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Changer l’Europe.

Les flèches de l’économie rejettent le désamour de l’euro sur le dos des gens qui n’aiment plus l’Europe.
L’accalmie des vacances et « l’embellie » des Jeux olympiques permettent de laisser sous le tapis la poussière des mauvaises nouvelles. Pourtant, elles ne manquent pas. L’Europe, les États-Unis et même l’Inde et la Chine sont touchés. Cinq ans après le début de la crise, celle-ci nous revient en plein visage, plus violente que jamais.
Est-ce qu’on peut aimer longtemps et malgré tout une abstraction qui s’appelle l’Europe et dont on n’entend jamais parler que pour réglementer un produit ou faire baisser les salaires ?
Voilà vingt ans que l’on réclame une réforme d’ensemble du système financier et voilà trois ans depuis la crise, qu’elle n’a toujours pas lieu.
Le monde de la finance est plus instable que jamais. Il faudrait éliminer les excès des diversifications bancaires, l’économie de casino.
Et que préconise-t-on ?... un détricotage de la sécurité sociale et un abaissement des salaires !
La sécu coûte trop cher et les pensions finiront par ne plus être suffisamment financées, disent nos ministres, dans une politique d’appui des banques !
Voulez-vous quelques mesures pour rétablir l’équilibre, qui, si elles étaient prises au niveau des Etats membres, pourraient réveiller l’opinion et refaire aimer l’Europe ?
Pour la sécu, réclamer 95 % de taxe sur les dépassements d’honoraire des médecins, contrôler les visites et sanctionner le black, organiser un boycott de la médecine pour riches en ne remboursant plus les consultations d’une partie de la corporation médicale mise à l’index, inverser la priorité en hospitalisation (le privé aujourd’hui étant prioritaire sur le mutuelliste) et, progressivement, en terminer avec les cliniques privées à l’intérieur des hôpitaux publics, ne plus pratiquer les quotas d’entrée en médecine universitaire et faire jouer la concurrence entre médecins, surtaxer les médicaments qui ont leur double en générique et détaxer les génériques.
Pour les pensions, c’est beaucoup plus simple : établir un plafond à deux mille cinq cents euros et à l’intérieur de cette fourchette réduite, y compris pour les hauts fonctionnaires et les parlementaires, aménager les pensions de sorte que les basses pensions progressent plus rapidement que les hautes.
Arrêter la chasse aux chômeurs et consacrer les sommes importantes que leur surveillance et leur « placement » nécessitent, à la création d’emplois.
Pourquoi une réforme de type « socialiste », puisque la majorité actuelle composée de « socialistes » est solidaire de la politique contraire ? Que d’autres responsables que ceux que nous avons élus par habitude, se lèvent et viennent convaincre le plus grand nombre que l’heure de sa loi est arrivée.
C’est un comble que c’est une ministre socialiste, Laurette Onkelinx, qui soit Ministre des Affaires sociales et de la Santé sans qu’il soit question de mesures proposées à l’Europe de nature à rétablir les comptes en la matière, même si ce serait faire crier les libéraux. Au moins, la Belgique aurait essayé quelque chose. Il vaut mieux d’en finir avec le gouvernement, plutôt que de sombrer au mois d’octobre, dans la farce de la N-VA.

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Voilà que l’Europe qui n’aboutit à rien se lance dans des réunions à n’en plus savoir le nombre, à mesure que les agences de notation pointent les défauts des Etats les plus faibles et les plus menacés.
La logique de la géofinance est de plus en plus dominante avec la volonté de voir plus de marchés, plus de volatilité et plus d’informatique, dans une recherche de jour en jour plus fuyante !
Barroso et Van Rompuy craignent que les solutions proposées créent des situations encore pire que le statu quo. Pour renforcer les craintes, les journaux européens ne tarissent pas sur les fraudeurs grecs, ceux qui gagnent gros et qui ne paient pas de taxe, comme si cet incivisme n’était propre qu’à la Grèce et était secrètement admiré !
Pour les fraudeurs, toute mesure comporte une parade ; mais, ce sont les demi-mesures qui sont les plus perméables à la fraude.
Il paraît impensable de revenir sur la liberté des capitaux pour les économistes chargés de notre avenir ; cependant, il faudra trouver une autre manière de gérer une masse monétaire qui ne correspond plus à la capacité de travail qu’elle pourrait susciter en échange.
Les difficultés actuelles reflètent le profond désarroi intellectuel. L’étalon or et les monnaies fortes ne font plus contrepoids aux capitaux mondiaux.
Walter Wriston avait bien proposé un étalon international en 1985. Il est mort en 2005, sans avoir vu aucun progrès dans le contrôle des flux financiers.
La politique a perdu la main dans son match avec l’économie. La crise va certainement lui permettre d’avoir une seconde chance. L’économie est un moyen de progrès. Si elle ne répond plus à l’attente, il faudra trouver des hommes résolus à une politique de remplacement de l’économie défaillante.

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