Pathologie du pouvoir.
Le psychologue Kevin Dutton est l’auteur de « The Wisdom of Psychopaths » (La sagesse des psychopathes). Cet ouvrage éclaire les comportements des gens de pouvoir que d’aucuns n’hésitent pas à qualifier de « tueurs », en référence aux petits meurtres « entre amis »,
Un psychopathe n’est pas toujours un meurtrier, le passage à l’acte peut très bien se passer de sang et de cadavre. Les victimes ne sont pas nécessairement transpercées de balles ou coupées en morceaux. Quand on devient ministre on est déjà responsable de bien d’ambitions déçues, de carrières brisées, que l’on ait conscience ou non d’y avoir contribué par la réalisation de sa propre ambition.
On exerce parfois ce métier dont l’essentiel est celui de donneur de leçons, en éprouvant le plaisir, parfois très vif, de s’être défait des concurrents « et néanmoins amis », dans un mépris complet de la morale.
Les décisions qu’on y prend peuvent réduire des centaines de gens au chômage, jeter des malheureux à la rue, condamner à la prison des innocents ! Les traitements et les à-côtés qu’on y perçoit sont autant de valeur qu’on soustrait du travail des autres. Qui nous dit que ce n’est pas avec un plaisir sadique que certains ministres assistent à certains désastres qui n’ont pas leur ministère pour cadre, tandis qu’ils restent aux bons endroits à goûter les plaisirs du luxe et de l’autorité ?
Voyez les têtes de viveurs des Marcourt et Antoine, la décontraction calculée d’un Di Rupo, la distinction vestimentaire des Reynders et des Michel, les vêtements griffés des Milquet et des Onkelinx, la façon de Rudy Demotte de monter sur ses ergots, comme un coq défendant sa basse-cour, les voitures qui entrent et qui sortent des ministères, les chauffeurs qui s’empressent et les journalistes, haie humaine d’une humanité suppliante, qui quémandent quelques mots : tout ne concourt-il pas à favoriser les manies, les tendances et la psychopathie des gens de pouvoir ?
Les psychopathes sont plus nombreux qu'on ne le croit. Ils fréquentent plus volontiers les allées du pouvoir que les ruelles de Whitechapel où sévit jadis Jack l’éventreur. Dans la liste des métiers où on en recense le plus, les politiques y ont leur place.
A première vue, les métiers des politiques paraissent incompatibles avec les caractères rencontrés dans les psychopathologies. La communication aimable, l’air d’ouvrir les bras pour embrasser le genre humain, toute la phraséologie, développée par le marketing particulier qui est la réclame de soi, cache en réalité des caractères plus sombres définis par l'indifférence, l'irresponsabilité, l'absence de culpabilité et l’asociabilité.
Qu'est-ce qu'un psychopathe dont le métier est de faire de la politique ?
D'après Wikipedia, un psychopathe est sujet à un trouble de la personnalité qui a été décrit comme étant caractérisé par des émotions peu profondes (en particulier une crainte réduite), un manque d'empathie, de l'égocentrisme, de l'impulsivité, de l'irresponsabilité, de la manipulation et un comportement antisocial comme un mode de vie criminel et instable.
C’est tout à fait compatible avec le portrait que l’on se fait des riches et des conservateurs… et aussi de nos carriéristes des partis gauche et droite comprises.
S’il n'existe aucun consensus concernant le critère symptomatique et des possibilités de traitements, le seul moyen de traiter les cas en démocratie, c’est de réduire le nombre de mandats politiques et administratifs et de procéder régulièrement à l’épuration des urnes par des têtes nouvelles, en empêchant les « élites » de vivre une carrière complète dans le fromage d’Etat.
Suivant Dutton, les psychopathes sont rarement psychotiques. Les psychopathes ne sont pas tous violents. Ils utilisent la manipulation pour obtenir ce qu'ils souhaitent. En général, ce sont des individus qui se soucient de ce que les autres pensent d'eux et les utilisent pour atteindre leur but. On se demande si Dutton n’est pas un ancien parlementaire pour si bien les connaître !
En résumé, la psychopathie se caractérise par des tendances plus que par des actes graves et contraire à la loi. On ne nait pas psychopathe, on le devient. Di Rupo n’est pas né avec la volonté de devenir président de parti et premier ministre. Il a débuté ses tendances psychopathiques en s’inscrivant au parti socialiste et en entrant discrètement dans une Loge. L’association des deux inscriptions est déjà un signe caractérisant un début de psychopathologie à développement progressif d’un « ça » freudien au détriment du « surmoi ».
Et dire qu’il existe au moins dix millions de Belges sur onze qui ne croient pas un mot de ce que j’en dis… Ce n’est pas pour autant que les dix millions admirent le régime capitaliste et bourgeois qui est le nôtre, c’est tout simplement parce qu’ils ont peur des mots, comme si prononcer psychopathe, capitalisme et bourgeoisie ouvraient des portes sur des coins obscurs de leur subconscient, dans lesquels ils ne veulent pas s’aventurer.