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Le FDF en attente…

Que devient le FDF, de Maingain et Clerfayt, dans l’ambiance pro-flamande du pays ?
Essentiellement bruxellois, sacrifié par le MR contre des emplois ministériels, le parti risque de finir au Musée Grévin à côté d’Antoinette Spaak.
Sans cette automutilation, les Michel ne pouvaient plus espérer assouvir les appétits des libéraux francophones. Qui d’autre que Reynders plastronnerait chez Kabila, sans paraître ridicule ?
Afin de parfaire l’éviction du MR d’un parti qui gêne désormais tous les francophones, les socialistes ont dépêché Laurette Onkelinx à Schaerbeek dans l’espoir de saquer Bernard Clerfayt, bourgmestre. Question de sémantique, il aurait suffi de faire glisser le premier « F » de FDF et de le remplacer par un « S » : SDF !...
Plus personne ne veut entendre parler des droits des francophones, de la parité et de la liberté de parler une des trois langues nationales, là où l’on veut ! Onkelinx tient le bon bout et espère que, cette fois, Isabelle Durand et les Ecolos sauront être compréhensifs.
On est entré en phase prioritaire de promotion de la première langue du pays, en raison de l’incertitude des élections d’octobre sur la progression de la N-VA et de son chef charismatique Bart De Wever.
Il est de bon ton de pousser la langue flamande. Les parents se ruent sur les écoles à « immersions ». La Princesse Elisabeth, deuxième prétendante au trône, est l’exemple à suivre.
La langue de Vondel a désormais moins d’acharnés partisans en Flandre, qu’en Wallonie !
Les conflits linguistiques ont disparu des informations. Le FDF devrait le comprendre, il gêne !
C’est le moment d’idolâtrer les « bons Flamands » qui ne votent pas pour le « démon ».
Les ministres qui ont soutenu durant la dernière décennie les droits des francophones et qui font partie du gouvernement Di Rupo, sont priés d’afficher un régionalisme respectueux du trône et des minorités flamandes à Bruxelles et observer un mépris souverain pour les minorités francophones en Flandre.
C’est difficile, mais, c’est à ce prix que les traditionnalistes d’une Belgique rêvée, espèrent conserver quelques temps encore l’Etat bourgeois, dans la forme qu’ils aiment tant.
Le FDF est tout désemparé dans une opposition avec les mécontents sociaux et les petits partis de gauche, vis-à-vis desquels il n’a aucune affinité.
Ce n’est pas le genre de la maison.
Alors, au FDF, on se requinque comme on peut. On tente d’intéresser la province des notaires et des notables, sans beaucoup de moyens financiers, les mécènes étant tous restés au MR. L’électorat wallon, anesthésié depuis toujours par le PS et confisqué, pour le reste par le MR, Ecolo et le CDH, risque fort de décevoir le FDF en repli sur la province.

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Maingain subit les mêmes difficultés que la gauche qui essaie de se reconstruire en-dehors du PS. Inexplicablement ce dernier parti entraîne toujours une grosse part de l’électorat, alors que voilà plus de vingt ans qu’il a viré libéral centre-droit, avec des slogans de gauche et des actions de droite.
Le FDF doit être entendu en d’autres domaines qu’institutionnel. Mais, le peut-il ?
Il renouvellera ces instances le 16 décembre. Ce jour-là, ses membres éliront un nouveau président, de nouveaux vice-présidents et un secrétaire-général. Les élections d’octobre seront passées par là, et les résultats, s’ils sont décevants, créeraient une sorte d’appel d’air de nouveautés. Olivier Maingain, qui préside le parti depuis 1995, pourrait en perdre son fauteuil.
Un autre gros bras du parti, Didier Gosuin, a annoncé qu’il ne se présenterait pas ; mais a appelé à un passage de flambeau. C’est un mauvais signe pour la direction actuelle.
Maingain n’est pas Lénine. Ce serait plutôt Savonarole, dans sa phase descendante, plus près du bûcher que du pouvoir.
La querelle linguistique n’est plus à l’ordre du jour. Aujourd’hui, le malheur, c’est d’être né fier, quand on n’est pas né riche. Alors, la langue dans laquelle les gens doivent le dire, vous pensez qu’ils s’en fichent !

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