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Méfions-nous de tante Agathe

On s’y attendait. Je n’étais pas le seul à l’avoir prévu. Le bon nationalisme wallon de Demotte par rapport au mauvais nationalisme flamand, c’était une manière de meubler « l’écume d’une actualité vide ». C’est bien aimable à lui d’aider la presse à boucler ses éditions. Ce qu’il a voulu dire concerne le civisme des wallons qui laisse à désirer. En voilà encore un qui remercie l’électeur qui l’a élu en l’engueulant ! Demotte a sans doute du civisme à revendre. Ce qu’il n’a pas, c’est de la reconnaissance.
C’est bien le propre d’une classe politique amoureuse des grands Américains que d’avoir appelé leurs petites popotes intérieures « plan Marshall ».
On ne se refait pas. Le plan du général Marshall en 47 était destiné à « sauver du communisme » l’Europe occidentale détruite par la guerre, Allemagne comprise. Serions-nous à ce point détruit par nos dirigeants successifs que nous ayons besoin de cette référence ?
En 2013, le plan Marshall est censé nous sauver de l’extrême droite, dont on redoute une percée en mai 2014. Reste que le plan américain est resté dans les esprits comme une opération de sauvetage. Di Rupo est l’inventeur de l’idée de meubler « l’écume d’une actualité vide » de l’époque, puisque c’est notre Grand montois qui nous a servi « le plan Marshal » avec plus d’effets, faut-il le souligner, que son autre plan : « le plan B », qui aurait pu s’appeler « roue de rechange ».
Comparer le plan Marshall wallon à une opération marketing de Truman, ce n’est pas très flatteur pour les Wallons.
La dernière mouture, le plan Marshall 2022, m’a tout l’air d’être le magnificat de ses prédécesseurs ! Demotte nous y assure que l’enseignement sera au cœur du programme !
Voilà cinquante ans qu’on entend la même chose ! Cinquante ans que l’enseignement dégringole les escaliers, d’année en année, jour après jour, sans que les autorités n’en aient pris conscience. Et voilà que le plan Marshall va changer la face du monde de l’enseignement ! Non, franchement, on rigole ?...
Le paragraphe suivant, on a compris "Le Plan 2022 est l'occasion unique de créer un lien indéfectible entre l'école et l'entreprise", nous susurre la petite nouvelle, Marie-Martine Schyns, la chouchoute de Lutgen.
Du coup on a compris, il ne s’agit pas de rendre l’autorité et le prestige perdu du maître d’école, de lui assurer avec les égards, un salaire décent, il s’agit tout simplement de faire coller la demande des employeurs pour certaines branches de leurs activités à une offre adaptée de l’école.
Si bien que si on a besoin de couvreurs ou de techniciens de laboratoire, on va en sortir à tour de bras des écoles. Mais, un enseignement qui retrouve de la couleur, c’est avec le respect des maîtres, il va de soi qu’il faut respecter aussi l’élève : l’élever, le grandir, lui donner les moyens d’accéder à son épanouissement, et non pas en faire à toute force des couvreurs ou des techniciens de laboratoire et l’année suivante, des électroniciens et des soudeurs en chaudronnerie.
Tout le secondaire doit être revu prioritairement pour renouer avec ce qu’on appelait dans le temps « faire ses humanités ».
En vérité, ce gouvernement wallon, comme ses prédécesseurs, n’a pas de politique, il survit en calquant sa conduite sur un monstre : l’économie mondialisée, le tout dans une seule règle de conduite, un révoltant empirisme au jour le jour. Cette adaptation aux circonstances ne prévoit rien, n’élabore aucun plan, si ce n’est celui de la réclame et de la dépense de l’argent des administrés.
Comme Marcourt, Nollet aux énergies renouvelables et la transition énergétique fera ce que les circonstances lui commanderont.
Cependant une chose dont on est sûre, en matière économique, nous dit-on, le gouvernement wallon ambitionne de mobiliser l'épargne des citoyens dans le cadre d'un système d'obligations afin de renforcer le financement des PME. Celles-ci bénéficieraient du système "Tante Agathe", soit des prêts subordonnés accompagnés d'avantages fiscaux.

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Alors là, c’est le seul point dans lequel ils excellent : trouver de nouveaux moyens de piquer la part de votre oseille qui n’aura pas été confisquée au préalable par les impôts.

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