Antoine et la morale.
Le Maroc, une Wallonie extérieure ?
Le piège à cons du FOREM a encore frappé !
Cette fois c’est le ministre Antoine qui a ramassé son petit paquet sur la tronche. Le type s’est dit « scandalisé » d’une situation fâcheuse, quoique légale : la société belge sous-traitante qui a décroché le marché public du “helpdesk” du Forem avait recours, pour certains appels, à un site d’exploitation établi au Maroc.
Nos américanolâtres adorent employer des acronymes désignant des spécificités dans la langue d’Obama. Le Helpdesk traduit en parler Fadila-Laananien, c’est-à-dire en sabir belge, signifie « Un centre d’assistance chargé de répondre aux demandes émanant des utilisateurs de produits ou de service ». Notre « helpdesk » a pour mission de prendre en charge la gestion du software informatique du Forem, le service public wallon de l’emploi et de la formation. Des nervis de l’économie libérale traitant de la chose publique ont donc délocalisé au Maroc leur schmilblick, trouvant que la main-d’œuvre sous le régime d’un roi plus absolu que le nôtre, était meilleure marché, plus souple et malléable.
C’est un point de vue, évidemment.
Du coup l’Antoine s’est étouffé et on ne l’a plus entendu que dans des mots sans suite « pas moral (pour immoral), légal mais difficilement acceptable, etc.
Le CDH, accessoirement ministre wallon de l’emploi, a préféré se mettre du côté de celui qui compte les pots de confiture, plutôt que d’être avec ceux qui trempent leurs doigts dedans.
Dans la difficulté de torcher un article convenable dans le style convenu, la journaliste responsable de l’information, nous fourgue la suite « Si les marchés de fournitures ne sont pas censés exclure une société belge ayant des sites dans d’autres pays, même hors Union européenne, André Antoine se dit interpellé par cette information, eu égard à l’objet social du Forem. »
Ça ne fait pas plaisir aux chômeurs de savoir que le FOREM s’inscrit parmi les destructeurs d’emplois !
Evidemment, ça la fout mal aussi sur l’autre bord, que nos sous-traitants des PME chères à Sabine Laruelle qui « souffrent de la crise et font tout pour revenir à une situation de croissance » aillent se faire voir au Maroc à la recherche de la petite standardiste qui travaille à 1 euro de l’heure, comme en Allemagne.
Qu’on se rassure, le gouvernement wallon et Antoine n’étaient pas au courant.
C’est fou comme tout leur passe sous le nez sans qu’ils s’en aperçoivent !
Il a encore fallu que cela soit un Ecolo, frustré de ne pas être au gouvernement, qui lève la branche du palmier quelque part entre Rabat et Casa-la-Blanche afin qu’Antoine prenne l’intolérable puanteur plein les narines.
En Wallonie, on a l’impression que le gouvernement régional est en-dessous de tout, que Namur abrite un gouvernement fantôme et que tout ça c’est de l’argent foutu !
Parce que des situations « fâcheuses », il y en a sous chaque chemise de documents, les ministères croulent sous les boulettes de papier et en dehors de monter à la tribune du club Lorraine rehaussé de ses talonnettes, le président bouchon de carafe Rudy Demotte est à l’organisation de la Région un drôle de helpdesk. Il se serait décentré lui-même au Maroc et on ne le verrait plus que rarement à Namur, que cela n’étonnerait personne.
Voilà ce qui arrive quand on fait confiance aux entreprises wallonnes dont le but n’est pas de « faire de l’emploi », mais de « faire du pognon ».
Evidemment, puisque c’est aussi le principe de la social-démocratie, on ne va tout de même pas chipoter sur le malaise d’Antoine !