Bœuf-carotte et FBI à la belge.
Quand la Justice se met à divaguer, elle y met le paquet.
Après 27 ans d’enquêtes, les tueries du Brabant wallon sont toujours impunies. Mieux, en 2014, il y aura prescription et on se demande si, outre les auteurs, le personnel judiciaire ne va pas pousser aussi un ouf de soulagement devant le million de pièces, une montagne de papier, que six juges d’instruction ont feuilletée, ils ont même envoyé des gens en prison qui se sont révélés être les victimes d’une fausse piste, qu’un juge – complètement maboul – soupçonnait en fonction de critères de classe sociale, des gens qui n’avaient rien à voir avec l’affaire, bien entendu.
Après des péripéties auprès desquelles les enquêtes, après l’assassinat de JFK, sont du pipi de chat, voilà maintenant que les différentes équipes d’enquêteurs se tapent dessus !
On se demande comment Deborsu n’a pas déjà imaginé une suite de son livre sur la famille royale, en impliquant Philippe, par exemple, dans la fiction d’un gang dans lequel ceux qui savent, ne veulent rien dire, pour que ceux qui ne savent pas se flattent de savoir.
Prospectus de lancement des Editions « On refait l’Histoire » : La scène se passe dans les caves de Laeken, un homme masqué de la stature du prince est assis sur le fauteuil de Léopold II conçu pour « honorer » deux dames à la fois. Entrent au rapport les rédacteurs en chef des trois grands journaux belges… Je laisse à Deborsu l’initiative de la suite du récit.
Ce qui n’empêche pas les descendants des victimes d’être passés des chapelles ardentes, aux charbons ardents.
En 2013, un ancien enquêteur de la cellule Delta, dirigée dans les années 1980 par le juge d’instruction de Termonde Freddy Troch, porte plainte contre la nouvelle juge d’instruction du dossier « tueurs du Brabant », Martine Michel.
Tout ça parce que cette dernière aurait fait faire des progrès à l’affaire, avec sa nouvelle troupe de limiers et risquerait d’impliquer l’ancienne équipe dans des manquements graves à l’enquête, notamment à propos de l’arsenal retrouvé dans le canal de Ronquières, qui aurait été jeté à l’eau par les flics eux-mêmes!
Si on comprend bien, les progrès de l’enquête sont en réalité des progrès de la contre-enquête dans laquelle la police elle-même est impliquée !
En attendant, les auteurs des tueries courent toujours et ils doivent bien rigoler de l’amateurisme de notre FBI national.
Des portraits robots des tueurs à l’époque, leur donnent un certain âge aujourd’hui. Vingt-sept ans plus tard, peut-être que certains d’entre eux sont allés rejoindre leurs victimes ?
Nos voisins portent leur croix aussi avec l’affaire Grégory, ce pauvre enfant jeté dans la Vologne. Nous, ce qui a tué l’enquête, c’est l’accumulation des faits et la multitude des relevés et traces des tueurs, à une époque où l’ADN des auteurs présumés ne pouvait être fait.
Bref, un dossier éparpillé aux quatre vents par des inspecteurs, des juges et des experts, un Himalaya de paperasses, des pistes foireuses et une police déconfite.
Les victimes et ayants-droits sont découragés au point que beaucoup n’y croient plus, tout est prêt pour le scénario mystère qui court toujours comme les auteurs.
Dans les ragots divers et les potins de micro-trottoir, l’imagination va son train. Le plus fameux bouteillon accréditerait une organisation politique paramilitaire qui aurait voulu flanquer la pétoche à tout le monde il y a 27 ans, pour renforcer un pouvoir musclé, boucler les syndicats et mettre en taule les grandes gueules.
Personnellement, je n’y crois pas. Ce sont des bobards. La preuve ? Les syndicats n’ont eu besoin de personne pour suivre le PS la tête basse. Les grandes gueules ? Il y a longtemps qu’elles travaillent pour leur compte et qu’elles n’empêchent pas le monde des affaires de s’en mettre plein les poches.
Alors la tuerie !...quelle tuerie ?