on est d’accord avec la justice, sauf qu’on ne veut la voir nulle part.
Alors, elle doit atterrir où, la dame à Dutroux ?
Qui c’est qui la veut ?
Si ça se trouve, parmi les grands moralistes qui ne veulent pas de ça chez eux, en groupe ils l’étendraient bien à coups de briques pour le compte : lapidée la bestiole… à la façon des intégristes musulmans… mais en solo, c’est autre chose, malgré ses cinquante deux balais, certains se la taperaient bien au pieu, sans l’oser pouvoir dire, rien que pour la punir diraient-ils avec un gros rire.
En voilà une population vengeresse ! bien sordide vicieuse, bouffeuse de ragots et assoiffée de bonne conduite à la façon des bourges.
Ça la morale ? Mon cul !
Moi pur laïc, 100 % contre les curés, je les trouve bien crânes et bien humaines, ces petites Clarisses de Malonne.
Vous pensez, suivies par une liste longue comme ça de surveillants, épiée jour et nuit par les zigotos des journaux, ce n’est pas à Malonne que la Michelle va se faire des petits raouts de messes noires, qu’elle va sortir à la nuit pour dealer dans les rues de Namur, qu’elle va lesbianiser tout le couvent, courir au bois derrière les petits chaperons rouges .
Elle, sa spécialité, c’est de consentir à l’abominable. Je sais, ça excite. Le Dutroux en est devenu maboule, accroc aux vices, avec la bien soumise à tout, pourvu qu’on lui fasse mal.
Comme elle a eu sa dose avec son artiste de mari, les matons, les visites à cru, les brimades et les regards indécents des populaces voyeuses, les rhumatismes venant, elle ne va pas se remettre à la délinquance, sauf si on ne lui laisse pas le choix, des fois que les populations à ballonnets blancs seraient trop déçues de ne pas la voir replonger tout de suite, alors pour faire plaisir… Sait-on jamais avec une femme pareille ?
Des loustics s’en sont pris au couvent des sœurs de Malonne, tags et autres marques de la bêtise en marche. Et justement, en parlant de la marche, on va en faire une avec ballonnets et discours vengeurs, ce dimanche.
Franchement, les rassemblements de plus de dix cons devraient être interdits sur le territoire, question de santé mentale nationale.

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Cette marche-ci n’a rien à voir avec la grande manif de l’émotion, quand les gens se sont réveillés groggy après les révélations sur l’horreur qui entourait l’affaire Dutroux.
Celle-ci sent la chasse à la femme coupable de n’être pas morte en taule.
Tout le ramdam épié par les flics, mais encore par les collègues de Hakima, courageusement en train d’exciter la foule et pas du tout chauds pour faire la couverture des événements en Syrie, la meute sera aux premières loges.
Si ça continue, la Martin va finir par me devenir sympathique !
Un peu comme l’était devenu petit à petit Dodo-la-saumure, avec ses affaires de dames en porte-jarretelles et à qui on cherchait des noises, à cause du gros partouzeurs de DSK qui en avait marre de souffler dans le trombone qu’il a à domicile.
Si encore il restait les colonies, Cayenne, Biribi, la solution rapide, on la débarque sans moustiquaire dans la zone la plus dégueulasse et on attend quinze jours pour dire qu’on s’est trompé, quand elle aura chopé la malaria ou une autre saloperie, genre béribéri, spécialité des pays chauds.
Mais non, les promeneurs du dimanche veulent l’Ebola à domicile, virus bien vengeur. Tous volontaires pour verser l’arsenic dans la soupe de la veuve Becker de la jeunesse.
Reste l’ultime manœuvre, la parachuter à poil chez les talibans, après que la troupe intégriste se soit régalée, une rafale et on n’en parlait plus.
La vendre à un émir ? Impossible, les plus belles femmes de Belgique sont sur une liste d’attente…
Décidément, la Martin, vous verrez qu’elle vous emmerdera jusqu’à plus. Vous savez, dans le monastère, il paraît que toutes les sœurs sont quasi centenaires. Alors, les marchands de ballonnets vont pouvoir se régaler quelques dizaines d’années encore. On vit vieux dans les couvents…

3 août 2012

Le Marcourt du combattant

Mais où donc court Marcourt ?
Parfait gagman socialiste, cet avocat qui a plaidé à peine trois ans, est l’archétype de cette profession dont il faut sortir pour réussir.
Jeune « Expert » de la sidérurgie, dans le cabinet Claes de 1988, le voilà lançant le plan Marshall, avec mission d’avoir un œil sur les tribulations des propriétaires de la sidérurgie wallonne, à l’argent apatride et aux doigts crochus.
En 2012, il est toujours sur le pont, caquetant, justifiant, tempêtant dans les ferrailles des bassins liégeois et carolorégien, après avoir commercé, palabré et sous-estimé les patrons étrangers qui, après Jean Gandois, ont tordu le fer de toutes les manières, promis monts et merveilles, juré que le magot pour les investissements était là, pour finalement laissé tomber, le fer ne faisant plus recette.
Aujourd’hui parmi les débris, les licenciements, refusant de voir les files du chômage qui s’allongent, le trou que cela va faire au centre de Seraing par l’abandon de la phase à chaud, ce pseudo-socialiste persiste et signe. C’est lui le meilleur, parce qu’il a toujours raison.
Alors, que peut-on faire avec un abattage pareil ?
Camelot sur la Batte à vendre des casseroles, certes, c’est là sa compétence, mais à la tête d’un ministère fût-il wallon, qu’est-ce que cet avocat, qui ne le fut que le temps de se placer en politique, peut encore faire ? Des mirages, certes, alors que la sidérurgie a besoin de compétences, d’hommes intelligents avec des tripes sociales et un sens des affaires.
Hélas ! Ce bateleur, élève des Loges, n’est rien de tout cela. Il rejoint la triste cohorte des grandes gueules qui, des Happart à Kubla, ont littéralement démoli la sidérurgie et l’ensemble des industries dont ils avaient la responsabilité, ajoutant à leur incurie : circuit, aérodrome et entreprises annexes confondus.
Le plus terrible, c’est qu’ils ne se sont pas trop sucrés au passage, non, ils ont agi de bonne foi, avec une bêtise confondante et le sentiment qu’ils étaient les meilleurs et qu’ils faisaient au mieux !

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Le PIB a reculé de 0,6 % au deuxième trimestre 2012 par rapport au trimestre précédent, a annoncé mercredi la Banque nationale de Belgique (BNB). Sur une base annuelle, le recul est de 0,4 %. Ce n’est pas encore le feu à l’auberge, d’autant que ces résultats sont nationaux, mais quand, à la rentrée, les plans de fermeture vont être mis en route, nul ne doute que les chiffres wallons vont plomber sérieusement les estimations nationales.
Marcourt au secours de Bart De Wever ? Ce dernier aura beau jeu de souligner l’incompétence de l’avocat avorté, avec à son passif le poids mort de l’industrie wallonne !
Il vaudrait mieux pour Marcourt que le désastre de sa gestion passe inaperçu dans le fiasco de l’euro.
Un ministre est un Protée qui mue, se transforme, se dilue dans des qualifications à la carte.
Qui dit – si ça tourne mal – que Marcourt ne soit pas poussé par son ami Rudy vers d’autres « grands » destins des ministères wallons ? Il y en a pour tous les goûts, toutes les ambitions et toutes les aptitudes.
Marcourt est expert en tout. Donnez-lui le ministère des peaux de banane, quinze jours plus tard, tout le ponde se casse la gueule à moins de dix mètres de son cabinet !
Cet homme n’a pas de prix au sein du PS. En effet, c’est lui qui sera chargé de remplacer Michel Daerden indisponible pour bien longtemps et pour ainsi dire irrécupérable, au sein des instances, pour faire croire au public que les affaires du PS ne passent pas d’abord par le conseil communal de Mons. Ce sera difficile, il est vrai. Giet, président du PS par intérim et Liégeois comme l’autre, avocat sans doute (je n’ai pas vérifié), est trop visiblement le faire-valoir d’Elio. Marcourt, expert en jactance, a l’œil égrillard parfait pour remplacer l’ex-futur bourgmestre de Saint-Nicolas, empêché, lui aussi, mais à Saint-Raphaël.
La FEB livre, dit-elle, un message important : - Les entreprises belges doivent s’internationaliser, chercher la croissance où elle se trouve .
Ne trouvant pas mieux que la prépension à 52 ans des travailleurs de Corsid- DUFERCO, les autres à la casse, Marcourt va à rebours de toutes les directives et consignes européennes. C’est crâne, c’est généreux ? Non ! C’est une mesure pour une seule entreprise qui laisse la moitié du personnel sur le carreau et qui donne bien une idée du désarroi de l’Autorité wallonne. Du socialisme à la carte, en quelque sorte…
Voilà un dangereux précédent qui va raviver les colères et les frustrations des autres travailleurs des petites entreprises laissés au bord de la route.
Cette « générosité » n’est inspirée que par la peur du pied au derrière.
Ce n’est pas Marcourt qui sort les brames du four ! Mais c’est lui qui risque de ramasser les briques réfractaires sur le coin de la gueule.
Vous saisissez la nuance ?

2 août 2012

Le cas Martin.

On a eu droit à toutes les invectives, toutes les diatribes au sujet de Michelle Martin. Fallait-il, ou non, accéder à sa demande de libération conditionnelle ?
Cette libération possible produit son effet dans l’opinion publique. L’impact énorme de l’affaire Dutroux est toujours aussi cruellement ressenti.
On ne ferait pas tant d’histoires pour une immonde crapule dont le procès n’aurait pas été sur toutes les gazettes, diffusé dans tous les médias.
Voilà bien la preuve de l’influence des gens qui nous informent. De l’importance des manchettes dépendra un autre procès, en-dehors du procès lui-même, celui de l’opinion publique !
Ici, on voit bien l’importance de l’opinion publique malgré le baratin qui entoure l’indépendance de la justice. C’est évident que les juges en tiennent compte. Ils l’ont ménagée en refusant plus d’une fois la remise en liberté de Michelle Martin, alors que, par sa conduite, elle y avait droit.
Ceci dit, ce dont a été rendue responsable Michelle Martin est ignoble et inqualifiable. Eût-elle accompli le même forfait sur des personnes âgées, que l’opinion publique l’aurait oubliée. Elle aurait été libre depuis cinq ans et se serait remariée avec n’importe qui dans l’anonymat, aurait tondu sa pelouse et donné son opinion à la voisine, par-dessus la haie, sur la dangerosité des étrangers dans nos villes et nos villages.
Porter atteinte à l’intégrité physique d’enfants est une transgression qui ne se pardonne pas. Elle a touché au tabou très tendance sur la protection de l’enfance.
Un automobiliste, ayant fauché des scouts en file indienne sur une route de campagne, n’a pratiquement pas fait de prison. Les dégâts sont importants. Des morts, mais la malchance ou la maladresse sont des circonstances à décharge pour des conducteurs qui, d’une certaine manière, sont des meurtriers qui ne sont pas jugés comme tels.
Alors, si Michelle Martin reste en tôle, malgré les dispositions de la loi qui stipulent que dans son cas, elle peut sortir, c’est que l’opinion a estimé qu’elle ne méritait pas qu’on les lui appliquât. Seulement, cela ne se trouve dans aucun code, d’où l’effarement de la justice qui s’effraie que, si longtemps après les faits, l’opinion se souvienne encore des horreurs de l’affaire Dutroux.
Il n’y a pas trente six solutions. La plus raisonnable, c’est qu’on lui lâche la grappe et qu’elle s’efface dans la nature à la seule condition de ne plus jamais faire parler d’elle. Avec la meute qu’elle a aux fesses, cela paraît difficile.
Les autres solutions procèdent de la vindicte publique et du ressentiment.
a) On passe outre à la loi et elle purge l’entièreté de sa peine.
b) On rétablit la peine de mort et par un effet de rétroactes toute la bande à Dutroux passe à la casserole, comme les juges de Vichy ont procédé pour faire plaisir aux Allemands, en exécutant des communistes.
c) On toilette la loi en stipulant que lorsqu’il y a mort d’hommes avec préméditation, les peines deviennent incompressibles.
En vieille routarde des prisons, l’expérience qu’elle en a et les connaissances qu’elle y a nouées, trop âgée pour faire pute et trop jeune pour couler des jours paisibles dans les profondeurs d’une retraite, son compte est bon. Le pire pour elle va commencer.

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A la grande satisfaction de l’opinion publique, elle va peut-être estimer l’horreur de ses crimes : ses enfants partis vivre leur vie sous un autre nom, sans parent et sans ami, un avenir terrifiant dans le mépris de tous, et si les remords lui venaient ? Pourtant, c’est une récidiviste, donc une dure à cuire et une dissimulatrice. Il ne faut pas se faire d’illusion sur son repentir.
Alors, la prison à vie serait peut-être préférable.
D’autant qu’avec l’ambiance actuelle, sa vie est plus en danger dehors, que dedans.
Ce qui a le plus scié Jean-Denis Lejeune et qui me surprend aussi, c’est l’absence d’émotion sur son visage de cire, son manque d’explications de son rôle dans les extravagances criminelles de Dutroux. Qu’a-t-elle fichu en tôle pendant seize ans ? Du tricot ? S’est-elle intéressée à quelque chose ? Peut-elle s’exprimer sur son action par rapport à la morale ?
Oui cette femme est une énigme. Elle nous aura frustrés de sa part de vérité.
Oui, qu’elle aille au diable ou chez les sœurs, et qu’on n’entende plus jamais parler d’elle…
Dommage que pour ce cas, il y ait des journalistes- voyeurs.

1 août 2012

Béatrice sur la plage !

Voilà que Béatrice Delvaux se colle un devoir de vacances afin d’alimenter la machinerie du Soir tournant au ralenti.
C’est pour confronter notre situation désespérée aux marchés financiers, dans une démarche de vie ou de mort : lutter ou périr !
Dans l’esprit de la charmante, il ne s’agit pas de transformer le désespoir en révolte, mais en un retroussis collectif de manches pour un remboursement par le travail et le sacrifice.
Et d’abord, une plus grande intégration et une plus grande solidarité du fric sont perçues par l’éditorialiste en chef dans l’intervention « offensive » de la Banque Centrale Européenne. Elle y voit les prémices d’un changement d’optique des Etats.
Ayant besoin elle-même de se remonter le moral, elle estime en or les paroles de Mario Draghi, président de la BCE, selon lesquelles il fera tout pour préserver l’euro.
Du moment que Mario Draghi le dit, les marchés exultent et reprennent confiance, susurre notre charmante, probablement quelque part au soleil pour écrire son mail au Soir, gagnée par l’optimisme d’une fin d’après-midi apéritive sur une plage de sable fin.
Cet ancien banquier de Goldman Sachs joue sa réputation de banquier central, explique le Figaro. A croire que Béa a puisé l’essentiel de son éditorial dans ce journal, par ailleurs excellent, quand il s’agit de défendre les friqués contre tous les prédateurs sans le sou, qui ont la stupidité de croire qu’on devient riche en travaillant.
La situation actuelle est plutôt celle de l’attente, comme l’explique Gilles Moec, chargé de mission par la Deutsche Bank, pour nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
L’ancien banquier de Goldman Sachs aurait fait un parcours sans faute à la tête de la BCE, ce qui est à moitié rassurant. N’avait-il pas fait un parcours sans faute aussi chez Goldman Sachs avant d’être repêché par l’Europe ?
La créance attend de la BCE, des achats massifs des dettes espagnoles et italiennes.
Question : qu’est-ce que cela change pour nous ?
Les dettes rachetées par l’Europe restent toujours des dettes. Elles aggravent même les nôtres puisque la facture collective est divisée en autant de participants selon leur poids dans la Communauté.
Les dealers du fric sont un peu plus rassurés et donc l’euro retrouve des couleurs à leurs yeux. Ce qui n’empêchera pas nos libéraux de nous faire produire plus et à moindre salaire pour rembourser « ces honnêtes gens ».
Le « collège des oiseaux » n’est pas loin, quand Madame Delvaux évoque Guy Verhofstadt et Daniel Cohn-Bendit, avec dans la bouche des expressions comme « les deux apôtres du fédéralisme européen ». On la sent prête à faire du porte à porte pour convaincre les citoyens de revoir à la hausse, la confiance qu’ils vouent à l’Europe.

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On n’est pas loin du discours des années quatre-vingts quand on ânonnait dans les petites classes des écoles « L’Europe est ma famille. Elle nous aime et nous l’aimons ».
Merde ! Que Verhofstadt se soit converti en apôtre de l’Europe, après avoir fait une démonstration en Belgique de la preuve de son immobilisme sur l’affaire des communautés et gangrené par son libéralisme forcené, les rapports des travailleurs à la démocratie, n’incite personne à la confiance !
Béa ne peut pas comprendre la gifle que recevront les travailleurs belges quand ils se permettront de rechercher des responsables sociaux – déjà rares en Belgique – et pratiquement inexistants en Europe, dans l’abandon de la souveraineté des Etats.
Le plan Van Rompuy ne mentionne nulle part que l’Europe si elle veut progresser dans le fédéralisme doit aussi avoir l’assentiment des peuples et que ceux-ci ne trouvent pas leur compte dans les affaires de dettes, de commerce et de concurrence du mélimélo mondial.
Jusqu’à présent cette « entente des Etats » c’est surtout soldée par une baisse générale des pouvoirs d’achat dans les pays industrialisés.
Sur ce plan, l’Europe n’a jamais fait le ménage et se fiche des situations dramatiques des gens qui par centaine de milliers ont perdu leur emploi à cause d’une économie libéralisée et non maîtrisée.
Pourquoi l’Europe va-t-elle si mal ? Mais, parce qu’en dehors des élites, plus personne n’y croit.
Alors, chère Béa, tournez-vous de l’autre côté, si vous restez allongée sur la natte sans bouger avant le dîner, vous risquez un coup de soleil !