Un dimanche d’ignominies…
Tableau pour une exposition d’après le Ravel de la pensée gouvernementale : la java du chômedu sur RTL et le tango des paumés sur RTBF, ce dimanche.
Cœurs sensibles s’abstenir.
Des experts au poil, persuadés qu’une mesure phare va sortir le pays d’affaire, se sont attroupés sous l’aiguillon des deux piqueurs de bœufs habituels.
Ah ! on croit Di Rupo laxiste, Reynders en train d’engraisser à Uccle et Bètchette Onkelinx à faire « femme fatale » à Schaerbeek… erreur ! Ça cogite tant que ça peut !
Les rayons lasers fédéraux de la fonte des graisses se sont intéressés à une mesure phare exceptionnelle. Une des premières – en attendant celles qui vont suivre - vite convenue sans trop d’hésitations, parce que facile à prendre, capable de ramasser des fonds de caisse de nature à faire semblant de redresser le pays, et l’unanimité des patriotes…
Et quel est le truc génial dont les rombières du MR vont raffoler?
Ceux qui perçoivent beaucoup trop pour ce qu’ils font, puisqu’ils ne font rien, seront privés du nécessaire !
Il s’agit de la nouvelle norme des indemnités de chômage qui prend cours à partir du jour des Morts ! Tout un symbole.
La règle générale s’articule sur deux conditions.
1. Le ratiboisé ne doit avoir aucun moyen de se défendre.
2. Il doit déjà être au minimum vital, afin qu’on entende partout sa douleur, en lui enlevant quasiment le pain de la bouche.
Le cri du chômeur est paraît-il celui qui met un baume au cœur des patrons.
Plus ça souffre à la cave, puis ça jouit dans les étages. Pour ces brutes, les plateaux conjoints sont le château de Silling des 120 journées où ils s’adonnent à leur vice : tenailler « la racaille ».
Tous ces gens rassemblés, parfaitement ignobles ce dimanche, avaient bien trop la conscience tranquille pour se croire de fins salauds.
Et pourtant !
A l’exception des deux témoins outragés qui vont se retrouver progressivement avec de moins en moins de pépettes, les gusses avaient la larme à l’œil et la joie mauvaise au cœur.
Ce sont eux ou leurs pareils qui ont décidé la chasse aux « zabus ». Faut pas croire, en public, ils le regrettent, mais c’est comme ça : Fatalitas !... On aurait dit que Maroy Chéri-Bibi les encourageait à se branler sous la table !
Les « empois » à pourvoir sur la recommandation des affreux des deux plateaux, vont pousser le chômeur à se magner le cul aux propositions d’embauches.
C’est dans les premiers jours de disette qu’on s’agite… après on a trop faim !
Dit comme ça, c’est un faux résumé. Mais comment entrer les nuances socialisantes, les vindictes libérales, les conneries militantes et le syndicalisme contemplatif, puisque c’est fait et qu’ils auront tous, d’une manière ou d’une autre, perdu l’espoir d’une vie décente ?
Dans les nuances, il y a des cas de figures littéralement différents, entre Vincent Reuter sur RTBF, l’air sévère du patron qui compte à chaque sortie des toilettes de l’ouvrier modèle, le nombre de feuilles utilisées, et Pieter Timmermans, qui s’était fait une tête du surveillant débonnaire détournant la vue, plutôt que surprendre un rigolo qui dort dans la cave à charbon, pourtant tous les deux acharnés à la pénalisation, fermement résolus à radiographier les fions des tricheurs dont la spécialité est de passer les portiques avec le pognon de la direction in the baba.
Aussi bizarre, le troisième faux derche, mister Calataÿ, l’air pas possible du mec qui dénoncerait sa mère pour un coupon de la Générale, m’a donné une bonne surprise : faire une indexation la même pour tous sur un salaire type de 1500 euros ! Arrondis à 2000, on compte sur Bodson, voilà qui serait chouette pour les neuf dixièmes et demi des travailleurs et n’agrandirait pas d’autant le fossé entre les gros salaires et les tout petits.
Calataÿ aurait-il des remords ?
Mais celui qui a battu les records d’indécence, le poil rose comme un goret de concours, vaguement ressemblant à Dehaene dans ses plus beaux moments à la tête de Dexia, le MR Jean-Luc Crucke, avait certainement été recruté par Deborsu, ennemi public numéro 1 à la RTBF, pour saboter Maroy.
Il est vrai que personne ne peut saboter Maroy, il en a essoufflé plus d’un, sur l’anneau olympique de la Maison où Philippot les jauge.