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A trop parler du loup…

Les premiers à rentrer en cette mi-août, se sont les trois partis flamands du gouvernement qui s’inquiètent pour 2014. Les préparatifs pour les grandes manœuvres électorales n’attendront pas septembre. Question de principe ? Non, question de pognon. Par ces temps de crise, les gens en place défendent leur bifteck. Leurs homologues francophones ne sont pas tendus de la même manière. L’électorat y est plus stable, encore groggy debout par la crise. Nos rentiers d’État planchent sur la forme de leur relation avec De Wever en cas de victoire de la N-VA. Voilà ce qu’est devenu le fameux plan B de Rudy Demotte et Paul Magnette !
L’issue du match entre la N-VA et le CD&V est capitale pour le pays. Que le CD&V fasse barrage au nationalisme flamand et stoppe De Wever dans son ambition de rendre la Flandre indépendante, tous nos illustres du parlement wallon sont en phase coopérative avec lui.
De la côte à Gand, les Flamands s’en fichent un peu. C’est le mois des bonnes affaires, le dernier des vacances. Le CD&V s’en trouve probablement gêné dans ses premières manœuvres de séduction. Les attaques francophones contre la N-VA créent un drôle de climat. Il n’est pas sûr que ça aidera le schmilblick à la belge. Les alliés flamands de Di Rupo passent pour n’être pas capables d’inventer leur propre politique.
L’Open VLD, le CD&V, Groen et le SP.A contre la N-VA, fait penser à une ancienne émission de RTL « Seul contre tous » où, finalement, lutter seul conférait une dimension de force et de puissance à laquelle le public est sensible, ce qui pourrait bien arriver à un Bart De Wever rompu aux jeux radiophoniques.
Ce n’est pas la même chose en Wallonie et à Bruxelles où la propagande coalisée des partis francophones a rencontré l’adhésion des électeurs et réussi à diaboliser la N-VA.
Comme les économistes hument l’air pour sentir la brise de la reprise, les politiques sont nez au vent afin de deviner un revirement de l’opinion flamande, ce qui amorcerait une décrue de la N-VA. Sans trop s’avancer on produit des statistiques qui sont tellement favorables au maintien du statuquo, qu’on se demande si elles ne sont pas truquées ?
Aussi bizarre que cela paraisse, la politique de la N-VA qui consiste à faire du chômeur le bouc émissaire idéal pour l’explication de la crise, fait des ravages dans l’opinion flamande. En croyant y répondre par des mesures et des taux dégressifs pénalisant les chômeurs, Di Rupo scie la branche sur laquelle il est assis du côté wallon et avec lui les « révolutionnaires » derrière Onkelinx qui s’insurgent contre les mesures… tout en les appliquant !

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Au SP.A, Johan Vande Lanotte a une autre politique : il ne veut plus parler de la N-VA, mais uniquement de son propre parti et du gouvernement. C’est ridicule, étant entendu qu’ignorer un problème n’empêche pas qu’il existe.
On ignore si la décision de Wouter Beke (CD&V) d’arrêter les surenchères à propos des réformes de l’Etat après 2014 est porteur d’une paix communautaire possible ou si c’est jeter des cendres sur un feu qui couve, sans parvenir à l’étouffer ? Les démocrates-chrétiens flamands ne feront donc pas leur thème favori de la réforme de l’Etat dans la campagne après 2014 pour la formation du gouvernement. Ils espèrent ainsi couper l’herbe sous les pieds de la N-VA, qui a toujours fait son beurre des querelles entre les Régions.
Imperturbable, Bart De Wever relooke ses anciens thèmes de discussions dans lesquels il a excellé, dont le plus porteur est l’argent que la Flandre débourse chaque année pour soutenir une Wallonie dont le défaut est la paresse. En outre, il lui reste un peu moins de dix mois pour dégotter un ou l’autre manquement au sacro saint principe de la primauté du sol dans les accords actuels.
Si l’astéroïde anversois ne faisait que frôler la Place Royale, on reviendrait à la Belgique Joyeuse de l’Expo 58, avec en prime les dentelles de la nouvelle reine et les beaux uniformes de Philippe.
Di Rupo en rêve !
Les chômeurs, la crise, la pauvreté d’un bon tiers de la population, depuis qu’ils sont centristes au PS, c’est moins important que la pérennité du royaume. Milquet a musclé la police, avec les gaz, les chiens et la comparution immédiate, le peuple est moins dangereux que la N-VA.

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