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Un nouveau genre de vedettes

On assiste à l’éclosion d’un nouveau genre de vedettes dans le show politique.
Jean-Denis Lejeune a été reçu par Joëlle Milquet, ministre de l’intérieur, ancienne présidente du CDH, au lendemain de son affiliation au CDH et son annonce de participer aux élections communales d’octobre à la Commune de Flémalle (Intérêts communaux CDH). Cela aurait pu faire jaser, mais compte-tenu des grands malheurs passés et le dévouement de JDL pour l’Afrique, personne n’osera en dire un mot, aux noms des grands principes.
Puis, ça s’est arrangé avec une visite à Di Rupo, allié du CDH au gouvernement…
Personnellement, je n’ai rien contre cette candidature. Je dirais même que la venue sur le théâtre politique d’un ancien ouvrier carrossier a quelque chose de rafraîchissant par rapport à la flopée d’avocats, mangeurs d’emplois dans toutes les branches d’activités politiques.
Malheureusement, ce n’est pas sur les critères du droit de chacun à postuler une représentation citoyenne, que JDL entre dans la cour des showmen, mais en raison de son passé douloureux et de sa réaction de père de famille meurtri.
C’est une façon, assez insolite, d’accéder dans le showbiz du pouvoir, par une notoriété originale.
Ce n’est donc pas sur un mérite personnel et une compétence avérée que JDL entre en compétition. Bien sûr d’autres que lui sont arrivés au pouvoir par la télévision – grande machine à fabriquer des vedettes – ou par le simple fait d’être licencié en droit et d’être entré dans un parti au bon moment, mais ici, il y a une exploitation –sans doute involontaire – d’un fait-divers exceptionnel qui pourrait faire croire que, dans ce ratissage « large » tout fait nombre, y compris la compassion et l’indignation des foules, pour sortir des débats publics avec un brevet d’administrateur d’Etat.
Il y eut un précédent : Jean-Pierre Malmendier, devenu député MR, à la suite de la création de l'ASBL "Marc et Corinne" en 1992.
A côté de ce que l’on peut appeler l’exploitation d’un fait-divers, il y a l’attitude digne d’un Russo qui a choisi le silence et l’effacement.
A ce propos, il serait intéressant d’entendre le témoignage de Carine Russo, qui fut deux ans sénatrice Ecolo, afin de dire sa difficulté « à se fondre dans la vie politique (RTBF) » ?
Voilà bien une différence de comportement, entre les Russo et les Lejeune. Mais peut-on comparer les deux attitudes, et les juger?
Je ne sais pas.

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Par contre deux évidences viennent à l’esprit : le « ratisser large » n’a pas de limite et a conduit la démocratie dans l’état lamentable où elle est aujourd’hui. On voit déjà que des anciens parlementaires, voire ministres, condamnés justement par la justice et les tribunaux, nimber de cette réputation douteuse, revenir au devant de la scène et être plébiscités pour une nouvelle carrière politique. Qui sait, un jour, nous n’assisterons pas au triomphe d’un criminel notoire – genre bandit au grand cœur – appeler par l’opinion à siéger au parlement ?
Jusqu’à présent le bruit et la fureur autour de la relaxe éventuelle de Michelle Martin n’ont pas fait que remettre à l’ordre du jour le problème de la libération anticipée.
Ils ont jeté l’opprobre sur des religieuses, permis à des excités d’extrême droite de se livrer à des violences et obligé les services de police à une garde renforcée et onéreuse aux alentours des bâtiments du couvent.
Les lois de sécurité « nouvelles » qui pourraient en résulter ne pourront pas, de toute manière, s’appliquer à Michelle Martin. En démocratie, les lois ne sont pas rétroactives..
Enfin, le côté acharnement non seulement contre Michelle Martin, mais encore sur ses descendants – à savoir la requête de vendre à l’encan les meubles de la mère de Martin, laissés à disposition des petits enfants, pourrait très bien se retourner contre les plaideurs eux-mêmes, en écœurant une partie de l’opinion publique.
Tout cela est extrêmement malsain et ne donne pas une haute idée de la démocratie et des citoyens.
Une fois de plus, il est avéré que la représentation du plus grand nombre par les meilleurs est une difficulté majeure de la démocratie et que le suffrage universel ne contribue pas à la solution.
Et enfin, qu’à la manière de se faire connaître par le pouvoir de l’argent, s’ajoutent d’autres manières plus populaires, mais tout aussi douteuses.

Commentaires

Chronique pertinente sur l'utilisation malsaine provoquée des travers et déficiences du système démocratique à des fins personnelles.
En effet, le TAP devait appliquer avec discernement la loi en tenant compte des réactions sur les victimes et l'opinion publique de la libération de M.Martin, ce monstre complice de Dutroux.

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