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31 mai 2013

Lakshmi la grappe, Saison 2.

L’interview de J-C Marcourt sur l’avenir de la sidérurgie dans le bassin liégeois a quelque chose de glaçant. C’est l’homme qui inquiète. Il se veut posé, on le croit dolent. Il s’estime diplomate, on le trouve lourdaud. Il détache les mots, il paraît hébété.
L’opinion générale, si elle se trompe souvent, tape parfois dans le mille, Marcourt n’a pas l’étoffe d’un Cools, la faconde d’un Dardenne, la roublardise d’un Di Rupo, il n’est que prétentieux.
C’est le problème de Di Rupo qui voudrait rétablir un certain équilibre aux manettes du parti où ne s’affairent que des gens du Borinage. Le PS liégeois s’est arrangé pour étouffer dans son sein des gens d’esprit et d’action libérant ainsi les médiocres à des destins nationaux, à cause des guerres d’ego qui ravage les sections et mettent en pièces les meilleurs à la chapelle Sainte-Véronique. Les Loges qui fabriquent les cadres du parti n’ont pas eu la main heureuse à propos de J-C Marcourt. Le corporatisme qui y sévit, en privilégiant le métier d’avocat, y est aussi pour quelque chose.
Bref, nous voilà mal parti pour négocier avec l’Indien, homme sans scrupule, nationaliste farouche du portefeuille, parti d’un tas de ferraille du père, pour aboutir à être une pointure dans le domaine mondial de l’acier.
Voilà donc J-C en Talleyrand jouant les importants pour une réunion avec Mittal. La direction de la FGTB a beau être corps et âme dévouée au parti, la délégation liégeoise du fer y est moins sensible. Il est recommandé à Bodson de surveiller plutôt les architectes qui agrandissent place Saint-Paul, que venir jouer les intermédiaires entre Marcourt et la base syndicale.
Le fils Mathot, tout bellâtre aux cheveux gominés soit-il, est quand même mieux assorti avec les métallos que l’avocat tout en dentelles. Il est plus direct, plus « tête brûlée » et donc capable d’un coup de sang et ainsi d’une capacité plus grande d’innovation que l’avocaillon de la belle réussite personnelle.

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Pour parler franc, le fils Mathot a des couilles et Marcourt joue à la diplomatie "responsable", sensible et en tout proche des mignardises qui doivent plaire au Premier ministre, mais on le voit mal à la coulée revêtu du vêtement des hommes au feu.
Avec ces derniers, on est sûr qu’en avocat, il adoptera le « chemin le plus raisonnable », c’est-à-dire : chômage pour tous et démantèlement des hauts-fourneaux, avec promesses de compensations qui n’arriveront jamais du rusé Lakshmi.
D’ailleurs un dernier commentaire d’une voix of de RTL prévient J-C que même les Français ont renoncé à nationaliser Florange ! C’est dire la neutralité de la chaîne…
Bien sûr, Marcourt donnera à chacun son petit viatique, pot de miel et saucisson de terroir, prépension et discours « noble » à la gloire de l’acier, mais si avec ça il croit pouvoir assurer son lendemain, il risque de déchanter.
Homme de salon, de Loges et de micro, Marcourt a donné des informations sur le calendrier des bras de fer à venir, entre le gouvernement et l’Indien, toujours sur RTL.
Comme Demotte s’en méfie, le gouvernement wallon a demandé une deuxième entrevue avec les syndicats. « Nous allons réaffirmer notre souhait de maintenir une sidérurgie intégrée avec la possibilité de reprendre les outils qui seraient abandonnés », dit Marcourt, tout fier de son exercice de musculation, histoire de faire peur à l’adversaire.
Le décret de nationalisation est « totalement rédigé » dit-il après dix pompes au sol au journal de 19 heures.
C’est peut-être un mauvais présage de ma part, mais Mittal aura certainement fait le calcul, combien lui coûterait de raser les hauts-fourneaux et ensuite d’assainir les hectares du site de Seraing ? Un ou deux milliards ? Et combien lui rapporterait une expropriation de son site ?
L’expropriation n’aurait de sens que dans l’expropriation de toutes les usines d’Arcelor-Mittal du bassin mosan.
Hop !... dehors les malfrats.
Il resterait à trouver un repreneur pour le bon, le moins bon et le mauvais dans un paquet non morcelable, quitte à dégotter un nouveau Gandois pour faire en douceur et réflexion ce que l’Indien veut faire brutalement en force, suivant sa politique recentrée sur l’Inde et le Brésil.
L’Europe est un marché de 500 millions de personnes et même d’un milliard si l’on compte la proximité du pourtour méditerranéen. L’acier, ses transformations et ses applications ont encore un réel avenir, malgré les composites et les nouvelles technologies. Qu’on cesse de faire croire qu’à la tonne, s’est moins cher d’importer d’Inde ou du Brésil les brames à retravailler, le jour où Dunkerque et les survivants des alentours auront fini carrière, ce qui au vu de la politique de Mittal ne saurait tarder.
Alors, un Marcourt avec les couilles du fils Mathot ?
Ce serait une idée. Si vous connaissez un homme bien burné à la fédération du parti à Liège, c’est le moment.

30 mai 2013

Des souris et des hommes.

Un système économique n’est pas là pour sa capacité à faire du profit, grâce à son productivisme, mais pour sa capacité à donner une vie meilleure aux gens, dans des conditions de travail et de rémunération qui les respectent.
Toute l’astuce des libéraux est de faire croire que le profit et le productivisme sont les conditions indispensables à une vie meilleure.
La situation actuelle : dégradation des conditions de vie, exploitation par la concurrence des bas salaires, prouvent le contraire.
En principe, les marchés sont utiles, ils optimisent la mise à disposition des ressources et valorisent les biens en fonction de l'offre et de la demande. Ils le sont moins et pour ainsi dire pas du tout, quand ils mettent en concurrence des minimums d’existence.
Pour déterminer si la pression des marchés a une influence négative sur la moralité des individus, deux économistes allemands de l'Université de Bonn, Armin Falk et Nora Szech, se sont livrés à plusieurs expériences significatives. Il est regrettable que, ni les politiques de gauche, ni les journaux, dans la simple intention de faire leur métier d’informer, aient « oublié » d’en souffler un mot en Belgique.
Tous les partisans d’une gauche humaniste expriment leur opinion contre le travail des enfants, contre l’exploitation des travailleurs ou encore contre la production de viande impliquant de la cruauté envers les animaux. En même temps, les mêmes ignorent leurs propres principes moraux quand ils agissent en tant qu’acteurs de ce même marché, en recherchant les matériels électroniques, les vêtements ou les aliments les moins chers. Ainsi, le marché réduit les préoccupations morales
Les Dr Armin Falk et Nora Szech démontrent que les marchés érodent les préoccupations morales à l’aide de quelques expériences.
Plusieurs centaines de sujets ont été confrontés à une décision morale entre le fait de recevoir une certaine quantité d’argent et de tuer une souris, contre le fait de sauver la vie de la souris et de renoncer à l’argent.
"Pour étudier ces conséquences immorales, nous avons étudié si les gens étaient enclins à faire du tort à une tierce partie dans des échanges pour recevoir de l’argent. Le fait de faire du tort aux autres de façon intentionnelle et injustifiée est typiquement considéré comme immoral ou contraire à l’éthique" dit Falk. Les animaux impliqués dans cette étude étaient nommés des "souris surnuméraires", élevées dans des laboratoires en dehors d’Allemagne.
Souris contre argent dans des échanges commerciaux, cela impliquait le symbole : vie contre argent. Si une offre commerciale était acceptée et qu’un échange était complété, cela avait pour conséquence la mort de la souris. De cette expérience, il ressort nettement que le commerce résulte en une érosion des valeurs morales.
"Dans les marchés d’échanges commerciaux, les gens font face à plusieurs mécanismes qui pourraient réduire leurs sentiments de culpabilité et de responsabilité" explique Nora Szech. En situation de marché, les individus se concentrent sur la compétition et les profits plutôt que sur des préoccupations d’ordre moral. La culpabilité peut être partagée avec les autres vendeurs et acheteurs. En outre, les gens voient que les autres violent aussi des normes morales.
Si je n’achète pas ni ne vends, d’autres le feront
"Pour des biens sans implications morales, les différences dans les prises de décision entre les conditions personnelles et de marché sont faibles. La raison est simplement que dans de tels cas, le besoin de partager la culpabilité ou un comportement d’excuse est absent".
On ne peut tirer sur le champ des conclusions hâtives, si ce n’est quand même une qui me traverse l’esprit : « Messieurs les libéraux ne sont pas des salauds tout seuls, les autres le sont aussi. A la différence que ces derniers le sont devenus, bien après que les premiers l’aient été.
Ce qui, comme dirait une danseuse de mes amies « ne me fait pas une belle jambe ».

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29 mai 2013

De tout et surtout de rien !

C’est fini pour un an de monter les marches, avec ou sans la petite culotte d’Éva Longoria. L’extase du public aux barrières du succès est remise à une date ultérieure. La double mastectomie préventive d’Angelina Jolie racontée par les journaux, pile à la montée des marches, le public est reparti admiratif, avec quelque chose à dire.
Un mot de plus et on tombait dans l’anamnèse, par l’attachement aux mots techniques, quand les docteurs sont entre eux.
On cumule les cumulus, bon ! Que fait-on, s’inquiètent les médias, pour ne pas sombrer dans le pessimisme ?
Roland Garros ? Après le départ à la retraite de nos deux championnes, l’intérêt pour le tennis est retombé comme un soufflé.
En principe, on en avait pour l’été, l’œil sur les courts et tout de suite après, la langue sur le guidon du tour de France. Avec trois joueurs belges qui ont mordu le gravier le premier jour, Emmanuelle Praet n’aura pas assez d’ourlets hardis à ses minijupes pour qu’on la lise dans le Soir.mag. Philippe Gilbert n’est pas sûr pour la grande boucle. Voilà où l'on en est !... Entre les événements, la soudure manque.
Reste bien Reynders qui se dit prêt à exercer les fonctions de Ministre-Président de la Région bruxelloise, mais avec lui, comme il est prêt pour toute présidence – on se rappelle son « voici le nouveau bourgmestre de Liège » sous une de ses photos – c’est une info qui ramène à la politique. En été, vous n’y pensez pas !
Monter une démission possible à Laeken pour faire diversion n’était pas une bonne idée. Le roi fait penser à la crise de régime et la crise de régime à Bart De Wever qui fait lui-même penser au social, avec le social on en revient au PS et son père Ubu qui parle de rigueur au lieu d’austérité.
On n’en sort pas !
Elio l’a compris qui s’apprête à commémorer le centenaire de la grande guerre, en lieu et place de l’offensive de la N-VA, sur la chaîne des forts socialistes pour mai 14.
Sera-ce suffisant pour contrer la mauvaise humeur ? L’obstination indécente de quelques-uns qui passent à côté des festivaliers et des sportifs de l’été à tirer la tête, fait craindre que la colère perdure pendant les vacances, gâchant ainsi celles de la ministre de l’intérieur, sans parler d’autres hauts responsables, si les choses finissaient au baston.

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L’info people, c’est tout bonus pour passer sous silence l’essor des fortunes et le nombre de milliardaires en nette progression dans un océan mondial de détresse. Vrebos l’a compris dans le Marianne frelaté spécial Belgique. Quant aux autres gazettes quotidiennes, les récentes purges au Soir, les défenestrations dans les feuilles de province, et le troc des contrats à durées indéterminées contre des piges, comment faire des enquêtes estivales sérieuses ?
L’ennui, c’est que Cabrol prévoit – en plus - un été pourri. La canicule tue le mouvement. La chaleur conduit les corps à l’indolence ; le froid stimule et fait qu’on agite un drapeau rouge pour se réchauffer. Il y en a même – quand le thermomètre est au plus bas – qui prétendent que c’est la faute du gouvernement !
Les Chinois ont pris une option sur le Club Med. Eux aussi ont besoin de faire rêver les foules. Bien sûr, on pourra toujours se partager les palmiers pour des travelings sur la mer bleue, mais on n’est pas convaincu que le Belge moyen qui ne partira pas cette année, se contentera des cartes postales des pays exotiques de ses élus. Laurette Onkelinx à poil sur une pellicule venue de l’île Moustique, ne fera pas un adhérent de plus à la section de Schaerbeek.
Business Week, qui ne passe pas pour une publication anticapitaliste, rappelle que le célèbre théoricien du management Peter Drucker avait théorisé en 1977 qu’une entreprise dans laquelle les écarts de salaires dépassaient un rapport de 1 à 25 voyait ses performances diminuer.
Merde, encore un truc qui pouvait tomber en plein mois d’août comme les merdes nobles dans les tuyauteries de Laeken. Mais c’était avant, quand Justine Henin ne faisait pas du tricot et que Gilbert pouvait gagner un Tour de France.
Aujourd’hui, avec ce vieux machin de 1977 qui vire à l’aigre, bien d’autres canailleries sont passées sous les ponts, le temps est mauvais et nos athlètes souffrent des articulations.
Si j’étais Di Rupo, j’attendrais avant de changer de cache-sexe pour San Valentino, histoire de me faire voir encore à la piscine de Mons, avec le petit rouge des inaugurations.
Eva Longoria – elle – n’a pas hésité à montrer son cul pour faire diversion.

28 mai 2013

Marianne B. ça craint !

Décidément, Marianne France n’est plus ce qu’elle était en devenant Marianne Belgique.
Nous n’avons de l’esprit que lorsque nous prenons le train pour Paris. Dès la gare du Nord, un certain air surréaliste qui échappait à l’entendement des Bruxellois, saisit la belgitude qui se transforme en certitude gouailleuse. C’est ainsi qu’un intermittent du spectacle, jouant les utilités pour d’innommables publicités sur nos deux chaînes, devient Stéphane De Groodt, humoriste du Tout-Paris, avec à la plume (comme on dit « à la baguette » du chef d’orchestre) Christophe Debacq,
L’éditorialiste de Marianne Belgique, l’omnivore Pascal Vrebos, ferait bien de tenter le coup et de rallier la France, le temps de nous écrire quelque chose de bien torché à Paname, il nous reviendrait avec le TGV du soir, un papier à la main plein de sensibilité, nimbé de gloire parisienne. Il ferait un pied de nez aux trois ou quatre journalistes qui n’ont pas besoin de prendre le train pour bien écrire, dans notre capitale. Et il serait sincèrement admiré de ses élèves.
Illustrer la chose d’une photo du Café de Flore, Vrebos écrivant sur un coin de guéridon, serait parfait ; quand bien même le guéridon ne serait pas celui de Jean-Paul Sartre.
Hélas ! ce n’est pas pour tout de suite.

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Rendez nous Jacques Julliard et Maurice Szafran, non pas vers les pages 40, mais tout de suite en lieu et place de Vrebos. Autrement dit, revenez avec Marianne France et faites un supplément d’un cahier de 8 pages made in Belgium, à intercaler après la page 48, ou mieux en feuilles volantes en fin de magazine. Si ça vous dit. A la limite, ouvrez l’intercalaire sur Vrebos, mais ne faites plus croire que ce type est capable d’être sensible aux cœurs qui battent dans ce royaume du roi Pétaud, à la Une de la chose.
Parce que, franchement, s’il n’y a personne à la hauteur de Julliard ou Szafran dans la patrie du surréalisme, on pourrait demander au parisien De Groodt, depuis qu’il est consacré par De Caunes, l’humoriste belge à la plume acérée, s’il ne veut pas nous pondre un éditorial chaque semaine. On pourrait lui faire valoir que « les Parisiens, ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît ». Il apprécierait la falsification de la citation.
J’ignore si les patrons de Marianne ont encore la main sur l’édition belge ou si c’est Vrebos qui les a chambrés ; mais, la réputation du magazine à l’étranger est en jeu ! Admettons qu’un Belge laisse traîner le Marianne Belgique dans un café à Tunis ou à la terrasse d’un restaurant à Hammamet et que ce soit un des nombreux francophones frustrés par le pouvoir des barbus qui se jette – pour ainsi dire – sur l’esprit français, vous voyez d’ici la déconvenue du lecteur en tombant sur Vrebos !
Rien que son tout dernier « Sire, parlez », c’était d’un affligeant !
En ces temps effroyables, là où la chanson « Les loups » de 1967, incluse dans le deuxième 33 tours de Serge Reggiani, aurait tout son sens, puisque les loups figurent les repus du système mettant en coupe réglée le travail des Anciens des usines, les jeunes découvrent à la place, la chiure de mouche hebdomadaire du prof : une supplique pour que notre sire Albert II l’ouvre sur ses intentions, vous voyez le genre... eux qui croient encore en l’avenir du métier !
On pensait qu’Albert et Paola passaient des jours heureux sur leur beau yacht ancré quelque part en méditerranée, à proximité des cinquante hectares de leur maison de campagne de la Corniche. Ils n’y sont pas assidus. Les souverains souhaitent reprendre des couleurs. Quoi de plus légitime ?
Y avait-il lieu d’en faire l’édito ?
Vrebos a une pensée pour le gamin qui se morfond au pied du trône, qui sait, aurait-il en tête de finir comte, au pire baron ? Ça intéresse le lecteur de Marianne, son ambition ?
Place Saint-Lambert, une vieille femme m’a demandé quel bus prendre pour les Guillemins.
– Pour la gare, ai-je dit ? – Non, me répondit-elle, c’est pour les Contributions. Et sans que je ne lui demande rien, elle poursuivit d’une voix navrée : – Je dois payer 100 € de taxes communales pour les poubelles. Et c’était pour savoir si je pouvais les payer en plusieurs fois…
Voyez-vous, Vrebos, chacun à sa sensibilité. J’aime mieux la mienne que la vôtre.

27 mai 2013

Une sonde dans l’espace électoral.

La manie des sondages commence sérieusement à me gonfler.
Par exemple, Sarkozy en a tellement usé que la commission chargée d’examiner les dépenses de sa campagne et de son cabinet de la présidence, étudie le dossier pour une demande d’explication.
Le sondage donne l’opinion générale à un moment déterminé et selon une technique très au point sur la manière de poser les questions.
Mais, c’est une opinion « moyenne », c’est-à-dire regroupant une évaluation centriste qui, dans tous les domaines pour laquelle on la sollicite, ne tient pas compte de l’originalité de la minorité, avec une opinion en-dehors de la norme, de sorte que les extrêmes en sont pratiquement exclus, augmentant ainsi les chances du consensus qui conduit au poncif.
On le voit bien quand on organise un sondage justement sur des extrêmes. Si on posait la question de savoir si l’extrême gauche ou l’extrême droite aurait une chance de remporter les élections, nul ne doute que la réponse serait « non ». C’est ainsi que les sondages se sont lourdement trompés à plusieurs reprises et notamment aux chances d’être élu de feu Hugo Chavez.
Il y a là-dessus un sociologue américain, Thomas, qui en 1929 a élaboré sur les sondages un raisonnement qui a encore toute sa pertinence aujourd’hui.
« Les comportements des individus s'expliquent par la perception de la réalité et non par la réalité elle-même. » « If men define situations as real, they are real in their consequences » Si les hommes définissent des situations comme réelles, elles sont réelles dans leurs conséquences.
La part d’irréalité reste néanmoins forte sur les enjeux dans les sondages. Personne n’imaginerait faire un sondage sur l’issue d’un match de football. Dans ce cas, on pourrait faire à la limite un sondage sur les chances d’un club par rapport à l’autre. Ce que les journalistes sportifs traduisent par « une impression » selon l’opinion générale. Ce qui n’empêchera pas le club gagnant de, peut-être, l’avoir été contre « l’opinion ». Dans le domaine du pari, à moins qu’il ne soit truqué, le sondage ne signifie rien d’autre qu’une probabilité.
Le fait suivant est troublant. Il montre l’influence des sondages sur l’opinion : « …le sociologue Robert K. Merton évoquait la mésaventure de la Last National Bank lorsque son directeur Cartwright Millingville, intrigué par une atmosphère inhabituelle, découvrait que ses clients, alertés par la rumeur de son insolvabilité, venaient retirer leurs avoirs, provoquant ainsi la faillite de la banque. Autrement dit, ce n’était pas l’insolvabilité qui entraînait la faillite mais la rumeur qui créait l’insolvabilité » (Le Monde diplomatique).

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C’est ainsi que l’incompétence, comme l’impossibilité du choix sont monnaies courantes dans les métiers où, cependant, tout le monde attend une opinion motivant une action. Tels sont les métiers de ministre ou d’économiste. Et c’est là que le sondage tient lieu de cap et de stratégie.
Les économistes comme les ministres ont été incapables de prévoir la crise.
Les leviers influençant les mécanismes de croyance son nombreux et bien adaptés aux économistes et aux politiques. On se rappelle la polémique au sujet des agences de notation sur le niveau des taux d’emprunt des Etats.
Autre bidonnage, à l’origine instrument à usage domestique pour orienter les étudiants chinois, le classement des universités de Shanghai a valeur internationale, par un tour de passe-passe qui arrange bien les universités américaines et anglaises. Idem du classement des vins de Bordeaux imaginé pour la foire universelle de… 1855 et servant toujours à déterminer les cours en 2013.
Tous les dirigeants politiques ont recours aux sondages, de là à les manipuler, il n’y a qu’un pas qui peut être franchi de plusieurs manières. En commandant soi-même un sondage et en faisant pression sur le sondeur en qualité de client, soit en usant de questions qui peuvent donner un avantage à l’un ou l’autre camp ; enfin, en donnant aux sondeurs des listes de personnes que l’on souhaiterait être sondées.
Le comble a été le dernier paquet de sondages du Figaro lors des élections perdues de Sarkozy pour un deuxième mandat à la présidence. Le mot d’ordre était « Sarko remonte » ou « Sarko grignote des points à Hollande ». Pour finir avec cet incroyable chant du cygne, une fois Sarko battu : « Il a manqué quinze jours de campagne pour que Sarko l’emporte ».
Tirons l’échelle…

26 mai 2013

Explosion de colère !

Émeutes en Suède ! C’est ce pays que les sociaux-démocrates citent régulièrement en exemple. Ces mêmes sociaux-démocrates ne voient pas que la Suède, pas plus que les autres États européens, n’a pas intégré ses populations émigrées. Ce qui s’y passe, pend au nez de tout le monde.
Voilà l’aboutissement des discours lénifiants, emplis d’une fausse empathie pour les souffrances venues « d’ailleurs », en général des pays que nous avons exploités. Nous en sommes sortis, parfois, en emportant l’argenterie et à d’autres moments en exploitant indirectement la main-d’œuvre, comme lors du drame récent au Bangladesh.
Ce qui se passe à Husby, en Suède, est la conséquence de la même inconscience avec laquelle nous avons entrepris une intégration qui n’en est pas une à proprement parler en Belgique, un accueil fourre-tout qui au lieu de rendre les immigrés à la dignité humaine, les plonge dans des ségrégations nouvelles en partage avec nos plus pauvres compatriotes.
Quand j’entends les propos des antiracistes, je me demande s’ils ne font pas plus de tort à la morale et à la dignité humaine, que les racistes eux-mêmes.
Toute explosion de colère est suivie et exploitée par des casseurs. Il est aussi facile d’assimiler à des actes de vandalisme et de vol, une manifestation de rue. La vérité est dans l’explosion initiale de colère… après on ne peut savoir. Les casseurs sont utiles au pouvoir. Cela permet à celui-ci, de faire revenir les gens rapidement à son opinion .
Comment ose-t-on parler de structure d’accueil, d’hébergement sommaire « en attendant », d’emplois précaires bientôt régularisés, dans un système qui fonctionne par ségrégation du riche vis-à-vis du pauvre et qui nourrit et entretien en abondance, quelques-uns, au détriment de tous les autres ?
Je crois la réflexion d’un journaliste qui dénonce la ségrégation du logement qui existe en Suède. Husby est un témoin qui montre comment les populations issues de l’immigration sont devenues majoritaires dans la grande banlieue de Stockholm, rejetées loin du centre ville, comme un paquet de linge sale, amalgamé à l’autre paquet de linge sale que sont les pauvres autochtones.
Et rien, sur le vrai moteur de la ségrégation et du rejet des autres : le système capitaliste !
Vous allez dire « je l’attendais celle-là, le système capitaliste responsable de tout. C’est trop facile ». Et vous auriez raison, le capitalisme n’est pas responsable de tout. Sauf qu’il est au moins le destructeur principal du sentiment de solidarité parmi les hommes et rien que ça, c’est un crime contre l’humanité.

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En Belgique, on voit les mêmes ingrédients, le même aveuglement et les mêmes sottises qu’en Suède, à propos de l’immigration.
Le flux migratoire a été voulu depuis les Trente Glorieuses par les industriels, afin de faire baisser les salaires de leur propre main-d’œuvre. Les publicités tapageuses ont fait le reste vantant la vie de château à l’occidentale. Les millions de pouilleux du Sud sont venus grossir les pouilleux de nos contrées qui n’étaient belles que pour les contes de fée racontés dans les familles à comptes en banque.
Les Trente Glorieuses n’ont pas éradiqué la misère. Si l’on vivait mieux, le peuple n’était pas tiré d’affaire. La preuve. À la première tempête bancaire, la misère est aussitôt réapparue ; alors que le flux migratoire se poursuivait, encouragé par les industriels.
A qui profite le crime ?
Pas à nous, en tous cas !
En Suède, comme ailleurs, on dénonce encore le racisme comme un mal unilatéral des couches les plus pauvres de la population ! On ose dénoncer ce sentiment parmi la population semi-laborieuse, semi-sans travail, accusée de défendre « son » bol de soupe à l’appétit de ceux qui arrivent et ont la fringale.
Et qui le dit ? Mais les indignés qui sont à l’abri des indignes, au chaud dans leur classe sociale à crier au loup, derrière leurs portes blindées.
Mais, au risque de scandaliser, on peut se demander comment nous n’avons pas plus d’émeutes, plus d’attentats terroristes ! Les plus abjects salauds qui se font exploser en tuant du monde autour d’eux, ne sont-ils pas poussés à la base de leur violence imbécile par les conditions sociales dans lesquelles ils ont passé leur enfance, avant de répondre favorablement aux hyper criminels et délirants mystiques, à défaut d’explications rationnelles, trouvant dans la religion fanatique, un dieu se nourrissant du sang des infidèles et comblant leurs instincts meurtriers !

25 mai 2013

François et Elio, centristes.

Au Congrès du SPD, Elio est allé prendre des leçons pour atteindre au libéralisme absolu d’un Gerhard Schröder, canonisé de son vivant par… François Hollande, dans un discours à la tribune, très enthousiaste du modèle allemand !
On comprend que Harlem Désir, secrétaire du PS français, ait été choisi, justement, par sa souplesse et sa malléabilité. Paul Magnette, président du PS belge, devrait ne pas créer d’ennui à Elio Di Rupo, dans sa démarche à l’identique.
Voilà qui donne le ton à ces deux partis, toujours dénommés « socialistes ». Mais jusqu’à quand ? Des signes attestent que la gauche de collaboration et de gouvernement, loin de contester la dérive actuelle, s’est résignée à prendre le vent pour aller jusqu’au pire. Mais si, en France, les élections sont plus lointaines (4 ans), par contre en Belgique, on vote l’année prochaine.
On se croirait revenu au temps de Guy Mollet et de la SFIO, sauf que par rapport au PS solférinien, la SFIO passerait pour un parti marxiste !
Déjà, notre démocratie démontre par les faits, la fausseté de l’étiquette qu’on lui donne. Nous sommes en train de vivre l’extension du pouvoir des acteurs économiques, bancaires et financiers. C’est la définition parfaite d’un système oligarchique. Les banques et les spéculateurs décident dorénavant des politiques économiques des pays à court de liquidités.
Voilà la réalité, et tout cela sous les yeux d’un personnel de gauche au pouvoir et qui semble s’accommoder de la situation, sans montrer aucun signe de nervosité, comme si faire une politique de droite quand on est de gauche allait de soi.
A l’heure actuelle, nous eussions dû être les maîtres des banques et non leurs débiteurs !
Nos gestionnaires ont donné au secteur bancaire le droit de rachat de sa dette et de laisser en place les propriétaires des banques en faillite.
C’est donc bien aux victimes que l’oligarchie somme de rembourser les emprunts d’État aux banques ! L’oligarchie montre bien, par cet exemple, une réalité sociologique et un système politique dépravé.
Il faut que les électeurs des partis de gouvernement soient aveuglés, pour ignorer l’imbrication étroite des dirigeants politiques avec ceux de l’économie. La grande confusion des genres se retrouve dans le cas du mandataire public impliqué dans des conseils d’administration du privé. En Belgique, on a décidé que la mission d’État de Jean-Luc Dehaene chez Dexia était acceptable et qu’une autre mission, ayant pour objet la volonté de poursuivre des activités sidérurgiques dans le bassin liégeois avec le matériel installé, ne l’était pas ! En France, Jean-Marc Hérault a désavoué Montebourg sur Florange, pourtant ce dernier reste au gouvernement pour racoler ce qui peut l’être à gauche.
A l’usage de la crise actuelle, on voit bien que ceux qui ont en charge les affaires publiques ont plus le souci des intérêts particuliers et beaucoup moins le souci de l’intérêt public.
Le résultat de ce glissement de la démocratie vers l’oligarchie s’est fait de manière progressive et insidieuse. Les dégâts sont visibles en 2013, par le creusement soudain accéléré des inégalités.
Les dirigeants ne sont pas des imbéciles, ils défendent leur système en prétendant préserver la démocratie de la fiction. Neuf électeurs sur dix s’y laissent prendre encore. Donc pour les oligarques il n’y a pas urgence ! Cette proportion en faveur du mythe démocratique est indispensable, il est vital que la masse digère le bilan inégalitaire, si prodigieusement intéressant pour « l’élite ».

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Tant que la clientèle est assez nombreuse, ce genre de situation persistera. Le jour où Hollande et Di Rupo ne pourront plus garantir les avantages de la clientèle, ils seront obligés d’investir dans la police. A entendre les derniers discours, on n’en est pas loin.
Il n’y a qu’à comptabiliser l’admiration de tous les oligarques pour le régime chinois qui a des taux de croissance à faire bander les vieillards de Wall-Street, pour se douter que les gouvernements ne pourront tenir, qu’en se montrant plus autoritaire.
En abandonnant à son sort peu enviable l’électeur de gauche, Hollande et Di Rupo pensent s’installer au centre. Avec la concurrence, on leur souhaite bien du plaisir.
Même faisandé et désastreux, le libéralisme serait-il malgré tout en train d’enterrer le socialisme ?

24 mai 2013

Bulle politique de savon.

Si plus de la moitié des Wallons voient bien une république remplacer la monarchie actuelle, heureusement qu’il n’en existe que 18 % qui verraient Elio Di Rupo devenir le premier président de la république, par la même occasion.
Comme la gouvernance a peur du vide, le premier président serait désigné et pas élu, ça commence fort.
On a eu chaud : avec 18 %, on n’aurait pas le culot de désigner ce type !
Bêtises téléphonées que tout cela par des manipulateurs statisticiens. Nul doute que – dans l’hypothèse d’une séparation avec la Flandre et la fin de la monarchie – nous irions vers un rattachement à la France, moyennant une large autonomie négociée, mais pas que par des Montois et des gens du Borinage, comme la situation au sein du PS le laisserait supposer ; négociée par une large participation des autres régions, y compris la région bruxelloise.
Qui d’autre pays que la France accepterait de « libérer » Bruxelles de l’encerclement flamand ?
Quand on entend les propos bellicistes des dirigeants flamands actuels : CD&V, NV-A et Vlaams Belang, leurs vues sur Bruxelles et le racisme anti francophone, c’est triste à dire, mais il y faudrait bien quelques régiments de parachutistes bleu blanc rouge à l’appui des discussions, en « réserve » de la République.
Puisque « indépendants » il serait logique que nous songions à former une société démocratique au lieu de l’oligarchie usurpatrice de celle-ci, aussi présente à Paris, qu’à Namur…
Selon Hervé Kempf : « Dans les pays occidentaux, l’évolution du capitalisme ces 30 dernières années a provoqué une considérable augmentation des inégalités. Elle a conduit à détacher encore plus le groupe des très riches du reste de la société. Ce groupe a acquis un pouvoir énorme, qui lui permet de contrôler les grands choix collectifs. Derrière l’apparence d’une démocratie représentative, le destin de la collectivité est déterminé par un petit groupe de gens, la classe oligarchique. »

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Nous serions déjà mal partis par rapport aux responsables de notre nouvelle tutelle, tous, gauche droite confondues, dans les méandres justement du groupe des très riches à la merci d’un petit groupe de gens.
Seul avantage, nous nous serions détachés d’un pouvoir oligarchique flamingant et raciste, un des derniers d’Europe, mais cet avantage ne nous donnerait pas l’impulsion nécessaire pour convaincre nos nouveaux partenaires de la nécessité du changement. Surtout si le PS francophone en repli sur la Wallonie ne pourrait que passer des accords avec le MR dans la même situation.
Si bien que notre bénéfice serait on ne peut plus mince. L’avènement d’une vraie démocratie en France à la place de l’oligarchie qui y sévit et comparable à la nôtre, n’est pas à l’ordre du jour à Paris.
Alors ? Libérer Bruxelles, sortir d’un royaume d’opérette et rester en pâmoison devant le fric et ses détenteurs, est-ce que cela vaut le coup ?
C’est une question à débattre.
Philippe pour la monarchie (Deborsu hagiographe), Di Rupo ou Charles Michel pour la république, c’est fou comme l’avenir est peu enthousiasmant !
Il est vrai que ce n’est qu’un sondage…

23 mai 2013

Bœuf-carotte et FBI à la belge.

Quand la Justice se met à divaguer, elle y met le paquet.
Après 27 ans d’enquêtes, les tueries du Brabant wallon sont toujours impunies. Mieux, en 2014, il y aura prescription et on se demande si, outre les auteurs, le personnel judiciaire ne va pas pousser aussi un ouf de soulagement devant le million de pièces, une montagne de papier, que six juges d’instruction ont feuilletée, ils ont même envoyé des gens en prison qui se sont révélés être les victimes d’une fausse piste, qu’un juge – complètement maboul – soupçonnait en fonction de critères de classe sociale, des gens qui n’avaient rien à voir avec l’affaire, bien entendu.
Après des péripéties auprès desquelles les enquêtes, après l’assassinat de JFK, sont du pipi de chat, voilà maintenant que les différentes équipes d’enquêteurs se tapent dessus !
On se demande comment Deborsu n’a pas déjà imaginé une suite de son livre sur la famille royale, en impliquant Philippe, par exemple, dans la fiction d’un gang dans lequel ceux qui savent, ne veulent rien dire, pour que ceux qui ne savent pas se flattent de savoir.
Prospectus de lancement des Editions « On refait l’Histoire » : La scène se passe dans les caves de Laeken, un homme masqué de la stature du prince est assis sur le fauteuil de Léopold II conçu pour « honorer » deux dames à la fois. Entrent au rapport les rédacteurs en chef des trois grands journaux belges… Je laisse à Deborsu l’initiative de la suite du récit.
Ce qui n’empêche pas les descendants des victimes d’être passés des chapelles ardentes, aux charbons ardents.
En 2013, un ancien enquêteur de la cellule Delta, dirigée dans les années 1980 par le juge d’instruction de Termonde Freddy Troch, porte plainte contre la nouvelle juge d’instruction du dossier « tueurs du Brabant », Martine Michel.
Tout ça parce que cette dernière aurait fait faire des progrès à l’affaire, avec sa nouvelle troupe de limiers et risquerait d’impliquer l’ancienne équipe dans des manquements graves à l’enquête, notamment à propos de l’arsenal retrouvé dans le canal de Ronquières, qui aurait été jeté à l’eau par les flics eux-mêmes!
Si on comprend bien, les progrès de l’enquête sont en réalité des progrès de la contre-enquête dans laquelle la police elle-même est impliquée !

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En attendant, les auteurs des tueries courent toujours et ils doivent bien rigoler de l’amateurisme de notre FBI national.
Des portraits robots des tueurs à l’époque, leur donnent un certain âge aujourd’hui. Vingt-sept ans plus tard, peut-être que certains d’entre eux sont allés rejoindre leurs victimes ?
Nos voisins portent leur croix aussi avec l’affaire Grégory, ce pauvre enfant jeté dans la Vologne. Nous, ce qui a tué l’enquête, c’est l’accumulation des faits et la multitude des relevés et traces des tueurs, à une époque où l’ADN des auteurs présumés ne pouvait être fait.
Bref, un dossier éparpillé aux quatre vents par des inspecteurs, des juges et des experts, un Himalaya de paperasses, des pistes foireuses et une police déconfite.
Les victimes et ayants-droits sont découragés au point que beaucoup n’y croient plus, tout est prêt pour le scénario mystère qui court toujours comme les auteurs.
Dans les ragots divers et les potins de micro-trottoir, l’imagination va son train. Le plus fameux bouteillon accréditerait une organisation politique paramilitaire qui aurait voulu flanquer la pétoche à tout le monde il y a 27 ans, pour renforcer un pouvoir musclé, boucler les syndicats et mettre en taule les grandes gueules.
Personnellement, je n’y crois pas. Ce sont des bobards. La preuve ? Les syndicats n’ont eu besoin de personne pour suivre le PS la tête basse. Les grandes gueules ? Il y a longtemps qu’elles travaillent pour leur compte et qu’elles n’empêchent pas le monde des affaires de s’en mettre plein les poches.
Alors la tuerie !...quelle tuerie ?

22 mai 2013

Ambigüité !

Voilà une chronique bien embarrassante ! Non pas à cause du manque de matière ; mais à cause du sujet et des conclusions hâtives que l’on peut tirer sur l’auteur.
Un journal offre l’occasion de frapper les esprits. Je suppose que reproduire l’extrait d’un article, ce n’est pas tomber dans la provocation.
Du journal « la Dernière Heure » du mardi 21 mai 2013 : « …presque la moitié des 11.732 détenus de Belgique est de confession musulmane et revendique plus de facilités quant à la pratique du culte en prison. Il a été décidé, dans le cadre du Masterplan prisons, de la construction dans chaque nouvelle prison de salles polyvalentes dédiées à la pratique du culte. Celles-ci ne pourraient être exclusivement réservées à la prière musulmane et se voudront donc “neutres”. »…etc.
Je passe la suite, la connerie habituelle des croyances en général, même si la catho se fait plus discrète : tapis de prière, exclure le porc de l’alimentation, manque d’imam, etc.
Ce qui interpelle, c’est qu’il y a plus de 5000 prisonniers, presque la moitié des détenus, de confession musulmane ! Rares étant les musulmans de souche belge, on peut sans partir sur les grands couplets d’intentions racistes, écrire que près de la moitié des détenus a une origine albano-turco-maghrébine. Je ne crois pas que le culte musulman prédisposerait à la délinquance, ce qui serait une nouvelle Saint-Barthélemy à l’envers. Loin de moi aussi de faire le lit de l’extrême droite en exploitant l’information en discriminant l’étranger. Aussi vais-je être le plus circonspect possible.
Notre système carcéral est à la limite de l’explosion. Le phénomène – si l’on en croit la D-H – est principalement d’origine exogène. Les budgets dépassés, les protestations des gardiens, le manque d’effectif, tous les délits (la moitié) à devoirs d’enquêtes, les instructions judiciaires, le recrutement supplémentaire de policiers, la montée de l’insécurité, l’incidence que cela a sur les finances publiques, etc, tout cela n’est pas rien. Des facteurs criminogènes majoritaires seraient extérieurs à la criminalité belge ! Et que fait-on ? Officiellement rien !
Mais, c’est tout l’équilibre budgétaire de l’État qui est menacé !
On pourrait se demander ce que Nadia Geerts en pense ?

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Parce que oui, je suis troublé en écrivant cela et en même temps soulagé de m’exprimer sur tout sujet sans fausse pudeur, de faire état d’une réflexion, même si elle en soulève d’autres, plus ambigües, dont je ne saurais moi-même interpréter le sens. Serais-je, sans le savoir, un bon gros salaud raciste, en appréhendant de la sorte une des hontes de ce pays : l’état des prisons ?
Et on voudrait que les racistes ne fassent pas leurs choux gras d’une information pareille ! Et on voudrait que la droite extrémiste ne s’en prenne pas aux populations fraîchement détentrices de la nationalité belge, mais ayant conservé des attaches profondes de leurs pays d’origine, au point de garder des mœurs et des coutumes que d’aucuns trouvent moyenâgeuses ?
Les partis politiques de gouvernement, dits traditionnels, sont grandement responsables de mettre ces chiffres accablants sous le tapis ou de les publier en catimini, afin de masquer par des pauses d’antiracisme indignées, un grave problème de Société ! Alors que cette situation bouleverse l’équilibre de la gestion de l’État, en aggravant la crise et nos conditions d’existence !
Non, mille fois non, ce n’est pas rendre service à la démocratie et à la liberté d’opinion que de passer à côté de ces énormités qui ne peuvent être dites, par la peur en haut-lieu de provoquer un tsunami social ! Et on s’explique pourquoi, parce que courant sous le boisseau, elles sont comme des rhizomes malsains qu’on ne voit pas et qui font prendre le Belge moyen pour un gogo et le politicien, pour le premier faux témoin de moralité de 50 % des affaires judiciaires.
Ce constat nous amène à en exposer un autre.
La population albano-turco-maghrébine est loin d’atteindre la moitié de la population de ce pays. Comme elle détient à peu près celle des prisons, on peut statistiquement conclure que c’est une population victime en son sein d’une haute criminalité, due en partie à la misère, convenons-en, mais anormalement pénétrée par la violence et le crime.
Puisqu’on en est au sacro-saint lien d’égalité et de justice, qu’attend-on pour prendre des mesures soit pour accueillir ces gens dignement en leur donnant les moyens de vivre décemment et d’éradiquer le ferment de la délinquance clairement dénoncé par la statistique ou, faute d’en avoir la possibilité à cause de la crise, plutôt que d’en faire des populations mal aimées et dangereuses, de les aider à retrouver leurs racines dans les pays d’origine ?
Surtout ne pas faire comme les socialistes, du prêchi-prêcha pour une internationale de la solidarité… et mettre les travailleurs de ce pays sur la paille, et par la même occasion laisser à la merci des gangs, une population musulmane désireuse de s’adapter.
Le débat est ouvert. Il doit avoir lieu. C’est fini le temps où l’on croyait intelligent de se voiler la face (c’est une image). Et je n’ai pas l’impression d’être un foutu raciste en écrivant cela.
Les milieux dirigeants ont la partie belle : ils traitent de la misère sans la connaître, comme ils traitent le racisme, sans vivre dans des quartiers misérables.
En un mot, les politiques ne comprennent rien à rien, puisqu’ils sont dans un monde à part et préservé. Et vous ?

21 mai 2013

Lobotomie.

C’est Jacques Chaliand qui le dit, la domination absolue de l’Occident, n’aura duré que deux siècles.
Cela signifie au vu des faits, que l’Europe, s’est endormie dans un système économique qui est toujours admiré par nos penseurs politiques socialo-libéraux. En réalité, on a déjà plié bagage, on n’existe plus, mais personne parmi les décideurs ne le sait encore.
La haine puissante d’un ordre qui ne serait pas le mondial que nous connaissons, est à la base de notre manque de curiosité et de notre déclin. Malgré la chute de l’URSS nous voyons des staliniens partout. Ça paralyse les peuples.
La dérive qui nous entraîne vers des stupidités commerciales et des règles moulées sur l’exemple des grandes fortunes, nous gangrénerait depuis les alentours de 1979.
Elle nous empêcherait de réfléchir, par une sorte de lobotomie, à un ordre nouveau nécessaire à notre survie. Les principaux responsables seraient les partis libéraux, c’est-à-dire à peu près tous les partis de la coalition en Belgique !
L’agent révélateur serait apparu à la révolution khomeyniste, le deuxième choc pétrolier et le grand tournant initié par la politique en Chine de Deng Xiaoping.
Nous avions alors, l’œil sur l’Angleterre libre-échangiste de toujours. Énamourés, de la réussite reaganienne et thatchérienne, unis dans le même hymne à l’initiative industrielle et bancaire, nous nous sommes mépris sur la capacité de nos élites.
Nous sommes encore dans le ravissement de les entendre si bien parler, que leur connerie ne nous est pas encore sautée aux yeux.
Louis Michel et Didier Reynders sortaient de l’œuf pondu par Jean Gol et André Cools finissait de mettre au pas les syndicats ! On croyait découvrir Versailles pour tous, nous étions sur une fête foraine au palais des glaces, à voir nos sales gueules déformées par nos illusions.
Dirigée de la même manière et par d’autres insensés, l’Europe était à l’unisson, avec une majorité imbécile, en train de clore un chapitre de prospérité, sans s’en rendre compte.
Les beaux parleurs ne voyaient pas l’émergence aux premiers rangs des pays à forte capacité de population, la Chine, l’Inde et le Brésil. Il a fallu que Mittal nous botte le cul pour en convenir.
Prenant le relais de leur propre bêtise passée, les mêmes partis, produisant les mêmes leaders politiques, s’appliquent aujourd’hui à replacer l’Europe dans les secondes puissances, en faisant payer cette régression au peuple.
Je sais, notre faute, c’est de les avoir élus. A vrai dire, on n’avait pas le choix.
Bien entendu, il ne s’agissait pas de revenir en arrière et d’imaginer une nouvelle forme de colonialisme : contenir les puissances montantes, en poursuivant leur exploitation de façon détournée ; mais, il était à tout point de vue criminel de permettre un dumping sur les salaires et le social, afin de mettre en concurrence sur les prix, des travailleurs sous-payés et non protégés, avec les nôtres.

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La récession générale en Europe est en partie le résultat de cette faute.
Comme tout un chacun s’en rend compte, à l’exception des partis de pouvoir, s’amorce en Europe une montée spectaculaire des partis nationalistes.
Une pensée intelligente eût voulu un protectionnisme de bon aloi garantissant le devenir de l’Europe. Au lieu de cela nous allons avoir un nationalisme qui risque de conduire à une autre dérive : le repli sur soi.
Il ne faut pas voir cela de la Belgique, petit pays lunaire, quoique le nationalisme flamand peut nous en donner un avant-goût en 2014 ; mais de France, où le parti de Marine Le Pen, sauf grand écart de sa part ou sottise de son fondateur, va probablement supplanter aux prochains scrutins un des deux partis de pouvoir : l’UMP ou le PS.
L’Europe était une belle idée. Ses dirigeants ne la méritaient pas.

20 mai 2013

Quand l’esclave se fait la malle.

– Ah ! mon Dieu…
– Quoi !... Quoi !... Ah ! mon Dieu ?
– …la grève !… on inonde le marché avec des articles fabriqués en Asie, et on ne trouverait pas des travailleurs chinois à petit prix pour remplacer des travailleurs en grève !
– Vous voyez mes valises manipulées par des porteurs chinois ?
– Vos bagages le sont déjà à leur fabrication, pourquoi ceux qui les fabriquent ne viendraient-ils pas chez nous les manipuler dans les aéroports ?

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Débats vaudevillesques à la téloche ce dimanche, sur une éventuelle législation afin de limiter le droit de grève.
Vaudevillesque parce que, même le sycophante de service, rôle tenu par Charles Michel et le matamore convenu, Melchior Wathelet, sont persuadés – sans l’oser pouvoir dire – que, sur un projet de loi pareil, le débat n’aura jamais lieu à la Chambre.
Qu’est-ce qu’ils en ont à foutre, ces gens-là, des porteurs de valises qui ne vont pas en Suisse, mais bossent chez Swissport, sans double-fonds dans le caddie ?
Ils se profilaient seulement tous les deux en défenseur du commerce et de l’industrie et se faisaient, à peu de frais, les porte-paroles des râleurs.
Wathelet les a eus au culot avec sa menace de réquisition. Il a joué gros. Avec une paire de sept dans son jeu, on ne relance pas le pot. Heureusement que les chefs des deux syndicats étaient d’accord avec Swissport et Wathelet, sans quoi ce dernier l’aurait eu dans l’os.
Les gens sont bizarres. Ils aimeraient limiter le droit de grève, quand ils doivent emprunter le bus ou attendre des valises à Zaventem, mais ils sont pour la grève pure et dure, quand l’entreprise dans laquelle ils travaillent va fermer ou liquider une partie de son personnel et qu’on ne sait pas qui sera dans la charrette.
Cette démocratie qui, en réalité, n’en est pas une, attendu que la volonté du plus grand nombre n’est jamais respectée par ceux qui sont mandatés pour le faire, ne peut pas trop taper sur l’esclave, sans courir le risque de périr elle-même, en s’exposant à l’explosion de colère d’un personnel qui ne supporte plus ses conditions de travail. Vous me direz « c’est pas ça qui va faire péter le bazar », bien sûr que non ; mais vous connaissez les propriétés de la mèche d’artificier ? Sait-on jamais ? Un loubard qui casse une vitre d’un bus de la STIB et Mittal qui ferme plus tôt que prévu. Tout ça en même temps ! Vous voyez d’ici les effets d’une grève générale en basse conjoncture ? La pétoche de Di Rupo, Wathelet et les Michel…
Les sanctions qui normalement tomberaient sur des grévistes partis dans une grève illégitime aux yeux de la loi, seraient trop vivement contestées dans une période de crise aussi tendue. Avec la population dans l’état de misère que nous connaissons, tout peut arriver.
Ensuite, ce serait une faute qui gênerait les dirigeants syndicaux qui gagnent leur fric en poussant à des accords qui empêchent les conflits de tourner vinaigre. Autrement dit, ce serait mettre en porte-à-faux les directions syndicales qui aident surtout les patrons pour un règlement à l’amiable, contre l’avis des travailleurs.
On voit bien que cela, c’est de la gesticulation et une vaste comédie.
En réalité, la situation est déjà suffisamment compliquée pour le plouc et le délégué syndical de base, qui doivent lutter contre de nouvelles conditions de travail, contre les patrons et les chefs des centrales syndicales, sans avoir besoin d’en rajouter une couche de la part de la droite dans la lutte de sa classe-moyenâgeuse et d’un parti socialiste qui a opté pour le libéralisme triomphant.

19 mai 2013

De Solferino au boulevard de l’Empereur…

… on se croirait en plein Second Empire !

Après la conférence de presse de François Hollande à l’Élysée, l’équivoque n’est plus permise. La France et, par voie satellitaire, la Belgique - entraînées par le même courant réformiste - sont pour le néolibéralisme. Voilà qui clôt définitivement le débat sur un socialisme rejetant le système économique actuel et décrété obsolète avec le marxisme et ses dérivés. Nous sommes clairement devant des dirigeants se réclamant du leadership des travailleurs et des chômeurs, appeler à la réussite d’une forme de société rejetée jusqu’ici par la gauche politico-syndicale, même si le courant réformiste avait déjà accompli un fameux travail de sape depuis les Trente Glorieuses.
Mais, il n’échappe à personne que la seule interrogation qui compte dès à présent, tourne autour de cette alliance du capital et du travail. Est-elle valable pour le meilleur et pour le pire ? Sinon, quelles sont les limites que la mondialisation ne doit pas franchir, au risque que François Hollande et Elio Di Rupo retournent leurs vestes ?
Dans le premier cas, c’est-à-dire le pire, comment, si la conjoncture ne se redresse pas dès la fin de l’année et qu’au contraire, aux millions de chômeurs s’ajoutent d’autres millions de chômeurs en Europe, comment dis-je, Hollande et Rupo vendront-ils leurs salades afin d’entraîner l’adhésion des militants socialistes qui seront aussi leurs victimes ?
S’aligner derrière un système auquel on croit, c’est honnête d’en convenir ; mais dangereux de précipiter des fins de carrière, en défendant l’indéfendable, non seulement pour le Bangladesh (ce l’est déjà), mais encore – et ce serait une première – pour l’Europe elle-même.

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On voit bien les limites de la collaboration des socialistes impliqués dans le néolibéralisme.
Les citoyens de l’Europe qui sont encore pour le système et qui donnent leurs voix à des partisans de l’Europe libérale, malgré les vicissitudes et les baisses de pouvoir d’achat, espèrent retrouver l’opulence relative passée. Ils ne croient pas plus que ça au libéralisme et à l’Europe. Seul le résultat les intéresse. Gare, si le capitalisme continue à foirer demain !
On sait l’incroyable souplesse des politiciens. Nul doute que Hollande et Rupo, parfaits équilibristes, tenteront un redressement en se défaussant sur des subalternes, aptes à prendre des coups à leur place. Et peut-être réussiront-ils en cas de désastre du néolibéralisme à se retrouver dans le bon camp. Mais si la tempête est trop grosse et les déceptions trop grandes, ils risquent fort de tomber sous les coups de la fureur populaire et de disparaître dans l’indifférence générale, ce qui est pour eux, la pire des déchéances.
Dans le second cas, les limites à ne pas franchir, ils n’en disent rien, et pour cause. Ils ne vont pas mettre la puce à l’oreille à Mélenchon et aux 25 % de Français qui croient encore en Hollande ; quant à la courte majorité wallonne qui imagine au plus haut l’intelligence politique de Rupo, en son épais sourdent parfois des jaillissements de lucidité ! Il serait stupide de la part du Montois d’en alimenter la source !
Pourtant, l’un et l’autre, devraient, sans se concerter nécessairement, fixer des limites à la régression sociale continue de l’Europe, victime de la foi dans le néolibéralisme mondialisé. C’est une question de crédibilité.
A la conférence de presse, Hollande n’a pas dit un mot sur la ligne rouge à ne pas franchir. Evidemment Rupo, suivant l’ancienne habitude de la ligne rouge à ne pas franchir et qui du point de vue linguistique est franchie depuis trente ans par les Flamands, pourrait bien nous enfumer dans une nouvelle Vita Nuova à l’italienne, chemin aussi obscur que celui de Dante, dans lequel notre grand homme profiterait de l’obscurité, si la social-démocratie sentait le roussi, pour filer à San Valentino où il aurait quelques biens.
Reste que ces deux phénomènes sortis de la gauche pour faire une politique calquée sur la droite ne sont pas les premiers à courir le risque de tout perdre, en voulant tout gagner.
Ils se sont mis dans une attitude de défense du système capitaliste qui leur va mal. C’est une position incommode qui pourrait se révéler une lourde faute. Ce qui, dès à présent, les met à découvert sur un terrain où ils doivent s’attendre à être canardés par les mécontents, ce qui fait déjà un beau paquet d’électeurs.
D’autres, avant eux, se sont pris les pieds dans le tapis. Quand on est laquais chez les riches, c’est ce qui arrive parfois.
C’est en chiffrant les dégâts de leur politique dans le futur, qu’on s’apercevra, plus tard, et sans doute, trop tard, de leur nuisance.

18 mai 2013

Une militante endogène

Il y a des modes dans tout, même en politique.
Par moment, on se demande dans quoi le bécébégisme va encore se fourrer ? Dans un machin nouveau, à coup sûr, dans lequel personne ne s’attendrait à rencontrer un phénomène belge des traditions.
La quinzaine étant dédiée au trône, avec l’abdication d’Albert possible, il a été de bon ton de prendre une plume d’oie et d’envoyer une épitre à son successeur.
« Mon cher futur sire, je vous écris ces quelques mots pour vous dire : ne faites pas ça ! Ne montez pas sur le trône, vous risqueriez d’en descendre plus vite que vous n’y êtes monté ! »
Ce serait trop simple de se fendre d’un timbre et sur l’enveloppe d’écrire « Philippe – Laeken ». Après avoir reniflé, soupesé, introduit la chose dans une machine à déjouer les complots, le kamikaze spécialiste des plis suspects l’aurait portée à Philippe qui en aurait pris connaissance.
Le BCBG, frotté de lettres et possédant un fauteuil à son nom dans quelques rédactions de presse ne peut pas user de la sorte, question de prestige. Sa lettre doit être publique afin que les lecteurs soient au courant, avant l’intéressé lui-même.
Deborsu avait déjà laissé entendre que le prince était de la jaquette, il fallait faire plus fort. Par exemple que le successeur d’Albert soit un demeuré.
Licenciée et agrégée en philosophie, Nadia Geerts fait donc tendance, comme toutes les licenciées et agrégées de l’ULB version républicaine et s’est fendue d’une lettre publiée dans son blog.
Pour un maître-assistant en philosophie et en morale à la Haute école de Bruxelles, catégorie pédagogique, on ne peut pas dire que sa démarche est à la hauteur.
Elle est républicaine, moi aussi. Mais, apparemment, on ne parle pas de la même république. La sienne serait plutôt pour les professions libérales qui ont le plus fort taux de recrutement endogène du Who’s Who made in Belgium.
Passe encore, c’est son droit d’espérer que François Hollande bis soit moins chiant qu’un Philippe 1er ; mais c’est au philosophe que je m’adresse. Visiblement Philippe a des problèmes de communication. Est-ce pour autant qu’il ait une araignée dans le plafond ?

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La timidité n’est pas un signe d’hébétude et tout le monde n’a pas l’ego sorti du pantalon pour un oui ou un non.
C’est justement la démarche de Philippe Moureaux qui après une longue carrière de soumission au PS, vient de nous sortir qu’il va fonder un groupe de réflexion et de nous citer Alain Badiou, le dernier maoïste connu, pour un think tank bidon !
Franchement, que ne ferait-on pour exister !
Crâne d’œuf (c’est ainsi qu’on qualifie les gros cerveaux de science po et de l’ENA, donc ce n’est pas une moquerie sur les fantaisies capillaires de la philosophe) n’a pas à s’en prendre à la personnalité de quelqu’un qu’elle ne connaît pas, sous prétexte qu’on lui attribue l’intention de succéder à son père.
…alors que, dans la république « socialiste » de Nadia, tous les enfants de BCBG succèdent à leurs pères.
Et si la monarchie est anachronique, la république socialiste mondialisée, c’est pire : c’est une arnaque ! Le triomphe de ce socialisme-là ne serait rien d’autre que l’attrape-gogo du néolibéralisme ! Oskar Lafontaine, « homme de gauche » allemand, souhaiterait fonder un nouveau « socialisme » plus centriste et complètement détaché du marxisme (comme s’il ne l’était déjà).
C’est probablement ce genre d’homme politique qui conviendrait le mieux à madame Geerts !
Qu’elle se rassure, Elio Di Rupo aussi.
Alors si son modèle, c’est ça, au moins avec Philippe, on n’aura pas les solféristes, selon la jolie expression de Mélenchon à propos des « camarades » du PS de Harlem Désir.
C’est plutôt Nadia Geerts qui est obsolète, démodée, BCBG façon Saint-Germain-des-Prés 1950, socialiste, peut-être, mais tendance néolibérale.
A tel point que moi, républicain à l’ancienne, plutôt que de sombrer dans la soupe capitaliste petite bourgeoise, je suis prêt à crier « Vive le roi » nom de Dieu ! Au moins lui, il ne trompera personne sur la marchandise. Un demeuré de la jaquette ne peut pas être mauvais.

17 mai 2013

T’es sur 220, coco ?

A propos de Tihange, Di Rupo en conseil jumelé des ministres au Luxembourg a dû être relayé par Joëlle Milquet pour répondre aux questions des journalistes luxembourgeois sur la dangerosité de cette centrale. Le ministre luxembourgeois Junker avait justement fait remarquer que la centrale se trouve à seulement 65 km de la frontière luxembourgeoise et qu’il était inquiet pour la sécurité de ses compatriotes.
Apparemment Elio Di Rupo ne l’est pas à propos des Liégeois et des Hutois situés bien plus près d’une casserole à pression nucléaire tellement vieillie et devenue dangereuse qu’il devient urgent d’arrêter la fusion.
Depuis l’enthousiasme des années soixante pour l’électricité nucléaire, enthousiasme émanant surtout des sections de Liège et de Huy du parti socialiste, tout à l’atome, ces partisans de la chose ont beaucoup déchanté.
Si Sa-Suffisance s’est embrouillée et a préféré laisser la parole à Milquet – ce qui n’est pas dans ses habitudes (que ses partisans se rassurent, il ne s’est pas départi de son sourire supérieur que ses fans aiment tant) il n’en était pas moins le bec dans l’eau, comme si ce problème n’était pas le sien et celui de ses amis !
Ses balbutiements ne cachaient pas un trouble du langage, mais plutôt une désinvolture qu’il affiche à chaque fois qu’il est invité au Luxembourg où il peut jouer les grands, quand il ne connaît rien des dossiers et qu’il fait semblant, qu’au contraire, c’est un jeu pour lui.
Reste que si les Luxembourgeois souhaitent que l’on ferme Tihange, ce qui est faisable rapidement, les temps de refroidissement et d’arrêt complet sont bien connus, le problème majeur n’est pas là, mais dans le démantèlement de la centrale et l’assainissement des sols.
Le reproche que l’on faisait déjà en 60, à savoir le manque de technique pour ne pas laisser traîner derrière soi des sources d’irradiation des populations, décontaminer le béton et la ferraille et enfin tous les éléments qui ont été irradiés, avait été en ce temps-là contrés par des arguments selon lesquels avec le progrès des sciences, un demi-siècle plus tard, on aurait les techniques et ce ne serait pas un problème.
On y est et personne n’a trouvé un système décontaminant sûr.

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Moralité, si l’on ferme les lieux, il va falloir les faire garder par des hommes armés et les inspecter régulièrement.
Di Ruppo peut bafouiller tant et plus et rigoler tout son saoul, Milquet prendre des pauses et jouer les petits chimistes, ce n’est pas demain que l’on rendra les bords de Meuse aux citoyens.
Nous sommes condamnés et les générations futures aussi à faire de ce tas de béton un mausolée pour tellement longtemps qu’il est vraisemblable qu’on ne saura même plus à quoi le monstre servait dans deux ou trois cents ans.
Bien entendu l’enfoiré souriant du Luxembourg ne sera plus là, pour minimiser le problème.
Les Français qui ont dans leurs projets de démolir la centrale nucléaire de Fessenheim, la plus vieille de France, n’ont pas encore chiffré les coûts, probablement quelque milliards d’euros.
Avec de bonnes jumelles, de la rive gauche de la Meuse, on peut voir les ferrailles sortir des bétons d’une tour de refroidissement de Tihange. Les habitants de proximité ne doivent pas être très rassurés, malgré les rodomontades de nos ténors politiques.
Question : Mons se trouve à combien de Tihange ? Réponse : quand même un peu plus loin que la frontière du Grand Duché.
C’est un argument, ce n’est pas une raison.

16 mai 2013

Sacré Auguste

La dernière fuite de données d’un paradis fiscal par excellence, le Panama, met en lumière une bonne partie du gotha belge, à côté des princes et des barons, un certain Auguste Vanistendael, mort il y a dix ans, ministre d’État, grande figure du syndicalisme chrétien.
Que diable ! qu’allait donc faire un syndicaliste dans les offshore ? Sinon essorer l’argent sale !
Voilà un lascar qui a sillonné la planète au nom d’un syndicalisme international, ami d’Adenauer, fourré au Vatican pour un oui ou un non, toujours prêt à défendre la cause des paysans d’Amérique du Sud, un homme dont on pourrait retrouver dans toutes les gazettes un tant soit peu chrétiennes des discours remarquables sur la pauvreté nécessaire des humbles militants chrétiens et l’ignominieuse fortune des riches libéraux et qui déposait des sommes rondelettes sur un compte au Panama en belle compagnie !
Ce chantre du dépouillement selon l’Évangile avait de drôles d’amis, comme le prince polonais Janusz. Son compte bancaire figurait sur une liste à côté d’un illustre descendant de Charles Quint, le prince Bernard de Mérode, d’un autre prince de Croÿ-solre, le baron de Fierlant Dormer, etc. On se demande comment Deborsu qui n’en est pas à une approximation près n’a pas trouvé le nom d’un prince, plus illustre encore que les précédents sur la liste « spéciale Belgique », un prince qu’il avait déjà accusé dans un livre, d’être de la jaquette, sans l’avoir jamais testé lui-même sur le côté pile de cette personnalité à haute particule.
Le voilà bien notre Saint-Martin pourfendant son manteau d’un grand geste plein de noblesse afin d’en offrir une partie au pauvre grelottant, il en avait plusieurs autres dans ses valises Hermès !
C’est triste à écrire, mais Alain Destexhe, par ailleurs détestable dans ses positions d’ultra, n’a pas tout à fait tort quand il parle de la fortune cachée derrière les façades des syndicats !
Comment sont payés ces universitaires que les comités syndicaux vont pécher dans les sorties des diplômés de nos hautes écoles et qui n’ont au départ que le seul mérite d’être affiliés pour la FGTB, au parti socialiste et au CDH, pour la CSC?
On se doute de ce qui a pu les motiver outre l’appartenance au PS, pour devenir porte-parole des travailleurs, eux qui n’ont jamais rien fichu de leurs dix doigts ?
A cela une réponse vient à l’esprit de tout être raisonnable : le salaire !

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On se rappelle le cri du cœur d’Anne Demelenne à la RTBF, devant la déclaration d’un chômeur vivant avec moins de 1000 € par mois « Ah ! je ne saurais pas vivre avec ça. » Non, mais ils mordent de combien dans la cagnotte des grèves, ces hauts responsables ?
Thierry Bodson, par exemple, il ne carbure pas à l’eau du robinet que je sache. Il gagne quoi place Saint-Paul ? Allez, un peu de franchise !
Silence radio. La somme exacte risquerait sans doute de ficher en l’air le moral des troupes.
Mais, à l’heure des mauvais résultats et des grincements de dents, au lieu des cris poussés au ciel et des bras levés, puisqu’on a les noms des grands Belges, ci-devant barons et princes de la poudre aux yeux, et les noms d’autres grands belges, défenseurs de la veuve et de l’orphelin, puisque ces comptes qui nous viennent tout droit de Panama sont relayés en Belgique par d’autres mystères, ceux des comptes belges de certains grands « bienfaiteurs », puisqu’on sait que Flahaut et quelques autres luttent sournoisement pour que MM. les parlementaires poursuivent leur cumul et touchent sous forme d’indemnités de sortie, des sommes grandioses, sortes de compensations de licenciement, comment se fait-il qu’il n’y ait personne pour réclamer d’autres gestionnaires de cette crise qui n’en finit plus ?
Et pour commencer, comment les invite-t-on encore sur nos chaînes nationales à propos de tout et de rien et que personne, parmi les journalistes, n’ose river leurs clous ?

15 mai 2013

Sport exutoire ?

On ne sait pas si le Paris Saint-Germain a fait son dernier match à tout casser, ce qu’on sait, certains supporters, eux, ne se sont pas gênés, le lendemain, au Trocadéro, de casser tout.
La violence dans les manifestations n’est pas un phénomène nouveau, déjà en 1900 le scénario avait à peu près la même violence, sauf qu’elle était plus intelligible, puisqu’elle était politique. C’était, il est vrai, avant que le socialisme se détournât du socialisme.
De nos jours, sans s’être concertés, des individus de diverses origines s’intègrent aux festivités et attendent l’échauffement général ou un incident quelconque pour déclencher une manifestation dans la manifestation.
Le foot s’y prête bien. La violence est déjà dans les stades et à l’extérieur au cours des matchs. Regroupés, les énervés constituent une proie facile pour les casseurs. D’autant que la police ne fait pas le tri entre le bon manifestant et le mauvais.
La situation du PSG avec l’argent du Qatar fait évidemment jaser. Les journaux sportifs et les magazines à scandale touillent avec leurs choux gras, des millions d’euros qu’on verse à flots dans les comptes bancaires. Les commentaires des journalistes ébaubis attisent la colère de ceux qui doivent se débrouiller avec des clopinettes, surtout dans un Paris où se loger n’est pas une mince affaire. Un peu comme Bruxelles où même un ministre logé à Uccle se doit de préserver son emploi et même trouver des appoints supplémentaires.
C’est tout le football qu’il faudrait revoir dans un concept de sport de masse qui génère des profits, des scandales et des envies, bien au-dessus de la condition moyenne du supporter.
Ce sport est devenu une passion collective incompréhensible. Il engendre évidemment des comportements de supporters à la limite de l’imbécillité. Pour quelqu’un d’extérieur à ce monde du football, c’est proprement hallucinant d’entendre les commentaires sportifs au vu de ce qui se passe sur le terrain. Ces gens qui s’affrontent en arrosant abondamment la pelouse de leurs crachats, qui s’invectivent pour un rien et qui parfois posent des gestes volontaires qui occasionnent des chutes avec fractures, n’ont pas ce qu’on pourrait appeler l’esprit sportif.

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Quand, au hasard de leurs courreries, au bout d’une heure, un ballon entre à l’intérieur d’un des deux buts, il faut voir l’hystérie de celui qui a marqué, ses pirouettes et ses démonstrations d’ego devant le public. Les autres se ruent sur lui comme pour l’étouffer, tandis que le speaker hurle tellement que ce qu’il dit devient incompréhensible dans l’assaut des décibels dans les oreilles.
Franchement, on est effrayé que le spectacle, quelconque et pour tout dire navrant, qui se déroule sous nos yeux déchaîne une folie collective à nulle autre pareille. Hystérie qui se poursuivra parfois longtemps après le coup de sifflet final.
Qu’est-ce qui produit chez l’homme une telle effervescence ? C’est un mystère. D’autant que tous les supporters ne sont pas de parfaits imbéciles. Le lundi, ils reprendront le cours normal de leur existence, comme s’ils n’avaient pas été en transe la veille. Personne ne s’apercevra de rien. Ils passeront pour des gens normaux !
C’est d’autant plus mystérieux que les mêmes qui auront de la semaine l’occasion de s’indigner devant des scandales, de monter au créneau pour défendre leurs droits, qui devraient hurler devant les actualités au prorata de ce qu’ils hurlent pour une faute de main, comme des morts d’enfants dans des guerres, des famines voulues par des systèmes prévaricateurs et cette usine textile qui s’effondre au Bangladesh faisant au moins mille morts, eh ! bien non, rien, ils restent de marbre, comme si cela les concernait moins que vingt-deux trentenaires en short poursuivant le même ballon. Il faudra attendre le dimanche suivant pour les voir à nouveau au bord de la crise nerveuse.
Machine à rêver le football ?
Sport exutoire, plutôt, grâce auquel nos têtes de gondole coulent des jours heureux, à l’aune de l’hystérie dominicale de leurs électeurs.
A part ça, tous pris eux-mêmes de passion footballistique, pour les mêmes raisons qu’un curé est toujours de l’avis de son évêque !

14 mai 2013

Quand Herman gronde Éric…

Ce n’est pas la première fois que le Gouvernement flamand se fait désavouer par l’Europe pour sa politique discriminatoire à l’égard des étrangers et, pire, de leurs bêtes noires francophones.
Les frères Van Rompuy rompus dans l’exercice flamingantesque en savent quelque chose, quoique l’aîné, depuis ses hautes fonctions à l’Europe, ronge son frein en attendant son retour sur la terre sacrée, les poches gonflées d’euros !...
Un nationalisme aggravé persiste dans les partis flamands. Le refus d’en convenir fait jouer à la Flandre, le rôle qui fut jadis celui de la Serbie.
C’est encore le cas ces temps-ci. La Cour de Justice de l'Union européenne a condamné la semaine écoulée, les restrictions à la vente de logements en Flandre, comme une «atteinte aux libertés fondamentales», ce qui devrait conduire à leur annulation. Le texte baptisé «wonen in eigen streek» (habiter dans sa propre région) impose aux acheteurs d'une habitation, de prouver un lien avec la commune où se trouve le bien.
La politique du logement de la Région flamande n’est pas la première pomme de discorde entre les communautés. C’est tout un pommier, depuis trente ans. Et qu’on ne parle pas d’occasions manquées ! Depuis le bradage des Fourons, le parti majoritaire en Wallonie n’en est plus à une humiliation près.
C’est clair, le PS ira jusqu’à se traîner aux pieds des 60 % aux noms des 40 % ! Di Rupo désavouerait l’Europe qui désavoue la Flandre, pour peu que les autres l’exigeraient ! C’est du grand Guignol !
Toutes les lois linguistiques à commencer par le tracé d’une frontière derrière laquelle semble se barricader l’opinion flamande sont condamnables par n’importe quel juriste de n’importe quel pays, sauf en Belgique. Est-ce que le rapport de force 60 % de Flamands implique que les notions de droits des citoyens doivent être abandonnées ? C’est pourtant ainsi que l’entendent les partis francophones à l’exception du FDF, tous plus ou moins lâchement derrière un Di Rupo prêt à tout pour passer le cap des élections de 2014, sauver son roi et son parti, même au prix du droit des gens.
A quoi bon chercher à faire la paix avec le nationalisme flamand, quand on sait bien comment un régime ultra nationaliste finit ? D’autant que pour survivre, le CD&V ne peut pas rester en arrière du convoi des Flamingants mené par un Bart De Wever, chef de gare de première classe. Si bien que la demande de nouvelles lois de protection nous pendent sous le nez.
Espère-t-on que les Européens fassent le travail à notre place et qu’ils se chargent de laver notre honneur perdu dans les compromissions déshonorantes ?

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Incapables de régler les problèmes internes de ce pays, malgré notre grande couardise et notre désir de plaire à qui nous botte le cul, notre soumission ne suffit pas.
La Nation flamande en pleine dérive obsessionnelle n’a pas fini de nous en faire baver, Allons-nous quand même, assister à l’éclatement de ce territoire ? Notre lâcheté n’aurait-elle servi à rien ?
A en juger par le ton modéré des gazettes francophones, on peut être certain que les médias et les majorités politiques francophones croient toujours à un arrêt des demandes extravagantes des Flamands et que la xième réforme de l’État qui a accouché de BHV est la dernière.
Les pays Baltes, la Suède, la Finlande et la Norvège parlent des langues différentes et incompréhensibles pour l’Europe plus au Sud, est-ce pour cela que ces pays n’existeront plus demain ?
Il y a chez les Flamands une folle prétention de faire de leurs dialectes rassemblés en une langue l’admiration des citoyens de l’Europe du futur.
Les Flamands souffrent de deux choses : la modestie de leur langue et le secret dépit d’en parler une autre, à côté de la leur, en cachette, par la nécessité qu’ils ont de se faire comprendre dès qu’il s’agit de nuancer le non-nuençable.

13 mai 2013

Macrotage d’État.

Il n’y a pas pire gredins que les complaisants qui aident d’autres gredins de passer à travers les mailles de la fiscalité des gros magots expatriés dans des paradis fiscaux. Leurs propriétaires se paient des avocats dans des procès qui traînent en longueur, en attendant que les délais de poursuite soient prescrits. Quand ils voient à qui ils ont affaire – surtout lorsqu'aux finances le ministre est MR - ils s’arrangent avec les complaisants qui se feront un plaisir de transformer un délit en réhabilitation fiscale. Ils nous disent sans rougir « on applique la loi », que répliquer à ce cynisme ?
C’est à cause de ces gangsters que la facture est trop salée pour les petits revenus.
Non seulement, la plupart de ces flibustiers sont responsables de la crise, mais encore ils s’arrangent par nous la faire payer !
Le comble, ils trouvent des supporters parmi des élus. Ils étaient chez Maroy et Gadisseux sur le coup de midi.
C’est ce que j’ai retenu des débats sur les fraudes fiscales de ce dimanche à la RTBF.
Oui il y a des gredins parmi la brochette des représentants de nos formations politiques.
A l’exception d’Écolo et du PTB, on peut aligner les autres sur le PS qui avait délégué un de ses loustics, dont on ignore s’il répète ce qu’on lui a dit de dire, ou s’il prend des initiatives.
Ce n’était pas du Labiche, ce dimanche. Le vaudeville était plus en mauvaises actions qu’en bons actes.
Quoi, voilà des forbans qui étouffent des milliards en diamants et autres bricoles précieuses et qui se font prendre comme des bleus, et qu’est-ce qu’on fait ? On propose des transactions à l’amiable, on leur enlève une pincée de millions, presque en s’excusant. Ils ont la chance de tomber sur des oreilles complaisantes, des gens compréhensifs qui trouvent des arrangements.
Passez un peu la date d’échéance de ce qu’on vous réclame au Ministère des finances pour voir ce qui va vous arriver ? Dans un délai très court et sur un ton comminatoire, vous allez vous faire assaisonner par les mêmes qui faisaient des ronds de jambe à la maffia. En un rien de temps, vous irez vous expliquer au tribunal, avec l’huissier au cul on vous réclamera des frais supplémentaires à vous mettre par terre, si vous ne voulez pas qu’on vende vos meubles. Plus d’un qui sont passés par là vous le diront, c’est à ne plus pour pouvoir se relever !
Que ce soit des énergumènes comme Marie-Christine Marghem du MR, un Dimitri Fourny qui applaudissent à votre déchéance, on peut le comprendre, ils sont nés comme ça et plus personne ne peut rien pour eux, mais qu’un Ahmed … (j’ai oublié son nom), socialiste bon teint, tienne les mêmes propos, c’est absolument consternant.
Vraiment, il est grand temps de tourner la page et de balayer ces gens-là !
Soutenir que tout est réglo et qu’il vaut mieux récupérer un peu, qu’attendre la fin d’un procès qui avec remises, pourvois et entourloupes diverses peut ne jamais finir dans les délais, c’est dire que le ruffian qui a du fric peut marcher sur la loi comme on marche sur une merde, pour s’essuyer la semelle sur nos gueules !
Les seuls honnêtes gens sur ce plateau furent Gilkinet, écolo et Marco Van Hees, PTB, avec une fois n’est pas coutume, Olivier Maroy, qui a laissé parler le représentant du PTB plus que d’habitude.

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A remarquer que lorsque Marco Van Hees ou Gilkinet avait la parole, les autres arboraient un petit sourire d’une rare insolence, mais pour qui se prennent-ils ces bluffeurs nés ?
Parmi eux, un Defayt coupant la parole, pérorant, sûr de lui, une vraie tête à claques.
On se rappelle la chanson de Philippe Clay « Laissez passer les voyous, voilà les grands voyous ». Eh bien ! ils sont passés à la RTBF. Et ce n’est pas la première fois.
Pourvu que ce soit la dernière.

12 mai 2013

Un ministre « appelé » !

A force de s’en laisser conter, la population perd les bénéfices de l’école laïque, pour retrouver le chemin des cultes, des croyances et des médiums, avec une facilité si déconcertante que c’est à se demander à quoi peut bien servir l’école obligatoire et ce qu’on y apprend !
Evidemment depuis qu’un Breton a été pris au Nord Mali les armes à la main pour défendre la cause salafiste, on peut s’attendre à tout. Finalement, les agités du pendule, les extra-lucides sur photographie des disparus et même les voyants au marc de café pur Arabica, ont encore de beaux jours pleins de recettes devant eux, par les dons des clients.
Les interdictions de toute sorte qui pleuvent tant du point de vue de l’expression imagée et verbale, que de la détention et l’usage de produits dopants, d’armes de petits calibres, de fumer et bientôt de boire des alcools forts, même si c’est pour notre bien, réduisent une liberté que la démocratie, à l’avènement des derniers gouvernements, met à l’état de squelette.
Alors, forcément, on tente de se réfugier dans l’ésotérisme, le mystérieux, le fantasmagorique, sinon à remplacer Dieu, vêtu, dévêtu, innommé parce qu’innommable, poilu, imberbe, à six bras, en burnous, sur la croix, dans les nuages, au guichet de la banque Morgan, dynamiteros ou dans la forêt d’yeuses d’Assises !
Pourtant, c’est inouï tout ce que la médiumnité moderne a loupé depuis un demi siècle !
Elle vient encore de frapper un premier ministre, qui est passé de la catégorie « homme de raison » à celle « d’homme appelé ». A la question de la Dernière Heure sur son travail, Di Rupo s’est dit « investi d’une mission » ! D’ici à ce qu’il entende des voix… il nous a quand même donné un tuyau, il va s’acheter une nouvelle paire de Nike, courir lui fait du bien, et par ricochet nous devrons le sentir aussi quand il aura fait le tour du parc royal, on devrait être beaucoup mieux dans nos baskets.
Sylvia Browne, elle, en était certaine, puisqu’elle est allée sur un plateau télé dire à la mère d’Amanda Berry, la rescapée de l’ignoble Ariel Castro, que sa fille était morte !
Le tout est de savoir si elle a bien entendu des voix et si elle les a bien interprétées ? Il est vraisemblable qu’elle n’a rien entendu du tout et qu’elle a livré à la mère infortunée, l’opinion générale qui croyait sa fille bien morte.
Alors, méfions-nous des missions que l’on croit être dans l’ordre du destin d’accomplir, comme poussé par une force supérieure, en l’occurrence une social-démocratie dans le cas Di Rupo, qu’on retrouverait ainsi dans l’action, le conduisant vers un destin supérieur, par un idéal exceptionnel.

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Les chercheurs ont testé bien souvent la capacité des médiums à fournir des informations utiles lors d’enquêtes criminelles, et les résultats sont accablants. Une étude britannique publiée en 1996, a confronté des médiums à des étudiants en licence de psychologie.
Les médiums n’étaient pas meilleurs que les étudiants dans leurs prédictions.
Espérons que le hasard aura bien fait les choses du côté de Di Rupo et qu’il sera la bonne personne à « s’investir dans la Mission ».
Un truc qu’on peut donner à nos têtes de gondole : faites beaucoup de prédictions sur l’économie, la fin de la crise, la reprise de la croissance, la diminution de la dette. N’hésitez pas d’avancer des chiffres, des graphiques, parlez de pourcentages, des variantes, des possibilités offertes, etc. Une fois que l’on arrivera aux échéances, à un tournant, à une conséquence malheureuse, il sera toujours temps d’ignorer les prédictions fausses et souligner celles qui ont une plus belle allure.
Les économistes des banques et sur RTL l’ont bien compris, plus ils font de prédictions, plus ils ont des chances d’en avoir au moins une de bonne.
De toute manière, le peuple n’y verra que du feu.
Que Di Rupo entende des voix, se croie investi d’une mission qui, selon ses propres termes (il n’a pas encore osé, mais je sens qu’à l’approche des élections ça va venir) elle sera réussie, devenant le parangon de Hollande et le pygmalion de Merkel, ou, tout au contraire, que ce soit un fiasco complet, une déculottée mémorable, il sera toujours assuré que les électeurs décervelés comme ils le sont, crédules comme il n’est pas permis, honteusement trompés au point qu’un demeuré s’en apercevrait, voteront pour leur grand homme, parce que c’est ainsi, et qu’on ne peut rien contre la religion et la superstition, cette dernière jouant à jeu égal, puisque l’une et l’autre sont des foutaises.
Et puis, un ministre « appelé », voilà ses apôtres élus !

11 mai 2013

Les chefs ne meurent jamais !

Il fut un temps où être parlementaire et éventuellement ministre n’était pas repris dans les métiers. C’était une vocation, celle de servir les gens, à défaut d’exprimer la chose par de grands mots comme « servir son pays », une forme de sacerdoce, comme les prêtres !
On pouvait partir de n’importe quelle condition et avoir exercé des professions diverses, quoique déjà bien avant la guerre de 14, la gauche comme la droite était surtout représentée par des citoyens au-dessus de la condition ouvrière, l’intelligence brute et intuitive n’étant plus de saison après 1831, étant entendu que pour les coups durs on voit surtout des ouvriers se retroussant les manches, catégories plus rares dans nos universités.
A noter que, de façon curieuse, ce ne sont pas les intellectuels qui sont les plus actifs dans des situations comme celles que nous traversons. L’intelligence du cœur, la volonté et parfois la rage font les réussites. Dans ce domaine, les manuels sont bien supérieurs aux intellectuels. Finalement, le progrès vient toujours d’en-dessous, quoique ce soit le dessus qui en profite.
L’handicap, ce sont les têtes de gondole, ceux qui sont payés pour réfléchir. La gauche est un grand corps malade de ses dirigeants, parti et syndicat.
Avant, on exerçait un ou deux mandats, rarement trois, bien que certaines exceptions défiaient déjà le temps (Camille Huysmans1871-1968, caméléon politique, soixante années de mandats divers).
Dès les années 50 à l’orée des 30 glorieuses, avec la mort lente du communisme et la naissance du concept de social-démocratie, le sacerdoce ou si l’on veut la vocation, disparut complètement, donnant naissance à un métier. Dorénavant le parlementaire, le ministre, les bourgmestres des communes importantes avec échevins et autres titres et grades issus directement ou indirectement des urnes électives, appellent ce qu’ils font « un métier ». Et pourquoi pas ? Ne va-t-on pas jusqu’à dire que le roi lui-même en exerce un. La contagion a gagné les syndicats. Les corporations ne sont plus représentées par les professions qu’elles défendent, mais par des cadres extérieurs issus des mêmes écoles que les politiques.
Ce qui a disparu constituait l’essentiel de la prestation élective : le don de soi et l’effacement au bénéfice des autres.
Exercer un métier est d’une autre nature.
Evidemment, le discours est le même, le don de soi est toujours prôné ; mais cela n’est plus qu’une illusion que l’on essaie de faire partager aux autres.
Un métier, c’est vivre à partir de certaines conditions un œil sur sa fiche de paie : qu’elle nourrisse son homme, que ce dernier en tire des bénéfices et des satisfactions, un statut favorable, vacances, pensions et promotions, sans oublier la stabilité de l’emploi.
Tous ces avantages étant acquis par force et par ruse à MM. les Représentants (et pour cause, ce genre d’entreprise est autogestionnaire), voilà plus de cinquante ans que ce métier (puisque c’est son nom aujourd’hui) attire de plus en plus de candidats, d’où une sélection sévère, non pas d’après les anciens critères : sincérité, don de soi, altruisme, mais par ce qui est commun dans toutes les professions et que réclame aussi le FOREM : diplôme induisant une compétence, toujours aléatoire, expérience, pistons et fortes recommandations souhaitées.
Autour de cette lucrative profession sont venues se greffer des écoles adaptées : économie politique, connaissance des lois, droit, arts de la communication et de la présentation.
La boucle est ainsi bouclée. Les belles plumes font le bel oiseau. L’art de bien dire qui consiste à tourner autour du pot sans s’y mouiller jamais, voilà l’essentiel à retenir, si l’on veut durer dans le métier.
Car ce métier à des exigences. Il est nécessaire de faire partie d’un groupe. Il faut donc y adhérer et respecter les hiérarchies. Il n’y a donc que deux solutions pour en gravir les échelons : l’ancienneté ou la manœuvre « par en-dessous » qui vous fait l’ami de tout le monde et de personne.
Remarquez que les chefs ne sont peut-être pas parmi les plus intelligents, mais sont incontestablement les plus dangereux. Je n’aimerais pas, par exemple, me trouver au bord d’une falaise et tourner le dos à Monsieur Reynders, si par aventure au sein du MR j’étais un obstacle à ses ambitions. Je parle de ce chef charismatique de la pensée libérale, comme je pourrais parler de son collègue Di Rupo dans la pensée socialiste.

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Et les gens dans tout cela ? La Nation ? L’idée que s’en font des naïfs de mon espèce ?
Il m’a fallu du temps pour comprendre : ces chefs de clan se fichent de nous, comme le plombier se fiche d’un autre plombier qui vit d’une autre clientèle. L’entreprise, grande ou petite, connaît les mêmes luttes pour les mêmes motifs.
L’État, quel État ? Le leur gère 11 millions de numéros. Leur seul but est qu’aucun képi ne dépasse, qu’aucune particularité ne vienne déranger l’harmonie de la troupe.
L’épicier passe-t-il son temps à calibrer les petits pois ? Si bien que l’injustice est monnaie courante, que la misère fait un ménage disparate avec la richesse. Ils espèrent que le faible se mélangera au fort pour faire un homme moyen. Leur réussite tient au nombre de Hourra !
En cas de bilan négatif, de pertes d’emplois, leur FOREM, se sont les multiples voies annexes de directions variées et d’administrations rémunérées, là où ils vont s’abriter et se tenir au chaud et attendre l’éclaircie.
En politique, les chefs ne meurent jamais.

10 mai 2013

Assignats, dollars et euros.

On en a dit beaucoup trop ou pas assez sur la dette.
Voilà cinq ans que l’on n’entend parler que d’elle et parmi les plus ardents : les ministres ! Certains avec gourmandise comme ceux du MR, puisque la dette concrétise enfin leur rêve qui est de faire travailler plus et de gagner moins au nom de la rigueur ; les autres comme une belle-mère qu’ils ont dans le dos et qui les force à être plus sérieux en faisant des sacrifices, disent vouloir ménager les gens, mais suivent les libéraux pour sauver leur social-démocratie.
D’abord la dette de quoi est-elle faite ?
Elle est faite des plus-values prélevées sur le travail, d’une part, et des intérêts cumulés par le calcul savant des banques, de l’autre, sur les dividendes. La dette est donc, ni plus ni moins qu’un salaire que les travailleurs ne percevront pas et qui ira dans la poche des industriels, des héritiers d’industriels, des banquiers et des aventuriers proches parents de certains chefs d’État, au milieu de toute une faune bien intégrée dans le système économique.
Mieux, cet argent frais fourni aux Etats, n’est même plus le produit d’un travail pour certains capitaux comme ceux d’origine américaine. C’est ainsi que le dollar pur produit fictif imprimé à la chaîne vaut quand même dans les 0,70 €. Il est donc très facile pour quelqu’un qui est à la source de l’inflation du dollar d’en charger des wagons entier pour les convertir en euros et de se faire une fortune basée sur une monnaie stable.
Là-dessus cette poignée d’individus prend en otage des Etats, dicte sa loi et donne des recettes de remboursement, sous prétexte que les petits épargnants sont aussi partie prenante des détenteurs de la dette. Ils oublient de dire, au passage, que les petits épargnants perçoivent de leurs capitaux placés entre 0,5 % et 2 % et que les prêts à certains États ont des intérêts de 5 % et plus.
Entraînés dans un tourbillon : remboursement = récession, donc perte d’emplois et impossibilités accrues de ne pouvoir rembourser, le clash final est proche. On constate, au passage, que la France, par exemple, a déjà remboursé en intérêts la totalité du montant qu’elle doit, il est vrai depuis 1981, le dernier équilibre des comptes, on le doit au gouvernement Barre de 1980.
Mélenchon et Attali sont d’accord sur un point : aucun Etat ne remboursera jamais sa dette à ses créanciers. On fait comme si, et en attendant, on subit le discours libéral de la rigueur, qui conduit dans le mur de la récession et du chômage.
C’est l’Europe qui est la principale responsable avec l’euro, monnaie rigide et intangible et qui ne se prête pas depuis les Institutions européennes, mais depuis des intermédiaires qui prennent au passage des milliards de commissions. Voilà où le libéralisme conduit les européens aujourd’hui. Avec les anciennes monnaies flottantes, on n’aurait pas vécu ce cauchemar. Les Etats auraient laissé filer leur monnaie et l’inflation contrôlée aurait réglé tout cela. C’est l’exemple des Etats-Unis qui ont une montagne de dollars impressionnante qui ne correspond pas à la réalité de leur PIB. Eux aussi ne liquideront jamais leur dette abyssale !
Le discours de Mélenchon n’est pas bête du tout. Il dit « Chantage pour chantage, faisons le nôtre aussi ». Nous avons un formidable levier pour peser sur les autres Etats européens, y compris l’Allemagne. Si l’Europe ne devient pas sa propre banque, si la persistance des remboursements reste à l’identique et si nous devons encore réformer pour atteindre les 3 % de déficit et plonger dans la précarité la vie de millions de Français, c’est simple, l’Etat français ne doit plus rembourser sa dette !

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Pardon, ricanent les économistes libéraux, mais immédiatement les banques ne prêteront plus à la France, puisqu’elles ne seront plus remboursées et à qui la France empruntera-t-elle les 3 milliards dont elle a besoin immédiatement pour honorer les échéances, payer les fonctionnaires et les chômeurs ?
D’où la réponse de Mélanchon : les autres Etats regarderont à deux fois avant de refuser ce que la France réclamerait dans l’hypothèse où une autre gauche serait au pouvoir. Car, le poids de la France est tel dans les marchés mondiaux (4me puissance mondiale), que ce serait la fin du système capitaliste qui exploserait en un formidable puzzle dans lequel les intérêts particuliers ne pourraient plus s’assembler dans un ordre mondial. Il faudrait des décennies pour que naisse un nouveau système, meilleur… ou pire que celui qui précède.
C’est trop dangereux s’exclament les Michel, Reynders et Compagnie. C’est impossible disent les économistes rémunérés par les banques.
Mais, messieurs les affameurs de peuple, les sangsues du pouvoir, nous touchons là à une idée révolutionnaire, égale à celle des Sans-culottes de 1789.
Peut-on faire une politique sans risque ?
Les mollassons du type Hollande et Di Rupo en ont perdu le goût. C’est leur affaire. A tout bien considéré, quelle importance ? Ils ne sont plus de gauche depuis longtemps.

9 mai 2013

Des barbares et des métèques.

On comprend un peu Charles Picqué qui a jeté l’éponge, juste à temps diront certains, pour ne pas se prendre les pieds dans le tapis des populations allochtones qui gonflent la démographie bruxelloise et qui vont créer - que dis-je – qui créent déjà, des problèmes de démocratie.
390.000 étrangers résident dans la région de Bruxelles-Capitale. En comparaison, la proportion des résidents étrangers s’élève à 7% en Flandre et 10% en Wallonie (1), celle-ci est 3 à 4 fois plus élevée en région bruxelloise : un tiers des bruxellois a une nationalité étrangère. A titre de comparaison, la population étrangère représente une vingtaine de % dans les villes d’Anvers et Liège, et 15 à Charleroi.
Et on ne compte pas, bien sûr, les naturalisations qui font un Belge d’un ressortissant d’un autre pays et qui, bien que s’en défendent les promoteurs de l’accueil tout azimut, n’en acquiert pas ipso facto les mœurs et les traditions en cours.
En un mot, le ketje voit sa population fondre comme neige au Pôle Nord, depuis le réchauffement. Ce déclin s’accélère par la démographie plus forte des ressortissants des pays du Sud venus s’installer définitivement à Bruxelles, quoique la majorité des étrangers sont des ressortissants de l’un des 27 pays de l’Union Européenne, un cinquième sont africains et près d’un sur 10 est asiatique. Les américains sont par contre peu représentés : 4%.
La population étrangère a progressé de 43% en région bruxelloise depuis 10 ans, alors que dans le même temps le nombre d’habitants de nationalité belge a crû de 7%. En chiffres constants, la parité serait atteinte dans une quinzaine d’années, voire moins.
Dans les communes de Saint-Gilles, Ixelles, Etterbeek et Saint-Josse-ten-Noode : plus de 4 habitants sur 10 sont étrangers.
Tels sont les chiffres officiels consultables aisément.
Après ce qui précède, en général le ton devient pathétique.
Les racistes font gaffes par peur des astreintes, à faire sentir que cela est inqualifiable, certains désignent le laxisme du parti socialiste comme étant le premier responsable de « l’envahissement » et de citer les têtes de gondole Moureaux et Onkelinx poussant à ce laxisme pour des raisons personnelles. D’autres iront jusqu’à soupçonner certains Belges de par leurs origines étrangères à saboter par l’intérieur les habitudes de la Nation et de citer d’emblée Fadila Laanan, contre laquelle on établit un délit de sale gueule, avant de dénoncer la dilution de la culture française dans un salmigondis multiculturels, ce qui est honteux et inqualifiable pour le premier grief et sans doute vrai, pour le second.
Eh bien pas du tout, mon propos n’a rien à voir avec la politique du caniveau.
C’est au contraire sur un autre aspect de la démographie galopante que je voudrais mettre l’accent et qui passe complètement inaperçu de nos élites discourantes.
Pour plusieurs raisons.
Les résidents étrangers contribuent au développement de nouvelles activités économiques en région bruxelloise, et cela, au même titre que les habitants de nationalité belge. Ensuite, peu de ressortissants belges peuvent se vanter d’avoir des ancêtres bruxellois dépassant quatre générations.
Bref, Belges ou pas, nous venons tous de quelque part et rarement du pays dont nous nous vantons d’être des citoyens plus que d’autres.
Les invasions datent des premiers regroupements d'hommes. Les peuples disparaissent et sur les territoires qu’ils ont occupés d’autres peuples s’implantent et se considèrent chez eux sur une ou deux générations.

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Les populations arabes chassées par l’avènement d’Israël au sortir de la guerre de 45, des colons juifs sont entrés dans des maisons à peine désertées par leurs occupants avec la clé que les autres avaient abandonnée en fuyant. Que je sache, l’Europe n’en a pas fait toute une histoire. Ni les colons non plus, qui n’ont aucune considération pour les anciens habitants, au contraire, tout remord est exclu. A les entendre, ils croient dur comme fer qu’ils ont raison.
Venus d’ailleurs, les Turcs ont chassé les populations grecques de Byzance, allez un peu leur dire que, La Fontaine en discourait déjà, « le premier occupant est-ce une loi plus sage ? » (2).
La mauvaise conscience est bien mal répartie de par le monde. Il est vrai que le système économique contribue pour beaucoup à blanchir les consciences et qu’un escroc qui s’appuie sur la force, se rebaptise « honnête homme ».
Bruxelles est dans une période de transition. Cela peut durer quelques temps.
On voit bien que, même les enthousiastes de la polyculture, du métissage, de l’ouverture aux autres, du crédo gauchisant de la fraternité mondiale, ne disent pas un mot du jeu normal du pouvoir en démocratie.
Qu’en est-il d’un homme, un vote, dans une société comme à Bruxelles dans laquelle un tiers de la population n’est pas représentée, que très approximativement dans des pouvoirs communaux ?
C’est que Bruxelles offre la particularité d’être une ville Région.
Rome a mis tout le monde d’accord en imposant sa loi dans le pourtour du basin méditerranéen, Rome commandait à une vingtaine de millions de métèques que pour la commodité on appelait Barbares, alors que la Cité atteignait à peine 500.000 personnes. L’Europe est-elle le berceau d’une nouvelle Rome ?
Si c’est de cela dont il s’agit à Bruxelles, je revendiquerai qu’on m’y appelle Métèque, puisque je suis Liégeois, curieux mélange de trois pays et pas plus de droit qu’un Polonais ou un Turc à dire la loi à 100 kilomètres de la place Saint-Lambert !
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1. La différence est le produit de la réputation du racisme sous-jacent des Flamands et de leur frilosité vis-à-vis du français.
2. Le chat, la belette et le petit lapin.

8 mai 2013

Un flingue low cost.

La sagesse ne croît pas à la même vitesse des techniques et des découvertes.
Voilà peut-être la clé de notre probable anéantissement dans le futur, non pas à cause du vieillissement de la planète et la fin du soleil, mais parce que la technique aux mains d’utilisateurs peu évolués aura conduit à notre perte bien avant.
Cette réflexion à propos de la première arme 3D qui a tiré sa première cartouche à Austin au Texas (évidemment) mise au point par un groupe d’étudiants.
Que les enthousiastes se rassurent, le groupe a décidé de partager ce bonheur sur Internet. Ainsi, on n’aura plus besoin de passer chez l’armurier pour s’équiper, mais encore nos faiseurs de lois ne pourront plus vaincre leur frousse des salafistes hyperarmés, en raflant les pistolets à un coup qui traînaient dans nos tiroirs depuis la guerre de 1870, chacun aura sa pétoire pour pas cher, et comme tout ce qui est interdit devient très rapidement à la mode, le pistolet tout-plastic fera fureur bientôt.
L’étape suivante sera l’arme à répétition. Le temps de trouver une matière plastique encore plus dure que celle dont se servent nos Texans.
Gloire donc à l’étudiant en droit, Cody Wilson, pour le risque qu’il a pris en tirant la première cartouche. Les détails vont passionner les amateurs, en même temps faire rire les djihadistes de Syrie. Que voulez-vous qu’ils fassent avec le gadget ? Par contre, chez nous, avec les interdictions de toute nature « pour notre bien » (comme si c’était à Milquet d’en juger), tirer son coup sans se faire enlever deux doigts, correspond très probablement à un réflexe vieux comme le monde qui fait qu’on désire par-dessus tout, un objet dont la loi interdit l’usage.
La culture de prévention dont nous sommes accablés est essentiellement due à la peur générée par un Islam qui inquiète en Haut Lieu. Celui-ci se défend d’être raciste, alors qu’implicitement, il indique qu’il l’est, au même titre qu’un fanatique de la famille Le Pen ! Sans vouloir faire l’apologie du flingue, que serait-il arrivé si nous avions eu M’ame Milquet à l’Intérieur en 1939 ? C’est bien simple, elle aurait empêché la Résistance d’avoir les armes que les citoyens avaient soustraites aux Allemands en les raflant l’année avant !
Après l’arme à répétition, pour séduire les Islamistes, Cody Wilson devrait étudier le missile de poche, afin d’éviter au Hezbollah de creuser des tunnels pour l’approvisionnement de Gaza.
Reste à célébrer l’exploit. Il ne faut que 17 pièces pour monter l’engin que Cody et ses potes ont baptisé « Liberator ».
La machine à imprimer en 3 D coûte relativement cher, déjà le plastique ABS extra résistant, est à un prix raisonnable. Il est vraisemblable d’imaginer que d’ici deux ans, voire moins, chacun aura son arme prête à l’emploi, et que la 3 D coûtera le prix de deux imprimantes.
Merveilleuse autodiscipline des Américains, des bandes métalliques seront collées sur l’arme afin de répondre à la réglementation américaine. Autrement dit, ce pistolet à 1 coup pourrait passer les portiques de sécurité sans ce gadget supplémentaire et serait indétectable !
On se demande où les deux idiots qui ont fait péter des marmites à pression à Boston avaient la tête, quand Camping-gaz distribue des bonbonnes en plastique, ce qui de par la nature de leurs composantes ne laissent pratiquement pas de trace et qui ont été inventées bien avant la pétoire de Cody Wilson. .

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Il est légal aux Etats-Unis de se fabriquer une arme. Donna Sellers du bureau des alcools, du tabac, des armes à feu et des explosifs le confirme à BBC News: "Une personne peut fabriquer une arme à feu pour son utilisation personnelle." Milquet va sans doute éplucher le code pour le plastique, comme elle a certainement dû le faire pour les tuyaux en métal de l’adduction de l’eau et du gaz, afin de nous épargner de copier l’Amérique, tout au moins sur ce côté-là, le reste étant toujours sous le sceau de l’admiration béate, recommandée par les partis nationaux, gauche-droite confondues.
L’étudiant en droit reconnaît que son invention peut faire du tort manipulée par quelques olibrius des temps modernes, mais, ajoute-t-il justement, un inventeur n’a pas à se demander si c’est bien ou pas, il invente, c’est tout. Le tout c’est de savoir l’usage que l’on en fait. Si tous les inventeurs s’étaient posé la question avant lui, on en serait toujours à interdire la taille du silex en pointe de lance !

7 mai 2013

Les mains dans le tiroir syndical !

On l’a oubliée, pourtant l’affaire n’est pas mince. L’ACW (l’équivalent en Flandre du syndicat chrétien wallon) est toujours plongé jusqu’au cou dans des fraudes fiscales, certaines, avec faux et falsifications de documents officiels.
L’affaire est dans les mains de la justice, comme on dit, et ne fait que débuter.
Inutile de dire qu’on n’est plus qu’à onze mois de l’élection capitale pour l’avenir de ce fichu pays et que, pour le CD&V, il y a intérêt à faire durer l’instruction jusqu’en juin de l’année prochaine, si les partis piliers du système veulent sauver la dynastie.
On verra si la justice en Flandre est aux ordres du CD&V « rempart de la Constitution » ou gagnée à la cause de Bart De Wever.
Comme la FGTB, par sa direction, impliquée directement dans le monde socialiste, l’ACW l’est du CD&V et du monde chrétien flamand. La démission de Vanackere aux Finances est directement liée aux indélicatesses du syndicat. Je ne sors pas l’info de mon chapeau, c’est M’ame Delvaux qui l’a écrit dans un Soir du mois de mars !
C’est dire comme l’ACW et la CD&V sont liés et comme ils se tiennent par la barbichette.
Il ne faut pas s’illusionner sur le compte des syndicats quant à la gestion des fonds considérables brassés sous différentes formes des Régionales, des bureaux des huiles, jusqu’aux guichets des corporations. Cela a toujours été une nébuleuse, d’abord pour la bonne cause, ensuite par habitude.
C’était logique, lorsque les syndicats étaient la propriété des travailleurs et que ceux-ci l’organisaient de A à Z, la FGTB était socialiste de façon naturelle, puisque le socialisme d’alors n’avait rien du socialisme réformateur d’aujourd’hui. Les dirigeants savaient par cœur les articles de la Charte de Quaregnon et il n’était pas question de cogérer le pays avec le monde libéral.
La comptabilité était tenue de bonne foi par des camarades et si, parfois, l’un ou l’autre entendait le chant des sirènes capitalistes et s’enfuyait avec une caisse locale, l’ensemble des dirigeants était animé par un sentiment puissant d’appartenance à une classe sociale, tandis qu’une force morale les unissait.
Si l’ACW ne partageait pas l’idéal du syndicat wallon, il n’en était guère éloigné sur les principes de la plus stricte honnêteté et l’idéal chrétien, moins radical, était cependant tout aussi respectable.
Avec la modernisation et la société de consommation, le parler rude, les mœurs, et surtout l’idéal de Quaregnon, se sont envolés. Le PS virait au rose et devenait un parti social-démocrate. Une flopée d’universitaires en mal d’emploi saisit l’opportunité. Des marioles prirent les places en vue de l’organisation syndicale. Ils tenaient un beau discours, mais ils se découvrirent sans état d’âme et nantis d’un solide appétit. Ce qui provoqua un relâchement, voire un dégoût des idéalistes qui militaient après journée et à titre gracieux.
L’esprit de Quaregnon disparut. Un opportunisme malsain des dirigeants que l’on connaît fit le reste. Le boulot est garanti sans élection d’assemblées, sinon pour la forme et donc souvent bidons.

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L’ACW a connu à peu près le même parcours, plus rapidement même de décomposition interne. On voit le résultat.
Les militants de l’ACW et la FGTB sont les victimes collatérales du système capitaliste. L’enrichissement individuel par tous les moyens, quoi de mieux pour pourrir les consciences, fussent-elles chrétiennes !
L’ancienne FGTB ne reconnaissait pas le droit aux suborneurs de la classe ouvrière d’exiger des comptes. L’Etat ne fourrait pas le nez dans les papiers et les syndicats n’avaient aucun contrôle. L’ACW naviguait dans les mêmes eaux.
Reste que le syndicat chrétien, cul et chemise avec le CD&V, fait un boulevard à la N-VA et montre les limites d’une collaboration de classe dans une social-démocratie bien trop utile pour le patronat et les holdings, pour qu’elle soit honnête.
Au lieu de serrer les rangs autour du gouvernement actuel pour faire des réformes et amoindrir ainsi l’influence de De Wever, on fait l’inverse. C’est du bonus pour la N-VA.
D’ici à ce qu’on serre les fesses au lieu de serrer les rangs, on le saura dans onze mois.

6 mai 2013

Débats à la con…

-Ta gueule.
-Ta gueule aussi.
-T’es un gros con.
-Pareil…
Puis suit le vocabulaire habituel : nègre, Juif, pourriture d’Arabe, sale blanc, avec le point d’orgue final : Retourne dans ton pays.
En voulant éviter les débordements crapuleux de ce vocabulaire fleuri, on fait pire aujourd’hui : on l’interdit ! C’est-à-dire qu’on sauve les pires minables crétins de pouvoir être jugés comme tels, en les plongeant dans l’anonymat de précaution. On décerne à leur imbécillité un brevet d’intelligence par le doute !
Des débats des 2 chaînes belges sur la liberté d’expressions, il ressort que notre époque si admirable, si permissive au point que j’ai entendu qu’en Belgique nous étions dans un pays où l’on peut tout dire, est tombée bien en-dessous des libertés orales et écrites que l’on pouvait entendre sous la IIIme République française.
Je ne dis pas que l’époque était plus heureuse, ni même que le régime était plus tolérant que celui sous lequel nous ramons aujourd’hui, je veux dire que des écrits, des faits qui s’y sont déroulés, des manifestations populaires dont on conserve la mémoire, il ressort qu’il y avait incomparablement plus de liberté d’expressions que de nos jours. L’invective y était un art pratiqué sans ménagement, l’époque était plus rude, mais moins hypocrite.
La plupart des polémistes du temps, presque tout ce qu’ils ont écrit, les propos de tribune qui sont parvenus jusqu’à nous seraient frappés sous nos lois de racisme, d’antisémitisme et de xénophobie. La lutte des classes enrichissait encore de son vocabulaire la polémique. Cependant, on ne se prenait pas à la gorge pour un mot trop vif.
La gauche était moins bégueule. Jean-Claude Defossé et Philippe Moureaux n’auraient pas fait le poids… C’était quand même l’époque où la gauche avait des couilles et des mots pour le dire. D’un camp à l’autre on se traitait de salauds, mais c’était un franc-parler. On se haïssait sans avoir peur de le dire !
Les écrivains du temps verraient leurs œuvres interdites, sinon boycottées de ce point de vue. De Flaubert à Zola, de Séverine à Rochefort, on avait le verbe haut et l’insulte forte.
A force de vouloir empêcher l’expression – surtout populaire – d’avoir libre cours, on ne sait plus de nos jours l’usage qui est fait de la parole, ailleurs que dans les milieux sophistiqués officiels, presses et tous médias confondus. Les moulins à paroles des licenciés de la communication tournent à l’eau de rose.

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Pratiquement, la crise ne se discute plus que dans les banques et les clubs. Puisqu’on a fermé le clapet des plus glapissants, il reste la bouche en cul de poule des voyous du Régime.
On a tellement la trouille d’être mal vus de nos anciens colonisés et ceux des pays d’à côté, qui passent par l’opinion pour nous coloniser qu’on ferme toute discussion donnant raison par ricochet au nationalisme le plus étriqué, à la haine des autres la plus imbécile qui soit, tout ça par peur des mots ! On invente un pluriculturalisme dont le principe est de mettre au niveau zéro la culture française.
Pire, le peuple qui a compris dissimule sa pensée et de ce point de vue subit une grande frustration de ne pouvoir plus s’exprimer comme il l’entend. Cela conduit à ce que l’on ne sache plus qui est qui ? Et par effet du boomerang, tous ces gens brimés s’en vont voter à l’extrême droite, croyant naïvement que ce que la démocratie leur refuse, des partisans d’un régime fort le leur permettront !
Qui ne voit que les procès intentés au moindre propos suspect par les ligues, les Fondations, les Clubs, exercent une certaine forme de dictature sur la Société et loin d’aider à plus de démocratie, la condamne par asphyxie ?
On craindrait en haut lieu, par expansion de l’insulte à tout un peuple, à toute une religion qu’une instigation maladroite n’incite à la haine collective, et que diffusée par l’amplificateur des médias, toute une population devienne raciste au point de rejeter tout ce qui est étranger. Sur le couplet, par peur du salafisme, on en remet une couche à chaque attentat. Bien sûr qu’assimiler un peuple à ses violents est une connerie. Si nous avons nos cons, ils ont aussi les leurs. Sachons en convenir, en distinguant toutefois les gens qui sont venus d'ailleurs comme a priori respectables, mais pas plus que nos imbéciles heureux qui sont d’ici, avant d’être nés quelque part.
Du fait de l’interdiction, le mal est plus grand encore. Il rampe, il se cache, et il se renforce sous le boisseau.
D’ici à ce qu’il pète à la gueule de tout le monde, on l’aura bien cherché.

5 mai 2013

Pollueurs diurnes.

C’est plus fort que lui, Didier Reynders se croit toujours ministre des finances.
Le patron des ambassadeurs ne se contente pas de voyager de façon illimitée lui, et son épouse, aux frais du royaume, dans des excursions lointaines de travail, il faut qu’il la ramène sur les Finances de l’Etat !
Il interfère, se pose, cultive et propage l’attention. C’est l’homme du premier rang, chaise centrale, point de mire. Alors, ministre des affaires étrangères, pourquoi pas de l’agriculture, tant qu’on y est ?
Qu’en pense Koen Geens, CD&V, le vrai ministre des finances jusqu’à nouvel ordre ?
A sa place, je convoque la presse pour parler de l’état de nos chancelleries et des réformes de structures nécessaires au niveau des ambassadeurs. Je renvoie la pièce…
Quel serait donc l’attrait de Reynders pour les finances qui le rendrait indissociable de nos livres de compte ? C’est un avocat qui, avant de faire « bonne » impression aux Finances n’avait jamais ouvert un traité d’économie. Et voilà que soudain, il se sent une vocation de comptable ! Du coup les gazettes et les thuriféraires lui supposent des dons de stratège mondialiste. On prend son avis sur tout ce qui relève de la finance et des financiers !
Et ça marche, puisqu’on n’entend plus que lui sur RTL. Il est devenu notre Attali de droite, l’augure qu’on ne peut négliger ! Béatrice Delvaux en rêve à chaque éditorial, même quand elle écrit sur le football !
C’est lui glosant à propos d’une Belgique qui devrait faire plus d’efforts pour répondre aux exigences d’une Europe aux ordres des Commissaires européens, ajoutant son petit grain de sel : "Je regarderai aussi les détails, car j'ai l'impression que les mesures structurelles sont principalement prises au niveau fédéral, mais de manière très limitées par les entités".
Le voilà bien en train de convoquer Rudi Demotte et chambrant Koen Geens, intimé au premier d’être moins laxiste et au second de surveiller davantage les Régions que le chef des ambassadeurs trouvent trop dépensières.
Evidemment, les journalistes se ruent sur le phénomène, malicieusement sans doute, attendant qu’Elio Di Rupo prenne la mouche et vole au secours du vrai ministre des finances.
Le Montois a certainement autres choses à faire, puisqu’il laisse filer et ne relève rien du passe-droit permanent, habitué des écarts de Reynders.
Reste que sur un point, Reynders a raison. L'économie en 2013 accusera un déficit nominal de 2,9% du PIB, avec une croissance nulle, ou pire, en récession comme la France nous en montre le chemin. .
Un contrôle budgétaire supplémentaire devra être organisé en juin ou juillet, a précisé Didier Reynders, avant le début d'une réunion du comité ministériel restreint, entouré des caméras et des reporters, tandis que le ministre des Finances glissait, délaissé et inaperçu, derrière le groupe compact autour de Reynders, pour se faufiler par la porte-cochère entrouverte, vers la salle de réunion des ministres.
De cela, il découle que la situation est loin d’être maîtrisée comme l’affirme Elio Di Rupo. Reynders a installé son opposition au sein du gouvernement, ce que nous raconte le duo Di Rupo-Onkelinx, c’est du pipo à destination des gogos. Tout le monde est ravi. Enfin, il se passe quelque chose !
Le déficit structurel du pays, s’il faut le maîtriser, va faire mal. On dirait que Reynders a trouvé en Alexander De Croo de l’Open VLD un alter ego sorte de « bon ami qui vous veut du bien » flamand.

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On croirait à les voir prendre du plaisir à nous décliner ce qu’il faudrait faire pour réformer structurellement le bidule : raboter chômage, pension, administration, sauf les dépenses ministérielles, qu’ils en mouillent leur caleçon d’une joie sauvage, les femmes d’ouvrage étant seules à pouvoir juger des dégâts.
Il existait les pollutions nocturnes pour adolescents attardés. Messieurs Reynders et De Croo viennent d’inventer la pollution diurne, pour ministres d’opposition, un emploi nouveau et fort bien vu par la presse.
C’est naturel qu’il y ait une opposition qui s’exprime au sein du gouvernement, puisque tous les partis, à l’exception d’un seul y sont tous présents !

4 mai 2013

La rançon du progrès.

On conserve des incunables depuis environ 1450, dont le plus célèbre est la bible de Gutenberg. J’ai chez moi un livre imprimé en 1627 à Rotterdam, parfaitement lisible sur papier d’Arches à vergeures. Je ne parle pas des manuscrits vieux de mille ans et que l’on peut lire encore dans les bibliothèques et les musées.
Le système typographique avec les caractères en plomb a tenu depuis le XVme siècle, pour disparaître presque complètement à la fin du siècle dernier. Les cinq siècles de bons services furent balayés en moins de vingt ans par l’électronique, les supports d’ordinateur de toute sorte, pour des lectures sur écran.
Pouvoir conserver une importante bibliothèque sur un disque dur d’un volume comparable à un étui à cigarettes est proprement révolutionnaire.
Mais a-t-on bien mesuré toutes les conséquences de cette miniaturisation des supports sur les savoirs et des connaissances ? Par exemple, est-on certain de pouvoir conserver intacts ces savoirs et ces connaissances cinq siècles durant sans aucune altération ?
Autrement dit, allons nous transmettre aux générations futures des textes et des images sur des supports qui auront vieillis et altérés à jamais leurs contenus ?
Mais, cet « incommensurable » progrès a en lui bien d’autres inconnues, qui regardent l’homme en général et les utilisateurs en particulier des nouvelles technologies.
A commencer par l’influence qu’à Internet sur notre réflexion et notre capacité de concentration, est-ce que cette influence va changer notre façon de penser et d’observer le monde ?
Je soupçonne fort certains écrivains, comme Amélie Nothomb qui dit écrire encore à la plume ou tel cliché d’un autre qui tape ses manuscrits sur une vieille Remington, d’être de fichus menteurs pour se donner un genre.
C’est bien trop commode d’écrire sur un clavier d’ordinateur pour l’ignorer, voire « résister » à cette facilité.
Revers de la médaille, faire faire par la machine des choses simples allège l'effort de l'homme, lui demander de corriger l’orthographe des utilisateurs en est une autre. De là, de fil en aiguille, on abandonne à la machine une partie importante de ses facultés intellectuelles, jusqu’à consulter Wikipédia à n’importe quel propos, au point que l’arbitrage personnel, entre ce que l’on sait et ce que la machine vous apprend, finit par jouer en faveur de la machine, même quand celle-ci s’expose à des critiques que vous auriez dû soulever et que vous n’avez plus.
Qui n’a pas ressenti au moins une fois la désagréable impression que quelque part on tirait les ficelles à sa place, qu’on bricolait des trucs et des machins sur son cerveau ?
Ainsi en gros, se définit un autre que soi, selon des critères parfaitement identifiables comme étant les normes en usage, un « penser convenable » en quelque sorte, sur l’économie de marché, la démocratie, et même l’amour, et les sentiments en général.

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L’esprit ne disparaît pas, mais il change, sous influence.
A l’inverse du « bien penser » occidental, se délivre aussi un message moins généraliste, mais qui est aussi une façon de « bien penser » d’une autre manière. Ce n’est pas par hasard que les intégristes recrutent les djihadistes pour leur guerre contre l’Occident sur Internet.
Depuis l’abandon du livre papier, l’éclosion des livres électroniques, des ordinateurs aux millions de connections, je ne pense plus de la même façon qu’avant. C’est par la lecture que ça me saute aux yeux, si je puis dire.
Avant, je saisissais toutes les occasions de lire : dans les cabinets d’attente chez le dentiste, en train, chez un ami, curieux des magazines et des livres que d’autres lisent. Cela ne m’avait jamais causé aucune difficulté.
Je n’ai plus l’attention que je portais à la plus insignifiante lecture, comme des slogans publicitaires et des articles sur les sujets desquels j’étais aux antipodes. Je perds de ma concentration. Il m’arrive même de ne plus comprendre ce que je lis, tant par avance, je me dis que c’est sans intérêt ou que cela ne me concerne pas. Or, pour l’esprit curieux, spéculatif et critique, tout est intéressant et recèle sous les mots, un motif caché.
On dirait que depuis l’ordinateur, mon cerveau se repose, paresse, se laisse conduire, idem de ma mémoire qui n’a pas besoin de se mettre en éveil, puisqu’il y a le réflexe d’un clic et d’une réponse.
Lire un livre est devenu presque une contrainte. Je dois lutter contre moi-même !
Au fur et à mesure que la machine à mon service est plus « intelligente », c’est clair, je m’abêtis !
Je paie cash, la rançon du progrès !

3 mai 2013

Morale et opportunisme.

La plus grande confusion des genres règne actuellement en politique. Tel qui semblait par son passé et la tradition défendre la droite conservatrice, défile le Premier Mai et revendique une certaine forme sociale dans l’organisation de la société libérale.
Tel autre dont les origines sont syndicales et révolutionnaires passe sans trop de mal à une social-démocratie dans laquelle tous les arrangements sont possibles avec les courants les plus à droites. Enfin tous se revendiquent du Centre ou souhaiteraient l’assimiler.
Les électeurs dépassés par les courants convergents en sont encore au clivage entre la droite et la gauche et ont bien du mal à suivre l’évolution générale, d’autant que l’Europe et la mondialisation déstabilisent encore plus. Si bien que les électeurs ont une quasi certitude que le suffrage qu’ils expriment ne peut être validé que s’il passe par des critères économiques et par l’Europe, autrement dit, le suffrage universel est une utopie. Cela a été vérifié lors des Traités européens refusés par le suffrage universel et revotés jusqu’à obtenir le « oui ».
Dans certains cas, comme en 2009 lorsqu’il s’est agi d’avancer des milliards aux banques, une décision aussi importante impliquait que l’on consultât les gens. Il n’en a rien été. Etc.
Naît alors le sentiment que les marchés conduisent les hommes et pas la politique. Et curieusement, malgré ce sentiment, les partis extrémistes ne parviennent pas à détacher suffisamment d’électeurs des partis traditionnels pour gouverner, sinon exister, de manière beaucoup plus tranchée.
Si le grand nombre est conduit, il s’en faut de beaucoup que ce soit l’ensemble de la population qui soit menée par le bout du nez. Malgré l’illettrisme qui gagne du terrain, la réflexion critique sur la politique n’appartient plus aux seuls politiciens et aux seuls journalistes spécialisés.
On voit bien dans les foules qui se rassemblent pour écouter des leaders politiques une forte proportion de gens à qui il devient difficile d’en compter, sans donner des faits et des raisons philosophiques à débattre.
Du grec " polis " (cité), la politique désigne les plans d'action des affaires publiques par un pouvoir délégué par l’ensemble des citoyens à quelques-uns.

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Quelle est la finalité de la politique, son but, ses objectifs ?
" La politique n'a pas pour fin la morale, mais la réussite ", dit-on au vu des grands desseins politiques accomplis par le passé.
Si, par conséquent, la politique a pour fin la réussite (la fin justifie les moyens), il y a incompatibilité avec la morale.
La morale est l'ensemble des valeurs fondamentales dans une société. Elle établit des règles qui déterminent les comportements à adopter ou à éviter. La morale sert tout simplement à discerner le bien, du mal.
Plus facile à dire qu’à faire, évidemment.
Plus aisé est de définir la réussite.
En gros, il s’agit d'obtenir ce que l'on cherche, et de toucher à ses objectifs.
A titre personnel, c'est le fait, d'avoir la richesse, la gloire, le pouvoir ou toute autre chose considérée comme socialement désirable.
Peut-on allier la réussite à la morale ?
Oui, si la réussite concerne la société tout entière et qu’elle ait été obtenue sans contrevenir à la morale. Non, si cette réussite a servi aussi à l’enrichissement de celui qui a exercé le pouvoir afin de l’obtenir, même si la collectivité a été également bénéficiaire.
Autrement dit, le système dit démocratique pratiqué en Belgique tombant dans cette dernière catégorie, on peut dire qu’elle ne sera jamais compatible avec la morale, en général.
Mais d'un autre côté, la politique ne vise-t-elle pas autre chose que le pouvoir en lui-même et pour lui-même, réussir à l'obtenir, et le conserver ? Et si oui, est-il possible de concilier en politique efficacité et moralité ?
Selon Machiavel, la morale des politiciens est essentiellement un opportunisme.
Voilà qui explique le comportement d’un public qui a conservé ou acquis le sens critique.
Ce n’est pas au peuple à recouvrer la confiance en ses dirigeants, ce sont les dirigeants à regagner la confiance du peuple.
Il faut résister aux chants des sirènes d’un pouvoir qui nous conseille de nous réenchanter et de retrouver la foi en l’avenir, par les chemins de la réussite et de l’effort.
C’est de la propagande, c’est de l’opportunisme.

2 mai 2013

Mort aux vieux !

C’était bien. C’était grand. C’était généreux d’accorder la gratuité des transports en commun aux plus de 65 ans !
On voit bien que l’époque n’est plus à ça. Les générosités de Di Rupo aujourd’hui ne sont plus que des rodomontades. L’homme voudrait cacher l’impuissance des socialistes à changer l’ordre des choses en nous racontant des histoires.
Voilà qu’on reprend aux plus pauvres ce qu’on leur avait octroyé.
Philippe Henry n’est pas à sortir du lot des ministres de Demotte, parce qu’il est Ecolo et que sa fibre sociale serait supérieure à celle des autres. Ce ministre wallon de l'environnement, de l'aménagement du Territoire, de la mobilité, du transport et des sites désaffectés est bien pareil aux socialistes.
Emily Hoyos et Olivier Deleuze devraient quand même regarder à deux fois avant de sortir des mots comme « progrès » et « social » parfois les deux accouplés (pas eux, les mots) dans des envolées de tribune à la gloire des petits vieux.
La réalité, c’est qu’il faut trouver du fric afin de garder un train de vie et une façon d’être à la Région. Et qui peut-on détrousser le mieux sans dommage qu’ils se plaignent ? Mais les petits vieux, pardi !
C’est ainsi que profitant du même appétit à Bruxelles sur les transports en commun que la STIB qui réclame à partir du mois joli 60 € d’abonnement aux plus de 65 ans, Philippe Henry va taper les vieux de 36 € pour le droit de circuler sur les engins du TEC, dans toute la Wallonie (1).
Ouais ! diront les « Qu’est-ce que ça peut foutre 36 € ? » de notre bel environnement social. N’y-a-t-il pas des pépères et des mémères qui palpent des pensions à nourrir dix familles de chômeurs ? Certes, quoique ceux-là ne prennent pas systématiquement les transports en commun, trop communs, la masse des vieux qui fréquentent nos cars ont du mal à finir le mois avec les 700 ou 800 € que leur alloue « généreusement » Eloi Di Roublardo, leur mécène.
Et puis, la règle est qu’un avantage doit l’être pour tous, tant il est difficile d’établir des catégories entre citoyens, tels qui se fichent de 36 € et les autres qui se demandent de quoi demain sera fait, sans cette somme.
Une fois n’est pas coutume, je me range du côté du MR et je félicite Monsieur Willy Borsus pour sa réaction aux manœuvres de Philippe Henry.
En effet, Borsus avec nous a du mal à comprendre. «On s’aperçoit, au fur et à mesure de l’examen des mesures prises par le gouvernement wallon, que ce budget réputé indolore ne l’est pas du tout », dit-il à juste titre.
Il y a l’accélération à la hausse de la taxation de l’eau qui tombe en même temps que la taxe des plus de 65 ans qui mettront un pied dans les ferrailles mazoutées du TEC.
«Même si, ajoute Monsieur Borsus, les statuts BIM et Omnio permettent de solliciter encore la gratuité au TEC, d’autres personnes de plus de 65 ans ont une pension modeste. Au bout d’un moment, la facture va s’alourdir : l’énergie, l’eau, les 36 € pour le bus… Tout ça en une seule année budgétaire».
Ça va être dur pour Demeyer d’inviter les pensionnés de Liège à voter pour lui à l’occasion des modestes agapes qu’il organise le premier mai. D’autre part, quel culot aussi de la part des Bruxellois de rançonner leurs vieux de 60 €, un premier mai !
Transport pour transport, pourquoi ne pas faire payer les ministres à chaque fois qu’ils utilisent une voiture de fonction ? Voilà une idée pour Hoyos et Deleuze à insérer dans leur prochain discours social.
On sent bien, parmi les grands démocrates réformateurs qui fourmillent au PS, le désir d’en découdre avec les vieux. Ils vivent trop longtemps, les protections en soin et gâteries de toutes sortes sont trop importantes.
Nos élites commencent à pomper les vieux en petit, en grattes insignifiantes, puisque le gros des pensionnés paiera sans barguigner les sommes demandées, pourquoi se gêner ?
Quoique les personnes âgées, grandes voyageuses de proximité, devront aussi débourser sur le tram de la mer, à Bruxelles, en Flandre et sur les autres transports collectifs du Royaume. Ce qui fait quand même, près de 200 € par an.
Vous verrez que d’ici dix ans, quand la crise aura atteint son maximum et que les gros salaires auront atteint des sommets, comme ça fera chier le monde de débourser pour les pensions. Il se trouvera alors un Ecolo, Henry, sans doute, avec la complicité des socialistes, pour en finir avec les vieux une fois pour toute. D’autres cinglés ont bien pensé exterminer les Juifs au temps d’Adolphe. On voit le discours d’Henry « La Communauté ne peut plus supporter les charges de plus en plus lourde des pensions. Aussi, avec la Région et Monsieur Demotte, nous avons décidé que la durée de vie était de 80 ans. Une Commission sera chargée d’évaluer la manière de supprimer avec le respect des règles d’humanité et en évitant toute souffrance inutile, les personnes qui auraient dépassé cet âge maximum. »

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La remise en état des abattoirs de Droixhe et d’ailleurs pourrait quand même générer des milliers d’emplois !
Ils n’y pensent pas encore, les carnes, mais ça viendra…
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1. Les plus de 65 ans qui utilisent régulièrement la STIB et le TEC, par exemple dans le Brabant wallon, paieront 96 euros ! Pas mal l'association Wallonie-Bruxelles, chapeau la francophonie !

1 mai 2013

Il était une fois des mesures !

C’est fou ce qu’on a enterré de projets depuis la crise de fin 2008, pour assainir et contrôler le monde de la finance !
C’est même en grande partie pour cela que François Hollande a été élu.
En Belgique, Di Rupo a trouvé la parade. On est trop petit pour partir en flèche. On voit le résultat dès qu’il a été question de raboter les intérêts notionnels, les journaux se sont fait une joie de l’écrire : on a déjà perdu une pincée de milliards d’euros, rien qu’en agitant la menace. Que serait-ce si on affichait une ferme détermination à mettre les banques au pas et supprimer les avantages des industriels, ne serait-ce que prélever des taxes de même importance sur le capital que sur le travail !
Alors, on ne fait rien. Sinon, promettre que dans deux, trois ou quatre ans, on allait procéder à des contrôles plus strict, lever les secrets bancaires, interdire l’accès aux paradis fiscaux par nos gros fraudeurs. Bref, dans ce domaine, tout est toujours pour demain ! Par contre, un tour de vis sur les chômeurs, c’est pour tout de suite.
Cependant, on dénonce. Di Rupo est passé maître dans la dénonciation en mettant le doigt sur ce qui ne va pas.
Une fois dénoncé « le scandale » est moins grave. Trois jours plus tard, on n’en parle plus.
Par contre, en France, la cote de popularité de Hollande est au plus bas, parce que les électeurs qui lui ont fait confiance se sentent floués.
On assiste à un accroissement de la dette, du chômage et d’une misère qui gagne jusqu’aux premiers échelons de la classe moyenne, en France, certes, mais aussi en Belgique.
Hollande ne peut pas dire comme Di Rupo que son pays est trop petit. Il aurait plutôt tendance à impliquer l’Allemagne dans sa perte de crédibilité.
« Nous ne pouvons rien faire sans l’accord de l’Europe », du coup voilà un autre pouvoir concerné, puisque l’Europe réticente à la politique de la France, c’est l’Allemagne qui en tire les ficelles, selon la gauche française. C’est plus astucieux que Di Rupo, mais cela revient au même.

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La toute dernière tuile, c’est un manque d'investisseurs pour la création d'une agence qui aurait concurrencé Moody's, Fitch et Standard &Poors. Les investisseurs ne sont pas fous. Ils ne vont pas aider à la création d’une Agence qui serait liée à l’Europe, ce qui pourrait l’amener à émettre des avis qui seraient par nature « influencés » par Bruxelles.
On voit bien que même pour les Agences, les pays sont incapables d’allumer des contrefeux.
C’est normal, dit-on dans les milieux intéressés, la liberté d’entreprendre sans aucune ingérence des Etats est la condition indispensable pour que le système fonctionne bien.
Ce type de raisonnement n’a garde de faire référence au sauvetage des banques en 2009 par les Etats. Il y aurait donc des bonnes et des mauvaises ingérences, les bonnes étant toujours celles obtenant la caution et l’argent des Etats sans aucune contrepartie, sinon celle de rembourser un jour, les mauvaises étant que les Etats deviennent les propriétaires des entreprises qu’ils sauvent, à défaut, en devenir des actionnaires prépondérants.
Pour la petite histoire, Markus Krall, partenaire du cabinet de conseil Roland Berger, se voulait le fondateur de cette agence indépendante, dont l’objectif était de concurrencer les trois grandes agences internationales de notation financière Standard & Poor's, Moody's et Fitch. Cet homme d’affaires ne partait pas les mains vides. Il avait l’approbation des chefs d’Etats européens et de la Commission de Bruxelles. Il y a donc eu quelque part, après les effets de manchettes, un coup de feu qui a fait s’envoler les initiatives de ces gens de pouvoir.
C’est le journal de l’économie, l’Allemand Handelsblatt qui l’a écrit hier.
Le projet n’est pas abandonné, mais il est mis dans un tiroir. Il y a beaucoup de chance qu’il y reste, comme tous les projets européens du genre.
C’est à se demander comment les puissances d’argent détiennent toute cette puissance ?
Tous les politiciens sont corrompus ?
Non. Je ne le crois pas.
Qu’ils aient peur de se lancer, c’est certain. L’esprit d’aventure n’est pas leur fort. Mais, outre la corruption, il y a d’autres facteurs qui prêchent pour l’immobilisme, à commencer par le plus important : les statuts de parlementaire et de commissaire qui entrent en jeu. Ces gens sont si bien payés par l’Europe et par certains pays de l’UE, qu’ils ne veulent courir aucun risque pouvant faire capoter l’intention de renouveler autant de fois leur mandat qu’ils le peuvent.
On se rappelle Gérard Deprez en état de panique, quand Didier Reynders, alors président du MR avait eu le projet de nommer à l’Europe quelqu’un de plus actif !
Ils sont à peu près de la même eau : dirigeants et parlementaires.
Que faire ?
Comment les travailleurs en parleraient-ils au Premier Mai, alors que ce sont les couards qui prendront la parole à leur place ?