Code à décoder.
Que les bourgeois nous cornaquent sous des noms d’emprunt : oligarques, ploutocrates, c’est égal, ce qui aurait pu devenir une vraie démocratie, avec les intérêts représentés de toutes les classes sociales et de tous les métiers, court vers un monde inconnu de la plupart. L’avenir, on le pressent, sera encombré d’avocats, d’hommes nés pour le pouvoir, spécialisés à la demande dans les branches les plus académiques et les plus pointues, mais incapables de comprendre le reste de la population en-dehors du petit cercle politique qu’ils fréquentent. Le tout sera rattaché plus ou moins directement à une bourgeoisie « de gauche » et l’ancienne de droite, fusionnées par intérêt commun de classe.
Comment caractériser ce phénomène qui prend corps, en-dehors de nous, complètement fermé à ce qui est commun et pour lequel les postulants doivent singulièrement ressembler à un modèle type ? En effet, que ce soit chez Milquet-Lutgen, Di Rupo-Onkelinx ou Michel père et fils, tous les candidats vous le diront, il est impossible de s’imposer dans un parti sans leur accord et sans que ces personnages vous aient adoubé, choisi, préféré.
Cette oligarchie témoigne d’une conscience d’une communauté sociologique solidaire.
Comment expliquer la passivité des électeurs devant le monstre dont ils sont indirectement responsables et qui se crée devant leurs yeux ? Pourquoi y a-t-il si peu d’opposition ?
Pour essayer de comprendre, il faut revenir à l’évolution du capitalisme qui a favorisé une transformation majeure de la culture collective.
L’individualisme qui était à l’origine un égoïsme de classe dominante, s’est répandu partout en même temps que la consommation de masse. Il s’est peu à peu emparé du fond de notre culture, de notre conscience collective, de notre façon d’être, voilà probablement la cause et le facteur déterminant de notre passivité.
L’individualisme fragmente la société de base, tandis qu’avec les mêmes ingrédients, il a rendu solidaire, dans une conscience de classe, tout qui politiquement et économiquement est sorti du troupeau, par exemple dans le choix de vivre dans certains quartiers ou des espaces gardés par des milices privées, le parti pris d’un vocabulaire, d’une manière d’être, dans des cercles et des associations particulières et de s’y retrouver pour des causes communes, sans pour autant céder sur le parti-pris conservé, surtout au niveau financier.
Ce bourgeoisisme militant nous a rendu aussi bizarrement solidaires de ses peurs notamment en ce qui concerne la sécurité des personnes et des biens. Nous avons été domestiqués par ce pouvoir, dans sa façon de penser la politique. Sinon, comment comprendre autrement que des gens en situation de précarité, à cause justement du poids de cette oligarchie, votent pour elle ?
Un petit pensionné, un chômeur, un travailleur intérimaire, peut aussi bien voter socialiste ou libéral, dans le contexte d’un système politique dont il ne maîtrise plus le sens. Ce qui est positif dans cet effroyable gâchis, c’est à l’aune de l’effritement des militants de base des partis traditionnels que cela se vérifie. La troupe fond avec l’idéal qui disparaît dans la soupe de l’économie. Si l’on pouvait démarcher une statistique sur les motivations des électeurs, à coup sûr ressortirait une indifférence grandissante et une désillusion complète vis-à-vis de la démocratie actuelle.
Pour sortir d’une pensée stéréotypée et nous affranchir d’un conditionnement prégnant des médias, et particulièrement de la télévision, le public a besoin d’un choc pour se ressaisir, sous forme d’une prise de conscience. La crise, si bien interprétée par les puissants, nous permettra peut-être un jour de retrouver nos moyens. L’électeur n’est pas encore assez fou pour ne pas avoir la puce à l’oreille avec les contradictions et les remous que la crise soulève parmi nos suborneurs.
Et puis, il y a l’imprévisibilité des foules. On les a jusqu’à présent convaincues de se protéger contre elles-mêmes.
Imaginez un peu ce qui arriverait, si elles s’émancipaient de la classe dirigeante et se protégeaient de ses prédateurs ?
Commentaires
Cette jeune femme va probablement fêter,à Ans ou à St Nicolas, le premier anniversaire du décès de Michel D.
Postée le: Joseph Meyer | août 20, 2013 11:50 PM