On a croisé dieu hier soir !
Le bel Armand aura beau nous balancer sa jactance d’avocat, afin de régler son train de vie sur la contribution des autres, le pape de démissionner des fastes pour entrer en maison de repos, les Anglais n’en plus vouloir et Guy Verhofstadt trop vouloir d’Europe, un chômeur qui s’immole par le feu le jour où David Beecham se pointe pour une première à l’entraînement du Paris-Saint-Germain, et enfin l’imbécile de Pistorius qui assassine une des plus belles femme que j’aie jamais vue, rien de nos tribulations dans notre fourmilière n’équivaudra jamais au spectacle du ciel qui, un de ces quatre matins nous tombera sur la tête.
Déjà, comme le prédisait ce salaud de génie qu’était Louis-Ferdinand Céline, nous avons failli aller dégueuler notre connerie dans les plaines de l’Oural, hier nous venait le spectacle des météorites s’abattant sur ce même pays des confins de l’Europe, à grands fracas des dépassements du mur du son. A la vue de l’embrasement du ciel, nous nous sentions bien petits, d’autant que nos prévisionnistes, dont nous nous faisions un monde, n’avaient rien prévu.
D’ailleurs, ils ne prévoient jamais rien que de très futiles. Comme les besoins des minorités riches qui passent avant ceux des majorités pauvres, bien opposés au peuple des fourmis qui n’entretiennent la reine que parce qu’elle pond les œufs nécessaires à la survie de la communauté.
A ce niveau, on peut se demander ce que pond Armand De Decker ?
Les petites blessures des natifs de l’Oural soignés pour des éclats de verre et des portes arrachées, des bébés astéroïdes venus fondre dans notre atmosphère, ne sont évidemment pas comparables à « 2012DA14 » si le vent des astres l’avait dévié en plein sur la terre.
Moralité : l’univers est bien immense et nous bien petit !
Et pourtant la jactance des marquants est si grande qu’ils finissent par nous faire croire que l’univers, c’est eux !
A un 14me de la distance de la terre à la lune près, c’en était fini d’eux et de nous.
Hier à 20 h 30, d'un diamètre de 45 mètres, pesant 135.000 tonnes, "2012 DA14" est passé à 27.700 kilomètres de la Terre.
C’est vraiment le cas de le dire pour ces auto-tamponneuses de l’espace, ça passe ou ça casse.
On l’a échappé belle.
Demain, quand le sale quart d’heure sera loin derrière ceux qui maîtrisent tout : l’économie, l’avenir des peuples, etc… ils nieront leur incapacité à tout régler et nous serons pris par notre folie de les croire.
Mieux que l’astéroïde, ils ont leur système. Ce n’est pas encore l’obéissance de tous au service de la reine, mais on y arrive. Sauf que notre reine est stérile et nous sommes les fabricants de nos propres larves qui seront des ouvrières plus tard, comme nous. Nos reines (elles n’ont pas encore réussi à se départager) nous regardent de leurs balcons dorés et nous encouragent par des exemples venus d’autres fourmilières pour accélérer le mouvement de la nôtre.
Et ça marche !...
Mieux, au nom d’on ne sait quel principe, les astéroïdes capables de nous anéantir, ce sont eux et pas que par la bombe atomique.
La croissance, la compétitivité, la démocratie participative à l’économie, le respect des obligations et le poids des dettes, voilà leurs boulets de l’espace, leurs véritables chevaux de l’apocalypse qui folâtrent dans leurs prairies pour des westerns à faire peur aux gens et qui n’attendent que le sifflet des maîtres, pour que ceux-ci montent en selle et nous détruisent.
A les entendre, « 2012DA14 » c’est de la gnognotte. Que nous n’en voulions plus de leur phénoménal système, il leur reviendrait d’actionner le bouquet final sur nos tronches.
A croire qu’on s’était trompé de dieu, qu’il faudra le chercher parmi les plus riches d’entre les riches.