Aveux complets…
L’establishment y va de son petit discours de Noël dans le respect des traditions bien passéistes et conservatrices.
De toutes manières ceux qui ont le verbe le plus œcuménique et la parole la plus apaisante pour vous déverser at home leurs meilleurs sentiments sont assis le cul à côté du chauffage central et avec des rôts de dinde farcie aux marrons dans le soupir.
Il faut dire qu’il ne fait pas froid et que peu de leurs contradicteurs par les faits, plutôt que par la parole, dont ils sont naturellement privés, ne mourront pas le jour de Noël congelés aux portes des palaces chauffés à blanc par des salles en délire et batailles de bouchons de champagne.
Le roi met en garde « la brave » population contre le populisme. Pour ces gens, le populisme c’est évidemment la politique des autres.
Par exemple Charles Michel est le populiste de Bart De Wever et Elio Di Rupo de Charles Michel.
Mais au-delà, c’est évidemment le populisme de ceux qui depuis la rue où ils habitent ont perdu toute attache avec un parti politique, parce que ceux-ci ne les représentent plus, ou plutôt, ne les ont jamais représentés. Voilà le « vrai » populisme comme dirait tout le personnel politique, enfin rassemblé sur une idée : celle que le peuple ne vaut pas grand-chose quand il n’est pas représenté par eux.
Donc ce peuple qu’on vante tant et qu’on méprise tout autant, ne vaut pas grand-chose.
Eh bien ! acceptons-en l’augure et s’il ne vaut rien, ses représentants lui ressemblent, autrement, ils ne seraient pas élus !
Là, ils auraient difficile de prétendre le contraire ! Puisqu’ils le disent à tout propos, ils sentent le peuple, en font partie intégrante. Pour un peu, le peuple, c’est eux !
En attendant de le mieux sentir encore l’année prochaine, les voilà empêtrés dans une semaine dite des confiseurs où, malgré toute leur bonne volonté, ils ne sauraient s’occuper du peuple comme ils le voudraient, attendu que c’est la semaine où l’on ne s’occupe que de soi-même et des siens : femme, enfants, maîtresses, amants, parents. L’occasion de se dire derrière les triples vitrages de leur confort, combien ils se réjouissent d’avoir si bien réussi. Mais tout cela, discrètement, bien entendu, quand la bonne est dans la cuisine et que personne du peuple n’entend.
Herman Van Rompuy, dans son message de Noël, a chassé de son esprit la Flandre meurtrie par le poids lourd wallon qu’elle traîne, maintenant qu’il fait dans l’Europe, il brade l’année difficile pour se persuader que l’autre ne le soit pas.
Tous unis dans une grande communauté européenne, Flamands compris, bien entendu.
C’est une période de l’année où tout le monde se réjouit.
Même ceux qui ont perdu leur emploi se réjouissent, certains même iront jusqu’à se réjouir que le voisin l’ait perdu aussi. Mais la plupart sont sincèrement réjouis. C’est Noël !
On entre dans la fantasmagorie inverse à celle de la fin du monde du 22 courant.
Dans un sens, c’est mieux de faire des rêves que des cauchemars.
A la télévision vont s’afficher les gueules épanouies attachées aux fêtes des studios par la magie de leurs traitements, confortables pour les étoiles et dérisoires pour les femmes d’ouvrage.
C’est la loi, la même partout.
Encore que le gadget à prix coûtant c’est pour les soldes de janvier.
Dans le fond, pour les pauvres, Noël commence en cette période de l’année après le premier janvier, où s’acheter un pardessus neuf est à un prix abordable.
Un dernier mot de Van Rompuy « ...une pensée pour les personnes qui se trouvent en difficulté, notamment en Grèce, pour celles qui ont perdu leur emploi, pour les jeunes qui ne trouvent pas de travail et pour les plus âgés fortement touchés dans leur pouvoir d'achat. »
Et nous donc !