Une expulsion illégale.
Assistons-nous à la naissance d’un État raciste en Belgique ?
Pour celui qui connaît ce pays, c’est une question qui se pose.
Pas mal d’hypocrites y règnent en maîtres. Ils offrent en permanence un concert de tribunes sur les droits de l’Homme. Ils affûtent les lois contre le racisme héritées et complétées par un mouvement né l’après-guerre, stigmatisant l’antisémitisme d’Adolphe et l’horreur des camps. Il n’y a pas plus pointilleux qu’eux sur l’amour qu’ils doivent à l’humanité entière.
Sachant cela, pourquoi cette crainte du franc parler imbécile des racistes ? Parce qu’une fois la face cachée dévoilée, c’est ce qu’ils sont vraiment qui saute aux yeux.
Oui, il y a un fond raciste indécrottable chez un grand nombre de gens. Il est alimenté par la peur d’un envahissement du territoire par des cohortes misérables venues, tantôt d’Europe centrale, tantôt d’Afrique et parfois d’Asie. Ils se voient partager ce qu’ils ont avec ceux qui n’ont rien. Cela leur est insupportable.
Là-dessus, les lois cachent ce qui n’est pas beau de faire voir.
Puis les beaux quartiers - si libéraux quand il s’agit de laisser se débrouiller au raz des quartiers les pauvres avec les nouveaux pauvres qui nous viennent des Balkans ou de plus loin encore - les voilà qui s’inquiètent des vols, des déprédations et même des crimes, au premier carreau cassé chez eux. La police n’a pas besoin d’investiguer : ils sont certains qu’ils sont victimes des Roms, des Afghans, des Tchètchènes !
Du coup, ils lâchent la grappe aux Maghrébins. Heureux, ces derniers soufflent un peu.
On ne voit plus que le visage rond de Maggie Deblock remplissant la photo à lui seul. Elle rassure les beaux quartiers, ranime le feu couvant du racisme, et rassure les « citoyens honnêtes ».
Le gouvernement a assisté impassible à l'expulsion jeudi après-midi à Ixelles, de près de 400 ressortissants afghans qui occupaient depuis une vingtaine de jours un bâtiment désaffecté de la rue du Trône.
Or, selon le président de la Ligue des droits de l'Homme, Me Alexis Deswaef, cette action était illégale.
Peu importe. L’heure d’après, des femmes et des enfants allaient errer d’une rue à l’autre de Bruxelles, dans l’indifférence des autorités et certainement accompagnés de la joie mauvaise de quelques hauts responsables.
Le Belge si sensible aux rapts d’enfant, si rassembleur pour des marches blanches, si frémissant de dégoût à l’encontre des assassins de mineures (le dernier fait-divers implique une maman et son concubin en France) si rancunier pour le gang Dutroux, capable de lyncher Michèle Martin dans la rue, soudain il détourne les yeux, s’adapte sans problème à cette vision d’enfants terrorisés et en pleurs sur les trottoirs de Bruxelles ! Curieux animal que ce Belge là !... Qui fait le tri entre deux innocences et entre deux crimes ? Lorsqu’il s’agit d’accabler les Autorités et le système, on ne voit guère de monde, le voilà bien respectueux !
Le plus piquant dans ce schéma d’horreur, c’est sur injonction du Samu social bruxellois, représenté par l'avocat Marc Uyttendaele, a qui l’on doit cette expulsion illégale !
Le mari de Laurette Onkelinx a peut-être été entraîné à son insu dans cette pénible affaire, mais toujours est-il que nous en sommes à l’implication d’un socialiste dans cette tragédie.
L’illégalité est fondée sur le fait que le jour de l’expulsion, la convention d'occupation précaire conclue entre le Samu social et le propriétaire du bâtiment, une société flamande, avait été rompue la veille. C’était donc bien cette société flamande qui devait initier une nouvelle procédure.
Bien entendu, les réfugiés n’ont pas été réintégrés dans le bâtiment avec les excuses des autorités et de la police. Ils seront pris en charge par les Services de la redoutable Maggie et rejoindront pour la plupart, les casernes affectées à cet usage d’où ils seront expulsés.
Et pendant ce temps, le premier ministre jouait les grands cœurs aux Nations Unies à NY, offrait au monde l’image d’une Belgique soucieuse des droits des gens à une liberté universelle, le tout sur une rhétorique cauteleuse, parsemée d’une bonne douzaine de « chers collègues ». C’était à vomir !
Commentaires
Un Richard III qui écrit sans savoir pourquoi, rien que pour satisfaire son besoin d'aligner des phrases sur un sujet qui ne le concerne pas du tout.
Postée le: Henry | septembre 28, 2013 03:07 PM
Un Richard III qui a bien raison et qui a le courage de ses opinions. Un constat tout simplement ..Bravo mon cher Richard pour la plupart de vos articles.
Postée le: reiter | septembre 29, 2013 08:47 AM
Bah, Guy verhofstadt a fait mieux en 1999, sur le mode rafle façon WWII (j'ai mon point godwin)
Mais le monde belge a la mémoire sélective.
Petit rappel :
http://libertaire.pagesperso-orange.fr/archive/99/222-nov/rafles.htm
Postée le: Damien | octobre 2, 2013 04:02 PM