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Ceci n’est pas une pipe.

On pourrait dire de ce débat du dimanche à la RTBF, que c’est la ronde de la rue qui gronde et des présidents de parti qui répondent.
On n’est pas plus avancé, si ce n’est que la ronde donne bien une image du pays qui tourne en rond.
Qui va sortir du cercle et oser enfin dire ce que tout le monde pense tout bas : ce n’est pas la conjoncture qui est mauvaise, les salaires qui sont trop hauts, c’est le système économique qui ne vaut rien !
Les acteurs du drame social ne sont même pas responsables. Qu’ils aggravent les mesures prises ou délestent l’Etat des obligations qu’ils imposent ; que l’Europe condamne ou qu’elle ferme les yeux, sur l’impossibilité de ramener le défit à un taux de 3 %, contrôler la dette et débuter son remboursement, quelle importance !
C’est le système qu’il faut détruire ou réformer profondément.
Et comme personne n’ose aborder le sujet, le débat de ce dimanche était parfaitement inutile.
C’est la syndicaliste qui a posé la seule bonne question, à laquelle personne n’a voulu répondre : Personne ne peut vivre ici (elle voulait dire sur le plateau de la RTBF) avec 1200 euros par mois. En tous cas, moi, je ne saurais pas, répond madame Demelenne à sa propre question.
Maroy aurait dû enchaîner, saisir la balle au bond, et faire un tour de table, à commencer par Paul Magnette, président du PS.
Pourrait-il vivre avec 1200 euros par mois ?
On voit bien le côté absurde de cette « confrontation » du dimanche. Ce sont ceux qui ne sont pas en situation de gagner si peu et qui ne sauraient pas vivre avec un revenu de 1200 €, qui recommandent l’austérité aux autres, qui les gagnent ou qui en gagnent moins.
On pourrait même aller plus loin et se demander combien de personnes en Belgique gagnent ces 1200 € ? On serait bien surpris de la réponse. Le gros des citoyens va chercher à peine dans les 1000 €.
Si Madame Demelenne a été franche d’affirmer ce qu’on savait déjà, puisque le salaire de la patronne de la FGTB est 4 à 5 fois supérieur, comment peut-elle côtoyer des membres de son syndicat qui ont un salaire pour vivre, certains avec femme et enfants, si inférieur, alors que ce sont eux qui font le sien ?
Ce n’est pas si idiot d’écrire cela, parce que cette réflexion est aussi valable pour la brochette des gens de pouvoir dont Maroy aime s’entourer !
Pour le reste, allonger ou non la sauce et chercher avec Lutgen (CDH) la bonne place du curseur, qu’est-ce ça fait ? La réalité n’est-elle pas dans ce chiffre de 1200, que le curseur à la Lutgen ferait descendre à 1150 ou monter à 1250, selon les mesures qui seraient prises. Mais qu’est-ce que ça peut foutre ?
Tiens, Maroy aurait pu demander si 1250, voire 1300 suffiraient à Demelenne et aux autres ? Sinon, quelle somme faudrait-il à ses loustics pour vivre, puisqu’ils ne le peuvent pas avec ça ? Par exemple si Charles Michel nous dit qu’avec 5.000 €, ce ne sera pas la misère, il peut rendre à l’Etat le surplus, Paul, et les autres aussi. Rien que sur le plateau, on tournerait à plus de cent mille euros par mois de trop perçus. Ce serait autre chose que d’affamer les gens !
Tout de suite après ce sommet de l’inintéressant, la speakerine des infos commentait l’impact des mesures de la nouvelle réglementation du chômage.
Ces gens qui prêchent pour une juste distribution des efforts, afin de ne pas casser la possibilité d’une croissance fragile et de laisser aux populations leur rôle de consommateurs, auront exclus des allocations de chômage plus de 35.000 personnes d’ici 2015, de 100.000 à 150.000 verront des diminutions progressives de leurs allocations et 1/3 des allocataires seront touchés. Ici, on ne parle plus de 1200 euros, mais des allocations entre 200 et 700 euros !
Alors, c’est comme si on discutait avec l’empereur de Byzance de la nature des anges, s’ils ont un sexe, etc. alors que les guerriers de Soliman sont au pied de la muraille de la ville.
Ces débats du dimanche sont surréalistes.

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Dans le fond, Maroy et Gadisseux développent à leur insu, une nouvelle forme d’art belge. Les artistes discutent d’un projet, alors que l’art se fait dans la rue, sous leur fenêtre et qu’ils n’en ont pas conscience, tandis que notre Pompadour évalue avec Albert II le pourcentage que la N-VA va atteindre aux élections de 2014 !
Surréaliste !

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