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Les kékés au pouvoir !

On connaît la valeur des statistiques. Les experts formulent les questions pour obtenir les réponses qu’ils souhaitent.
De ce bidonnage, des tendances se déduisent. Ceux qui savent (les autorités), n’ont plus qu’à « orienter » ceux qui ne savent pas (les électeurs).
Du coup, le pays se coupe en deux groupes qui ne se comprennent plus.
Les Belges au pouvoir, généralement des avocats et des licenciés en sciences politique et économique, concluent que les inquiétudes à propos de l’immigration, de l’afflux des exotismes, du bouleversement dans les mœurs et dans les quartiers, procèdent d’une idée d’extrême droite ; que la laïcité n’est en rien menacée ; et que la méfiance dans les politiques n’est que l’expression populiste d’une minorité d’agitateurs.
Pourtant, ces idées contraires à la statistique courent les rues. Peut-on conclure pour autant que la droite gagne du terrain ? Ne serait-il pas plus raisonnable de penser que le clivage sur toutes ces questions n’est pas aussi simple et qu’on peut partager certaines des idées de Bart De Wever et de Didier Reynders ou de regretter que la Belgique n’ait pas son Mélenchon, sans appartenir à ces courants ?
Le drame d’aujourd’hui, est qu’on ne puisse discuter de rien, sans ramasser une étiquette de facho ou de gauchiste, dès la moindre contradiction avec les têtes de gondole.
On pourrait croire que je rabâche, en revenant quarante ans en arrière, sur la mise carrément à la porte de l’entreprise Cockerill et du syndicat FGTB de sept délégués du personnel qui avaient fait voter les travailleurs s’exprimant pour la poursuite de la grève, alors que Lambion et tout l’appareil de la FGTB s’étaient arrangés avec la direction, pour la reprise.
Nous sommes dans la même situation cette fois à l’échelle du pays, sur tous les sujets que j’ai énumérés précédemment. Il n’y a aucune discussion possible. Ce sont les avocats et les économistes qui savent et répondent à notre place. S’ils le pouvaient, ils licencieraient ceux qui ne pensent pas comme eux de leur droit d’électeur !
Le déni de démocratie, ce n’est pas du côté du peuple qu’il faut aller le chercher, mais du côté du gouvernement et des partis dits traditionnels.
Ne pouvant se faire entendre sur des questions économiques et de société, les gens se sentent directement méprisés par les « Je-sais-tout » du pouvoir. Et cela est on ne peut plus contrariant !

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Cela veut-il dire que la population va se radicaliser, ce fasciser et qu’on va faire, demain, la chasse aux étrangers, alors que la population actuelle est une population mixte depuis plus de cinquante ans ? Cela veut-il dire que le pouvoir en place doit disparaître et être remplacé par des inconnus ?
Non. C’est simplement une idée que l’on se fait d’une démocratie dans laquelle rien n’est tabou et où les citoyens auraient le droit de parler de tout, à commencer de leur mal être, sans avoir le désagrément de la censure officielle.
A l’heure actuelle, le discours d’État ne passe plus.
La presse si attentive au pouvoir n’intéresse plus grand monde.
Les travailleurs, les pensionnés et les chômeurs qui sont la majorité de ce pays, sont minoritaires partout en droit et en capacité d’éligibilité. Ils en ont assez d’entendre le discours avalisant les dogmes patronaux sur la compétitivité, la flexibilité et l’inéluctable mondialisation, comme les prêches sur la tolérance par ceux qui sont les moins tolérants qui soient.

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