Un François intéressant !
S’est-on assez moqué de François Bayrou ?
Oui, sans doute, avec un parti lilliputien (le Modem) et une obstination à faire souvent bon dernier dans les élections présidentielles, mais cet homme dégage une force et une honnêteté qui méritent le respect.
J’en parle d’autant plus aisément que je ne partage pas du tout sa manière de vouloir infléchir démocratiquement un système économique qui a fait la preuve depuis longtemps qu’il est inamendable. Il est le représentant d’une espèce assez rare celle d’une bourgeoisie soudain consciente que le capitalisme veut aussi la peau !
Mais comme il n’y a pas autre chose et qu’on en a encore pour un bon bout de temps à naviguer avec un pouvoir de l’argent qui plonge ses racines dans ce que l’homme a de plus inavouable et de plus méprisable, force est bien de faire avec et d’écouter certains de ses partisans.
Et ce que dit François Bayrou est assez d’actualité et suffisamment judicieux pour qu’on en relève toute la sagesse et le bon sens.
C’est ainsi qu’il fait dix propositions pour la France afin de sortir de la crise morale qui est en train de détruire la confiance entre l’électeur et l’élu.
Ça tombe bien pour la Belgique et son maestro, Di Rupo, pour lequel j’ai autant confiance – et je ne suis pas le seul – qu’un ouvrier de Chertal pour André Antoine.
Ces décisions-là, si elles étaient prises en Belgique, changeraient en tout cas radicalement le discours de Richard III. D’accord, tout le monde s’en fout de ce blog. Pourtant, je ne suis pas loin de penser que des milliers de personnes ont la même approche de la société contemporaine que d’aucuns appellent une démocratie, que ce « poor Richard ».
Imaginons un instant que ces Beaux Messieurs, comme jadis Georges Sand appelait les marquis, imaginons que le remord les prenne de leur impéritie, leur absence de scrupule, leur haut salaire et des grands efforts qu’ils nous demandent… alors, dans un sursaut d’honnêteté, les uns faisant enfin du socialisme, les autres du « libéralisme vertueux » (si c’est possible) et Milquet de l’humanisme à visage humain (excusez la tautologie), ils deviendraient honnêtes !
Voilà en résumé ce qu’ils feraient à l’instar de Bayrou :
Ils diminueraient drastiquement le nombre de ministres, en tenant compte qu’avec les Régions et le Fédéral, nous avons quatre gouvernements ! Nous ne sommes pas loin de battre le record du monde en ce domaine ; par la même occasion diminuer le nombre de députés et de sénateurs.
Nous avons 150 députés pour 11 millions d’habitants. Bayrou se plaint qu’en France, il y a 577 députés pour 65 millions d’habitants. Toute proportion gardée, si notre population était égale à celle de la France, nous en compterions 885 !!!! Pour mémoire, les USA comptent 435 représentants pour 325 millions d’habitants.
L’interdiction de cumuler un mandat national avec celui d’un exécutif local. Même si Di Rupo, pourtant si conservateur, a quelque chose dans ses cartons, ce programme n’est pas pour tout de suite. Les élections de 2014 changeront encore la donne.
Une plus grande représentativité du peuple par un nouveau mode de scrutin est nécessaire afin d’éviter la surabondance d’avocats et de la haute Administration. Certains pays, qui ne s’en portent pas plus mal, ne garantissent pas le retour des députés dans leurs administrations publiques initiales, ce qui les met à égalité de droit avec le secteur privé.
L’impôt pour tous signifie qu’il n’y aurait plus aucun cas hors imposition. Que messieurs les parlementaires et ministres deviendraient enfin des citoyens ordinaires, sans privilèges d’aucune sorte. Ce qui, dans une société qui aspire à plus de démocratie, semble tout à fait naturel ; mais qui est loin de ce que pensent nos parlementaires, on s’en doute.
Enfin, qu’il soit procédé à des référendums quand des décisions à prendre sont importantes et qu’en l’occurrence, une Commission propose le choix des textes en toute neutralité objective.
Suivent encore quelques mesures plutôt dans l’ordre de l’intime du Peuple français qui ne nous intéressent que de façon détournée.
Ces quelques mesures permettraient au Régime de faire quelques pas vers une démocratie qui pourrait légitimement commencer à y ressembler.
En attendant, les loustics qui président à nos destinées ne devraient pas trop pavoiser de se trouver à la tête d’une Royauté bananière, à défaut d’être une république du même nom, au cas où Bart…