Un géant mondial, ça en impose !
C’est ce que se sont dit nos grands fil-de-féristes de Namur en phase d’actions à chaud.
Arcelor-Mittal : La direction a annoncé aux syndicats l'arrêt de sept lignes de la phase à froid à Liège, sur les douze en activité.
Voilà un des résultats immédiats de la lâcheté et des mensonges des ministres de la Région wallonne. Ajoutons pour faire bonne mesure, l’impéritie des permanents syndicaux et l’impuissance des assemblées ouvrières. On aura tous les facteurs du drame qui se joue en ce moment avec Shiva-Mittal au buffet d’orgue.
Il s’agit bien d’une disparition « en douceur » de la métallurgie du bassin liégeois, puisque Arcelor-Mittal étant le maître de toutes les entreprises traitant de l’acier, en mettant le grappin sur Arcelor, de la Meuse au Gange. Le rajah condamne, par les fermetures progressives de ses sites, cette branche d’activités qui est à la base de l’essor de la Ville de Liège et de sa ville satellite Seraing. Le fer, en un mot, a conditionné habitants et paysages de Huy à Visé, depuis près de deux siècles.
Le Brahmapoutre n’arrose pas Flémalle, allons les loulous, réveillez-vous !
Tout ça, et on le comprend, pour donner à ses compatriotes des raisons de voir l’avenir avec confiance. La complicité « involontaire » des autorités communales et des autorités régionales de ce côté-ci des malheurs, est consternante.
On sait que Mittal n’aime pas perdre de l’argent. Il en perd, si vous étiez à sa place, de quel côté feriez-vous des économies ? Réponse : du côté de ceux qui sont trop couillons pour se défendre. Bodson de la FGTB pourrait proposer à Lakshmi d’intriguer à New-Dehli pour décerner la Padma Bhushan, une haute décoration, à Rudy Demotte.
On ne peut pas dire qu’ils sont « consternés » quand tout le monde savait qu’en fermant le chaud, on condamnait le froid ! MM. Di Rupo, Antoine et Demotte, à l’heure actuelle, n’ont pas encore compris !
On n’a pas trop insisté sur les besoins en acier toujours d’actualité dans beaucoup de fabrication, pour faire admettre qu’on pourrait toujours couler des brames pour l’Europe en Europe.
Il s’agit ici du cas typique d’une Europe qui s’est laissé avoir par la mondialisation et qui assiste sans réagir au démantèlement de ses industries, alors qu’elle compte des millions de chômeurs.
Avec ce système, le travail fiche le camp de l’Europe.
Que voulez-vous que l’on y fasse se lamentent nos socialistes et nos syndicalistes.
Ce fatalisme social-démocrate coûtera de plus en plus cher à la collectivité, il est le résultat d’une veulerie générale se fondant sur un dégoutant empirisme, qu’on appelle « la sagesse en politique ».
Les hauts-fourneaux à la casse, puisque c’est une affaire entendue, il faut achever le raisonnement. On ne va tout de même pas poursuivre la production du froid qui a besoin de s’approvisionner dans le chaud qui n’existe plus. Vous verrez que l’année prochaine ou la suivante, on prétextera de l’éloignement des hauts-fourneaux de Dunkerque, peut-être eux-mêmes menacés par la construction en Inde qui s’achève, d’un complexe de l’acier le plus grand du monde, pour que Mittal ferme ce qui restera des sites liégeois.
C’est à peu près, ce que j’avais écrit dans une chronique précédente, au moment du deal avec les enfoirés qui représentaient Mittal et qui n’avaient et qui n’ont toujours aucun pouvoir. Et donc, il ne sert à rien de faire des réunions avec ces zombies.
Pour ceux qui ont de la mémoire, on se rappelle les promesses de Mittal pour se défaire de l’ex-Cockerill de Seraing. Le froid, c’est l’avenir, nous allons développer Chertal et de préciser les sommes qui seront investies « prochainement ».
Des ignares comme moi ont vu, ce que nos génies voient un an plus tard ! La presse et les télés les ont négligés. Honte à eux.
Seraing muselé, les meneurs prépensionnés, Mittal pouvait sérieusement songer à se débarrasser du reste, sans débours exagérés.
On oublie les merdes anciennes dont on s’est sorti, pour attaquer les merdes nouvelles de la même manière, en espérant que c’est la mémoire des gens qui flanche.
Que les autorités régionales et fédérales, comme les syndicats, ne peuvent rien à cela, on l’aura compris. Mais alors, une question vient à l’esprit : à part torcher le cul de Mittal, à quoi servent-ils ?
Di Rupo retour de Davos, a l’air d’avoir pleuré sur la manche de Mittal, pour au moins faire quelque chose sur le nombre de ligne à froid à maintenir, sans résultat.
En se déshonorant, ce premier ministre nous déshonore.
C’est absolument scandaleux d’avoir des lavettes comme le Montois pour représenter le bassin liégeois en grand péril.
Les travailleurs vont se retrouver seuls devant le gâchis.
La stratégie de Mittal est claire. Il a roulé tout le monde. C’est un voyou. Et alors, si ça soulage de le dire, la solution ne se trouve pas dans l’invective.
Nationaliser le bassin et rallumer le chaud, si c’est encore possible, ça aurait de la gueule...
Mais pour ça, il faut en avoir… hélas ! Depuis le temps qu’on les voit s’aplatir devant le système et le pouvoir financier, on en doute…