Quand Bart atteint le Pier.
Dans les tribulations actuelles du gouvernement pour trouver des milliards, Di Rupo et Onkelinx se sont finalement alignés sur les costauds de droite de la coalition pour rafler quelques euros aux chômeurs, raboter par-ci, par-là, pour bientôt, dit-on, un bout d’index, une rallonge à la TVA et quelques mégots plus loin, visitation du génie montois sur les accises et les clopes.
Cela fera-t-il le compte ?
Avec Dexia sur le colback, on n’est pas sûr… quoique Bètchette Onkelinx nous ait juré que la pincée de milliards nécessaires à sauver les meubles que Dehaene n’avait pas pu épargner des flammes, ne pèseront pas dans le circuit dépense/dette. Allez comprendre…
Tout ça en oubliant la montée des marches de la maison communale d’Anvers par un nouveau leader, plus inquiétant mince que gros. A voir Bart De Wever aux actus, on se demande si on n’a pas déjà ce type en mémoire quelque part, un certain petit homme, inspiré et dévidant avec hystérie un couplet nationaliste. Une vraie bête de scène qui en bouche un coin aux fanatisés de la Flandre éternelle et commence sérieusement à inquiéter les faces de carême royalistes au premier rang desquelles, Monsignor Di Roublardo n’a pas la réplique musclée de l’autre pour faire pièce à la nouvelle icône.
Les rosés et les bleus ont-ils bien mesurés ce qui leur pendra au nez dans deux ans ?
Une N-VA majoritaire à elle seule !
Malgré ses rodomontades flamingantes, Bart est en train d’entraîner les régionaux des partis de la majorité fédérale à s’associer avec la N-VA afin de diriger la métropole.
Dans certaines autres communes des coalitions impliquant la N-VA ont vu le jour à l’issue du scrutin communal.
La N-VA est devenue un trop grand parti pour l’exclure du pouvoir comme ce fut le cas du Vlaams Belang.
Même si tous espèrent que la toquade flamande pour le Gros devenu maigre aura un terme, il est urgent que la décrue commence, n’oublions pas que nous sommes à deux ans des législatives !
Il n’est pas si loin le temps où dans les brasseries de Borgerhout et de Merksem, quelques énergumènes emmenés par le Gros tentaient de rassembler une poignée de consommateurs pour fonder un nouveau parti. De Wever venait de triompher à un concours de la VRT, il était l’attraction à lui seul. La star d’un soir avait l’intention de durer. On ne savait pas si bien qu’aujourd’hui, qu’il avait réponse à tout !
Il a fallu un des plus mauvais politiciens flamands d’après-guerre, Yves Leterme, pour ne pas l’avoir senti. Un cartel avec la N-VA, c’était faire entrer le loup dans la bergerie.
Quelques années plus tard, le CD&V réduit à une poignée de notables, le Vlaams Belang perdu dans les wharfs de l’Escaut et les libéraux du petit Alexandre De Croo laminés, le seul opposant à un Bart De Wever devenu maigre et hargneux, c’est le SP.A, pendant flamand des Rosés du PS.
Comment enrayer la mécanique ?
Après les étonnantes vulgarités de Deborsu et le souffle de Sandy à NY, sitôt l’élection américaine passée, nous allons replonger dans un quotidien inquiétant. Il n’y a pas que Deurne et Wilrijk qui attendent un nouveau Nuremberg, les excités flamingants poussent un cri unanime de Hasselt à Gand : « On veut Bart» !...
Patrick Janssens, pourtant populaire à Anvers, n’a pas tenu le coup, emporté par l’enthousiasme nationaliste.
Voilà Bart obligé à un grand destin. Plus que deux ans pour l’anschluss à l’envers, puisque contrairement à la réunion du grand frère avec l’Autriche, la Flandre s’apprête à répudier la Wallonie.
Nos grandes gueules sont sans voix devant le phénomène. Le nationaliste flamand les épate. Il n’est pas contre le capitalisme, au contraire, Bart est un libertarien rentré, qui veut muscler les riches, jusqu’à ce que les pauvres aient honte de l’être et… travaillent ! Enfin, c’est sa théorie. Elle ne déplaît pas au patronat.
La Flandre a trouvé son Maximo, son Che, son Duce, son Adolphe. Vondel est vengé !...
Le futur bourgmestre d’Anvers aura une tribune élargie pour dénoncer le « scandale » du partage des richesses flamandes avec les Francophones.
Dans deux ans, ça va chier… Delpérée l’assure. On le voit faire un abri dans son jardin pour cacher la famille royale.
Les révolutions sociales sont devenues impossibles. Les révolutions pour bouter l’étranger dehors, sont plus faciles. Bart en fera-t-il la démonstration ?