Une ordure ?... pas que le père Noël.
Si l’on veut bien se laisser distraire par plus sérieux que l’euphorie traditionnelle de cette dernière semaine de l’an 2012, des indicateurs l’attestent, l’Europe est en train de s’enfoncer dans une crise sociale majeure. Comme disent les Anglais « those things are not done ! » à propos des nécessaires réformes sociales, dont les rosbifs se moquent.
Et pourtant, les statistiques du chômage en portent témoignage : on avait oublié l’humain dans les fabrications industrielles. Poussés dehors par la mécanisation à outrance et l’électronique dans tout, la masse des ouvriers et des employés n’est plus nécessaire à l’industrie, aux banques, à l’agriculture, etc. L’Administration survit grâce aux freins politiques, sinon elle se trouverait aussi en situation de pléthore.
Bien entendu, tout cela était prévisible en 1980. On avait trente ans pour obvier à l’état actuel. Qu’a-t-on fait ? Les ignares et les suffisants avaient « un grand plan » : à nous la fine électronique, les sciences et les travaux de grande complexité, la population non diplômée au service, de la pizza à domicile et aux transports en commun… le reste : au tiers monde les gros ouvrages avec sa zombitude populacière à tarif réduit.
Partage mal équilibré, vision imbécile, sottise de nos illustres, c’est ainsi. Ils se sont plantés. Ce qui est grave, c’est qu’ils ne veulent pas le reconnaître, qu’ils nous proposent toujours les mêmes recettes, alors que sur le terrain, elles n’ont jamais fonctionné !
Vaste escroquerie intellectuelle qui nous vaut un marasme tel que, pour en sortir, il n’y a plus d’autre alternative que de casser le système et d’en construire un autre.
Une agence prévisionniste est venue récemment confirmer la tendance au désastre.
Sur la foi d’une nouvelle prévision, le pouvoir d’achat des Belges va en 2013 accuser une baisse accélérée de l’ordre de 2 % 5, malgré l’index à la hausse.
D’innombrables questions découlent de ces prévisions sur la pertinence de la politique économique du gouvernement Di Rupo.
Des calculs ont été faits sur l’ensemble de la masse salariale. Si celle-ci recule et que le nombre de travailleurs et de demandeurs d’emplois restent stationnaires, voire en légère hausse, c’est une perte à laquelle s’ajoute les inévitables augmentations diverses au coût de la vie, du mois de janvier.
Cela ne veut pas dire que tout le monde perdra au moins 2,5 % de son pouvoir d’achat, certains même verront une amélioration de leurs rémunérations, notamment au haut de l’échelle salariale, le sale coup sera pour ceux du dessous, dont la plupart perdront bien au-delà des 2,5 % prévus, notamment les nouveaux chômeurs.
L’indicateur du pouvoir d’achat du revenu des ménages est trompeur ; il n’est pas corrigé par les évolutions démographiques. Nous sommes plus de onze millions à vivre en Belgique, nous étions moins de neuf millions en 1945.
Tout cela confirme que l’année 2013 verra s’accélérer la dégradation de la conjoncture sociale, du fait de la crise économique et des politiques d’austérité conduites en Europe, malgré le refus de Di Rupo de l’admettre pour notre pays.
Depuis la crise, le nombre de pauvres augmente régulièrement. Ce qui fait naturellement froid dans le dos. Or, comme la crise depuis s’est encore aggravée, il coule de source, là encore, que ces gravissimes évolutions se sont poursuivies en 2011 et 2012 et qu’il n’y a pas de raison qu’elles s’arrêteront en 2013.
On estime à environ 15 % de la population, le nombre d’habitants en Belgique vivant sous le seuil de pauvreté, soit 1 million 650 mille personnes !
Du jamais vu pour nos étrennes !
Un pouvoir d’achat en diminution, un chômage qui grimpe, la peste de la pauvreté qui se répand : c’est bel et bien une crise sociale historique.
Ce qui est incompréhensible, c’est l’analyse que Charles Michel fait de la situation. Ce qui est impardonnable, c’est Di Rupo qui tombe dans le panneau qu’une sortie de crise par la rigueur est possible.
Ce qui est écœurant, c’est l’absence de plan B au système capitaliste.