Quand Popol se fait reluire !
Ce Congrès du PS à l’ULB mérite qu’on y revienne une deuxième fois.
Ils sont trop gonflés, les bougres !
Ils ont une appréciation – juste hélas ! – de l’apathie générale. Ils en profitent pour prendre position comme si ce n’était pas eux les acteurs du drame !
On en oublierait, après la prestation à la tribune de Magnette et Onkelinx, que le premier ministre actuel est un des leurs !
De deux choses l’une, ou Di Rupo est un faible qui subit la loi du capitalisme triomphant… ou c’est un beau salaud qui joue un double jeu.
Au choix !
« Popol » Magnette, dauphin désigné, nous amène à faire deux remarques. La première est d’ordre monarchique. Les élections au PS ne servent à rien. Tout est arrangé d’avance. Le monarque Elio premier désigne son successeur. Ici c’est flagrant. Le Bureau transmet le nom du candidat aux sections. Les adhérents n’osent pas présenter un concurrent. On se rappelle l’affaire de Charleroi et comme le concurrent à la présidence du parti s’est fait descendre en flammes en devenant tout de suite un rival à abattre. C’est qu’on ne pardonne jamais en politique qui s’est montré indépendant une fois. Il est à jamais rayé du pouvoir qu’il a failli conquérir.
La seconde, est d’ordre régional, avec un futur président Carolo, Rudy Demotte au gouvernement Régional et un Montois chef du gouvernement fédéral, la plus grosse fédération du pays, Liège, n’est plus représentée au sommet !
Le parti est en train de basculer sur la Région du Centre et le Tournaisis !
Vous me direz, l’Elio n’est pas responsable de la nullité de Giet, du fiasco en tribune de Demeyer, mais c’est quand même lui qui a désigné le premier de ces deux nuls pour assurer l’intérim à la présidence du PS !
Le danger pour le PS, ce serait de voir l’amorce d’un parti vraiment de gauche qui prendrait le PS à la gorge dans la Principauté. Laurette Onkelinx s’est transportée à Bruxelles, elle ne pourrait plus faire contrepoids en revenant à Liège, la ficelle serait trop grosse et puis, la « gamine » ne serait pas certaine de retrouver de l’enthousiasme parmi les gens qu’elle a laissé tomber.
Cette vieille lune des trois dimensions du socialisme : le parti, la mutualité et le syndicat, avait été abandonnée pour cause d’incompatibilité entre les militants dans les entreprises et les bourgeois au Bureau du PS, toujours frottés à des organisations patronales, des clubs du genre « Lorraine » et emberlificotés dans des Loges avec des amitiés incompatibles et peu recommandables avec les travailleurs. Il paraît que c’est à nouveau l’amour !
Evidemment Popol se devait de citer Jaurès, en final. C’est sûr, il a lu le dictionnaire des citations. Il aurait pu trouver autre chose que « Le socialisme est le fils de la colère ». On ne voyait pas les premiers rangs de ce Congrès du tout coléreux, plutôt fort calmes, des gens décidés à défendre le fric en général et le leur en particulier.
Enfin, puisque la grande force du progrès, c’est eux, pourquoi la colère ? Surtout pour enchaîner immédiatement sur les actions entreprises en deux ans par le gouvernement Papillon. Parlons-en justement, en attendant les soldes de 2014, Roublardo a sauvé la monarchie, c’est toujours ça. Quant à sauver le peuple, c’est une autre affaire.
Du coup Popol revient aux exploits du parti. Et c’est là qu’il faudra que Di Rupo se méfie de son poulain. Et si l’animal jouait perso ?
Le PS prend ses responsabilités, stabilise le pays », « assaini les finances publiques de manière juste et efficace », «obtenu que l’on réduise le rythme de l’effort budgétaire » et « que l’on évite les mesures odieuses et de régression sociale qui frappent ailleurs (...) Pas chez nous ! Où les montants consacrés au pouvoir d’achat, au soutien à l’emploi approchent le milliard d’euros, permettant une augmentation des bas salaires, des allocations, des pensions, sans compter l’index... ».
Ce n’est plus le président intérimaire du PS qui parle, c’est carrément le père Noël !
Les banques n’ont jamais tant fraudé, si bien que la Belgique, les Français installés à Bruxelles vous le diront, avec le bel appoint d’une fiscalisation modérée pour les riches, est une sorte de refuge appréciable.
Cette société, comme le reste de l’Europe, assiste à un effondrement des revenus de la population la plus pauvre. Le chômage est au plus haut et les chômeurs paient le prix de l’alliance du PS avec les libéraux, Il n’y a aucune perspective d’avenir et personne ne sait de quoi demain sera fait.
Alors pardon, mec, « le gouvernement le plus social d’Europe », tu peux te faire applaudir sur ce coup par ta claque personnelle, tu ne convaincras pas la caissière de chez Carrefour, le pensionné à neuf cents euros et même les pigistes de Sud Presse, que leur patron du Soir vient de ficher à la porte cette semaine. C’est la crise, coco !...
On te laisse sabler le champagne sur ta réussite, avec tes amis.