Gloire à Odiel Defraye !
Notre Eddy, oui notre Eddy national, celui des cinq victoires du Tour, Merckx enfin, baron depuis que nos rois sacrifient à la célébrité populaire, Eddy après avoir célébré l’amitié indéfectible et venu au secours de son ami Lance, est accusé de dopage par le septuple « faux » vainqueur dont il célébrait l’amitié jusqu’à hier !
C’est la gazette qui le dit : « Pour Lance Armstrong, le problème du dopage et de la tricherie existe depuis 100 ans. "Ma génération n'est pas différente de celles des autres. Que ce soit grimper dans un train jusqu'à prendre de l'EPO, aucune génération n'est exempte de reproches ou "propre". Ni celle de Merckx, ni celle de Hinault, de LeMond, de Coppi, de Gimondi, de Indurain, d'Anquetil, de Bartali, ni la mienne."
Selon Lance, le dernier vainqueur du tour de France sans être dopé, est donc celui qui a gagné la grande boucle en 1912, soit il y a 101 ans !
Ce héros est Flamand, c’est Odiel Defraye, coureur cycliste, né le 14 juillet 1888 à Rumbeke (Belgique) et mort le 21 août 1965 à Bierges. Professionnel de 1909 à 1914 puis de 1919 à 1924, il est le premier cycliste belge à remporter le Tour de France, en 1912.
La génération Merckx abonnée comme toutes les autres au dopage, doit tout à un coureur belge inconnu !
Qui aurait cru que sous ses faux airs bon enfant, Eddy n’était sorti de l’épicerie familiale que pour courir les routes et réussir des exploits en se dopant !
Il doit y avoir beaucoup de barons aujourd’hui qui, trente ans après leur baronnie décrétée pour leur mérite, sont devenus le contraire de ce pourquoi ils ont été adoubés. Peut-être même l’étaient-ils déjà, tandis qu’on les consacrait preux et nobles.
Le grand journal « Le Soir » devrait proposer Odiel Defraye, comme coureur de l’année et dernier vainqueur du Tour ! Je suis persuadé que parrainé par quelques journalistes, Odiel pourrait très bien être baron à titre posthume ! Béatrice Delvaux bien introduite à la cour devrait sonder le roi !
Les journaux sous la rubrique « que sont-ils devenus ? » devraient faire une enquête sur nos barons. On serait bien étonné ! La noblesse n’est pas celle qu’on croit.
Devant cette déclaration de Lance Armstrong, il faudrait demander pour la petite histoire ce que Merckx prenait pour être si fort.
Pour les premières courses, douze jaunes d’œuf battus dans un grand verre de cognac, devaient certainement suffire. Mais après pour la consécration, les podiums en série, quel était le docteur Mabuse d’Eddy ? Un autre baron, sans doute, distingué pour le progrès qu’il a fait faire à la science ?
Et l’avènement des seringues ?
Qui a utilisé la première ? Bartali, Coppi ? Autant d’énigmes que pourrait résoudre avec tout le sérieux un bon stagiaire.
On voit bien comme est fragile l’engouement des foules pour ses idoles.
C’est de la faute aussi à cette masse crédule qui court au stade voir des gens de trente ans jouer avec une balle comme des gamins, qui reste jusqu’à trois heures du matin pour admirer une finale de tennis à Melbourne, qui attend à Zaventem dans le grand hall de l’aéroport un athlète qui ne s’est pas changé pour qu’on le reconnaisse et qui va vers ses supporters en training et une grosse médaille avec un large ruban autour du cou, comme pour un concours du blanc-bleu belge à Libramont, et cette masse crédule oublie le seul vainqueur du Tour à ne pas s’être dopé !
La faute à qui ce cirque stupide ?
La foule a besoin de rêver. Le rêve d’aujourd’hui est à la mesure de l’économie qui fait des sous en les manipulant. Alors que le sport est une affaire de santé et que l’exploit est une affaire de dopage, le business veut que l’on se dope plutôt que de choisir la santé.
Où est-il le temps où les idoles s’appelaient Diderot et d’Alembert et où les gens se passionnaient pour l’Encyclopédie ?
Que valent encore les exploits d’aujourd’hui, quand on sait qu’on ne fait plus du sport pour soi-même, mais pour épater les autres et pour en récolter les fruits sur son compte en banque ?
Tous dopés ?
Sans doute, enfin tous ceux qui tirent un revenu de leur sport.
Ce qui laisse encore des dizaines de millions de sportifs hors de la compétition, hors du tintamarre et hors d’état de prétendre à un titre de baron…. et Odiel Defraye, à rester propres !