Cordon, s’il-vous-plaît !
Louis Michel tire le cordon de la Première de ce mardi.
Cet élu à vie, actif dans la gentrification du MR en y plaçant son fils Charles, s’est dit « très inquiet de la montée des extrémismes fascisants », en sa qualité de bourgeois cossu de Jodoigne. Son cordon ombilical reste attaché à une Belgique à quartiers chics et à misère convenable, quand le vote est de bon ton, et la colère feinte, pour un parti socialiste, ami de toujours.
Le pépère est contre la banalisation de l’extrême droite dans la vie politique belge, revenant sur le pacte des partis de pouvoir ligués contre le Vlaams Belang, installant « un cordon sanitaire ».
C’est que la N-VA pose problème et que c’est un peu à cause du cordon qu’il est tellement prospère en Flandre que les cordonnistes prennent peur. A Denderleeuw, sacro-sainte terre des Flandres, une éventuelle alliance des partis vainqueurs aux élections avec le Vlaams Belang menacerait le cordon sanitaire. Autrement dit, ce sont les trois élus communaux du Vlaams Belang qui sont arbitres du micmac communal, entre les socialo-libéraux et les N-Va/CD&V.
Nos particratistes sont des petits marrants. L’opinion, pour qu’elle fasse autorité, il faut qu’ils se la partagent, sinon… le cordon !
En voilà une idée de la démocratie !
C’est comme si un enfant, joueur de billes, excluait de son jeu, un autre enfant qui ne tiendrait pas sa bille de la main droite comme lui.
Attention, pas que les rondouillards flamingants contre lesquels Gros Loulou tire le cordon. A gauche du parti socialiste, ceux qui ne veulent plus aller à la grand’messe du système capitaliste, seraient un jour priés de rester de l’autre côté de la ligne, si le PS dans sa dérive droitière ne tenait pas le cordon à lui tout seul, dans sa haine profonde de la gauche non collaborationniste.
Tout ça n’est pas sérieux et relève des entretiens cliniques du docteur Mabuse. On tire le cordon pour le Vlaams Belang, et pas pour la N-VA, faudrait expliquer aux gens la différence ?
Il est infiniment plus dangereux de faire taire les citoyens que de les laisser s’exprimer.
C’est d’abord une sorte de respect de l’opinion des autres. Evidemment, quand on voit nos grandes gueules monopoliser les médias et vouloir triompher de tout et toujours, devant l’opinion, l’intrusion d’autres grandes gueules les perturberaient gravement, bien entendu.
L’opinion n’en a rien à foutre de leur mal être devant la concurrence !
Des gens plus marioles que Gros Loulou ont gambergé sur la montée de la N-VA, et ils sont arrivés à la conclusion que c’est la faute du cordon ! S’il n’avait pas existé, le Vlaams Belang eût poursuivi sa carrière, se fût cloqué avec des partis de son genre dans des coalitions grouillant de racistes et de nationalistes, tout comme aujourd’hui, et la N-VA, au lieu de passer sous des arcs de triomphe, se fût contentée de partager le même goût des autres pour des combines à trois ou quatre, et serait resté un parti « raisonnable » dans le sens du nombre, avec un Bart De Wever qui eût pu conserver ses 130 kilos de frites-moules qui faisaient tout son plaisir.
On oublie aussi que le cordon, voilà longtemps que la presse s’en tamponne. Et elle a raison. Je parle de la presse flamande. La francophone est trop respectueuse de ses propriétaires pour risquer une évasion hors des murs. Au contraire, La presse francophone fait de la résistance sur la question. Elle dénonce la montée des extrémismes, comme si sa vie en dépendait. Mais qu’offre-t-elle en échange ? Rien, pas la moindre critique, ou si peu, du système des partis, des enjeux de l’économie. Son obéissance à l’ordre établi est telle, qu’un effet pervers est en train de lui faire perdre son audience. A force d’en remettre, la diabolisation des extrêmes fait fuir le lecteur qui associe la presse aux Gros Loulous qui peuplent le ciel politique belge ; justement, ce sont ces gens là que le public a pris en grippe.
Les cordonnistes ont oublié un principe élémentaire : quand l’« anti système » devient majoritaire, c’est le système qui devient minoritaire.
C’est ce qui est en train de se passer avec la N-VA.
Je me suis toujours méfié des gens de pouvoir qui veulent limiter le droit à l’expression des citoyens, même pour ceux qui disent des conneries, qui profèrent des anathèmes racistes et qui voient des Juifs partout, en l’occurrence ici, le Juif, c’est le francophone.
Les opinions rentrées pour cause de Justice, sont des opinions qui macèrent et qui se renforcent. Cachées, on ne sait qui les profère, quand on les entend dans la foule. On ne peut pas assimiler la faute à un gang de voyous, l’assemblée de personnes qui vit de slogans et marche au son du tambour, tant qu’elle ne casse pas des vitrines et brûlent les livres.
La démocratie n’est pas ce que veulent en faire nos Loulous des partis de pouvoir : une belle poitrinaire qui se meurt de consomption, avec des lois qui respectent son sommeil et qui interdisent jusqu’à l’invective sous ses fenêtres.
Au contraire, la démocratie est une belle garce qui se dérobe quand on croit la tenir. Elle vous rend les coups que vous lui portez.
C’est une femme libre.
Commentaires
Je vote sans réserve pour votre Miss Démocratie.
Trop souvent le citoyen oublie les responsables premiers de la situation politique actuelle : Yves LETERME qui a mis en selle la NVA pour atteindre ses 800.000 voix de préférence en s'appuyant sur cartel le CD&V/NVA et Joëlle MILQUET - Mevrouw NEEN, la francophone -scotchée au pouvoir conduite par sa libido dominandi.
Postée le: Henry | janvier 3, 2013 03:58 PM
Je vote sans réserve pour votre Miss Démocratie.
Trop souvent le citoyen oublie les responsables premiers de la situation politique actuelle : Yves LETERME qui a mis en selle la NVA pour atteindre ses 800.000 voix de préférence en s'appuyant sur cartel le CD&V/NVA et Joëlle MILQUET - Mevrouw NEEN, la francophone - scotchée au pouvoir conduite par sa libido dominandi.
Postée le: Henry | janvier 3, 2013 03:58 PM