Un monde d’assassins.
Les intégristes musulmans n’ont pas le monopole de la violence. Tous les massacres sont affreux. La presse a tendance à les classer dans l’échelle de l’horreur aux nombres de victimes. Le massacre de Nairobi est spectaculaire par le lieu choisi et la détermination des assassins, évidement comme dit plus haut, le nombre de victimes est un motif supplémentaire dans la diffusion par les médias des scènes de crime.
L’histoire des religions est ainsi parsemée de tortures, de massacres et d’exaction de toute nature perpétrés par des croyants.
Il ne faut pas croire que seuls des psychopathes, des malades mentaux et des illettrés font l’essentiel des criminels regroupés sous tous les intégrismes. Toutes les religions depuis l’Antiquité à nos jours ont eu leurs intellectuels mettant de la raison sur la déraison ou, si vous préférez, de la bonne raison sur de la mauvaise, de la logique sur de la folie, etc. C’est là que les clercs sont dangereux. Ils font croire qu’ils savent et qu’ils interfèrent entre la puissance divine et nous. Or, ils ne savent rien. L’imposture aggrave leur cas.
Le pape Jean XII étranglait ses victimes de ses propres mains. Ses supplices les plus doux consistaient à rendre les incroyants aveugles, à seule fin qu’ils ne se regardassent plus dans un miroir par charité chrétienne, attendu qu’il leur coupait ensuite le nez et les oreilles. Évidemment, ces bagatelles étaient collectives et ce pape avait une belle brochette de bourreaux et de militaires à sa disposition, afin de mettre ses forfaits au prorata de sa puissance. C’était aux alentours de l’An Mil. Il est vrai.
La chrétienté n’avait jamais été aussi largement répandue en Europe et au Moyen-Orient..
Vous me direz, ces temps sont révolus. L’homme s’est civilisé, etc.
Sans blague…
La foi aveugle en une croyance dominatrice supérieure aux autres est la cause principale de l’organisation de bandes punitives, des bouteurs de feu de village, et des autodafés autour des églises et des mosquées, des moines tortionnaires obéissant à leur évêque et des fidèles excités à leurs imans.
Les assassins nés ne se révèlent bons sujets pour des causes massacrantes que par goût, viennent ensuite l’obéissance, le devoir et toutes sortes d’excellentes raisons pour tuer en déchargeant sa conscience aux noms de motifs élevés, sinon altruistes.
Les génocides, celui du Rwanda est encore présent à notre esprit, n’ont pas toujours la religion comme ressort déclenchant. Les nationalismes divers et variés sont des ferments comparables, les doctrinaires politiques font le reste. Enfin, les guerres que sont-elles, sinon des boucheries commandées par des autorités supérieures pour des raisons qui dépassent les peuples.
La tyrannie en politique a réussi quelques bons coups. Inutile de revenir sur le passé, Adolphe et Pol Pot, les sous-fifres, les têtes pensantes, ils sont aussi nombreux que les gouttes de pluie pendant l’orage. Même les démocrates, sous couvert de rendre la justice et de prêcher pour leur système « plus doux – plus juste », en ont fait presque autant.
Nous ne supportons pas l’image de ces fanatiques musulmans massacreurs d’innocents, parce qu’elle nous rappelle trop la nôtre et qu’il faudrait peu de choses pour que ceux qui réclament leur extermination s'y mettent aussi, ne serait-ce que par représailles.
Le comportement de ces « braves gens » que nous côtoyons tous les jours dans la rue a quelque chose d’inquiétant. La façon dont certains traitent les Roms comme des animaux les poussent vers l’ignoble. D’autres sont pour le gazage des inutiles, la crucifixion des voleurs. Ils exigent le pouvoir de se faire justice, quand leurs biens sont menacés. Certes, rares sont ceux qui passeront à l’acte. Donnez-leur une mitraillette, les pleins pouvoirs et surtout la certitude qu’ils ne seront pas poursuivis, et vous aurez devant vous une armée d’assassins, des shebaabs de l’autre bord aussi meurtrier que ceux d’al-Qaida. Ils auront au moins un point commun que celui du sang, ils jureront que ce qu’ils font, ils l’accomplissent pour le bon motif, à peu de choses près, le même bon motif au nom duquel des croyants tuent les badauds innocents d’une galerie de luxe à Nairobi.