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Un bran de chien.

Quelle calamité cela doit être, et quelle frustration aussi, de gagner sa vie en comptant ses lignes de pige dans les journaux !
Surtout ceux que le grand libéralisme des patrons de presse comprime, annule, brime, saccage dans des torchons comme Le Soir, La Dernière Heure ou La Libre !
Retenir sa plume pour ne pas merder quand il faut dérouler le tapis pour les faisans de la Haute, les racailles des banques et les demi-sel de la Cour ! Se durcir les sphincters pour ne pas déféquer tout de suite devant la truffe d’Anastasie, en rangeant la preuve irréfutable dans un fond d’anus, armoire d’archives, pour ne pas qu’elle en sorte… jamais ! Top secret, le plan, le condé … des p’tits gars ex marbriers, guimauves sur écran plat, un siècle de non-lutte éditoriale..
Mais, ce sont des héros à devenir torche-culs, ces hommes et ces femmes qui font le métier d’écrire dans des conditions pareilles !
Faut-il avoir besoin de gagner son pain pour trouver admirables des individus qui pourraient tout aussi bien gonfler les effectifs de Lantin.
Et les prévisionnistes !... pas ceux qui prédisent le temps, mais ceux qui n’ont rien vu de la crise, ne savent rien des suites de l’économie vagabonde, des relations qui se nouent et se dénouent autour des marchés, des commissions, des rétro commissions, comment leur torcher en quelques mots sublimes l’admiration que toute la société de consommation leur porte ?
Et, pardon, de ces gueules à la Louis Michel à supporter à vie, à décrire avec le pinceau de Léonard, dans les fines atmosphères, héros européen, et pas s’aventurer dans la caricature : Staline vu par Trotski !
Sans compter les malheureux qui doivent titrer cent lignes sur l’odieux malfaiteur du Grand Hôtel de la Côte, parti dans la nature avec la joncaille de la clientèle, alors que l’époque est à qui peut prendre dans les tiroirs de l’État, que les grands escrocs affectionnent salaires et à côtés, le tout parfaitement réglo, que ce serait si facile de laisser aller sa plume et qu’on ne peut pas : ordre d’en Haut !
Les Républicains qui écrivent contre la république, les gens de gauche qui sortent des papier à la gloire des socialistes libéraux, et les autres, les artistes qui doivent jurer qu’aucun concours n’est truqué et que l’opéra bouffe de mademoiselle Du Chose n’a pas été monté uniquement parce que l’auteure taille des pipes à l’administrateur délégué, mais parce qu’avec ou sans culotte, elle est un peu là dans la fosse d’orchestre.
Mais qu’est-ce aujourd’hui que rendre compte ? Ce que le public aurait voulu, c’est qu’on les rende, les comptes, et pas qu’un peu.
Nos extras n’attendent qu’une chose, l’ouverture de la caisse du journal pour leurs 43 euros d’arriérés. A part ça…
Que les Centres culturels soient aux mains des voyous ne fait plus l’ombre d’un doute, que ce n’est plus un piston qui conduit par hasard un nul à se montrer, mais un orchestre qui pousse en avant tous les opposants à la vraie culture, dans la merde des Bozars et des ploufs retentissants.
Rimbaud revenu, il eût été garçon de cabine dans un sauna à se faire enculer par la noblesse de cour et jardin et que sa saison en enfer aurait été les quatre saisons entières sans qu’on n’ait jamais eu la curiosité du vrai talent.
Tout dans son cul et rien dans sa gueule !... Voilà l’artiste d’aujourd’hui et dont il faut surtout ne pas rendre compte !...
Mais comment peuvent-ils encore se branler sur les curiosités namuroises, ces Dupont-La-Joie qui vont et viennent d’amont en aval jusqu’à Visé station ultime de leur domaine, et qui après le conte de la mère l’oie (forcément Visé) dans la presse, s’en retournent rancir dans leur petit Lyré le reste de leur âge, en se prévalent d’une carte de journaliste qui n’a plus cours depuis dix ans ? Comment les décrire et en écrire, sans être pris de nausée, et ces Bruxellois si impérieux, ces Flamands si outrecuidants ?
Vraiment un sale boulot, dans un milieu sale, veule, dévergondé, en un mot patriote et bourgeois jusqu’au fond du cache-sexe.

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C’est quoi au juste le métier de journaliste ?
Du temps de Léon Bloy, c’était la même enculade dans des meubles Henri III, les pieds de table stylisés en bites comme les cabinets intimes de la Grande Catherine.
Les gens qui font profession d’écrire n’ont jamais eu que deux alternatives : manger de la merde ou finir sur l’échafaud.
Comme personne n’en est mort en Belgique, c’est évident, qu’ils mangent tous de la merde !
Il y en a même à qui ça profite, mieux qui digère l’étron de direction à merveille, qui trouve ça délicieux. Plus ils en bouffent, plus ils aiment la merde !...
Si ça les dégoûte un poil de faire l’éloge global, ils risquent gros… ils ne risquent pas moins que bouffer leur merde personnelle. C’est probablement cette perspective qui les effraie. Cessez un peu de manger la merde des autres et de ne vous sustenter qu’à la vôtre, pour voir dans quel état vous serez, sans carte de presse, sans laisse et sans collier à respirer votre ozène, tout de suite punais ! A la longue, le moindre petit graillon repassé dix fois par le grêle remonté du gros, ça fait plus rien dans le colon… Sans oublier la mofette des remugles d’œsophage. Ceux qui sont condamnés à ne manger que leur merde, meurent de faim…
La plupart ne dépasse pas les six mois de survie. Ils se terminent dans l’overdose et on les retrouve un matin dans les crachats et les urines de la veille, en train de crever sur le trottoir du Soir, le portier ne les aura même pas reconnus, eux les pourtant si souverains talents du temps où les belles hémorroïdes attisaient leur verve.
Les charmantes les taquinent du bottillon, des fois qu’elles récolteraient une dernière érection. En vain ? Alors, elles l’enjambent et le finissent à la vision du purpurin paysage, la fesse étant chez elles la seule libérée.
C’est ça le métier.

Commentaires

Ca va, Richard? Des ennuis de transit? :). Joli morceau de bravoure quand même!

Oui, sans doute, effets pervers
de la rentrée... Il est vrai qu'en couler un pareil, ça soulage !
Bisous, mon Grand...

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