Assange et les barbouzes.
Sujet rémanent des agences de presse, l’affaire Assange pue le FBI et la barbouzerie internationale.
Que l’Angleterre prête la main à ce cirque orchestré depuis Washington n’étonne personne. La Grande-Bretagne, aux ordres des USA, est depuis toujours le ver dans la pomme de discorde de l’Europe.
Le fondateur de Wikileaks est avant tout connu pour avoir mis sur la place publique des dizaines de documents tendant à prouver les mensonges de l’administration américaine dans ses guerres économiques et ses guerres stratégiques, comme celle d’Irak et l’actuelle guerre d’Afghanistan.
Julian Assange est parti d’un constat : l’asymétrie d'information entre les pouvoirs publics et les citoyens, profitant essentiellement aux États. Ainsi, les États contrôlent ce qu’ils veulent des communications de leurs citoyens, et gardent secrets ce qui les dérange.
Là-dessus, depuis une affaire de viol que lui impute Stockholm, la justice – consciemment ou inconsciemment - essaie de mettre l’opinion internationale du côté des barbouzes.
Réfugié à l'ambassade d'Equateur à Londres, la demande d'asile politique d’Assange a été acceptée par les autorités équatoriennes.
L’Angleterre refuse un sauf-conduit, encercle l’ambassade et étudie le moyen de sortir Assange de son refuge, de gré ou de force.
Qu’a donc fait d’aussi grave Assange dans cette affaire de viol, au point que la Suède a lancé un mandat international sur Interpol ? Certes, Assange n’est pas un enfant de chœur… quant à en faire un monstre, il y a de la marge !
On pourrait s’attendre après un tel raffut qu’Assange soit un nouveau Dutroux !
Bien peu de gazettes – aucune en Belgique – ne sont allées aux faits imputés au fondateur de Wikileaks, que celui-ci nie comme étant des viols.
Ce petit résumé pourrait s’appeler « Comment la barbouzerie internationale coule la réputation d’un homme » et en sous-titre « avec le concours de la police suédoise ».
Les "crimes sexuels" sont définis de manière on ne peut plus vague, et différente d’un pays à l'autre. Dans certains Etats américains, il devient dangereux d’entrer seul dans un ascenseur, quand une dame s’y trouve.
Deux jeunes femmes « escort-sex » Ardin et Wilén vont au poste de police de Klara, à Stockholm. Wilén porte plainte pour viol. Ardin dit qu’elle souhaite l’aider. Une policière les interroge séparément. Sofia Wilén déclare «avoir été violée dans son appartement le matin du 17 août par Assange qui lui aurait fait l’amour sans son consentement». Quant à Anna Ardin, elle déclare qu’elle a fait l’amour avec lui et que celui-ci a délibérément déchiré le préservatif. Le rapport est envoyé au procureur de piquet pour le week-end, Maria Kjellstrand, qui prend la décision de délivrer un mandat d’arrêt.
Sofia se dit « violée » chez elle, le matin, alors qu’elle a passé la nuit avec Assange ! Et l’autre déclare avoir fait l’amour sans y être contrainte, mais que son « client » aurait déchiré volontairement son préservatif !
Je croyais la barbouzerie plus imaginative que cela !
Dans un premier temps, la procureure en chef, Eva Finné, se fait envoyer le dossier par coursier dans sa maison de vacances. Elle le parcourt et décide aussitôt qu’il n’y a pas de crime avéré pour justifier un mandat d’arrêt contre Assange.
Le dimanche, les deux femmes engagent (ou acceptent) les services de l’avocat le plus célèbre et le plus cher du pays, Claes Borgström.
Curieux non, pour une affaire aussi minime !
Borgström obtient un vrai mandat d’arrêt international, grâce à des témoignages remaniés faisant état de non-violence, puis de violence dans des actes sexuels, du prévenu Assange.
Ce que cherchent les USA par ce mandat d’arrêt international, c’est le rapatriement d’Assange en Suède, pays qui remettra vite fait, bien fait, Assange aux autorités américaines qui ne mettront pas trois mois pour le condamner à la prison à vie pour divulgation de secrets d’Etat.
L’Angleterre aurait sans doute préféré se passer de la Suède pour capturer Assange et l’envoyer en douce se faire condamner aux States. Avec Interpol en chemin, elle ne le peut pas et tout le cirque actuel qui pourrait aller jusqu’à une rupture des relations avec la république d’Equateur, n’est fait que pour expédier Assange, à la case de Stockholm.
Si l’opinion ne s’émeut guère, c’est bien entendu à cause de l’accusation de viol et la mollesse des journaux, pour ne pas dire la mauvaise volonté, de ne pas aller aux faits connus.
Il y a toujours eu une complicité implicite de nos journaux avec les USA. Cela ne date pas d’hier. Il faut remonter à la guerre froide, à Nixon et à Reagan.
On ne se refait pas. Le malheur, c’est que nos gazetiers ont encore des lecteurs gobe-mouches, que la Toile dénonce régulièrement !
Attention, ne laissez pas traîner un cheveu ou une brosse à dents à proximité d’une « escort-sex » si vous avez un compte à régler, quelque part, avec des barbouzes.