Le sport, ça pue aussi...
Ils ont bonne mine les journalistes et les sportifs qui n’ont rien vu pendant les sept tours de France de Lance !
En est-on certain ?
Il y a trois sortes de gens dans le sport.
1. Les naïfs qui paient bien cher « le privilège » de voir de près des athlètes. Ils s’exclament éperdus d’amour sur les formidables exploits de ceux qui gagnent des millions, certains en ne faisant pas grand-chose comme pousser un ballon du pied, et d’autres qui mouillent leurs maillots pour arriver premier au sommet d’une côte ;
2. Les journalistes et les commissaires de course qui sont au courant de tout mais qui ferment leurs gueules à cause du pognon et de l’emploi qui est en cause ;
3. Les dopés qui battent régulièrement les non dopés au vu et su des médecins sportifs, des sponsors et des contrôleurs-arbitres de la « régularité » de la course. Sportifs et milieux autorisés savent tout, mais en tirent un tel profit, que ce serait bête de tuer la poule aux œufs d’or.
Le malheur, c’est que dans les trois catégories, il y a des gens honnêtes et sincères, certes un peu cons, un peu naïfs, mais ne faut-il pas être un peu con et naïf pour croire encore à une société morale dans un environnement pourri par l’argent et l’égoïsme ; un environnement en train de nous faire regretter le temps où les vélos pesaient vingt kilos, les raquettes en bois et l’équipement que l’on payait soi-même ?
Dans le fond, tout ce qu’Oprah a « arraché » à Armstrong de secrets, était bien connu de tout le monde. Il y a beaucoup de chance que cela n’aille pas plus loin.
Pourtant, le naïf pourrait quand même se réveiller et demander pourquoi on a tant dépeint le dopage comme une honte, que certains coureurs ont payé de leur carrière « un moment d’égarement » et qu’on a évité la honte et le pire à Lance Armstrong, qu’il a toujours passé entre les mailles du filet ; alors qu’on sait depuis sa confession, qu’il s’est dopé, à toutes les courses et en toutes occasions et surtout pendant ses sept tours de France victorieux !
Les responsables de la complaisance, ceux qui se sont fait de l’argent facile, bien placés pour prévenir le coureur d’un contrôle ou effacer le résultat d’un contrôle positif, ni Lance ni Oprah n’en ont parlé.
Et pour cause, ils poursuivent – tranquilles – des carrières honorables. On ne dérange pas ses pairs sans énormément de preuves et de garanties.
Qui sont-ils ? Poursuivent-ils des carrières au sein des organisations de dépistage du dopage ? Qu’en est-il dans les autres sports ? Je suppose qu’en tennis, courir cinq heures sur le court, ce n’est pas normal non plus ; descendre en-dessous des dix secondes aux cent mètres pas davantage ; nager aussi vite qu’un dauphin, pareil.
Depuis qu’on paie cash un athlète pour ses performance, au point qu’il ne fait plus que ça et se retire fortune faite à trente ans, le saint pognon gère tout, y compris les performances qui, du coup, sont suspectes et peu naturelles.
Tant qu’on n’aura vraiment pas fait le ménage, l’athlète exceptionnel qui ne prend rien, on croira toujours que sa performance naturelle, ne l’est pas !... surtout s’il a la chance de battre des dopés !
Le public, même celui qui ne met pas un sou pour entrer dans un stade, qui change de chaîne à la télé quand on passe du sport, est refait comme les gogos, les fanas et les mordus.
C’est intolérable.
Si on ne veut pas faire dans le sport, ce qu’on fait maintenant en politique, en considérant le milieu des partis comme tout pourri et décadent, il faut y aller tout de suite et débarquer les malfrats, surtout ceux qui sont dans des positions dominantes.
J’écris dans le vide. Cela ne se fera pas, évidemment.
Quand c’est une affaire de pognon, il faut faire gaffe. Or, on ne s’excite sur un événement, une performance, une action politique, que s’il y a du pognon en-dessous, quelque chose à gagner, une enveloppe à ramasser.
Alors, vous voyez frétiller les maquereaux par bancs entiers, les malfrats arrivent en masse et les marquises montrent leur cul.
Ah ! elle est belle notre civilisation…