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30 avril 2013

Patrice Dartevelle leste-pied laananien

Monseigneur Léonard
Que voulez-vous ?
Dorine Femen
Vous dire…
Monseigneur Léonard, tirant un mouchoir de sa poche.
Ah ! mon Dieu ! je vous prie,
Avant que de parler, prenez moi ce mouchoir.
Dorine Femen
Comment !
Monseigneur Léonard
Couvrez ce sein que je ne saurais voir,
Par de pareils objets les âmes sont blessées,
Et cela fait venir de coupables pensées.

* * *

On ne se rend pas assez compte, mais Monseigneur Léonard serait fabuleux au Français dans le rôle de Tartuffe. Cet homme est un génie. Il peut tout interpréter dans les rôles d’hypocrite. Sa gamme est étendue, il passe de la douleur à la prostration fervente, du regard de côté à l’absolue dévotion. C’est Jeanne d’Arc visitée par les Anges, la bonne Jehanne en extase de Jean-Auguste-Dominique Ingres ! Il a tout : le physique de l’emploi, la voix, l’attitude, tout vous dis-je !
Malgré les momeries de l’entartreur et la décontraction appliquée de Kroll, malgré la tête des censeurs soi-disant de la liberté d’expression d’en face et les guignolos de piquet le dimanche de la RTBF, ils n’ont pu rivaliser avec l’acteur primat de Belgique.
C’était génial !
Grâce soit rendue aux Femen qui ont rendu toute la dignité aux femmes par leur seule forte présence et les tabous que leur nudité publique dénonce, donnant par leur ballet le piquant qu’il fallait à la pièce.

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On en serait resté à ce vaudeville irrésistible, avec en baisser de rideau un Léonard fervent, embrassant la bouteille d’eau de ses sœurs l'aspergeant, parce que le flacon avait été moulé dans une représentation de la Vierge Marie, comme on en vend des milliers à Banneux, si un misérable que la postérité retiendra sous le nom de Patrice Dartevelle. Haut fonctionnaire de la Communauté française, ce qui aggrave encore son cas, n’était venu souiller de sa présence une fin joyeuse et, somme toute, heureuse du grand acteur ayant pu apprécier les beaux seins des Dorine du spectacle.
Ce Dartevelle n’est-il pas venu faire le coup de pied pour faire fuir ces dames ! Ah ! s’il s’était contenté de lever la jambe en cadence avec elles, mais non, ce rustre voulait faire mal !
Vous me direz, être Haut fonctionnaire chez Fadila Laanan est déjà en soi une faute de goût, une injure à la culture, mais en plus passant de la bêtise verbale aux actes, ne voilà-t-il pas que ce malotru joignant le geste à l’insulte, s’est mis à donner des coups de pied à ces créatures à moitié dénudées et n’ayant que leurs attributs pour seul moyen de défense !
Quelle peut bien être la fonction de ce violent au sein de l’Administration ?
Surtout qu’on ne vienne pas me dire que c’est un spécialiste des poètes de la Pléiade, un exégète de la bible du siècle galant entre tous !
Il doit besogner dans la littérature pour tous et les concours truqués. Peut-être même est-il chargé par la ministre d’une réforme de la morale sur les livres d’images des missels laïcs ?
Il y a une sorte de malédiction qui s’attache à l’auditorium de l’ULB. On se souvient de Caroline Fourest empêchée de tribune par un musulman exacerbé.
Quant au tapage, s’il y avait eu des gens de conviction et de sang-froid, sensibles à la liberté d’expression et au libre arbitre, il suffisait d’attendre calmement que la démonstration des Femen ait pris fin. Ils eussent applaudi leur départ en bon ordre, pour reprendre là où les débats avaient été interrompus, c’est-à-dire se rendormir doucement, dans la torpeur de l’après repas, bercés par les propos insignifiants qui ne tiennent jamais tant leur promesse que dans l’association de la toge du philosophe et du goupillon.
Les vrais blasphémateurs, finalement, ce sont les moralistes de l’ULB et les curetons ! Ils injurient l’intelligence !
Quant aux journalistes, prévenus par un réseau mystérieux que Monseigneur se donnerait en spectacle, voilà de biens mauvais camarades de Guy Haarscher, retraité de l’ULB qu’ils n’ont pas mis dans le coup. Ou alors, c’était bien fait…

29 avril 2013

Ménage à trois.

Magnette désignait ainsi le rassemblement sous la houlette du PS : la mutuelle, déjà à la botte, et le syndicat, qu’on pensait sous l’œil de Demelenne.
A peine la merveille annoncée, ça craque aux entournures !
Il est encore trop tôt pour faire une estimation raisonnable des chances de la FGTB Hainaut de fédérer les partis à la gauche du PS et terminer l’élection de 2014 avec 10 % des voix. Mais cette initiative venant d’une partie non négligeable du syndicat socialiste donne à penser que le monde du travail commence à en avoir assez de l’attitude des dirigeants principaux de la FGTB, plus à la remorque du parti que des légitimes forces actives internes.
La présence d’Anne Demelenne au dernier congrès du PS, du fait qu’elle ait été citée par des orateurs pour sa capacité de concilier les impératifs de la politique et les revendications syndicales, a été très mal perçue par la Régionale hennuyère.
Par le passé, c’était la Régionale liégeoise qui était en pointe avec André Renard, puis Jacques Yerna. Il faut croire que le déclin de Liège n’est pas seulement le manque de personnalités au PS local, sur le plan syndical, c’est le silence radio.
Il faut se réjouir qu’ailleurs, on ait repris le flambeau de la contestation, sans pour autant oublier de se demander ce que fiche Bodson place Saint-Paul.
Un an avant les élections, monter un rassemblement des petits partis paraît quand même court pour le Carolo Daniel Piron. Les petits partis contestataires ne subsistent que grâce au charisme de leurs leaders. Aucune grande figure de rassemblement n’émerge, ce qui démocratiquement les rend sympathiques, mais terriblement fragiles. Le public matraqué depuis cinquante ans par l’exhibitionnisme des grandes gueules des grands partis, saoulé par un suffrage universel qui ne fait élire que des vedettes, on le voit avec quelle facilité des gens connus obtiennent un mandat de député, comme par exemple les anciennes vedettes de la télévision, le public, dis-je, n’est pas prêt à tirer au sort quelqu’un que le hasard désignerait pour l’emploi de porte-parole de cette nouvelle gauche qui tente d’exister.
Les dirigeants du PS le savent bien, avec les têtes de gondole de la mutuelle et du syndicat, les bâtiments de réunion et les cotisations des membres, les carriéristes aussi, les avocats en tête, tous ceux qui apprennent dans les écoles l’art de ne rien dire dans le faux semblant du savoir-faire, et qui rallient le parti pour s’y incruster dans de beaux emplois, il sera très difficile de leur tailler des croupières et d’atteindre un score avoisinant les 10 % d’électeurs.
Le corps électoral est ici en cause. Sa frilosité et son conservatisme sont légendaires. Même vidé de son emploi, massacré par le système capitaliste, réduit à la misère, l’électeur de gauche hésite à quitter le PS, non pas qu’il l’estime en tant que parti défendant ses intérêts, mais il n’est pas sûr qu’une vraie gauche – nécessairement dans l’opposition – sera capable de faire peur à la droite et aux banques.
Si ça se trouve, la gauche de la gauche est activement surveillée par la Sûreté de l’Etat, les membres fondateurs déjà fichés et les caisses de grenades lacrymogènes prêtes à l’emploi.

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Que le nouveau parti le veuille ou non, il ne subsistera qu’en proposant des réformes à l’intérieur du système capitaliste qui seront susceptibles d’être réalisées et d’être acceptées par la nomenklatura politico-capitaliste.
A la limite, son rôle serait de faire peur au PS en mordant sur sa puissance et sa forte majorité en Wallonie, en lui faisant perdre des sièges, voire des majorités communales et peut-être diminuer ses députations au Fédéral et à l’Europe.
Pour cela, il faudrait non seulement atteindre les 10 %, mais encore faire bouger les lignes en ayant des chances, aux élections suivantes, de faire 12, voire 15 %.
Dans cette future composante d’une gauche à créer par la fusion des petits partis, il y a déjà un clivage qui saute naturellement aux yeux. Il y a les réalistes qui pensent constituer un groupe de pression dans le système, et les utopistes qui tablent sur une révolte populaire pour renverser un système capitaliste déviant et pourri.
Réalistes ou utopistes, il faudra que Bernard Wesphael (MG) et Raoul Hedebouw (PTB) se mettent d’accord et disent ce qu’ils sont.
C’est évident que le PS est usé et ne représente plus les intérêts de la masse des électeurs qui votent pour lui. Ce constat est insuffisant pour fédérer des partis dont le seul point commun est la détestation du PS de Di Rupo et de Magnette, le successeur désigné par le chef.
Pour ma part, j’estime que le capitalisme est inamendable que chacun en tire les conclusions qu’il veut.

28 avril 2013

Ad majorem Elio gloriam.

La presse de gauche ayant complètement disparu, cela ne pouvait mieux tomber pour le premier ministre qui s’est donc épanché dans un journal « de droite » : la Libre Belgique, sous forme d’interview.
L’interview à la belge est assez habile. Le « client » fournit les questions et donne les réponses.
C’est ainsi que nous allons apprendre tout ce qui marche bien de la politique de rigueur/relance du grand homme et que nous ne saurons rien de ce qui ne va pas et notamment du malaise persistant sur deux tableaux. Le premier, c’est évidemment la crise du capitalisme et le second c’est la crise de confiance entre l’électeur et le personnel politique.
Il y a donc un modèle belge qui fonctionnerait mieux qu’ailleurs, sans que nous sachions si en gros « ailleurs » c’est le Sud de l’Europe ou toute l’Europe, Allemagne comprise. Evidemment, selon son habitude de ne fâcher personne, Di Rupo parle à mots couverts de ses alliés socialistes de France. C’est comme s’il n’était pas fourré à Lille une fois la quinzaine chez Martine ! Les socialistes français, il ne les connaît plus… le socialisme tout court non plus, par ailleurs.
Première découverte, il y aurait donc deux formes de socialisme social-démocrate, celle qui marche bien et celle qui foire. Si l’on approfondit ce que Di Rupo veut dire entre les lignes, si ça marche bien en Belgique, nous le devons à notre mixage avec la droite. Sa social-démocratie doit son efficacité à la collaboration intense avec les banques et les patrons. Le malheur de François Hollande, c’est d’avoir annoncé qu’il n’aimait pas les riches, pour finir par les attendre au sortir des Conseils d’administration, la sébile à la main.
Première déconvenue contenue entre les lignes de cette interview à la Libre, en réalité Di Rupo a conduit le PS vers une social-démocratie qui est un renoncement à toute politique de gauche, accélérant ainsi la dépendance des Travailleurs à l’hégémonie des trusts !
Di Rupo justifie cet abandon par une sorte de modus-vivendi avec l’Europe, lui permettant de rester un bon élève de l’austérité, tout en jouant avec les chiffres et ses déclarations antérieures. Le patron du PS a, en somme, négocié à la Commission européenne, un statut permettant de garder la confiance des marchés financiers, tout en demandant des rallonges à ses promesses de rigueur.

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La suite est encore meilleure.
L’Europe comptabilise l’aide de l’Etat belge à Dexia dans la dette. Rien de plus naturel !
Di Rupo ne l’entend pas ainsi et il a tort.
Voilà un gouvernement qui vole au secours de ses banques pour un deuxième ou un troisième sauvetage, on ne sait plus, alors que Reynders, en son temps, avait avoué que l’effort de sauvetage des banques à la crise de 2009, n’aurait lieu qu’une fois, parce qu’il serait dangereux d’en faire un système, et voilà que quatre ans plus tard, un socialiste remet ça !
Et que nous ressort notre grand homme ? Mais, les arguments qui ne pouvaient servir qu’une fois. Extraits de l’interview : « Des Etats comme la Belgique ont dû intervenir, pour Fortis, pour Dexia pour d’autres. Imaginons une seule seconde que l’Etat ne soit pas intervenu. Imaginez toutes les conséquences que cela aurait pu avoir en termes de révolte des épargnants mais aussi comme effet systémique pour l’ensemble de l’Europe. On a fait notre boulot. Eurostat nous compte la recapitalisation Dexia dans le déficit. Je ne le comprends pas mais bon, ils ont leur méthodologie. La méthodologie, c’est bon pour les mathématiciens, les statisticiens, c’est très intéressant, mais moi, je m’occupe de la vie réelle. »
Que ne s’est-il occupé de la vie réelle en sauvant des outils, plutôt que du papier des banques ! Avec les milliards dépensés pour les beaux Messieurs de Dexia, Fortis et compagnie, on pouvait sauver la sidérurgie wallonne et particulièrement le bassin liégeois, si fragile. On pouvait du côté flamand trouver des alternatives aux licenciements des ouvriers de l’automobile, etc.
En clair, les solutions socialistes de l’économie, Di Rupo n’en veut pas.
Le reste de l’interview se passe en pommade bienfaisante sur son action, en passant sous silence, bien entendu, le coup bas donné aux chômeurs.
L’austérité nuit à la santé, tout le monde est d’accord là-dessus. Ce n’est pas en sortant ce slogan au bout de l’interview qu’il nous fera croire que ce n’est plus l’austérité qui règne parmi les travailleurs et parmi ceux qui cherchent désespérément du travail.
Avant de trancher dans le vif de ceux qui n’ont presque rien pour vivre, il ferait mieux de toucher dans le gras de ceux qui ont trop, à commencer par lui-même et la classe hors-catégorie de managers d’Etat qu’il soutient. Là, il y aurait d’importantes économies à réaliser qui ne toucheraient absolument pas dix millions et demi de Belges sur onze.
En réalité, il n’en est pas capable en tant qu’homme du PS et en tant que prisonnier du système.
Alors, les discours, les envolées… La misère gagne. Après les travailleurs en voie de paupérisation, c’est au tour de la classe moyenne : les gérants de magasin et les petits artisans pour commencer. Il faut fréquenter les commerces du Centre à Liège pour juger de l'étendue des dégâts du capitalisme « moderne ».
Comme a écrit Queneau : « Tu causes, tu causes, c’est tout ce que tu sais faire !

27 avril 2013

Le mur des cons dépassé.

Sur France 2, on a pu regarder le débat, hier soir, avec l’invité Jean-Luc Mélenchon.
On a assez vanté ses qualités de tribun, sa parfaite maîtrise, malgré des emportements calculés, sa logique qui détruit implacablement l’adversaire, si ce dernier ne trouve pas une parade lapidaire et drôle.
Ce n’est pas sur ce qui a été dit cent fois que je veux revenir, ni même sur le bien-fondé des idées de Mélenchon. Sa rhétorique semble lui venir trop aisément pour ne pas avoir le sentiment que ce qui se dit comme un étendard qui claque au vent, peut se révéler parfois faux; mais sur le rôle des journalistes et des intervenants, spécialistes hautement sollicités des médias et du pouvoir, gourous dans ce qui se fait de mieux dans les domaines de l’économie et de la politique.
Le métier de journaliste est-il de déstabiliser l’invité, pour se vanter ensuite de « se l’être fait », dans certains cas bien particuliers, pour Mélenchon, sans doute, mais encore pour d’autres, Marine Le Pen, par exemple ? Alors, que les mêmes mettent des gants lorsqu’ils s’adressent à des habitués du pouvoir, qui y ont été ou qui en seront ?
Evidemment, quand on s’appelle Mélenchon, c’est un beau scalp à s’accrocher à la ceinture.
Mais, que je sache, c’est quand même sur des idées et des faits que le téléspectateur juge l’émission « des paroles et des actes ». Ce n’est pas sur des questions biaisées ou sans cesse répétées qu’il peut se faire une opinion, non pas de l’invité, mais de ce qu’il croit juste, alors que le distraient les manières de faire des vedettes l’interrogeant.

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Ne sommes-nous pas à un moment gravissime qu’il convient d’utiliser de la meilleure façon possible ? Je sais bien que les réponses ne se trouveront pas à la télé, mais au moins que les journalistes fassent leur métier en posant des questions sérieuses et non pas des questions pour que l’invité reste coi et qui n’ont souvent qu’un rapport secondaire avec les sujets débattus !
Ce qui est effarant dans l’interview d’hier soir, c’est l’incapacité des spécialistes, comme François Lenglet, d’estimer que la situation est catastrophique sur tous les tableaux du système, qu’on l’appelle capitaliste ou économique. Seul en lice, ce système est quand même dans ses dérives actuelles le pire scénario qu’on pût imaginer. L’attitude la meilleure est de faire l’inventaire de ce qu’on pourrait faire pour retourner une situation mauvaise et non pas sans cesse prétendre que c’est le seul scénario, alors que Mélenchon, et pas que lui, notamment Attali, en propose un autre. Est-ce qu’il arrive à François Lenglet de mettre en doute ses certitudes ? Mélenchon était bien le seul sur le plateau à être pleinement conscient qu’un mauvais scénario doit pouvoir être changé.
Je ne sais pas si c’est tout à fait le rôle d’un Lenglet, économiste écouté dans les milieux télévisuels, de chercher sans cesse les poux dans la tonsure de ceux qui veulent le changement, au point qu’à chaque constat d’une économie défaillante, d’un endettement croissant, d’une angoisse réelle de la montée du chômage et du nombre grandissant de pensionnés, on le voit témoigner de bonne foi, sans doute, son attachement au système et la croyance qu’il n’y a pas d’autres alternatives au capitalisme planétaire.
S’il tenait ce raisonnement dans les quartiers dans lesquels la misère monte, je crois qu’il se ferait lyncher.
Car, on n’apprécie pas à son importance une situation qui plonge des millions de personnes dans un gouffre, en parlant des réformes à faire, comme s’il n’y avait que des machines à remplacer, alors qu’il s’agit de vies humaines touchant des milliers de familles.
N’est-ce pas le rôle des économistes, de réfléchir avec Mélenchon, plutôt que contre Mélenchon ? L’inventaire des divergences de vues serait plus nourrissant. Ne vaut-il pas mieux réfléchir comment sortir du trou, plutôt que réfléchir à son aménagement ?
Parce que, dans le fond, si le peuple désespère, s’il y a une cassure entre les différentes composantes du corps social, si les politiciens se font déconsidérer, c’est en grande partie parce que les décideurs et toutes les intelligences mises au service de la collectivité ne s’entendent pas sur un autre destin, une autre approche de vivre ensemble. A la limite, on les verrait aider le système à nous nuire !
Mélenchon le sait bien. Et c’est en cela que ça démarche est honorable et c’est du même élan que l’on s’aperçoit que les démarches des journalistes ne le sont pas.
On n’est pas en représentation quand des vies sont en danger. On doit chercher sous peine de mort, à dégager de l’espoir !

26 avril 2013

Roi ou président ?

La reine Béatrix jette l’éponge. Bon, elle va mettre sa modiste en faillite. A qui vendrait cette commerçante, les chapeaux qu’elle fabrique pour la reine ? A personne !
Elisabeth de l’autre côté du Chanel à la sienne…
C’est son gros garçon qui prend la suite. Jusqu’à quand ? Elio ne peut pas défendre toutes les monarchies.
En plus, Elio parle très mal le flamand et comme pour beaucoup de monde, le flamand n’a rien à voir avec le néerlandais, il faudrait qu’Elio reprenne deux ans de langue à l’université du troisième âge d’Amsterdam ! Surbooké comme il est…
On veut faire travailler les gens quelques années de plus ! Voyez le désastre que cela pourrait être d’une employée encore dans les bureaux à 87 ans, à l’exemple d’Elisabeth II ?
Là encore, Elio, grand chambellan à la cour de Belgique, ne peut quand même pas concourir de zèle à Londres pour mériter l’Ordre de la jarretière ? Vous le voyez enlever celle de la reine ? Lui dire dans un grand désir de voir la monarchie assurée de son avenir, qu’il va en ceindre la cuisse de Camilla ?
Beatrix qui part, Elisabeth qui reste, cela devrait donner des idées à Albert ! Quand on a une villa en Provence, un joli bateau en Méditerranée, qu’a-t-il besoin de soigner ses rhumatismes sous nos climats ? Après vingt ans de règne, il a fait ses preuves, qu’a-t-il encore à prouver ?
Comment est-il possible de s’accrocher ainsi ?… le goût du pouvoir pervertirait-il aussi les rois ? Ça vous cloue n’importe qui à vie derrière un bureau à étudier des dossiers, ce goût-là !
Peut-être n’a-t-il pas confiance en Philippe ? Qu’est-ce qu’il lui reproche à Philippe ? On ne sait pas. C’est même urgent de l’asseoir sur le trône. Il fait déjà plus vieux que son père le jour où celui-ci y est monté !
Toute la noblesse ne demande que ça : le renouveau ! Avec le beau monde qu’Albert a élevé aux titres de baron et de baronne : Adamo, Cordy, Merckx, Beaucarne, les soirées de Mathilde seront garanties !
Les socialistes pourraient arranger une Régence. Philippe renoncerait mais serait le régent de sa fille ! Philippe régent pourrait faire la preuve qu’on a eu tort de ne pas lui faire confiance !
Mathilde passerait tout de suite de duchesse de Brabant, à mère de la reine.
On a eu un débat à la téloche sur les bruits qui courent au sujet d’une démission possible d’Albert. Tous les conseillers de la cour officiels et officieux le prétendent, un roi, c’est moins cher et moins sectaire qu’un président.

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Dimanche dernier, Nadia Geerts a oublié un argument pour une présidence : le successeur d’un bon monarque pourrait être un demeuré comme Antoine, un illuminé comme Delpérée, un dépressif comme De Wever ou une grande gueule comme Reynders. On voit qu’il y a tant d’aléas de ce point de vue, que Nadia Geerts aurait bien fait d’y penser.
Le trône qui vacille le plus en ce moment n’est pas celui qu’on pense. C’est celui d’Espagne. Le descendant de Louis XIV, est comme son aïeul, il ignore l’état du pays. Les Bourbons sont soupçonnés d’être les complices d’un scandale de détournement de fonds public.
L’État c’est moi est devenu : l’État c’est lui !
Dans un pays qui compte 6 millions de chômeurs, ça change tout.
En Espagne, la monarchie est devenue proprement insupportable !
Et encore, pour le moment c’est le beau-fils de Juan-Carlos qui a les doigts dans la soupière, mais s’il s’avérait que toute la famille y a gouté aussi, on se demande ce qui arriverait ?
A cet exemple, le métier de roi n’est pas de tout repos, même s’il offre certains avantages.
Restent pour l’opérette, le Luxembourg et Monaco, la banque et Hollywood !
Pour un peu refroidir l’ardeur des présidents de la République de Nadia Geerts, et si Sarkozy mis en examen dans l’affaire Bettencourt était condamné ?
Voilà qui ferait bien l’affaire des monarchies héréditaires.

25 avril 2013

Leur part d’humanité !

Les motivations sont diverses pour se lancer dans la politique. Ces motivations induisent plusieurs manières d’entreprendre une carrière de représentation des autres. J’imagine que la plus courante est l’agrément d’une situation bien payée dans un contexte de crise. Mais, on peut penser que « devenir quelqu’un » dans la société, sans vendre des choses ou faire travailler les autres pour se constituer un patrimoine, ce n’est pas rien.
Les enjeux entre les bourgmestres des petites communes, donc à petits revenus et ceux des grosses, à gros budget et à gros revenus, sont très différents, les convoitises aussi.
Il y a autant de calcul que d’idéalisme, sinon comment gravir les échelons de la hiérarchie d’un parti, quand on n’est porteur que d’un idéal ? Quand on voit ce que l’idéal socialiste est devenu, on reste rêveur !
Prenons le cas de Di Rupo dont les débuts dans le socialisme ne sont, selon lui, que des rencontres dues au hasard dans une direction qu’il n’avait pas prévue, dit-il. Si quelques-unes le sont en effet, la sélection des relations par la suite, relève bien évidemment d’une stratégie… un opportunisme carriériste qu’il est difficile d’appeler autrement. L’engagement dans une Loge franc-maçonne est caractéristique de la volonté – par les relations et les appuis – de pénétrer un parti, de s’y maintenir et d’y prospérer. Parallèlement à l’idéologie socialiste, presque tous les membres des bureaux, des sous bureaux et des fédérations sont membres d’une Loge. C’est pratiquement le parti qui a le plus de dirigeants dans cette confrérie plus ou moins secrète. Loin de moi l’idée d’ostraciser cette vieille association d’individus sous prétexte d’un faux idéal et d’un débat interne uniquement fait d’entraides entre frères, dans l’unique but d’appropriation du pouvoir et des intérêts financiers qu’il suppose. Les Loges existent comme les Religions et d’autres Associations. C’est une liberté reconnue et qu’il faut défendre. Mais, qu’au parti socialiste tous les importants en soient membres, est un fait qui mériterait d’être approfondi. Logiquement, on les verrait plutôt prendre une carte de membre symbolique à la FGTB !
C’est que le monde secret a une spécialité qui est l’ombre, l’inconnu et l’inavouable.
De là à se prendre au jeu et imaginer qu’on peut apporter au néo-libéralisme une touche social-démocrate en œuvrant secrètement, dans des conciliabules avec des personnages qu’on ne saluerait pas dans la rue, il n’y a qu’un pas.
Du lever au coucher du jour, une grande partie du microcosme des parlementaires et des ministres ne pensent qu’au pouvoir ! On croit encore que c’est pour le bien des autres, alors qu’il est déjà personnel !
L’intrigue dans le parti et l’intrigue interpartis prennent le plus clair du temps. La plupart des élus sortent peu à peu de la vraie vie et deviennent des têtes de gondole dans un marché de la vedette où il est capital de ne penser qu’à soi, tout en faisant semblant de ne penser qu’aux autres. Les permanences, loin de resourcer, sont des officines dans lesquelles on se rend populaire, en faisant semblant de rendre des services à la population.
Le parcours des grands noms de la politique en Belgique, en leurs débuts, est symptomatique à cet égard.
Très vite, on quitte le tremplin et on tourne le dos à ce dont on n’a plus l’usage. On n’a plus besoin d’être reconnu. On passe de la catégorie d’adoubés à celle qui adoube.
On le voit bien quand une pointure quitte un point d’ancrage, pour un autre, comme on lui restitue immédiatement le même statut que celui qu’elle vient d’abandonner.
Tous les emplois laissés à d’autres par Di Rupo lors de son ascension au poste suprême lui sont gardés au chaud. Et qu’il réussisse ou échoue à son dernier niveau, il peut être certain de récupérer le statut des anciens sans redevoir faire ses preuves.
C’est que l’homme n’a pensé qu’à lui, dès le matin en se rasant, jusqu’au moment de s’abandonner aux rêves de la nuit. Il a tout prévu et a des appuis. Le parti a sa clientèle et les caïds, de la clientèle dans les partis.

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Bien sûr, il y a des hommes et des femmes politiques qui n’ont pas eu la chance qu’il a. Il y en a même qui à la première erreur se sont fait descendre en flamme et on ne les revoit plus, sinon dans des rôles subalternes. Mais, c’est parce que ces personnes n’étaient pas excessivement égoïstes, qu’elles avaient un côté humain, que leurs natures avaient une faille, une faiblesse. Ils n’avaient pas cette cuirasse que certains endossent et qui les rend invulnérables et insensibles.
Bien sûr, il y a une formation acquise de l’école de communication, parfois elle est innée pour ce personnel assidûment sous les projecteurs des médias. Il y faut une bonne maîtrise de soi, une parfaite connaissance – non pas des dossiers – mais des moyens de faire semblant d’en connaître l’essentiel. Pouvoir passer comme Laurette Onkelinx de la Justice à la Santé et, pourquoi pas demain, à l’Intérieur, avec l’illusion projetée d’être parfaitement et dans tout, la personne idéale, c’est un métier : faire semblant et de ne jamais laisser les autres croire que l’on ne sait pas.
Le trop lisse, le parfait est en décalage avec les gens et les événements qu’ils vivent.
Certains faits graves et rares détachent parfois les masques.
On voit alors les vrais visages, ceux de gens avides et misérables, désemparés et impuissants. Dans le fond, ce sont bien les seuls moments qui les rendent humains.

24 avril 2013

Quand Popol se fait reluire !

Ce Congrès du PS à l’ULB mérite qu’on y revienne une deuxième fois.
Ils sont trop gonflés, les bougres !
Ils ont une appréciation – juste hélas ! – de l’apathie générale. Ils en profitent pour prendre position comme si ce n’était pas eux les acteurs du drame !
On en oublierait, après la prestation à la tribune de Magnette et Onkelinx, que le premier ministre actuel est un des leurs !
De deux choses l’une, ou Di Rupo est un faible qui subit la loi du capitalisme triomphant… ou c’est un beau salaud qui joue un double jeu.
Au choix !
« Popol » Magnette, dauphin désigné, nous amène à faire deux remarques. La première est d’ordre monarchique. Les élections au PS ne servent à rien. Tout est arrangé d’avance. Le monarque Elio premier désigne son successeur. Ici c’est flagrant. Le Bureau transmet le nom du candidat aux sections. Les adhérents n’osent pas présenter un concurrent. On se rappelle l’affaire de Charleroi et comme le concurrent à la présidence du parti s’est fait descendre en flammes en devenant tout de suite un rival à abattre. C’est qu’on ne pardonne jamais en politique qui s’est montré indépendant une fois. Il est à jamais rayé du pouvoir qu’il a failli conquérir.
La seconde, est d’ordre régional, avec un futur président Carolo, Rudy Demotte au gouvernement Régional et un Montois chef du gouvernement fédéral, la plus grosse fédération du pays, Liège, n’est plus représentée au sommet !
Le parti est en train de basculer sur la Région du Centre et le Tournaisis !
Vous me direz, l’Elio n’est pas responsable de la nullité de Giet, du fiasco en tribune de Demeyer, mais c’est quand même lui qui a désigné le premier de ces deux nuls pour assurer l’intérim à la présidence du PS !
Le danger pour le PS, ce serait de voir l’amorce d’un parti vraiment de gauche qui prendrait le PS à la gorge dans la Principauté. Laurette Onkelinx s’est transportée à Bruxelles, elle ne pourrait plus faire contrepoids en revenant à Liège, la ficelle serait trop grosse et puis, la « gamine » ne serait pas certaine de retrouver de l’enthousiasme parmi les gens qu’elle a laissé tomber.
Cette vieille lune des trois dimensions du socialisme : le parti, la mutualité et le syndicat, avait été abandonnée pour cause d’incompatibilité entre les militants dans les entreprises et les bourgeois au Bureau du PS, toujours frottés à des organisations patronales, des clubs du genre « Lorraine » et emberlificotés dans des Loges avec des amitiés incompatibles et peu recommandables avec les travailleurs. Il paraît que c’est à nouveau l’amour !
Evidemment Popol se devait de citer Jaurès, en final. C’est sûr, il a lu le dictionnaire des citations. Il aurait pu trouver autre chose que « Le socialisme est le fils de la colère ». On ne voyait pas les premiers rangs de ce Congrès du tout coléreux, plutôt fort calmes, des gens décidés à défendre le fric en général et le leur en particulier.

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Enfin, puisque la grande force du progrès, c’est eux, pourquoi la colère ? Surtout pour enchaîner immédiatement sur les actions entreprises en deux ans par le gouvernement Papillon. Parlons-en justement, en attendant les soldes de 2014, Roublardo a sauvé la monarchie, c’est toujours ça. Quant à sauver le peuple, c’est une autre affaire.
Du coup Popol revient aux exploits du parti. Et c’est là qu’il faudra que Di Rupo se méfie de son poulain. Et si l’animal jouait perso ?
Le PS prend ses responsabilités, stabilise le pays », « assaini les finances publiques de manière juste et efficace », «obtenu que l’on réduise le rythme de l’effort budgétaire » et « que l’on évite les mesures odieuses et de régression sociale qui frappent ailleurs (...) Pas chez nous ! Où les montants consacrés au pouvoir d’achat, au soutien à l’emploi approchent le milliard d’euros, permettant une augmentation des bas salaires, des allocations, des pensions, sans compter l’index... ».
Ce n’est plus le président intérimaire du PS qui parle, c’est carrément le père Noël !
Les banques n’ont jamais tant fraudé, si bien que la Belgique, les Français installés à Bruxelles vous le diront, avec le bel appoint d’une fiscalisation modérée pour les riches, est une sorte de refuge appréciable.
Cette société, comme le reste de l’Europe, assiste à un effondrement des revenus de la population la plus pauvre. Le chômage est au plus haut et les chômeurs paient le prix de l’alliance du PS avec les libéraux, Il n’y a aucune perspective d’avenir et personne ne sait de quoi demain sera fait.
Alors pardon, mec, « le gouvernement le plus social d’Europe », tu peux te faire applaudir sur ce coup par ta claque personnelle, tu ne convaincras pas la caissière de chez Carrefour, le pensionné à neuf cents euros et même les pigistes de Sud Presse, que leur patron du Soir vient de ficher à la porte cette semaine. C’est la crise, coco !...
On te laisse sabler le champagne sur ta réussite, avec tes amis.

23 avril 2013

Jour de fête au PS.

La direction du PS tient à rassurer les membres du parti : tout va bien. Il n’y a pas de chômeurs dans les hautes sphères. Les perspectives d’avenir sont bonnes. Le parti a toujours la cote. Les rémunérations de MM. les parlementaires et ministres sont satisfaisantes.
La direction souhaite qu’il en soit de même chez les membres et les sympathisants. Si, par malheur, cela ne l’était pas, la direction décline toute responsabilité. Au cours des vingt-cinq années de sa gestion du pays, le parti n’a jamais failli. Signé Paul Magnette, président a.i.
C’est de bonne guerre, après 25 ans de pouvoir et un alignement parfait sur un capitalisme « de bon aloi », le parti socialiste n’avait besoin que d’un petit remontant à une semaine du Premier Mai.
Une réunion dans une salle bien pleine, résonante comme un tambour, voilà qui redonne confiance en l’avenir.
La FGTB avait délégué sa secrétaire générale, M’ame Demelenne. Elle avait l’air épanouie au milieu des Rose-Croix. On aurait dit une concierge dans sa Loge. Elle ne se demandait plus, comme l’autre dimanche, comment on pouvait vivre avec mille euros par mois. Elle luttait d’élégance avec les cadres de la Mutuelle socialiste. On a même cru un moment que Lagerfeld allait présenter sa collection.
Le discours d’Onkelinx est parfait pour ce genre de grand’messe. Elle a même réussi à mettre en lumière la star de la FGTB. Je ne sais pas si à Chertal, on a apprécié.
Que relever de son discours : le Ps n’est pas le complice de ses partenaires de la majorité gouvernementale. Il nous y protège des griffes des méchants capitalistes ! Toutes les mesures pour que l’Etat se refasse une santé sur le dos des gens, c’est contre sa volonté.
A croire que le premier ministre n’est plus un des leurs !
Cette politique vieille d’un quart de siècle a tant de fois berné les électeurs, qu’on se demande, vu l’échauffement enthousiaste de la salle, si une fois de plus, l’imposture ne va pas triompher, malgré les mesures antisociales de Di Rupo ! Ah ! ces bons vieux trucs de la communication !
On a vu tant de fois les dirigeants socialistes se plier « aux exigences du temps », et leurs électeurs « comprendre cette fatalité » qu’on en vient à douter que ce faux parti des travailleurs, puisse un jour les respecter.
En fait de paroles, Laurette Onkelinx n’en manque pas. On la croirait à deux doigts de monter sur une barricade ! Que la sûreté de l’État se rassure. Voilà longtemps qu’elle prend son bain sans Marat dans la baignoire. Ce serait plutôt Charlotte Corday en guêpière posant pour Lautrec, le couteau à la main, pour la marque Opinel !

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On verra bien au Premier mai la nature des discours. Ils seront dans la ligne de cette réunion de famille. Même si le PS est bien établi dans la majorité en Wallonie, même si l’électeur n’est pas encore dégoûté de voter rose, le cortège socialiste du premier mai fondra par rapport aux autres années. Voilà dix ans qu’il fond ! En pleine tourmente sociale et avec le paquet de chômeurs, les rues ne seront pas noires de monde. C’est curieux, non ?
Jusqu’avant 2008, les gens étaient dans le ravissement d’une société de consommation. Les curieux aux Terrasses y venaient pour les frites, les cornets et les bières. La digestion les faisait rarement défiler. On pouvait s’attendre… mais aujourd’hui, avec la merde au cul ?
On peut faire des paris…

22 avril 2013

Une pression irrésistible.

La caisse de résonance joue à plein quand deux fous font péter deux marmites à pression à Boston et quand un attentat fait 80 morts et 200 blessés, au Pakistan, c’est à peine si ça fait dix lignes dans le journal.
On voit bien que le monde occidental a perdu la tête, et n’est plus en mesure de contrôler ses peurs. Des milliers de morts passent ainsi au compte des profits et pertes, frappés du sceau de la fatalité, comme les accidents de la route, les ravages dus à l’alcool, aux drogues et au tabagisme, sans qu’apparaissent au titre des faits divers, la plupart des sinistres spécifiques.
On dirait aussi que, sous prétexte de gagner de l’argent, quand un industriel empoisonne ses clientes de ses prothèses mammaires, c'est moins grave ! Et que les personnes qu’il tue sont moins les victimes d’un meurtrier, que de la fatalité et des circonstances.
Quand on pense que la ville de Boston est restée chez elle, tapie dans ses maisons, comme pour un tremblement de terre, pour un gamin blessé sous une bâche d’un bateau de plaisance, on se demande où est la raison ?
Viennent ensuite les images d’hystériques énamourés du succès de leur police et les gloussements de satisfactions du chef de la même sur « les exploits » de son personnel, et on aura fait le tour d’une Amérique en complète dérive sur l’hypothèse du pays cerné par les successeurs des fanatiques des Twin Towers.
Le plus tragique, c’est que l’hystérie américaine est hautement contagieuse et on peut dire que l’Europe en est contaminée depuis dix ans et réagit avec la même sottise, donnant l’image d’un fanatisme répondant au fanatisme d’en face.
On n’a pas fini de parler de Tamerlan et Djokhar Tsarnaev, aussi célèbre dans le crime dorénavant que les plus fameux gangsters, rien que pour avoir fait péter deux marmites à pression dans la foule, un jour de marathon à Boston.

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Cette brusque célébrité de ces jeunes gens, pour un fait crapuleux, est dangereuse. La célébrité inouïe qu’elle induit, ils l’ont acquise au prix du sang des autres. Cela peut donner à réfléchir à la masse des imbéciles frustrés qui ont envie de laisser à la postérité leur médiocrité dans l’histoire, au même titre que Mark David Chapman, assassinant John Lennon le 8 décembre 1980, à l’entrée du Dakota Building de New York.
Ce qui complique la donne et en amplifie l’horreur, c’est qu’on soupçonne ces deux jeunots d’avoir été fanatisés par d’autres énergumènes, sous prétexte que leur religion est meurtrie et a besoin de sacrifices.
C’est encore une faute de nos dirigeants de croire que les crimes d’idéalistes ou d’intégristes salafistes sont à mettre à part des autres méfaits. C’est pourtant ce à quoi on assiste partout. Un assassin est un assassin sous quelque forme et sous quelque motif que ce soit. Dire qu’un crime sous le prétexte de religion est d’une autre espèce, c’est traiter des assassins différemment les uns des autres, c’est créer une discrimination qui les surévalue et finalement les distingue des autres criminels. C’est le cas de ces deux minables. Ils deviendront des icônes par l’ampleur de leur bêtise, plus que par leur haut fait !
Les guerres de religion sont vieilles comme le monde, les passions qu’elles suscitent n’ont pas fini de verser le sang des innocents, laissons les donc pour ce qu’elles sont : des ignominies, au même titre qu’un chauffard qui renverse un enfant sur un passage protégé et qui le laisse mourir en s’enfuyant à toute vitesse.
Evidemment, les USA ont eu leur compte de tueries avec ou sans connotation religieuse. Des tueries comme celles de Columbine, de Virginia Tech et de Sandy Hook, n’ont pas eu pour mobile l’amour excessif de Dieu ou la défense d’une patrie envahie par les étrangers. Aux Etats-Unis, à part les Indiens, toute la population est émigrée, vous voyez le genre de débats que peuvent avoir des imbéciles ?
Cela peut être aussi un signe du mal être de quelques individus devant une Amérique travaillée par l’argent et la consommation, réduite aux seuls objectifs de la réussite personnelle et devenue incapable d’humanité.
Si c’est ce divorce fatal entre deux individus et la foule américaine qui a été le levier et permis la tuerie, il n’en demeure pas moins que le crime reste un crime et qu’il est d’autres moyens moins meurtriers d’affirmer un mal de vivre.
En augmentant à l’extrême la mise en scène des peurs, on assiste à l'autoradicalisation d'individus issus de l'immigration sur le territoire américain et un irrationnel besoin de s’en défendre d’une extrême droite renaissante. Cela constitue un phénomène appréciable outre-Atlantique. Les frères Tsarnaev ont aussi un parcours qui rappelle celui de Mohamed Merah, en France.
Bref, l’affaire de Boston, jusqu’à preuve du contraire, devrait être traitée comme un fait-divers crapuleux, comme il y en a tant et dont on ne parle que devant les tribunaux.
La retenue intelligente paraît être fort compromise.

21 avril 2013

Rien n’était prévu !

Inutile de chercher ailleurs, les crispations de la société actuelle sont essentiellement dues à la crise.
C’est le développement de celle-ci qui fait problème.
Des crises précédentes, celle de 1929 fait référence, sans commune mesure alors des moyens de diffusion qu’ont la presse, le NET et les télévisions en 2013. Celui qui maîtrise aujourd’hui la communication est pratiquement certain de dégager une majorité dans le sens qu'il souhaite.
Manipuler l’information et paraître la commenter, en étant toujours à son avantage, est le cadeau inconscient, en tout cas inconsidérément donné, des responsables des médias au pouvoir actuel.
En 1929, seuls les marxistes doutaient de la sincérité des dirigeants libéraux qui accréditaient le constat que tout le monde souffrait de la crise. Aujourd’hui, il y a peu de gens qui en sont encore convaincus.
Il y a une image qui n’a échappé à personne et qui a manqué dans les débuts de XXme siècle : c’est celle de l’incroyable essor des riches, dans cet univers de pauvres.
Le magazine people a fait beaucoup pour qu’il soit remédié à cette ignorance. Le monde éberlué n’a jamais vu autant de gros bateaux de plaisance, de villas de stars et de situations aussi loufoques de celles et ceux qui ne savent quoi faire pour dépenser de l’argent, afin que cela se sache. On les croirait presque excédés de l’abondance des devises et des zéros de leurs comptes en banque.
Cela n’a l’air de rien, mais cette jet-society qui s’expose, jette une lumière crue sur l’absolue dérive du système capitaliste, même si des capitaines d’industrie se font plus discrets, sauf quand de temps à autre, l’un d’eux épouse un mannequin, officialise sa liaison avec une vedette de cinéma ou se fait voir au téléobjectif sortant d’un avion privé, retour d’une île privée du Pacifique.

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La mécanique est déréglée depuis ce tapage incontrôlé. On sait ainsi que l’économie n’a jamais tant produit, que les progrès techniques n’ont jamais été aussi importants. Autrement, comment concevoir qu’avec douze ou quinze % de chômeurs en Europe, les entreprises dégagent encore autant de cash pour distribuer aux actionnaires et aux propriétaires une provende incalculable de bénéfice ? Comment aussi ne pas comprendre que l’argent qui reste pour les collectivités est aussi pillé par le deuxième prédateur qui est le dirigeant politique ?
Outre le fait d’être un nazi rentré, le premier des Ford avait quand même suffisamment de bon sens pour imaginer que sa Ford T ne pouvait augmenter ses bénéfices qu’en la rendant accessible à ses ouvriers. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Il y a dorénavant une production de masse en train de fléchir faute de clients et une production pour l’exclusivité des élites qui n’a jamais tant vendu de produits de luxe.
Les dégâts sont déjà si importants dans les populations par cette politique ultra capitaliste, qu’elle est irréversible et que l’image du peuple entré en servage comme au moyen-âge n’est pas si éloignée que cela de la réalité.
Ce qui va finir par faire mal aux élites, c’est petit à petit le glissement des attitudes vis-à-vis du travail. Qui dit serf, dit corvée. Le travail n’est plus intellectuellement enrichissant. En plus, il nourrit à peine son homme. Les travailleurs en sont venus à considérer ce qu’ils font comme une sorte d’obligation de donner une part d’eux-mêmes à temps fixe. Il n’est écrit nulle part, qu’il faille donner plus d’un tiers de son temps à un travail imbécile pour avoir l’air d’être un citoyen qui accomplit son devoir. Il est extravagant de réserver le travail pensé à une élite, sous-entendant par là que les autres travailleurs sont à peine des compléments de la machine. On laisse ainsi en friche des capacités extraordinaires de connaissance et on installe une armée future pour détruire une société aveuglée par le profit.
La seule attitude des dirigeants, alliés naturels des possédants, est de maintenir le peuple sous tutelle en rabotant ses libertés quand elles deviennent trop menaçantes. Jusqu’où un système qui s’appuyait jusque là sur des principes de liberté, mais sous contrôle des impératifs économiques, peut-il aller pour déterminer le peuple à travailler et en même temps à lui faire prendre en grippe les chômeurs et les pauvres, désormais accusés de mauvaise volonté et de tricherie sociale ?
Ce sera probablement la question de ces cinq prochaines années.
Les grands massacres sont à venir.
Avec les socialistes au pouvoir comme dernier recours du système capitaliste, c’est à un bal des dupes auquel nous sommes conviés.

20 avril 2013

Une société en feu !

Il y a une évolution dans les immolations de ceux qui sacrifient leur vie pour attirer l’attention.
En août 1968, pour protester contre l'invasion de la Tchécoslovaquie par l'URSS, l'étudiant en philosophie Jan Palach s'immole sur la place Wenceslas à Prague. Il mourra trois jours plus tard.
Le geste fatal prenait son sens dans le souci des autres, sur fond de patriotisme. Mourir pour la patrie, on le retrouve à chaque page de l’histoire. Le poète a dit « c’est le sort le plus beau ».
Le sort le plus beau a pris un drôle de virage. Et Aragon a tort de prétendre que le poète a toujours raison.
En 2011, le suicide sur la place publique est un geste de protestation contre une injustice à titre personnel. C’est le cas de Mohamed Bouazizi, vendeur ambulant. Son geste est à l'origine des émeutes qui déclencheront la révolution tunisienne, et aux protestations et révolutions dans des pays arabes. Mais, à l’inverse de Jan Palach, Bouazizi ne pensait pas à se suicider pour la patrie. L’autorité publique l’avait simplement poussé à bout.
En 2013, l’immolation d’un chômeur à proximité du Pôle Emploi de Nantes, puis d’un deuxième à Saint-Ouen, sont des actes désespérés devant l’absurdité d’un système qui conduit des hommes à la misère.
C’est une protestation par un extrême sacrifice, contre la gestion d’un pays nanti d’une économie richissime et qui ne sait faire autrement, que de réduire une partie de ses citoyens à la pauvreté et au désespoir.
C’est un message qui s’adresse à ceux qui préconisent une sortie de crise par des économies drastiques sur le chômage, laissant entendre par des propos, que je qualifierai de criminels, que le chômeur sera aiguillé par le besoin de chercher du travail, sous-entendu que même là où il n’y en a pas, les allocations seront réduites.
Il est certain que les mesures que Di Rupo a fait adopter au Parlement et qui concernent les chômeurs de longue durée, iront progressivement aggraver la situation des chômeurs.
Il ne faut pas se voiler la face. Nous aurons probablement à déplorer des gestes de désespoir de ce type. Peut-être en avons-nous déjà eus, mais de manière moins spectaculaire, sinon interprétées autrement par les journaux.
L’époque est propice à ce désastre absolu qu’est un suicide, parce que l’incompréhension est totale entre les dirigeants et les dirigés.

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On a créé des agences pour l’emploi le FOREM, l’ONEM et des services parallèles d’aide aux personnes en état de pauvreté, ces derniers étant surtout animés par des bénévoles.
Les différences d’accueil sont saisissantes selon les cas traités par des bénévoles ou des fonctionnaires. Les méthodes du FOREM sont dictées par des lois déshumanisantes et des fonctionnaires tenus à des obligations de rendement de dossiers traités. Si bien que nous avons créé une machine à broyer les gens. Nous avons introduit là où il faudrait plus de temps et plus d’humanité, un système Taylor auquel il ne manque que l’horloge pointeuse. Nous traitons mieux un chien blessé dans un accident de la route, qu’un être humain qui se présente au FOREM.
Bousculé par les horaires, surpris par la pile de dossier à traiter avant le sien, le chômeur déjà accablé par son licenciement se sent tomber dans un trou. Alors, la tentation du bidon d’essence est forte.
Une atmosphère délétère est perceptible dans les différentes agences du FOREM, le demandeur d'emploi est coupable et potentiellement fraudeur. Rien qu’à voir les personnels chargés du contact, les chômeurs sont fixés. Bien qu’il serait malhonnête de généraliser et que beaucoup d’employés font ce qu’ils peuvent ; mais, c’est au détriment de leurs loisirs et parfois en oubliant certaines règles trop rigides, car le fond du système est basé sur une pression constante et des sanctions applicables, toujours nécessaires.
La situation est telle avec les exclusions en masse, que la hantise du bidon d’essence doit tourner dans pas mal de têtes.
Je propose un dérivatif à ceux qui sont dans une situation désespérée : s’ils faisaient de la politique ? Pas à la manière d’Armand De Decker, certes, mais à la manière de ceux qui revendiquent le droit du citoyen de changer le cours des choses.
Et puis surtout, de réfléchir aux suicides de février… on a déjà oublié les noms de ces malheureux !

19 avril 2013

Trappe à dettes ou piège à cons ?

Croyant nous éviter des cauchemars, les Grands de ce royaume ont élaboré toute une théorie autour de la dette selon laquelle notre pays avec une importante ardoise (98 %), mais avec un déficit modéré, passerait de 3,7 % à 3 % en 2013, 2,8 % en 2014 et 0 % en 2017. Et que cette situation serait moins grave que celle de la France avec une dette moindre, mais un déficit plus important, ce qui signifierait qu’à plus ou moins court terme, la France passerait au 100 % de dette par rapport au PIB.
Comme la plupart des gens paraissent ne rien comprendre, le gouvernement raconte pratiquement n’importe quoi, du moment que ça rassure. Evidemment, les gens s’en fichent parce que les explications sont incompréhensibles. Les dépenses de prestige et les dépenses courantes de l’appareil éligible et d’administration de l’Etat ne changeant pas, les gens ne jugent de la situation qu’à l’état de leur porte-monnaie, singulièrement en baisse. Or, l’Etat ne faisant apparemment aucun effort pour amener les hauts personnels - éligibles et non éligibles - à raison, les gens se doutent bien que les galimatias sortis des rapports du gouvernement ne sont que des salades pour les enfumer. Peut-on les en blâmer ?
De côté des experts, depuis la crise, des dizaines de livres ont été publiés sur la question. Celui-ci est la bible pour l’Europe : «Growth in a Time of Debt » (La croissance en période d’endettement), publié en 2010 par les économistes Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff. Il tend à démontrer qu’il n’y a pas de corrélation entre la dette d’un pays et la croissance, lorsque le taux d’endettement ne dépasse pas 90% du PIB.
Comme en Belgique la dette publique atteint 98 %, d’après cette théorie, notre croissance en prend un coup. Ce ne serait pas la France dans un état critique, mais la Belgique !
Les auteurs ont même chiffré l’avenir plombé par la dette : « le taux de croissance médian chute de 1%, et la croissance moyenne chute encore davantage ».

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Le discours de fermeté « mais pas de rigueur extrême » du gouvernement, ne serait qu’un effet d’une propagande pré-électorale en attendant 2014, puisque d’ici là notre dette pourrait équivaloir à 100 % du PIB !
Pour parler un langage plus sérieux que MM. les augures économiques sur nos ondes et nos télévisons : les pays, avec des ratios de dette supérieurs à 90% au PIB, risquent de tomber dans une trappe à dette. Il leur serait impossible de sortir de la crise économique !
Le commissaire européen Olli Rehn s’est basé sur cette analyse pour soutenir la nécessité des coupes budgétaires des pays en difficultés.
Mais… mais… le plus drôle, c’est qu’une flopée d’autres économistes prétendent que les calculs de Reinhart et Rogoff sont faux et, arithmétique à l’appui, démontrent que cette théorie est tout simplement celle d’une austérité qui précipiterait davantage les « innocents » dans la fosse aux lions.
Selon cette autre source, la seule certitude est qu’il ne faut pas toucher aux salaires, aux protections sociales et à la TVA, si l’on veut avoir une chance de sortir de la crise sans trop de casses.
Mais alors que faire, puisque d’un côté l’Allemagne de Merkel est pour la rigueur et l’Europe officielle avec elle, et d’un autre, les pays « tire-aux-flancs » aux grands découverts seraient plutôt d’une autre opinion ?
Le seul moyen d’en terminer avec la spirale et sans dommage pour la consommation des ménages, serait de réduire les dépenses de prestiges et les hauts salaires et d’établir des nouveaux barèmes d’imposition à la hausse pour les fortunes, mettre en place des mesures protectionnistes et instaurer un Label européen, de lutter contre les paradis fiscaux et les banques qui font le va-et-vient, limiter les délocalisations vers des pays à bas salaires, en n’autorisant les transferts que lorsque les salaires et les charges générales sont équivalents.
C’est, en gros, le programme de Mélenchon et du parti communiste. C’est aux antipodes du programme des partis socialistes européens.
Pour une fois, c’est un comble, pour s’en sortir, il conviendrait d’appliquer un programme socialiste dont les socialistes ne veulent pas !
Comment voulez-vous que les gens y comprennent quelque chose ?

18 avril 2013

Un François intéressant !

S’est-on assez moqué de François Bayrou ?
Oui, sans doute, avec un parti lilliputien (le Modem) et une obstination à faire souvent bon dernier dans les élections présidentielles, mais cet homme dégage une force et une honnêteté qui méritent le respect.
J’en parle d’autant plus aisément que je ne partage pas du tout sa manière de vouloir infléchir démocratiquement un système économique qui a fait la preuve depuis longtemps qu’il est inamendable. Il est le représentant d’une espèce assez rare celle d’une bourgeoisie soudain consciente que le capitalisme veut aussi la peau !
Mais comme il n’y a pas autre chose et qu’on en a encore pour un bon bout de temps à naviguer avec un pouvoir de l’argent qui plonge ses racines dans ce que l’homme a de plus inavouable et de plus méprisable, force est bien de faire avec et d’écouter certains de ses partisans.
Et ce que dit François Bayrou est assez d’actualité et suffisamment judicieux pour qu’on en relève toute la sagesse et le bon sens.

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C’est ainsi qu’il fait dix propositions pour la France afin de sortir de la crise morale qui est en train de détruire la confiance entre l’électeur et l’élu.
Ça tombe bien pour la Belgique et son maestro, Di Rupo, pour lequel j’ai autant confiance – et je ne suis pas le seul – qu’un ouvrier de Chertal pour André Antoine.
Ces décisions-là, si elles étaient prises en Belgique, changeraient en tout cas radicalement le discours de Richard III. D’accord, tout le monde s’en fout de ce blog. Pourtant, je ne suis pas loin de penser que des milliers de personnes ont la même approche de la société contemporaine que d’aucuns appellent une démocratie, que ce « poor Richard ».
Imaginons un instant que ces Beaux Messieurs, comme jadis Georges Sand appelait les marquis, imaginons que le remord les prenne de leur impéritie, leur absence de scrupule, leur haut salaire et des grands efforts qu’ils nous demandent… alors, dans un sursaut d’honnêteté, les uns faisant enfin du socialisme, les autres du « libéralisme vertueux » (si c’est possible) et Milquet de l’humanisme à visage humain (excusez la tautologie), ils deviendraient honnêtes !
Voilà en résumé ce qu’ils feraient à l’instar de Bayrou :
Ils diminueraient drastiquement le nombre de ministres, en tenant compte qu’avec les Régions et le Fédéral, nous avons quatre gouvernements ! Nous ne sommes pas loin de battre le record du monde en ce domaine ; par la même occasion diminuer le nombre de députés et de sénateurs.
Nous avons 150 députés pour 11 millions d’habitants. Bayrou se plaint qu’en France, il y a 577 députés pour 65 millions d’habitants. Toute proportion gardée, si notre population était égale à celle de la France, nous en compterions 885 !!!! Pour mémoire, les USA comptent 435 représentants pour 325 millions d’habitants.
L’interdiction de cumuler un mandat national avec celui d’un exécutif local. Même si Di Rupo, pourtant si conservateur, a quelque chose dans ses cartons, ce programme n’est pas pour tout de suite. Les élections de 2014 changeront encore la donne.
Une plus grande représentativité du peuple par un nouveau mode de scrutin est nécessaire afin d’éviter la surabondance d’avocats et de la haute Administration. Certains pays, qui ne s’en portent pas plus mal, ne garantissent pas le retour des députés dans leurs administrations publiques initiales, ce qui les met à égalité de droit avec le secteur privé.
L’impôt pour tous signifie qu’il n’y aurait plus aucun cas hors imposition. Que messieurs les parlementaires et ministres deviendraient enfin des citoyens ordinaires, sans privilèges d’aucune sorte. Ce qui, dans une société qui aspire à plus de démocratie, semble tout à fait naturel ; mais qui est loin de ce que pensent nos parlementaires, on s’en doute.
Enfin, qu’il soit procédé à des référendums quand des décisions à prendre sont importantes et qu’en l’occurrence, une Commission propose le choix des textes en toute neutralité objective.
Suivent encore quelques mesures plutôt dans l’ordre de l’intime du Peuple français qui ne nous intéressent que de façon détournée.
Ces quelques mesures permettraient au Régime de faire quelques pas vers une démocratie qui pourrait légitimement commencer à y ressembler.
En attendant, les loustics qui président à nos destinées ne devraient pas trop pavoiser de se trouver à la tête d’une Royauté bananière, à défaut d’être une république du même nom, au cas où Bart…

17 avril 2013

Grassement payés !

Le dévoilement des biens, meubles et immeubles, fonds et placements des ministres français a quelque chose de profondément troublant, outre parfois l’indécence de déclarer des vélos à côté d’un bien immobilier, celui de passer à côté de ce qui aurait pu être un contrôle réel d’un éventuel enrichissement sur le compte des citoyens. Il ne faut pas sous-estimer aussi la dérive possible vers un système inquisitorial.
On le dit un peu partout, deux chiffres, avant l’entrée en fonction et après, seraient seuls capables de déceler une prise d’intérêt, et encore… les salaires étant beaucoup plus élevés que la moyenne dans le privé, quoique on puisse dire (tout le monde n’est pas PDG), on ne pourrait tout de même pas « sanctionner » un ministre qui aurait fait des économies, sur ce qu’il gagne.
Pour lutter contre la corruption, il serait nécessaire de proposer une loi contre le cumul des mandats et une autre interdisant plus de deux mandats consécutifs, immédiatement, et non pas ayant des effets dans quelques années.
Cela permettrait, dans le futur, de savoir ce que gagnait un ministre dans la profession qu’il a quittée avant son mandat.
En Belgique, par exemple, beaucoup de membres du personnel politique n’ont pratiquement jamais exercé une profession initiale, sinon très peu de temps. Si bien que leur situation de fortune au moment où ils accèdent à un ministère, ayant été députés ou sénateurs assez jeunes, et, parfois, ayant bénéficié d’un mandat dans la gestion d’une entreprise d’Etat ou dans un conseil d’administration, poussés par un parti, on peut les considérer comme de purs produits de la politique. En fin de carrière, ce qu’ils ont, des biens immobiliers aux avoirs bancaires, tout provient des fruits des divers mandats publics, qu’ils ont exercés tout au long de leur vie.
On peut rattacher à cette branche spéciale, la plupart des « grands » politiques en exercice. Prenons par exemple le cas Reynders. Quels ont été les revenus qu’il a dégagés de sa profession d’avocat, c’est-à-dire avant sa rencontre avec Jean Gol ?
Quelques affaires sans grandes rémunérations, du pro deo comme tous les débutants, pas de quoi pavoiser et mettre une famille à l’abri des besoins. C’est donc un pur produit de la politique qui doit tout à l’électeur belge. Comment pourrait-on comparer une vie avant et une vie après ses mandats, dans de telles conditions ? Ce n’est pas possible.

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Si nous avions de vrais journalistes, nous pourrions savoir, en-dehors d’éventuels héritages, des avoirs du conjoint, et d’autres sources de revenus parfaitement accessibles et contrôlables, s’il est courant de spéculer sur les sommes versées en fonction des indemnités parlementaires et autres revenus issus des « bontés » de l’Etat belge, dans la plupart des situations identiques à celle de Monsieur Reynders, afin de se constituer un patrimoine immobilier et un solide compte en banque.
Ce n’est quand même pas banal d’acheter un bien à Uccle, une des communes les plus chères de Belgique au mètre carré bâti. J’entends bien que c’est sans doute tout à fait dans les règles et sans aucunement enfreindre la loi, et que ce n’est en rien suspecter l’honnêteté de quiconque en écrivant cela, mais c’est quand même une information importante, sur la largesse du système belge qui permet d’évoluer dans le sens d’une belle aisance, grâce aux indemnités parlementaires ou ministérielles.
C’est donner l’occasion de méditer, en ces temps de restriction et de pauvreté accrue de la plupart des Belges, sur les libéralités salariales dont bénéficient les grands serviteurs de la Nation. C’est aussi mesurer à sa juste dimension « l’effort » de Di Rupo qui, au début de son mandat de Premier ministre, s’est permis d’insulter à la misère en faisant semblant de toucher aux indemnités de ses ministres !

16 avril 2013

Au bonheur d’Edam !

Du grand magasin de Zola, on saute au fromage des pères conscrits, est-ce là une grande découverte ?
Depuis hier dix neuf heures, on épluche les avoirs des ministres français. Ça se fait depuis longtemps en Belgique. Ils ont trouvé le truc pour que leurs indemnités passent inaperçues.
L’esprit curé est plus que jamais d’actu dans une société déchristianisée. La foi a simplement changé d’idole, mais pas de nature. Nos inamovibles de l’image, les kékés de direction, s’agenouillent et bredouillent des patenôtres, à propos de l’Honnêteté, un nouveau Dieu libre-penseur. Cependant, traditionnellement, le tiroir-caisse est toujours tenu par la femme du Maître. La petite croix d’argent est au bout de la chaînette, mais elle se cache entre ses seins siliconés.
A défaut de faire, l’une de l’Humanisme, l’autre du socialisme, les partis de gauche doivent bien s’agiter sur quelque chose.
André Flahaut assure la couverture sur les télés. Il est socialistiquement parfait. Il tranche d’autorité et fait de n’importe quel brouet, une soupe apaisante. Son physique rassure. On ne peut se faire la tête qu’il a, sans avoir tenu un restaurant dans une vie antérieure et servi dans les quartiers pauvres. Comment lui reprocher ses beaux costumes ?
Les socialistes débroussaillent une ancienne piste. Milquet hésite encore. Son porte-jarretelles, trop tendu, tire ses pensées vers le bas. Quand elle l’aura ajusté, on verra.
Eloi de Mons et les autres mettent à jour l’éthique d’avant-guerre sur la question morale. Ils ont devant eux l’exemple de François Hollande, tentant d’effacer la honte du mensonge Cahuzac. Le grand philosophe de Mons-culturelle adapte la question sociale à la Belgique. Pas celle des salaires, ni du progrès social, mais celle de l’éthique dans les cabinets ministériels. Le filtre de l’intransigeance a joué : pas un seul Cahuzac belge à l’horizon !
C’est un peu ce qui inquiète, car enfin, en France, on sait dorénavant pourquoi la situation est mauvaise : le manque de rentrées fiscales des grandes fortunes et de celles qui pourraient le devenir (si on ne les surprend pas en train de voler l’argent des collectivités). Puisque tout est parfait en Belgique et que ça va aussi mal qu’en France, ce doit être l’ouvrier qui gagne trop !
Les porte-serviettes du grand homme en témoignent, les lois ont tout prévu question d’honnêteté. Milquet l’a affirmé ce dimanche, les lois sont suffisantes pour traquer le vicieux qui se serait infiltré au plus haut niveau, pour gonfler son patrimoine.
Le citoyen peut satisfaire sa jalousie maladive de la fortune de son député. Les bagnoles belges sont aussi pourries que celle de Cécile Duflot (1). Nos Laurent Fabius n’ont rien à envier aux dotations de leurs enfants à l’image de ceux de Lolo. Reynders s’est arrangé pour faire croire qu’avant d’émarger au budget de l’Etat, il avait travaillé à se faire un compte-en banque. Manque de bol, c’était déjà une fleur de Jean Gol qui l’avait hissé au sommet des chemins de fer.

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La question morale est en train d'absorber tout le jeu politique. Laissant de côté les préoccupations comme le chômage et la fuite des capitaux, le répertoire d'actions s’est rétréci au point qu’on oublie de faire du socialisme, pour ne traiter que les questions de « théâtre ». On rejoue Antigone, l’honneur des familles contre la raison d’Etat.
Adieu les controverses d'idées. Nos ministres ont le front pur, donc ils ont toujours raison !
Reynders l’a proclamé sur le plateau de « Controverse » : l’affaire Cahuzac est pratiquement impossible en Belgique !
Pourtant, la controverse ne date pas d’hier. Les socialistes n’aiment pas l’argent, mais ne détestent pas s’enrichir.
Le courant le plus important du Ps ventouse plus que jamais le génie montois. Avec monsieur de Charleroi, le successeur, ils incarnent le Centre et la social-démocratie, le pouvoir et l’argent ! Avec le MR de Charles Michel, les graisses sont différentes, certes, mais pour faire les mêmes frites…
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1. Ils la laissent au garage, puisqu’ils roulent gratis dans les grosses voitures des ministères.

15 avril 2013

Les kékés au pouvoir !

On connaît la valeur des statistiques. Les experts formulent les questions pour obtenir les réponses qu’ils souhaitent.
De ce bidonnage, des tendances se déduisent. Ceux qui savent (les autorités), n’ont plus qu’à « orienter » ceux qui ne savent pas (les électeurs).
Du coup, le pays se coupe en deux groupes qui ne se comprennent plus.
Les Belges au pouvoir, généralement des avocats et des licenciés en sciences politique et économique, concluent que les inquiétudes à propos de l’immigration, de l’afflux des exotismes, du bouleversement dans les mœurs et dans les quartiers, procèdent d’une idée d’extrême droite ; que la laïcité n’est en rien menacée ; et que la méfiance dans les politiques n’est que l’expression populiste d’une minorité d’agitateurs.
Pourtant, ces idées contraires à la statistique courent les rues. Peut-on conclure pour autant que la droite gagne du terrain ? Ne serait-il pas plus raisonnable de penser que le clivage sur toutes ces questions n’est pas aussi simple et qu’on peut partager certaines des idées de Bart De Wever et de Didier Reynders ou de regretter que la Belgique n’ait pas son Mélenchon, sans appartenir à ces courants ?
Le drame d’aujourd’hui, est qu’on ne puisse discuter de rien, sans ramasser une étiquette de facho ou de gauchiste, dès la moindre contradiction avec les têtes de gondole.
On pourrait croire que je rabâche, en revenant quarante ans en arrière, sur la mise carrément à la porte de l’entreprise Cockerill et du syndicat FGTB de sept délégués du personnel qui avaient fait voter les travailleurs s’exprimant pour la poursuite de la grève, alors que Lambion et tout l’appareil de la FGTB s’étaient arrangés avec la direction, pour la reprise.
Nous sommes dans la même situation cette fois à l’échelle du pays, sur tous les sujets que j’ai énumérés précédemment. Il n’y a aucune discussion possible. Ce sont les avocats et les économistes qui savent et répondent à notre place. S’ils le pouvaient, ils licencieraient ceux qui ne pensent pas comme eux de leur droit d’électeur !
Le déni de démocratie, ce n’est pas du côté du peuple qu’il faut aller le chercher, mais du côté du gouvernement et des partis dits traditionnels.
Ne pouvant se faire entendre sur des questions économiques et de société, les gens se sentent directement méprisés par les « Je-sais-tout » du pouvoir. Et cela est on ne peut plus contrariant !

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Cela veut-il dire que la population va se radicaliser, ce fasciser et qu’on va faire, demain, la chasse aux étrangers, alors que la population actuelle est une population mixte depuis plus de cinquante ans ? Cela veut-il dire que le pouvoir en place doit disparaître et être remplacé par des inconnus ?
Non. C’est simplement une idée que l’on se fait d’une démocratie dans laquelle rien n’est tabou et où les citoyens auraient le droit de parler de tout, à commencer de leur mal être, sans avoir le désagrément de la censure officielle.
A l’heure actuelle, le discours d’État ne passe plus.
La presse si attentive au pouvoir n’intéresse plus grand monde.
Les travailleurs, les pensionnés et les chômeurs qui sont la majorité de ce pays, sont minoritaires partout en droit et en capacité d’éligibilité. Ils en ont assez d’entendre le discours avalisant les dogmes patronaux sur la compétitivité, la flexibilité et l’inéluctable mondialisation, comme les prêches sur la tolérance par ceux qui sont les moins tolérants qui soient.

14 avril 2013

Salafisme et Bourgeoisisme.

(Anticipation du débat des pères conscrits de ce dimanche sur nos chaînes nationales)

On avait du mal à considérer jadis (il n’y a pas si longtemps) qu’on pouvait interdire à des jeunes gens de vivre « une aventure ».
Avec cette idée que la guerre en Syrie ce n’est pas bien et que l’on y acquiert des goûts salafistes, voilà Didier Reynders et Joëlle Milquet qui prennent des airs indignés, avant de vouloir interdire les départs « pour le front ».
Il y a moins d’un an, les mêmes exaltaient les sacrifices nécessaires pour libérer les peuples des tyrans – sous-entendant par là que le meilleur des systèmes au monde (la démocratie) finirait par triompher.
Tout le monde applaudit à la chute de Kadhafi en Lybie, à la fuite de Ben Ali en Tunisie et à l’emprisonnement de Moubarak en Egypte. Et voilà qu’après avoir « aidé » par des armes et de l’argent à défaut de contingents, les populations insurgées, on s’aperçoit que les intégristes musulmans sans se mouiller au départ, sont devenus les incontournables, partant pour une autre forme de dictature : la république au nom d’Allah !
Est-ce nouveau ? C’était couru d’avance. La géopolitique n’est pas le fort de nos deux avocats. Comme si on ne savait pas que les barbus ont pour eux les paysans illettrés et les croyants fanatiques, et qu’il en reste de beaux paquets dans les palmeraies et le les sables chauds des déserts, et même dans les rues de Tunis et du Caire, alors pourquoi pas à Damas ?
Hé con ! Personne ne connaît Alexis de Tocqueville à Alep !
Là-dessus tout ce qui était magnifique de courage, héroïque de vertu devient une nouvelle catastrophe. Le tyran est remplacé par des tyranneaux barbus, le coran dans une main, la kalachnikov de l’autre..
Nos grands penseurs libéraux et CDH, des girouettes ? Non. Tout au plus des naïfs qui ont cru au père Noël et une fois la lumière rétablie, ils ont vu les répliques de l’ayatollah Khomeiny !
Et les voilà repartis dans le sens opposé !
On les croirait presque convertis en partisans de Bachar el-Assad ! Pour un peu ils enverraient des lettres de soutien à Ben Ali !
- Surtout, Madame, ne partez plus en vacances en Tunisie. Ils sont devenus fous ! Pire qu’avant. Reviens, Ben Ali… on t’aime en Belgique…
Mais à la fin, est-ce qu’ils vont ficher la paix aux gens ?

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Et si des jeunes gens veulent partir en Syrie ou au diable-vauvert, en prenant des risques et en se frottant à une sale guerre, de quoi se mêlent nos donneurs de leçons ?
C’est comme si nos autorités d’avant-guerre, pourtant bien bourgeoises et à moitié fascistes, avaient empêché les gens de gauche de soutenir la République espagnole par les armes, frappée par les coups du franquisme.
Ils ne l’ont pas fait, tout en mettant par terre l’Espagne et ce n’est qu’à la guerre de 39 entre la France et l’Allemagne qu’ils se sont reconvertis en démocrates bon teint, et encore, un paquet a persisté encore six ans...
Aujourd’hui, on a évolué, mais c’est dans le sens d’une surveillance étroite du citoyen. Nos démocraties subsistent (mal) à coups d’interdictions et de formes restrictives de la liberté, sauf celles réservées à une élite chargée d’exploiter le troupeau un peu comme bon lui semble. Et c’est au nom de ça que Reynders, Milquet et tous les autres veulent empêcher des jeunes gens de voir ailleurs ce qui s’y passe !
Les voyages forment la jeunesse, non ?
Outre les risques personnels qu’ils encourent, ces volontaires ne reviendront pas tous, pour tout autant qu’ils en reviennent, avec l’âme du terroriste qui veut reproduire les horreurs subies dans son environnement et sa famille. Les âmes bien faites auront pour toujours horreur de la guerre et de la violence, qu’ils communiqueront aux alentours, peut-être même certains en sortiront-ils athées à jamais, laïcs ?
Alors, que veut-on faire pour empêcher ces expériences individuelles de s’accomplir ?
On veut confisquer leurs cartes d’identité, considérant que chaque jeune gens qui décide de s’expatrier dans des conditions hasardeuses et à ses risques et périls est irresponsable, et à la limite, est un demeuré que des pervers influencent !
Comme si cette sottise supplémentaire allait être efficace ! Comme si ces jeunes gens n’allaient pas se rendre en Syrie en faisant un détour par Trouille-les-Bains, là où nos bourgeois mouillent leurs caleçons en toute tranquillité !
La voilà la simplification dangereuse ! L’absolutisme pervers qui tend à considérer que n’être pas du même avis est un signe de dégénérescence intellectuelle !
Formidable pays qui empêcherait les uns de partir et facilite le départ des autres pour d’aussi troubles destinations que celle de la Syrie, comme ces « bons » Belges qui partent discrètement régler leurs petites affaires dans des paradis fiscaux.
Et comment nous travaillent-ils au corps, nos Eminences, pour nous faire aboyer avec la meute ? Ils nous sortent « un père accablé de douleur » parce que son fils de vingt-cinq ans est parti sous d’autres cieux en claquant la porte. C’était son droit, non ?
Heureusement qu’il y a encore des Rimbaud de nos jours, des Albert Londres et des Kravtchenko.
On n’a pas connaissance d’un père pleurant le départ de son fils signalé dans les journaux de l’époque, quand avec Degrelle en 42, l’enfant prodigue est parti se faire ouvrir le ventre par un shrapnel à Tcherkassy !
On a même dit à l’époque mezza-voce « C’est bien fait pour sa gueule » !
Si ça continue, on va bientôt dans ce pays réglementer les papiers WC et suspecter de communisme, le citoyen qui use d’une teinture carrément rouge pour se torcher !
Et si ces beaux Messieurs et Dames ont peur que se développent chez nous un radicalisme qu’ils n’aiment pas, c’est bien simple, ils peuvent toujours mettre une sourdine au leur ! Ils n’ont qu’à privilégier le peuple et non plus les seuls bénéficiaires du système capitaliste. Evidemment, c’est autre chose, puisque ça mettrait en cause leur propre statut.
Si je comprends bien, toutes les guerres ne sont pas imbéciles, il y a les guerres nobles que Reynders et Milquet soutiennent et les guerres malpropres dans lesquelles tuer un adversaire n’est pas un fait d’arme, mais un meurtre !
Que dit de tout ça, notre Savonarole montois ?

13 avril 2013

Déchéance en Haut Lieu !

Si l’affaire Cahuzac a soulevé d’immenses remous en France, l’affaire Michel Tilmant risque de faire une tempête dans un verre d’eau en Belgique !
Pourtant, il s’agit dans l’un, comme dans l’autre cas, du même problème : celui de la moralité publique et de l’application de celle-ci parmi les cadres supérieurs.
Nous avons apparemment des dirigeants qui n’ont pas peur d’affronter l’opinion publique, puisque celle-ci est maîtrisée par les détenteurs et les propagateurs d’informations qui, on ne le sait que trop, sont d’une grande complaisance – quoique Milquet puisse dire – à l’égard de nos élus. Heureusement, il y a quelques exceptions à la règle, pour une fois tirons le chapeau à un journal. « Le Soir a révélé vendredi que M. Tilmant, ancien patron du groupe bancaire néerlandais ING, apparaît dans la base de donnée de l'Offshore Leaks en lien avec des opérations dans l'île malaise de Labuan, présentée comme une paradis fiscal. L'actuel président du Conseil d'administration d'ING Belgique, Eric Boyer de la Giroday, est également mentionné. »
Les Ecolos, dans l’opposition, ont immédiatement réagi.
Les Verts ont appelé vendredi le gouvernement à relever Michel Tilmant de ses responsabilités d'administrateur représentant la Belgique à BNP Paribas.
Evidemment majorité et opposition devraient sur des questions éthiques, pouvoir comme en France, avancer des arguments, les confronter et comme le président Hollande, Di Rupo devrait proposer une ligne de conduite, voire une proposition de Loi pour assainir ce côté malsain que sont les liens inavouables ou avérés qu’ont certains mandataires et hauts administrateurs de l’Etat avec le monde de la finance et de l’industrie.
Evidemment, quand on se prosterne comme Di Rupo vient de le faire devant Google à Mons, il est très difficile de rappeler à l’ordre ceux qui ouvertement ont des liens que je viens de citer, sans irriter d’une certaine façon le monde de l’industrie et du commerce.
"Ces informations entachent la crédibilité de Michel Tilmant aujourd'hui représentant de l'Etat belge au CA de BNP Paribas". Le gouvernement doit "procéder sans plus attendre à son remplacement", disent les Ecolos.
Pourquoi le gouvernement s’acharnerait-il à faire le ménage au sommet, quand seules quelques voix isolées, sans grand poids et dans l’indifférence générale, se font entendre ?
Le gouvernement Di Rupo a une étrange conception de la morale en politique. Il ne réagit qu’en fonction du nombre de personnes qui trouvent certaines pratiques choquantes. Quelques centaines de citoyens ne l’intéressent en rien. Ils peuvent tempêter, crier à l’immoralité, Di Rupo s’en fout. C’est à partir de plusieurs dizaines de milliers que le fond vertueux de l’homme est pris de scrupule !

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Étrange mathématique en application d’un code de la vertu datant du Quattrocento florentin.
Mais, monsieur de Mons, un crime est un crime, une prévarication l’est tout autant, et l’opportunité à des mandats de l’Etat pour être garant de la bonne tenue d’une banque, quand on est soi-même un grand fantaisiste amoureux des paradis fiscaux, apparaît comme une supercherie, à peu près la même, qui a rendu Cahuzac impopulaire en France.
N’y aurait-il qu’un seul Belge à se dire gêné par le manque de morale de certains opportunistes, c’est tout le gouvernement qui devrait s’en montrer sensible et réclamer sur le champ une investigation approfondie du cas.
C’est avec raison que les écologistes plaident aussi pour des auditions, afin de "redéfinir le rôle des administrateurs agissant au nom des citoyens belges au sein de banques comme BNP Paribas, banque également 'réputée' pour sa présence active dans les paradis fiscaux".
Hélas ! à force de survivre de petites rapines, de tricheries bénignes et d’oublis volontaires dans ses déclarations au fisc, le citoyen lambda ne voit plus où est le mal, pourtant cent fois multipliés quand on est au service de l’Etat et que « les manquements » se chiffres en millions d’euros.
Pourtant, contrairement à ce que pense l’Haut-Lieu, même si le citoyen est réduit à l’état de comparse et donc indifférent aux grands prédateurs, puisqu’il a le sentiment qu’avec plus de chance, il ferait pareil à leur place, ils oublient que la conscience collective est toujours respectable et qu’elle est exigeante, parce qu’elle est irréprochable.

12 avril 2013

Est-ce ça la politique ?

Tandis qu’Elio-la-combine se prosterne devant Google et la « ferme à serveurs » dont le gros œuvre du Data Center devrait être achevé en 2014 (l’extrême mérite de Google étant d’avoir investi à Ghlin-Baudour, dans un zoning de la zone d’influence montoise), les syndicats d'ArcelorMittal Liège craignent un démantèlement des installations dont l’Indien ne veut plus.
On ne peut pas reprocher à des villes de se défendre en usant des relations de leurs « grands » hommes, qui font tout pour attirer des investisseurs, puisque nous sommes dans un système capitaliste dans lequel c’est le plus malin et le plus retors qui s’en sort mieux que d’autres, mais tout de même, avec un Di Rupo viscéralement montois, un Rudy Demotte attaché au Tournaisis et l’arrivée du troisième homme, Paul Magnette, à Charleroi, voilà Liège « fort dépourvue quand la bise fut venue », avec sa collection de losers et ses émasculés des Loges !
C’est tout de même le PS qui fait la pluie et le beau temps en Wallonie ! Quand on fait le bilan de ce qu’il reste à Liège de pointures du PS, on est frappé de n’y voir que des sous-fifres et des seconds couteaux !
Le discours de Mons Saint-Ghislain, après celui de la gare, est d’une pensée peu élevée et d’une grande bassesse d’âme pour un homme qui est quand même le leader du socialisme belge. Discours électoral avant la lettre dans le plus pur style de la social-démocratie, on voit bien que Di Rupo soigne plutôt son électorat. Les économistes (évidemment il y a parmi eux une bande de jeanfoutres et de rigolos) rejoignent des politiques pour dénoncer la fin justement de ladite social-démocratie qui se serait fondue dans le libéralisme pur jus. De là à combler de bienfaits une circonscription dans l’intention de s’y perpétuer, il n’y a qu’un pas.
Le journal La Dernière Heure, pourtant à la dévotion de tous les courants pourvu qu’ils soient libéraux, parle d’une «…emphase de gros calibre » pour qualifier les hommages et mercis, du “moment heureux”, que “Google donne à Mons. On voit l’artiste transalpin Toto se réveiller chez son ex compatriote, pour tirer Mons vers le haut, sans omettre de citer le titre de capitale européenne de la Culture en 2015, dont tout le monde sait qui en est « l’humble » artisan. Et dire que Di Rupo a eu la Fédération liégeoise du PS jusqu’au trognon n’est pas peu dire, quand il a fait le marcher : à Mons la culture en 2015, à Liège l’Expo en 2017. On voit l’attrape nigaud, car Mons c’était certain et l’Expo, c’était aléatoire.

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Tout beau ! Applaudissons l’artiste et respectons la joie montoise d’avoir su élever à la condition d’homme de chez nous, ce hardi phénomène, réjouissons-nous pour tous les pauvres types qui trouveront un emploi dans la proximité de leur domicile, mais ne perdons pas de vue que le microclimat créer par l’homme providentiel ne cache pas la forêt des déconvenues !
Tous les syndicalistes liégeois en ont été convaincus dès le début de la crise : la phase à chaud condamnée, condamne aussi la phase à froid. Le malheur, Marcourt les a embobinés, avec l’acier en rouleaux. Ils ont même cru que l’avocat irait jusqu’à nationaliser l’entreprise et comptaient sur lui pour trouver un repreneur ! Puis, les distributions « gratuites », mais onéreuses pour la collectivité, en prépensions, les reclassements des grandes gueules ou leur mise en quarantaine, sont passés par Seraing et refroidirent – pour la phase à froid c’est naturel – Chertal.
Comme dans les Contes de la Mère l’Oie… quelques temps plus tard, non seulement l’acier de Dunkerque ne suit pas, mais encore au lieu des investissements promis, voilà des lignes de traitement du froid qui s’arrêtent.
Phase ultime avant l’emballage et l’étiquetage du matériel vers des cieux plus cléments, les syndicats dénoncent la présence de techniciens allemands sur le site de Chertal, venus évaluer les outils liégeois à l'arrêt. "Ces techniciens sont venus faire leurs emplettes ! ", dixit Didier Smetz, délégué FGTB. Il a raison !
Ce que voyant, les ouvriers les ont proprement mis à la porte et les ont déconseillés d’aller faire leur marcher à Seraing.
Pendant ce temps, Marcourt met son talent d’avocat au service d’autres causes.
C’est dommage – pour parler comme eux – que le père de Di Rupo n’ait pas été engagé dans un charbonnage à Liège, par exemple « Bonne fortune », avec un nom pareil, c’était de bon augure. Il eût été sur la fosse de Saint-Nicolas (Bure al djote), les enfants eussent été à l’école de Tilleur ou de Montegnée et le prodige aurait fréquenté l’athénée de la rue des Clarisses.
Les Montois auraient été jaloux et les Liégeois goguenards…
C’est une réalité transposée dans une fiction cruelle de réalisme.
Mais, pour les uns et les autres, est-cela faire de la politique?
Et on se demande pourquoi les populations commencent à ne plus y croire, même celles qui ont le cul dans le beurre… enfin de manière toute relative !

11 avril 2013

Aquoibonisme.

On n’en a plus que pour Hollande, ses décisions, sa volonté de faire déclarer par ses ministres leur patrimoine (Fabius va être bien embêté). Pendant le break du programme moralisateur, les anti mariage-gay remplacent les ouvriers dans la rue. A se demander si la situation de l’emploi intéresse encore quelqu’un en France.
Fillon de l’UMP nous apprend qu’il est châtelain et que son castel vaut tout de même 750.000 €, alors que personne ne le lui demandait, dans la rue Frigide Barjot fait tout pour passer à la télé.
Tout ce remue-ménage pour rien. Les déclarations de patrimoine si elles ne sont pas suivies d’un contrôle et de sanctions éventuelles n’ont aucun sens. Le Sénat vient d’adopter la loi sur le mariage gay.
Pour couronner le tout, Mélenchon demande à David Pujadas qu’il déclare son patrimoine !
Tout semblerait tourner au show, si derrière ces remous, il n’y avait une réelle souffrance des gens et un désespoir qui monte et qui fait que les gens ne croient plus à rien.
La tempête semble s’arrêter à la frontière. Au pays de Tintin, le Comité de mise en œuvre des réformes institutionnelles se paie un acronyme qui ressemble furieusement aux vacances (Comori).
Les paquets de compétences se transfèrent sans le docker anversois, mais Di Roublardo n’en a cure. Il fait comme le coureur cycliste qui pense que s’il ne se retourne pas, il ne sera pas rejoint. Roublardo pédale, vous me direz, c’est ce qu’il sait faire de mieux. Les groupes de travail techniques finissent le travail des grands pros, ainsi nos élites auront la tête libre pour rêver aux grandes choses. Inutile de dire que, comme en France, ce que veulent les gens ne les intéresse pas.

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L'agenda établi suit son cours. Selon la tradition, ce qui fait que ça coince est systématiquement reporté à l’après 2014. Ainsi, la réforme des allocations familiales ce sera pour 2015. Roublardo se dit : « Si c’est le fou qui devient chef en 2014, les paquets de compétence l’occuperont jusqu’en 2018. En somme, ce sera la deuxième chance du staff actuel. Hollande a sa boîte à outil, L’homme providentiel de Mons a tout ce qu’il faut sur lui.
Le volet de santé, autre problème, est en panne. Comme pour les alloc, « …et allez donc, c’est pas mon père », le groupe de travail prend la migraine pour lui et l’agenda de sa Grandeur a quelques pages qu’il réserve au groupe. .
Il faut avouer que la politique belge n’a rien d’exaltant à comparer à celle de sa grande voisine.
Chez nous, les grandes douleurs sont muettes ! Il y a une certaine sagesse dans le renoncement. Ce n’est pas que le public s’en fiche. Il est devenu aquoiboniste. Nous sommes ainsi, nous sommes arrivés au point du jeune homme triste de Maurice Donnay :
Un ministre étant son ami
Du coté du manche il se mit
On le vit devenir manchiste
Mais il était toujours très triste
… nous sommes tristes, parce que nous manquons d’amuseurs. Les quelques rares que nous ayons les Taloche, Marc Herman et François Pirette en son-stop, ils nous donnent envie d’ouvrir le gaz !
Même nos supers comiques nous laissent de glace. Les derniers sketches des Reynders, Milquet et Di Rupo n’ont plus la fraîcheur qu’ils avaient avant 2008. La crise est passée par là. On se demande si Sébastien et Bigard ne feraient pas mieux ? On en doute. Les Français qui les pratiquent au quotidien, ont l’air beaucoup plus sinistrés que nous quand ils sortent des studios de TF 1.
On pourrait demander à Kim-Jong-Un, mais il est si loin !
Le pire des gadins, c’est la social-démocratie. Le système était acceptable quand il y avait redistribution. Comme ce n’est plus de saison, la social-démocratie ne sert plus à rien. C’est le problème pour le socialisme des cinq prochaines années. En attendant qu’ils aient trouvé autre chose, leur chef Di Rupo les conduit à toute vitesse, vers le libéralisme « modéré », en tandem avec les Michel.
Mon Dieu que c’est triste !
En politique européenne, on attendait Hollande et se fut Blücher sous les traits de Merkel !

10 avril 2013

Vivement 2014 !

Ah ! ce qu’on est bien dans un pays où il ne se passe jamais rien… ou si peu.
Ne s’attelle-t-on pas à la sixième réforme de l’Etat ?
Opération merveilleuse, cent fois plus audacieuse, que les réformettes que voudrait nous imposer Bart De Wever dès 2014 !
Promis !... la dernière dépense excessive sera l’Eliocenter à Mons. Il fallait marquer le règne par un monument digne de la future capitale culturelle. Ce sera la gare en forme de Doudou ! Et encore, c’est la SNCB qui finance, donc avec le concours des Flamands. Après, c’est la gestion rigoureuse, rien que nous sans l’obole des autres. Ce sera dur, on regrettera la folie ferroviaire, mais on y arrivera, foi de socialiste !
L’emmerdant, c’est que le Mons’tre a pris du retard. Voyez-vous qu’en 2014 le « fou » ne gagne les élections et nous oblige à financer jusqu’au moindre aiguillage, notre rêve de grandeur hennuyère ?
Ça, Roublardo n’y avait pas pensé !
Enfin dans un pays où il ne se passe rien à condition de faire du bon journalisme pour des citoyens énamourés et qui voient dans leurs élus une somme d’honnêteté et de scrupules inégalée en Europe. Si on commence à chipoter comme en France, à parler du chômage, des promiscuités entre des indemnités de parlementaires, plus proches des patrons que des salaires de base à la limite de la pauvreté, si on ergote sur les paradis fiscaux, les voyous qui font l’ivraie de nos bons grains, de la fragilité des êtres devant la complexité à mettre en musique en Wallonie le moindre pet, du métier à la Plenel, en somme, qui devrait dénoncer les inégalités qui grandissent, au lieu de lever la jarretière pour les œuvres officielles, on ne ferait jamais rien !
Ce serait faire injure à notre génie !
Ce serait dire officieusement, qu’on n’est pas bien dans ce foutu pays, devenu une république bananière au capital placé de Jersey aux Îles Caïman, par nos chers compatriotes, dont tout le gouvernement connaît les noms, sans jamais nous les caviarder.
L’omerta des nantis !

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Au vu de ce qui se passe en France et de ce qui ne se passe pas en Belgique, on est presque obligés de déclarer solennellement que le Peuple français est bien plus intelligent que le nôtre, puisqu’il s’apprête à classer le parti socialiste français dans les partis de droite !
Pour cause de crise morale ?
Non, par le constat de la situation et les faits qui y ont conduit.
Notre législation a permis l’ingénierie fiscale de fonctionner à plein, grâce surtout à Monsieur Notionnel-Reynders et au laxisme d’Elio Di Rupo. Ainsi, ouvert aux tricheurs, le boulevard du crime fiscal a pu soustraire quelques milliards dont nous aurions besoin, pour ne plus que les autres asticots du gouvernement, comme Chastel et Wathelet, viennent nous siphonner les artères.
La machine fait semblant de tourner, en réalité, ce sont des images de synthèses et quand ça tourne, c’est à vide.
Nos charmeurs agitent le spectre du populisme à toutes les critiques un peu censées. Pourtant, je n’ai pas rêvé ! C’est le riche qui place de l’argent dans les paradis fiscaux, pas le chômeur et le petit pensionné. On voit bien que la cible, c’est bel et bien celui qui en a mis de côté sur le travail des autres. Il n’y a pas d’autres définitions. C’est bien sur lui qu’il faut taper, puisque c’est le seul qui est en état de tricher !
Evidemment, si l’Haut Lieu dit que c’est du populisme…
Or, l’État met tous ses roquets sur les contrôles minuscules qui rapportent moins à eux tous, que si on contrôlait sérieusement quelques belles et plantureuses fortunes.
Ce qu’on en dit…
Voilà qu’on va encore leur laisser une pénultième chance de rapatrier les magots sans trop de douleur. En effet, jusque fin décembre une régularisation des situations sera possible.
Après, ce sera plus strict, la forte amende, la prison peut-être, à moins qu’une nouvelle et pénultième chance ne rapporte la fin des haricots à la Saint Glin-glin.

9 avril 2013

Le boulot reste à faire.

Le dysfonctionnement actuel n’est pas seulement le résultat d’une démocratie qui a cessé de fonctionner, mais encore c’est l’aboutissement d’une idée que l’argent peut tout, et que sans lui l’homme ne peut rien.
Partagé par toutes les couches de la société, l’absolu pouvoir de l’argent rend fous les riches et les pauvres.
Tout part de l’accroissement considérable des moyens de production et l’accaparement par les financiers, de l’essentiel du travail des hommes. C’est la victoire à la Pyrrhus de la classe possédante qui n’a pas vu que son excès de richesse provenait de l’excès de pauvreté de ceux qui produisent.
Les partisans du système n’ont pas mesuré que les possédants sont minoritaires et que les dépossédés des fruits de leur travail sont majoritaires.
Certes, ce n’est pas encore le grand soir. Mais les haines s’accumulent et avec elles le fossé grandit.
A force de croire que seules « les élites » nourries dans le sérail ou allant y chercher fortune sont par le suffrage universel « arrangé », capables de diriger le reste de la Nation, le pouvoir n’est plus représentatif des hommes et des femmes qui vivent dans ce pays.
D’ici à ce que la population découvre que ces gens là ne sont plus légitimes, c’est tout le château de cartes qui s’écroule.
Ce qui se passe en France est gravissime et pourrait se passer en Belgique de la même manière, si nous avions des journalistes comme à Mediapart.
Ce qui ne veut pas dire que le métier d’informer aurait une plus haute destinée qu’il n’en a, si l’information était à la hauteur des circonstances ; cela signifie que les lecteurs seraient moins abêtis et trompés comme ils le sont aujourd’hui.

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Ce n’est pas non plus parce qu’un voyou en col blanc est démasqué, ce qui laisserait supposer qu’il n’est pas le seul, et quand bien même tous les autres suivraient, il n’en demeure pas moins que l’élite restante « honnête » n’en aurait pas du tout fini avec les problèmes de représentation du peuple et la propension de ses grands leaders à respecter le riche et mépriser le pauvre.
Ce qui est surprenant c’est de voir comme les responsables le sont si peu qu’ils confondent la société d’aujourd’hui avec celle d’hier, de les entendre tenir des propos sur l’état des finances et comment les gérer dans l’absolue méconnaissance de ce qu’ils pourraient faire pour le bien de tous et qu’ils ne feront pas, dans la conscience que ce bien là n’est pas compatible avec le leur.
Il n’est même plus question d’essayer de leur faire entendre raison.
C’est peine perdue.
Lorsqu’on entend des Reynders, des Di Rupo et des Milquet, on croirait presque qu’ils parlent une autre langue ou qu’ils nous parlent d’un autre pays.
C’est probablement ce que pensaient les révolutionnaires de 48, les communards de 1871 et les insurgés du Potemkine, à propos de Louis-Philippe, Thiers et Nicolas II.
A en juger par l’histoire, ces anciennes élites ne leur ont pas fait de cadeaux.
Nos élites ne nous en feront pas non plus.
C’est même étonnant que tout semble encore si calme !
Evidemment, tant que les chômeurs bégaient aux radios dans le désir d’être compris, que les journalistes de pouvoir les laissent s’exprimer et que tout finit par le prêche d’une personnalité, il n’y a pas le feu.
Mais, pour combien de temps ?

8 avril 2013

Les menteurs.

A propos de l’Affaire Cahuzac, en Belgique comme en France, se pose le problème de la morale en politique.
La politique a pour objet les affaires publiques. Le pouvoir permet d’y atteindre et de s’y rendre utile au nom et pour la collectivité.
La morale officiellement n’y paraît pas. Seuls les résultats comptent.
Mais ce constat laisse de côté l’aspect humain. Un homme peut-il transgresser la morale au nom de l’efficacité d’une politique dont l’objectif est le bonheur du peuple ?
A considérer les carrières de nos hommes politiques, les changements de leurs positions, des opportunités qui les obligent à des interprétations différentes selon l’actualité et les rapports de force, tous les personnels politiques mentent, ont menti et mentiront.
La façon de mentir et l’objet du mensonge sont déterminants, face à l’impondérable d’une actualité et à la manière dont on se fait prendre la main dans le sac.
L’enrichissement personnel semble être l’acte le plus haïssable, celui qui ne passe pas dans l’opinion. Or, comme ils s’enrichissent plus ou moins tous, tout à fait légalement, par les salaires qu’ils s’allouent, ce qu’on leur reproche est le petit supplément qu’ils s’octroient en-dehors des règles et des lois.
L’immoralité tient dans le passage d’un enrichissement « normal » à un enrichissement « anormal ».
Pourtant comme la morale est dans tout, les mensonges du personnage politique – au même titre que l’enrichissement – devraient pouvoir être considérés comme une immoralité majeure.
Les représentants du peuple les plus en vue étant ceux qui restent le plus longtemps au pouvoir, il est facile de reprendre des discours ou des actes anciens et de les confronter aux discours et aux actes d’aujourd’hui, pour s’apercevoir que nos élites sont dans le mensonge permanent ou dans une vérité fluctuante et qui se modifie sans cesse au gré des circonstances.
Est-ce que la moralité des personnages politiques est conservée intacte jusqu’aux jours où, comme Cahuzac, il est question d’enrichissement personnel ?
Serait-ce seulement le fric, l’accaparement ou le désintéressement qui font l’honnête homme et la fripouille ?
Par exemple, le cas Reynders est intéressant. Voilà un homme qui défend ses positions avec esprit et intelligence, est-il, pour autant, un homme qui ne ment jamais et qui peut se définir comme un honnête homme ?
Lorsqu’il était à Liège bien intégré dans la Ville, siégeant au Conseil communal, briguant le siège de bourgmestre, il s’était d’abord fait connaître par Jean Gol, comme Louis Michel, et tous ses discours portaient sur l’adaptation libérale à l’évolution économique régionale, nationale et mondiale. Son attachement à la Ville ne laissait aucun doute sur l’altruisme de ses convictions, même si très tôt, l’homme s’était arrangé pour vivre et même très bien vivre rien qu’en faisant de la politique. Son fonds de sympathie et son fonds de commerce, étaient à Liège.

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Le vent ayant tourné, rester à Liège signifiait une fin de carrière comme député ou sénateur, dans des conditions que bon nombre de parlementaires lui auraient enviées, mais son ambition étant plus grande, le voilà abandonnant « sa » ville, fort peu embarrassé des discours anciens, des positions fermes sur le rôle d’un parlementaire libéral ancré dans sa Région à la défense « des siens ». Souriant et dégagé du Reynders ancien, il laissa avec ses pantoufles le quartier Saint-Léonard, sans état d’âme.
Son attachement aux gens, leur défense, l’amour de la Région, c’étaient du pipo.
On le voit citoyen d’une commune huppée, à la quête d’un autre pouvoir local qui est la base de tous les autres pouvoirs, attendant la mise à la retraite de Bel Armand. Probablement va-t-il reprendre les discours prononcés jadis à la Ville de Liège, transposant quelques noms, modifiant quelques dates. Peut-être poussera-t-il l’effronterie jusqu’à parler de la nécessité dans laquelle il était de déménager à Uccle, l’âge venant, les commodités nécessaires aux soins futurs à venir, enfin tout le baratin qui cache l’envie de s’ajouter quelques zéros à un compte en banque, le goût de paraître, la haute opinion de soi-même dans les grands emplois qu’il lui reste à briguer.
Je prétends que ce mensonge d’un député qui va où l’opportunité le pousse et qui en même temps parle de ses députations et de ses mandats, comme l’expression de son service aux citoyens de la Région qui l’ont élu, est un menteur, dont le mensonge est aussi grave que celui de Cahuzac.
Il paraît que les journalistes et les politiciens qui l’abordent craignent sa verve et son esprit d’homme « à qui on ne peut rien reprocher ».
C’est un tort. Un menteur reste un menteur, fût-il un opportuniste de talent.

7 avril 2013

Une attente éperdue.

- T’étais où ?
-En immersion dans les brumes pastorales…
-Quelque part sur la Côte et en pleine affaire Cahuzac !
-Oui. Et alors ?
-T’aurais pu envoyer un mot, signaler que tu respirais encore !
-J’avais pas la Wifi !
-T’as du être malheureux ?
-Eh bien !... Ça ne m’a pas manqué ! Pour tout dire, ça m’a fait un bien fou de me déconnecter. Voir passer les icebergs du wharf, procure des frissons. En fermant les yeux, on se serait cru sur le Titanic !...
- T’as loupé l’affaire Cahuzac jumelée par un heureux hasard avec les milliers de gros fraudeurs. RTL s’est empressé de sortir du lot un type qui n’a rien à se reprocher…
-Cahuzac non plus n’avait rien à se reprocher, il était même très bien dans sa peau jusqu’à il y a quelques jours, avec le soutien d’une meute de journalistes qui en voulaient à Mediapart et à Edwy Plenel de s’être emballés sur l’affaire.
-En quoi sommes-nous concernés ?
-En tout. Cahuzac n’est pas le seul. Le rédacteur en chef de la Croix, Dominique Greiner, a une liste de personnages des partis français qui ont fait comme Cahuzac. Pourquoi la corruption, le sans-gêne, l’immoralité s’arrêteraient-ils à la frontière ? Comment demander sérieusement aux citoyens de poursuivre un effort financier quand mille milliards d’euros se baladent dans les paradis fiscaux, mis sur le côté par des parlementaires, des industriels, des banquiers, tous plus ou moins liés par la magouille et la fraude ? Mélenchon parle d’une refondation de la République qui ne serait que la sixième du genre. Les éditorialistes qui n’ont rien encore compris crient au populisme… Mais c’est tout le système, à commencer par le système électoral, le partage des mandats par des maffieux, les secours portés aux plus riches quand ceux-ci jouent au casino avec l’argent des autres, qu’il faudra sérieusement recadrer en France, mais aussi évidemment en Belgique, comme en Espagne et en Italie, cette dernière étant devenue ingouvernable.

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-Mais t’étais pas là, alors, hein, ton après coup, c’est du réchauffé…
-Peut-être, mais ce n’est pas fini. Hollande est on ne peut plus bas dans les sondages. Son faire-valoir, Harlem Désir, voudrait court-circuiter Mélenchon et faire un référendum sur la moralité publique…
-Il est gonflé…
-D’autant qu’on n’est pas sûr que Jean-Marc Hérault et François Hollande n’étaient pas au courant du beau pognon étouffé par Cahuzac.
-On parle d’une bonne pincée de millions, au lieu des deux cent mille € affichés.
-Le chirurgien Cahuzac n’a quand même pas étouffé des millions d’euros en dépassement d’honoraires ! Il doit avoir des dossiers, le bougre !... Mais la meilleure, c’est encore Cahuzac qui se dit déterminé à siéger au parlement comme son éviction du gouvernement lui en donne le droit !
-Pour le coup ce serait l’émeute ! Finalement t’as bien fait de revenir…
-J’aurais pu y rester !
-L’air de la mer, les embruns, les mouettes, tout le bazar habituel pour nous faire dépenser nos sous dans les luna-parks d’Ostende à La Panne ?
-Non, la bronchite !...