Singulière démocratie des partis !
Copé en sa qualité de secrétaire général de l’UMP n’a cessé d’user et d’abuser de tous les moyens dont dispose le parti et qui sont considérables.
Les candidats à la présidence n’ont pu obtenir les signatures requises et ont donc déclaré forfait. Seul Fillon avait les réseaux d’un ancien premier ministre pour passer l’écueil. Les listes des cotisants de l’UMP ont été sous clé dans le bureau de Copé depuis que l’élection avait été décidée, pour imiter le PS qui avait réussi la sienne, pour la désignation du candidat socialiste à la présidence de la République.
La communication officielle de l’élection, depuis le siège du parti, l’a toujours été au seul profit de Copé, alors que l'égalité de traitement entre candidats avait été garantie.
Il paraissait évident aux yeux d’observateurs impartiaux que Jean-François Copé se mette en retrait du secrétariat général le temps de la campagne pour éviter toute suspicion. Ce qu’il a refusé.
Le secrétariat de Copé sortant d’une expectative qui devrait être la sienne, a puissamment contribué à aider le chef dans sa campagne électorale.
M. Lavrilleux, président de la COCOE est un proche collaborateur de J-F Copé.
Le siège de l’UMP, rue de Vaugirard s’est transformé pendant les trois mois de campagne en dépôt d’affiches, staffs de terrain, lieu de réunion pour Copé. Le site internet du parti n’en avait que pour lui.
Certes, Fillon avec sa dégaine à la Droopy, n’en est pas moins coutumier des coups perso. Que les pouvoirs aient été inversés, à l’heure présente, ce serait plutôt Copé qui devrait se faire des soucis.
Vous me direz, combat de crabes à droite, c’est le PS de Hollande qui pousse un ouf de soulagement.
Dans l’immédiateté politique, cela est vrai.
Mais plusieurs leçons ressortent de cette bataille d’ego.
Les Français ont encore en mémoire le Congrès de Reims du PS qui vit la triche affichée au grand jour pour le triomphe de Martine Aubry au secrétariat et l’éviction de la honnie des éléphants du système socialiste : Ségolène Royal.
Tous les partis politiques trichent, magouillent, usent d’influences occultes, trafiquent l’argent noir, et ce en France comme en Belgique.
Tout ça pour la conquête du pouvoir, des places, de l’argent, ces trois vices de la société qui rendent fou !
Qui se souvient du formidable travail de la juge Ancia en Belgique au temps des affaires liégeoises et des hélicoptères Agusta, tout le PS mouillé jusqu’aux yeux. De Spitaels à Mathot : le beau monde socialiste dans ses petits souliers, que la justice relâchait faute de preuves, mais avec des probabilités si grandes, qu’on ne pouvait que tirer le chapeau à ces artistes du crime, convaincus du fameux « N’avouez jamais », ce conseil de gredin à gredin !
Tout le parti de l’époque prêt à jurer le contraire, malgré des tonnes d’archives dans les caves du Palais de justice, avec des noms dont certains sont encore en activité, avec des beaux discours sur l’honnêteté et le triomphe du social !
Imagine-t-on en 2012 que le magnifique travail de la juge Ancia a été efficace au point que tout est clean aujourd’hui, et pas seulement qu’au PS, chez les autres aussi ?
Mais non, voyons. L’UMP, affaire française d’une droite immorale ? Ou plutôt, particratie immorale, mœurs dépravées, en France et en Belgique. ?
Anne Sinclair dit le contraire : « Si bien que la politique, aussi étrange que cela paraisse de la défendre en ce moment, conserve pour moi quelques vertus réconfortantes: le dévouement à la chose publique, apanage des trois-quarts des hommes politiques, hélas éclipsés par les canailles; l'oubli souvent de leurs intérêts particuliers pour le bien collectif ; la fidélité à ceux qui sont morts pour défendre la liberté de voter, crier, protester. On a le droit de préférer la gauche à la droite ou inversement, mais ce n'est pas parce qu'un parti vieillissant se déchire qu'il faut forcément jeter aux gémonies ceux qui ont mission de le conduire. »
Une manière d’espérer ?
Brave Anne Sinclair, venant d’elle et après ce qu’elle a dû en baver pendant sa tourbillonnante fin de carrière d’épouse du sigisbée d’affriolantes, on peut croire en sa parole.