Jésuitisme à RTL et au MR
L’affaire est réglée, mais c’est nouveau. Au tribunal du travail de trancher. Un type qui pète les plombs ailleurs que dans son boulot, mais d’un endroit que tout le monde peut voir, est-il redevable de son écart à son employeur ? Autrement dit, certaines professions interdisent-elles de disposer d’un libre arbitre après le travail ?
Luc Trullemans, monsieur météo, saqué de RTL, non pas à cause d’une prévision selon laquelle il va pleuvoir des billets de banque, mais parce qu’il a tenu des propos « inadmissibles » dans un tweet personnel, le voilà, lui, le m’as-tu vu grandiose, réduit à son échelle à grenouilles dans un laboratoire de l’IRM.
Bien sûr qu’il doit regretter sa foucade. Peut-être est-il relativement raciste, comme nous le sommes tous, plus ou moins, lorsque nous sommes contrariés dans la vie courante et que nous cherchons à charger les autres d’une intention de nuire. Peut-être l’est-il plus qu’on ne le croit. Quelle importance cela a-t-il ? Pour une fois qu’il était sincère et qu’il s’était exprimé librement, le voilà montré du doigt par ceux qui le sont peut-être autant que lui, mais qui dissimulent leur nature, s’aseptisent, se blanchissent, et se parant de ce qui est convenable, parce que convenu, les voilà les parangons de toutes les vertus médiatiques, alors que leur perfection apparente est surtout le signe d’une grande hypocrisie.
Comme Trullemans est fonctionnaire, tout en se faisant des petits cachetons sur RTL, on le retrouve quelques semaines plus tard épinglé par son administration pour le même motif. L'IRM va proposer à Trullemans une sanction provisoire, avec tout ce qu’il y a d’ironique dans ce provisoire administratif.
Après la catastrophe ferroviaire de Saint-Jacques-de-Compostelle, une tweeteuse – Gaëlle Smet – avait cru faire un mot d’esprit perso en comparant les pèlerins qui vont à pied et ceux qui contreviennent à la règle et prennent le train. Par malheur, la dame était employée au MR, chargée des questions éthiques, et on sait que les chefs de ce parti sont jaloux de leur prérogative sur le bon mot et le trait d’esprit. Même si pour parvenir aux postes qu’ils occupent, ils ont dû oublier l’éthique pour semer des peaux de bananes à leurs adversaires, en façades, ils se veulent irréprochables.
Là encore, cette dame était dans ses temps libres et exerçait son « humour ». en-dehors de son lieu de travail.
Saquée quand même pour mauvais esprit, la voilà sans travail pour un bon bout de temps.
Le MR traditionnellement franc-maçon, mécréant et libre penseur, réserve les « fines plaisanteries » à ses élites. Les autres doivent montrer une compassion infinie et une retenue de bon aloi, sous peine d’être mis à la rue, en toute circonstance.
Voilà qui est bien dans l’air du temps. On javellise les façades et on ignore la pisse de chat à l’intérieur, parce que cela ne se voit pas. Elle ne se sent que des initiés.
Le peuple vit dans des décors dressés par les chefs. Les chefs vivent derrière, mais devant ils sont l’Exemple, le bien-dire et la dignité même.
Interdiction pour le bon peuple d’aller voir derrière le décor. Ceux qui ont l’honneur de servir les chefs doivent être strictes d’apparence et clean de fait, sinon de jure.
Qu’est-ce que c’est que ce monde qu’ils nous fabriquent ?
Moi, qui ne suis ni à RTL, ni à faire l’apologie de MM. du MR, je peux dire que ces gens commencent drôlement à me gonfler. Je supporte de moins en moins les leçons de morale de ces bâtons merdeux.
Bientôt, on en sera à chercher un homme comme Diogène le fit avec son falot.
Sans me comparer à l’illustre philosophe, c’est assez plaisant d’éclairer leurs pauvres gueules de despotes en proférant des ignominies sur leur compte, même si elles sont fausses, qu’importe, il doit bien s’en trouver quelques-unes dans le tas qui ne le sont pas.
N’y en aurait-il qu’une par tête de gondole, on peut être certain que nous sommes dirigés par un gang, un gang de salauds dont on n’est pas près de voir un super juge, les mettre au trou, au motif qu’ils sont bien trop polis, trop patriotes, trop enthousiastes, trop antiracistes, trop généreux… pour être honnêtes !