T’es sur 220, coco ?
A propos de Tihange, Di Rupo en conseil jumelé des ministres au Luxembourg a dû être relayé par Joëlle Milquet pour répondre aux questions des journalistes luxembourgeois sur la dangerosité de cette centrale. Le ministre luxembourgeois Junker avait justement fait remarquer que la centrale se trouve à seulement 65 km de la frontière luxembourgeoise et qu’il était inquiet pour la sécurité de ses compatriotes.
Apparemment Elio Di Rupo ne l’est pas à propos des Liégeois et des Hutois situés bien plus près d’une casserole à pression nucléaire tellement vieillie et devenue dangereuse qu’il devient urgent d’arrêter la fusion.
Depuis l’enthousiasme des années soixante pour l’électricité nucléaire, enthousiasme émanant surtout des sections de Liège et de Huy du parti socialiste, tout à l’atome, ces partisans de la chose ont beaucoup déchanté.
Si Sa-Suffisance s’est embrouillée et a préféré laisser la parole à Milquet – ce qui n’est pas dans ses habitudes (que ses partisans se rassurent, il ne s’est pas départi de son sourire supérieur que ses fans aiment tant) il n’en était pas moins le bec dans l’eau, comme si ce problème n’était pas le sien et celui de ses amis !
Ses balbutiements ne cachaient pas un trouble du langage, mais plutôt une désinvolture qu’il affiche à chaque fois qu’il est invité au Luxembourg où il peut jouer les grands, quand il ne connaît rien des dossiers et qu’il fait semblant, qu’au contraire, c’est un jeu pour lui.
Reste que si les Luxembourgeois souhaitent que l’on ferme Tihange, ce qui est faisable rapidement, les temps de refroidissement et d’arrêt complet sont bien connus, le problème majeur n’est pas là, mais dans le démantèlement de la centrale et l’assainissement des sols.
Le reproche que l’on faisait déjà en 60, à savoir le manque de technique pour ne pas laisser traîner derrière soi des sources d’irradiation des populations, décontaminer le béton et la ferraille et enfin tous les éléments qui ont été irradiés, avait été en ce temps-là contrés par des arguments selon lesquels avec le progrès des sciences, un demi-siècle plus tard, on aurait les techniques et ce ne serait pas un problème.
On y est et personne n’a trouvé un système décontaminant sûr.
Moralité, si l’on ferme les lieux, il va falloir les faire garder par des hommes armés et les inspecter régulièrement.
Di Ruppo peut bafouiller tant et plus et rigoler tout son saoul, Milquet prendre des pauses et jouer les petits chimistes, ce n’est pas demain que l’on rendra les bords de Meuse aux citoyens.
Nous sommes condamnés et les générations futures aussi à faire de ce tas de béton un mausolée pour tellement longtemps qu’il est vraisemblable qu’on ne saura même plus à quoi le monstre servait dans deux ou trois cents ans.
Bien entendu l’enfoiré souriant du Luxembourg ne sera plus là, pour minimiser le problème.
Les Français qui ont dans leurs projets de démolir la centrale nucléaire de Fessenheim, la plus vieille de France, n’ont pas encore chiffré les coûts, probablement quelque milliards d’euros.
Avec de bonnes jumelles, de la rive gauche de la Meuse, on peut voir les ferrailles sortir des bétons d’une tour de refroidissement de Tihange. Les habitants de proximité ne doivent pas être très rassurés, malgré les rodomontades de nos ténors politiques.
Question : Mons se trouve à combien de Tihange ? Réponse : quand même un peu plus loin que la frontière du Grand Duché.
C’est un argument, ce n’est pas une raison.