La dette !... Quelle dette ?
Allons-nous nous laisser « avoir » jusqu’au bout par les discours de nos dirigeants et de nos industriels, maîtres à penser de l’économie?
A seule fin de paraître décidés de rembourser « des avances de capitaux » d’une élite mondialisée, vouée à dominer la planète par-dessus les frontières et les appartenances nationales !
En vertu de ce concept, les décisions nationales ne nous appartiendraient plus, tant il est devenu impensable de refuser l’ordre mondial, à défaut de quoi, nous serions inévitablement broyés par les autres, restés bons payeurs !
Voilà qui est bien commode pour déresponsabiliser les ministres et les industriels.
« Nous agissons au mieux dans un ordre mondial qui a des impératifs que nous ne pouvons transgresser ».
Di Rupo est comme un poisson dans l’eau du raisonnable. Il n’a pas son pareil devant le cataclysme financier mondial pour faire croire que sa politique en atténue les effets, mais en même temps, juste compensation, il entend qu’on lui obéisse ! Le socialisme, grand modérateur de la pensée libérale, il fallait l’oser !
La première chose qui vient à l’esprit devant ce phénomène supranational est « à quoi sert encore la démocratie », puisqu’il y aurait au-dessus du peuple une volonté supérieure, située quelque part entre la City et Wall Street !
Or, cette élite mondialisée, cette classe globale, n’est pas le fruit d’une décantation extrême des pouvoirs, réalisée en vertu d’un besoin de progrès. Cette haute direction est en réalité le produit de la multitude des petits pouvoirs locaux reliés par des fils invisibles à l’intérêt commun d’une élite émergente. Notre élite ferait office d’agence de province de la banque mondiale !
Puisque cette mondialisation se joue en-dehors des peuples et des démocraties, quelle peut être sa légitimité, pour tout autant qu’elle en ait une ? C’est celle du prêteur sur gage qui ferait saisir les biens des Etats, s’il le pouvait. Or, il ne le peut pas. C’est là qu’interviennent les mandataires du peuple qui jouent contre ceux qui les ont élus en assurant que le prêteur doit être remboursé, même si c’est un usurier, même si c’est contre l’intérêt de la multitude.
« L’acceptation du neuf comme une bonne nouvelle, de la précarité comme une valeur, de l’instabilité comme une urgence et du métissage comme une richesse » n’est qu’une vue de l’esprit de tous ceux qui sont au bout des fils invisibles. De mon point de vue, le prétexte de l’inévitable mondialisation ne serait que le paravent cachant les grosses ficelles à diriger des peuples lourdauds.
David Rothkopf, directeur de la revue Foreign Policy, estimait à 6.000 individus une « super-classe » supranationale, ayant assis sa domination sur le monde et multiplié par des taux d’intérêt monstrueux, trente années de pillage des peuples.
Ses lieux de prédilection ? Les grandes capitales, les grands hôtels et les grands rendez-vous du capitalisme international, au premier rang desquels le Forum économique mondial de Davos.
C’était en 2008.
Quelques belges font partie de ce club privé, détenteurs de nos dettes et attentifs à ce que nous les remboursions.
Depuis toujours les pouvoirs politiques ont mis au pas les pouvoirs financiers, parfois avec violence, à d’autres moments avec plus de modération.
La nouveauté, c’est qu’en 2012, ils ne le souhaitent pas, à l’exception de quelques opposants.
Philippe Le Bel eut raison des Templiers, les Sans-culottes de 89 déposèrent l’Ancien Régime avec les fermiers généraux, les Américains se défirent des Anglais à la guerre d’Indépendance.
Six mille sangsues opposées à plusieurs milliards d’hommes, bien moins que les révolutionnaires français envoyèrent de ci-devant à la guillotine.
Et si on leur faisait bouffer les papiers de nos dettes ?