C’est généreux la Belgique !
Le gouvernement socialo-libéral a choisi la Toussaint pour mettre en marche une nouvelle usine à gaz dont le but est de trouver de l’argent dans les allocations de chômage pour payer de nouveaux fonctionnaires chargés d’appliquer la nouvelle réglementation du chômage.
L’Etat ne fera pas des économies, mais procurera du travail pour contrôler des gens qui n’en ont pas !
Le père Soupe de messieurs les Ronds-de-cuir n’avait pas pensé à celle-là !
Il paraît que c’est pour stimuler la recherche d’un emploi que les socialistes sont tombés d’accord avec les thèses de Bart De Wever. Admirable conditionnement de la pensée de nos grands hommes : le chef de ménage chômeur perdra 12 % du montant la première année, l’isolé 17,5 % et les cohabitants 40 %.
Quand on pense que Di Rupo a fait diminuer les salaires des ministres de 0,5 %, il était logique que les enfants de ces pauvres gens perdissent une tartine sur deux à la popote du soir.
Comme dans certaines grandes villes la mendicité est interdite, il ne restera plus à ces malheureux que d’aller faire les poubelles des grands magasins.
Le sans travail sera le héros de trois périodes, sorte de filière amaigrissante pour finir par le chas de l’aiguille à la Période 3 (forfait) Chef de ménage : 1.090 €. Isolé : 916 €. Cohabitant : 484 €.
Elle est pas belle la vie !
Dans sa grande mansuétude, le gouvernement maintient la tête hors de l’eau des vieux chômeurs et ceux qui en ont pris pour vingt ans dans les usines à voir de loin les tronches des propriétaires.
Même dans la mouise, on sent le divorce des générations.
La gentrification de la ville, c’est fini. Les derniers vieux à carrière complète, aux grosses pensions et à la maison bel étage dans les quartiers boisés, quand ils auront claboté et rempli les cimetières, la génération suivante n’aura plus de carrière complète, se sera tapé les couennes des indemnisations pour chômage ou maladie et dégringolera d’un cran en-dessous. Il restera aux jeunes qui n’ont pas de chance, les kots d’étudiants pour y fonder leur famille, après ça, il n’y a plus que la rue.
Ah ! qu’ils sont de moins en moins nombreux autour de mon castel fleuri sous la charmille d’un parc privé, mes voisins privilégiés des villas, genre « ça m’suffit » à quatre chambre, deux garages et deux salles de bain.
Ça fait penser à Pétain qui avait droit à 15 cartes de ravitaillement en 45, quand il s’était réfugié à Sigmaringen sous la protection des nazis.
Notez que c’est un mauvais exemple, ramené en France, il n’est pas mort de faim. A 90 ans, encore bien vert, il lui fallait ses deux biftecks saignant à son dîner.
Demotte n’a pas à s’en faire. Il restera toujours des exemples de petits vieux qui ne se les caillent pas l’hiver. José Happart, pour ne pas le citer, reste le modèle du genre.
Mais je m’éloigne des chômeurs.
Il paraît que l’adversité renforce la pugnacité.
Nos pachas de la politique et des finances feraient bien d’en prendre de la graine et s’essayer à passer le mois à 484 euros, pour l’exemple… ne serait-ce qu’une fois.
Personnellement, j’ai essayé. Je n’ai pas pu. Personne ne le peut. Pourtant, ce pays si moderne, si plein de grands talents, regorgeant de tout, comptant de grosses fortunes, le veut sans gêne apparente.
Même les socialistes sont convaincus que c’est possible, puisqu’ils ont voté le projet !
Une dernière nouvelle va pourtant réjouir tout le monde. Il y a encore de l’argent en Belgique pour ce qu’on veut. La preuve, on va filer 7 milliards à Dexia. Et ce sera avec le même porte-plume avec lequel Di Rupo a signé l’arrêté consacré à la future famine des chômeurs, que le grand homme montois va signer le chèque en notre nom !
Par certains côtés, c’est quand même généreux la Belgique !