Fichu pays !
Il va falloir faire quelque chose pour arrêter les faiseurs de lois !
Stopper la valse des amendes dans des domaines où le grand Tout de l’économie n’est pas présent, là où ils peuvent sévir sans perturber Wall Street et Mittal.
Voilà qu’ils veulent financer la police davantage avec le produit des amendes, acheter des autopompes pour nous mouiller jusqu’au caleçon en prévision que ça va mal tourner !
Parmi les enragés et les plus convaincus, celui qui laissera son nom de législateur le plus incisif : le secrétaire d’Etat à la Mobilité, Melchior Wathelet !
Déjà que le public n’en peut plus de ramer pour de moins en moins de considération de la chose publique, cet énergumène haut placé met au point un harpon hyper sophistiqué : la loi sur les infractions de roulage. La loi subira d’ici l’été prochain un lifting signé Melchior III. Sous la main de fer de l’intéressé, on va avoir droit à une majoration de 35% du montant de l’amende en cas de non-paiement dans les délais.
Pas de quoi relancer l’économie et payer les dettes de Pompadour, mais ça va faire mal quand même dans les chaumières où ça roule encore.
Au bout des sanctions, l’automobiliste perdra son permis de conduire ou sera suspendu, si l’Etat ne récupère pas le montant de l’amende fixée. Ah ! nom de dieu les harpies !...
Adoptée par le parlement alors que le gouvernement était en affaires courantes, la loi de réparation est destinée à permettre au fisc de récupérer le montant des amendes impayées en le déduisant d’un remboursement. Faille dans le dispositif: elle ne permet pas de percevoir le montant dû pour les personnes à qui le fisc ne doit rien rembourser. Pour corriger le tir, le secrétaire d’Etat à la Mobilité Melchior Wathelet proposera à la Chambre d’adapter la loi de réparation en y insérant d’autres sanctions pour faire disparaître le sentiment d’impunité chez ceux qui sont tentés d’organiser leur insolvabilité, mais aussi les pauvres.
La perception immédiate impayée, deviendra un ordre de paiement après un délai de 45 jours pour l’acquitter et de 30 jours pour la contester. Si cet ordre de paiement n’est pas honoré dans les deux mois, la sanction ultime sera la suspension du permis de conduire de huit jours, quinze jours ou un mois, en fonction du montant de la perception immédiate, sans tribunal et sans jugement... rien que par l’autorité administrative !
Holà ! tout beau, le secrétaire d’Etat à la Mobilité avec la complicité de la Pompadour et des autres baratineurs du bel étage, est en train de changer le dispositif démocratique, que tout citoyen peut réclamer de droit. Le citoyen avait la possibilité de se défendre et d’évoquer devant un juge les circonstances particulières de son infraction. Certes, il le pourra encore… après avoir payé !
Payer, avant d’être jugé, comme sous l’Ancien Régime !... ou alors, je n’ai pas compris la combine à Wathelet.
Voilà qui va faire mousser les simples flics qui se prennent déjà pour des petits rois des trottoirs ! On ne pourra même plus contester une contredanse devant un tribunal de simple police avant de casquer ! C’est-à-dire en reconnaissant de fait l’infraction par un paiement anticipé à un jugement, si un jugement est encore possible, en l’occurrence.
Tout cela est très malsain.
A défaut de poursuivre les grands criminels, les fraudeurs et les banquiers véreux, on alourdit l’amende du pauvre type ! Rouler est déjà un luxe, avec le rétablissement de l’octroi, les prébendes et la gabelle, le tout reporté sur l’automobiliste, si en plus il ne peut plus se faire entendre, on entre dans une drôle de société.
Le caractère discriminatoire de cette nouvelle imbécillité vexatoire tient dans le recouvrement d’office par une retenue sur le trop perçu à l’impôt des personnes. Ceux à qui on ne restitue rien parce qu’ils ne déclarent rien, peuvent être davantage sanctionné par une plus-value de l’amende, retrait du permis, etc. Wathelet a sans doute pensé à foutre l’engeance en tôle, si les prisons n’affichaient pas déjà complet.
Mais qui va pouvoir dire à ces fous furieux qu’ils devraient plutôt faire des lois pour empêcher les délocalisations d’entreprise, les salaires énormes qui conduisent les entreprises à la faillite par les dirigeants eux-mêmes et les actionnaires avides.
Après avoir détruit la classe ouvrière, voilà que Pompadour et ses lieutenants font une distinction entre ceux qui peuvent payer l’amende et ceux qui ont des difficultés à le faire, augmentant encore le tarif pour les plus pauvres !
Décidément, fichu pays !