Demain, la neige. Et alors ?
On anticipe, c’est la nouvelle mode.
Avant la manifestation contre le mariage gay, on prédit des centaines de milliers de manifestants. Les lecteurs marchent avant les marcheurs. Hollande n’en démordra pas, mais c’est un nouvel Hitler. Ce n’est pas Jean-Marie Le Pen qui le dit, presque : les milieux cathos... Même ceux qui sont contre le mariage tout court veulent absolument marier les homos. C’est une manie, donc il faut que les homos se marient pour faire « cons » comme les autres.. C’est la gazette qui le dit.
Lance Armstrong, va craquer, on en est sûr, devant la star de l’interview, Oprah Winfrey. Du reste, tout le monde pleure devant elle. Il s’est drogué, tout le monde le dit et lui aussi, enfin on saura tout jeudi. Et son ami Eddy Merckx qui l’a toujours défendu passera pour un con, à moins que lui aussi ne décide d’aller pleurer devant Oprah Winfrey. Une difficulté, notre champion ne sait pas l’anglais. Et puis, ce qu’il révélerait trente cinq ans plus tard, même si c’est sans importance, ne ferait pas plaisir aux sportifs à qui il vend des vélos, et cela ne servirait à rien.
Il va neiger ! On le déclare tout net, le manteau c’est pour lundi soir. Vendredi, c’était pour dimanche. C’est le foutu anticyclone qui emmerde tout le monde. Mais pas pour longtemps. Vous êtes prévenus. Si les 10 cm de neige annoncés ne sont pas au rendez-vous du dérapage, c’est que même l’hiver ne se plie plus aux prévisions des météorologues. La fin de tout !...
Fabiola nous les casse. Elle gagne trop pour ne rien faire que nous emmerder et filer du fric en Espagne. Encore un sale coup de l’euro qui fait qu’on passe des frontières avec une monnaie qui a cours de l’autre côté.
Comme l’opinion publique, que les journalistes ont remontée comme un réveil qui vous fait sauter du lit dès six heures du matin, touche plus qu’il n’y paraît ceux qui se défendent de faire une carrière sur le populisme, Elio Di Rupo va revoir la dotation de la veuve Baudouin. Tiens, c’est justement en janvier de chaque année qu’on lui refile notre blé. Uyttendaele, qui n’est même pas baron, trouve scandaleux de payer une veuve qui ne peut plus servir à rien qu’à entretenir des secrétaires. On voit d’ici la conversation qu’il a avec sa femme Laurette, le soir devant la flambée du feu ouvert. C’est qu’ils sont pour des économies, ces gens-là, mais pas trop quand même, des fois que des malfaisants rouspéteraient aussi sur les traitements des ministres et les arrhes des avocats.
Les journaux prédisent que la veuve va être sévèrement tenue à l’œil et qu’on diminuera sa pension. Le Soir a des chiffres, la Dernière Heure aussi. Reste une formalité, en discuter au parlement. Est-ce vraiment nécessaire ?
Hollande intervient au Tchad, c’est un fiasco, et pour cause c’était sans les Mirage de Dassault. Au Mali, c’est un triomphe, les Mirage sont intervenus. L’UMP et le PS unanimes ! La cote de popularité de Hollande va remonter. La droite, quand la France est en guerre quelque part, a l’instinct du petit doigt sur la couture du pantalon. On l’a vu avec le vieux Maréchal en 40. Tous unanimes « Maréchal nous voilà », mais c’était une erreur. Les journaux ont rectifié en 45. Franchement, il n’y avait pas à s’en faire. En 2013, le Figaro en est certain, ce n’est pas une erreur : c’est un devoir !
Et puis, on a glosé, voilà deux semaines qu’on glose sur la fuite de Depardieu. Un moment on a cru que c’était pour Méchin, en Belgique, puis pour Moscou avec le passeport de Poutine. Maintenant, on ne sait plus. La presse est divisée en pro Depardieu et en anti Torreton. On est revenu au temps de la Ségur quand elle écrivait à sa fille et à Bussy des horreurs sur la cour. On écrit beaucoup et c’est une bonne chose pour l’écrit. Depardieu à Jean-Marc Ayrault, Nicolas Bedos dans ses pamphlets rive gauche, et Torreton, depuis la Comédie française. Comme si le pognon de Depardieu comptait plus que celui de Delon ou d’Aznavour. Il manquait l’avis de Hallyday sur la question. On l’a de Dayan, scénariste et metteuse en scène : Depardieu est intouchable ! Voilà François Cluzet furieux.
Et puis merde !... l’actu de prémonition, le fait-divers du futur, voilà longtemps qu’on s’attend à savoir. A savoir quoi ? Mais que la société de consommation est à côté de ses pompes.
Vous ne le saviez pas ? Geneviève Chapuis le disait déjà toutes les semaines dans les années soixante. Depuis, cela n’a fait qu’empirer.
Elle, cela l’aidait à bouffer. Chapuis en faisait son fricot, comme la veuve Baudouin. Nous, ça nous aide à sauter une cantine de temps en temps. On a l’estomac flexible, comme les nouveaux horaires des patrons.