Une arnaque 12 étoiles.
On se souvient de l’acharnement de Didier Reynders en 2009, ministre des finances à sauver les banques de la faillite avec l’argent des contribuables. «Si nous ne le faisons pas, ce sont des dizaines de milliers d’emplois qui seront perdus » bonissait le brave homme, ajoutant « du reste, ce n’est qu’un prêt ». Vous en connaissez beaucoup qui prêtent à des faillis, alors que pour la même somme ils peuvent devenir les propriétaires ? Ce ministre des finances nous a bien eus A ce moment, nous n’avions que la réaction épidermique des syndicats « Oui, sauvons l’emploi ! » et tout le monde d’aboyer sur la nécessité pour tous d’avoir le portemonnaie généreux, à commencer par les socialistes. Ah ! le grand cœur du ministre des finances, s’enthousiasmaient les cadors de la FGTB et de la CSC.
Quand les banquiers ont retrouvé les esprits, nous qui les avions sauvés, vous pouviez toujours repasser pour avoir un prêt sans garantie…
Les sociaux-démocrates ont applaudi. La collectivité n’aurait pas la capacité de gérer un patrimoine financier. Evidemment, avec le personnel politique qu’on a, la collection d’incompétents, les profiteurs de toute nature, les pots de vin, etc. Que je sache, le privé avec les parachutes et les salaires, dans le genre, ce n’est pas mal non plus !
Personne n’a vu à l’époque la formidable supercherie du système capitaliste en renonçant à un des principes même qui a fait sa vitalité : la seule responsabilité qui vaille est celle d’entreprendre aux risques et périls de celui qui entreprend. Principe impitoyable pour le faible et l’opprimé certes, mais important intérêt à réussir qui induit un risque : celui de tout perdre en croyant tout gagner. Depuis deux cents ans ça marche ainsi, un arbre mort et c’est un autre qui le remplace. C’est valable pour l’acier, les tissus, les manufactures, pour tout, et de ces personnels là, l’autorité s’en tamponne ! Tonton Reynders et la clique des autres partis ont fait une exception ; mais elle est de taille !
On peut le déplorer que ça marche ainsi, moi le premier, mais c’est un fait.
Avec les banques, on a évité la nationalisation pure et simple, mais au prix d’une incroyable malhonnêteté qui consistait à faire payer aux citoyens, même pas clients des banques en défaut, les erreurs de leurs directions.
Etonnant qu’un système qui énonce des lois économiques de principe, les transgresse quand la nécessité d’aider les piliers du temple se fait sentir.
Cette transgression avec l’argent du contribuable est assez scandaleuse en elle-même. Pourtant, sans vergogne aucune et dans l’intention de poursuivre les sauvetages de l’industrie bancaire en prévision de nouvelles faillites, l’Union Européenne applaudit à l’accroc du sacro-saint principe de la libre entreprise. Comme c’était un peu trop voyant, l’Europe afin d’éviter de faire payer systématiquement et en premier les contribuables, quand une banque doit être restructurée ou liquidée, a trouvé désormais un chic paravent pour cacher son arnaque.
Elle énonce la chose suivante : « Nous aidons qui bon nous semble, avec l’argent de tous, mais plus si ouvertement ». Et sur cette piraterie d’un nouveau genre, la voilà à élaborer des règles nouvelles, avec son chef de bande portugais !
Payeront dorénavant les conneries des banques, dans l'ordre : les actionnaires, puis les créanciers les moins bien assurés, puis, le cas échéant, les détenteurs d'obligations dits "seniors" et en dernier recours les déposants, au-delà de la somme de 100.000 euros. Bien entendu, une telle éventualité n’est que virtuelle. Comme une faillite d’une grande banque engloutit des milliards d’euros, il est évident que les premiers payeurs ne suffiront pas et que le contribuable sera, en dernier ressort, le dindon de la farce capitaliste.
Déjà des coussins gonflables pour chute lourde ont été trouvés : « …les Etats qui souhaiteront de la flexibilité devront imposer des pertes d'abord aux créanciers et actionnaires à hauteur de 8% minimum du passif des banques. Autrement dit, pour une banque dont le passif est de 100 milliards d'euros, créanciers et actionnaires se verront imposer au moins 8 milliards d'euros de pertes. »
Reste, si je calcule bien 92 milliards pour nos gueules, dans ce qu’on appelle le MES (mécanisme européen de stabilité), financé par notre impôt.
On a compris, truander pour sauver un système économique, cela s’appelle en démocratie, accomplir la volonté du suffrage universel.
Le Conseil des ministres devrait se faire au coin d’un bois, des fois que vous passeriez par là avec quelques euros qu’on aurait oublié de vous prendre, au coin du bois précédent…