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31 octobre 2013

Marinade et sauce lapin.

J’ignore comment Di Rupo s’y prend pour endormir les Francophones et apaiser les Flamands, c’est un fait : nous sommes moins bonnets rouges que les Bretons.
Accepterions-nous plus aisément le système, en chute libre depuis la mondialisation ? C’est possible après tout que nous ayons des Alain Minc un peu partout pour nous persuader que la mondialisation, c’est l’avenir du niveau de vie grâce à la croissance.
Les libéraux font le reste, entraînant en vrac la gauche avec la droite dans le tourbillon de la dette.
Nous n’avons encore rien vu de cette prophétie du bonheur, sinon que, ce que nous avions gagné par notre travail au siècle dernier, nous sommes en train de le perdre à celui-ci.
Grossièrement, ce plan mondial avait des attraits. On allait visiter le monde sans quitter son lieu de consommation !
Si la Chine produit des chemises à cinq euros, pourquoi ne pas en profiter ?
On ne s’est pas aperçu que cette formidable avancée du progrès donnait du travail à un peuple en quasi esclavage de production, et à un autre, plus riche, beaucoup moins. Pour le coup, le cossu devait dégraisser et allait devoir se mettre en quasi esclavage de production pour payer ses chemises cinq euros.
En fouillant un peu sur les marges, on s’est aperçu qu’elles étaient considérables, à la pièce et sur la quantité. Si bien que sur cette nouvelle structuration mondiale du capitalisme, des fortunes monstrueuses s’érigeaient sur le dos des travailleurs, non pas sur leur force de production, mais sur leur pauvreté.
Une deuxième et dernière remarque concerne la mobilité de l’ensemble du système de ce genre de mondialisation. Un poisson est pêché en mer du Nord pour être conditionné en Indonésie, mis sous boîte en Corée du Sud, commercialisé en France ou en Belgique et vendu à l’Italie pour être consommé en Grèce. Il faut pour ce mirobolant périple que le fret soit pour rien et le kérosène de l’avion moins cher que l’eau à la pompe.
C’est le cas, mais jusqu’à quand ?
En taxant les transporteurs routiers au kilomètre et à l’essieu, on voit bien ce que la social-démocratie tente de faire en France, sous le prétexte d’écologie.. On n’est pas loin d’en faire autant en Wallonie. Demotte se désespère d’ignorer encore dans quelle poche, il va puiser de nouvelles taxes. Celle-là paraît vertueuse. Si ça foire, ce sera la faute d’Écolo, pourquoi se gêner ?

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Tant que l’aviation transcontinentale polluera le monde entier, faire payer un max à la semi-remorque qui transporte des porcs de Quimper à Rouen est parfaitement injuste, même si les écologistes ont raison sur le fond.
Le candidat Hollande avait présenté sa politique fiscale, en mars 2012. Un an et demi plus tard, président élu, le constat est sévère : le président n'a pas respecté les engagements du candidat.
Mais, au-delà du fiasco du parti socialiste français, c’est l’échec sous forme d’impasse de la social-démocratie liée pour le meilleur et pour le pire au capitalisme mondialisé. Et question du pire, nous n’avons encore rien vu.
En Belgique, toujours en décalage avec la France, nous en sommes encore à vanter les qualités de prudence de notre premier ministre. Mais, on voit bien que les hommes ne sont pas en cause dans cette marche vers une pauvreté encore inconnue. C’est le système dont ils sont prosélytes, amoureux fous ! Reynders se prend pour Tocqueville et Di Rupo pour Octave quand il n’était pas encore Auguste.
Et si Monsieur Mons s’en prend plus intelligemment qu’ailleurs pour nous faire descendre les escaliers marche par marche, nous finirons par nous retrouver à la cave comme tout le monde.
Deux formations extrêmes profitent de cette situation : l’extrême droite et l’extrême gauche, mais de façon très inégale, puisque c’est l’extrême droite qui l’emporte largement.
En France, c’est Marine Le Pen, en Belgique c’est la N-VA et le mouvement libéral. D’extrême droite le MR ? Oui, si on compare son programme à celui de Bart De Wever, les questions économiques sont posées de la même manière et les solutions proposées sont fort proches. Bart De Wever n’est pas à classer actuellement à l’extrême droite pour des raisons électorales, il suffirait qu’on n’ait pas besoin de lui après mai 2014, vous le verriez aussitôt fiché avec le Vlaams Belang.
Et si c’était le Français Mélenchon qui détiendrait le seul moyen de s’en sortir ?
Rafler la mise des plus gros financiers, taxer à mort les profits et les salaires scandaleux, nationaliser les usines à cause de la rentabilisation par délocalisation systématique. La France mise au ban de la société, exclue de la démocratie, boycottée par l’Europe ? Ce n’est pas dit. Et quand bien même, il faut bien qu’il y en ait un qui commence, pas vrai ?
D’abord comment se débarrasser des super riches ?
Rien de plus facile. Vous taxez à fond les revenus du capital, après avoir gelé les mouvements des capitaux dans les banques, évidemment. Ils veulent partir ? D’accord, ils ont droit à une valise, pyjama, chemise, brosse à dents, etc. De toute manière, ces oiseaux-là ont déjà tellement planqué de fric dans les paradis discaux, qu’ils n’économiseront pas sur le caviar.
Nous en serons débarrassés c’est tout. A nous de savoir faire œuvre utile avec ce qu’ils nous auront laissé.
Voilà l’option. Ce n’est pas celle de Di Rupo, Hollande et les Le Pen. Faudra-t-il faire l’expérience d’un pas de conduite avec Marine et Bart ? Ce n’est pas à exclure en France. La peur légendaire du Belge moyen pour les extrêmes pourrait ralentir Bart et dégonfler son projet en Belgique.
L’option libérale, sauce lapin social-démocrate rallongée de marinade lepéniste, on n’a pas fini de déguster. Mélenchon, ce sera pour plus tard. Quand ça ira plus mal encore. Elio sera retraité et, comme on le connaît, il aura le culot de dire qu’il l’avait prédit.

30 octobre 2013

Jean Jambon comme à Aubel ?

Il y a deux exceptions en Belgique francophone dans la francisation des noms et prénoms venus d’ailleurs. La première va aux artistes et aux politiciens anglophones. Il faut entendre les fans d’une vedette américaine prendre l’accent inimitable du Texan récemment débarqué à New-York, alors qu’ils ne parlent pas un mot d’anglais, parler des artistes connus : Dee Dee Bridgewater, déjà du passé, Fountains of Wayne ou plus difficile, If These Trees Could Talk. On assiste à une bonne partie de rigolade.
Et la seconde exception, plus à portée, c’est la langue flamande dans toute sa splendeur. Presque tous les Wallons se sont frottés aux rugosités du vocable des gens du Nord et se sont plus ou moins bien adaptés, dans la peur de les perdre !
Voilà bien leur tort.
Un de mes grands-pères était néerlandais et s’appelait Jan à Maastricht. Aussitôt en terre francophone on a dit Jean. Il a trouvé cela normal.
Tout ça pour dire qu’il n’y a aucune honte de prononcer les « J » à la française et comme « Yan Yambon » en a deux, il serait séant qu’en francophonie on appelât le titulaire Jean Jambon, même s’il n’est pas d’Aubel.
On fait moins d’histoire pour franciser du danois ou du norvégien.
Donc Jean Jambon défraie la chronique ces temps-ci. On l’aurait vu, lui le chef de groupe N-VA à la Chambre, dans une réunion de l’amicale d’extrême droite Sint-Maartensfonds en 2001. Il faut quand même rappeler que le Sint-Maartenfonds, est une amicale d’entraide au profit d’anciens combattants du front de l’Est. Il ne doit plus en rester beaucoup. Il est vrai que Jean Jambon s’est produit sur la scène et s’est fendu d’un discours un 30 juin... Il y a de cela treize ans. (1)
Et alors ?
Il existe bien une photo de Bart De Wever serrant la main de Jean-Marie Le Pen, comme on a vu plastronner à la tribune du Club Lorraine – club qui ne passe pas pour être modéré non plus – Rudy Demotte, comme d’autres socialistes francophones.
Même si les accointances d’extrême droite disent bien ce que cela veut dire pour Jean Jambon et les autres, ils ont bien le droit de s’aller produire où ils le veulent.

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Ce qui compte, n’est-ce pas le programme qu’ils proposent à leurs électeurs futurs, espérant être élus avec ça ?
Celui de Jean Jambon et de son patron De Wever, est explicite de ce qu’est une opinion de droite, puisque l’Open Vlaamse Liberalen en Democraten (Open Vld) est, à quelques nuances près, identique, à part le confédéralisme (Si l’ex-gros a du succès en mai prochain, ça leur viendra).
Le programme de la droite flamingante est simple. Pour se débarrasser en Flandre de tous les maux actuels, il faut se défaire de l’État fédéral et surfer sur le confédéral, avant de faire de la Flandre un État souverain.
Ce n’est pas vrai pour l’Open Vld dirait Alexandre De Croo. Il est vrai que le discours n’est pas le même que celui de Jean Jambon, quand on l’interview à la sortie d’un conseil des ministres. Il suffit d’écouter Gwendolyn Rutten, l’actuelle présidente du parti d’Alexandre, de même que les ministres du même bord, pour se demander si la dame ne fait pas du Jean Jambon sans le savoir, comme ses collègues.
La recette est bien là, avec le confédéralisme plus de hausse d’impôts, de dettes et moins de fonctionnaires.
Qu’une pareille alternative survienne et qu’un type plus intelligent que Demotte menace Anvers d’aller s’approvisionner à Dunkerque et voilà les Flamingants reconvertis en fédéralistes !
Deuxième formidable réforme capable de relancer l’économie : supprimer l’indexation automatique des salaires. « Ce système sera remplacé par des accords sur les salaires fixés tous les deux ans par secteur ». Là, Jean Jambon est même rejoint par Didier Reynders.
Abaissement de l’impôt des entreprises de 33,99 % à 27,13 %, cela va sans dire.
Les allocations de chômage évidemment limitées à deux ans et adaptées au salaire, réforme aussi désirée par le MR, l’âge de la pension reste à 65 ans comme avant, mais la réglementation pour arrêter plus tôt sera drastiquement revue.
La tarte à la crème de la sécurité provoque le lyrisme chez Jean Jambon : beaucoup plus de policiers dans les rues et exécution de toutes les peines.
Jean Jambon laisse pour la bonne bouche et pour plus tard, le soin de régler le sort de Bruxelles.
En quelques mots, l’application de ces mesures dans une Flandre seule ou fédérée aux autres Régions conduirait l’ensemble de la population à rivaliser avec le niveau de vie d’États comme la Bolivie ou le Paraguay, en attendant de pouvoir concurrencer le Bangladesh. Par contre, le gros pognon sort gagnant dans la combine de la Flandre éternelle !
Une seule question : la population a lâché le socialisme révolutionnaire parce qu’elle pensait que le système capitaliste lui procurerait plus de bien-être et qu’elle pouvait espérer davantage pour l’avenir. Est-ce que Jean Jambon ne craint pas avec les mesures libérales qu’il préconise, que la population ne revienne au socialisme révolutionnaire ?
Posée autrement, on pourrait se demander jusqu’où le peuple est capable d’accepter qu’on lui botte le cul par des politiciens amoureux fous de capitalisme ?
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1. Adolphe, moine puis évêque d'Osnabrück (✝ 1224) se fête le 30 juin.

29 octobre 2013

Richard à poil !

Pour répondre à quelques curieux qui reviennent par cycle – sans doute comme les phases de la lune – me demander des comptes sur ma nature, ma fonction sociale et l’âge de mes cellules, il suffirait pour les satisfaire que je me déculottasse imitant Brassens en jouant du tambour avec mes parties génitales.
Cette curiosité est à la mode. Elle n’indique pourtant pas l’exacte nature de celui qui livre à la malignité publique les aspérités de son âme et les charmes supposés de son corps !
Je m’y suis toujours refusé parce que ces connaissances n’apporteraient rien à mon propos, au contraire, elles pourraient même distraire l’attention bienveillante que certains lecteurs me portent, comme augmenter les sarcasmes de ceux qui me lisent, leur donnant matière à me détester davantage.
Je tiens pour une erreur de civilisation de s’intéresser à l’état-civil, la profession et le niveau d’études des gens. Les FOREM sont pleins de curriculum vitae et de l’apriori qui s’établit à partir de faux semblants. Malades de l’à-peu-près, nous louons ce que nous devrions détester et détester ce que nous devrions aimer.
J’imagine une expérience qui, à ma connaissance, n’a jamais été faite par des psychologues. Présentez vous à un groupe avec un statut d’ouvrier besognant à Chertal. Un complice comptable de l’expérience (un psy serait bien) est indispensable. Celui-ci aura pour mission d’aiguiller la conversation sur un sujet déterminé, de sorte que vous puissiez dire un texte préparé à l’avance, assez banal avec juste dedans un gros bon sens. Sous un prétexte quelconque éclipsez-vous après votre laïus. Le complice resté dans le groupe s’arrangera pour faire tourner la conversation sur vous et vos capacités intellectuelles.
Refaites l’expérience dans les mêmes conditions, avec un autre groupe d’un niveau identique. Cette fois, faites-vous passer pour un universitaire sorti d’une faculté renommée. Débitez le même discours et procédez comme précédemment.
Je suis persuadé que vos capacités intellectuelles seront surévaluées, et le discours plat sera jugé remarquable, dans l’expérience du deuxième groupe.
Voilà où nous en sommes.
Nous sommes victimes d’une course au statut qui nous rend tour à tour éblouis et méprisants.
Une société d’apparence faite pour apprécier et déprécier selon le statut de la personne.
L’enseignement forme autant d’imbéciles que d’esprits supérieurs à l’université et à l’école professionnelle. Avec ceci de particulier que l’imbécile de base ne pourra pas faire trop de dégâts, alors que l’imbécile nanti d’un diplôme supérieur pourrait surpasser les travaux de l’ingénier renifleur de pétrole depuis un avion, ou l’autre « savant » expérimentant la mémoire de l’eau, c’est-à-dire faire beaucoup de bruit pour rien, et pire de tout, être ministre !
Et vous voudriez que je vous éblouisse par mes diplômes ou mon autodidactisme transcendantal !

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Pour ce qui est du sexe, je sais que les blogs et les tweets en sont friands. Qu’est-ce que cela peut faire que je sois marié, célibataire, en concubinage, impuissant pathétique, cocu ou faisant cocu ?
Il ne m’est jamais venu à l’esprit d’évoquer la présence ou l’absence d’une libido, livrant à mes lecteurs les aspects les plus répugnants d’une débauche profonde ou la démarche spirituelle d’un janséniste attardé en un siècle en accord avec Philinte « de ne se mettre point en peine des mœurs du temps ».
La vision de mes stupres ne gagnerait rien à leur divulgation. Les choses sues deviennent banales. Les vies romancées ne valent que par le métier de celui qui les écrit. Les fornications d’autrui n’appellent à la branlette salvatrice que lorsqu’elles sont illustrées par des professionnelles de la prosternation ambigüe, cadrées par des photographes les sphincters en éventail au moment du clic.
Restent le mystère de « ma vaste culture » et de mes « connaissances considérables ». Ils tiennent aux choses vues, critiquées et retenues, qualités qui ne s’apprennent pas à l’école.
Le seul constat dont je puisse décemment me vanter, c’est l’immense œuvre, bonne ou mauvaise qu’importe, qui s’est écrite tous les jours depuis dix ans devant vous, plus considérable que celle de Saint-Simon et Paul Léautaud réunis, sans aucune prétention de ma part d’en comparer la valeur en qualité, avec celles des deux écrivains cités.
Je suis surtout heureux de la constance avec laquelle bon an, mal an, j’ai écrit ce blog. Pour le reste, je conseille à tout le monde d’en faire autant.
Une page d’écriture par jour, c’est bon pour la santé intellectuelle.
Ce qui ne m’a jamais empêché d’écrire, certains jours, de fameuses conneries, comme vous devez certainement vous en être aperçus.

28 octobre 2013

T’as lu la nouvelle ?

Seuls les bibliophiles, les historiens et en général les littéraires rappellent ce qu’était la presse dans un temps pas si éloigné de nous, quand elle était sans concurrence d’autres diffuseurs de nouvelles. Alors, une poignée d’intellectuels se joignaient pour créer un journal d’opinion. Certes, après quelques parutions, la plupart buvaient la tasse, d’autres résistaient un an, deux ans avant de disparaître. Cette époque fourmillait d’idées, les critiques fusaient de partout, l’électeur avait l’impression d’exister. Il y avait surtout quelque part une parution qui reflétait quasiment au mot à mot ce que le lecteur pensait. Il existait une traduction directe, une sensibilité naturelle qui unissait dans les courants divers, à peu près tous les citoyens. L’élite avait sa presse et ses informations, le peuple aussi, à chacun sa vérité. L’antagonisme qui existait entre les classes était plus fécond que néfaste. Le public avait l’impression de participer autrement que par l’impôt à l’organisation de l’État futur.
Pourtant l’époque était très dure, la solidarité sociale naissante portait beaucoup d’espoir en elle. La censure était d’État, injuste comme toutes les censures. Aujourd’hui la censure est organisée au niveau des patrons de presse. Elle est plus feutrée. Elle n’interdit vraiment que ceux qui critiquent le système économique dans sa nuisance capitaliste.
Comment se fait-il en 2013, alors qu’on n’a jamais eu autant de facilités « d’aller aux nouvelles », que l’information sombre dans le sensationnel et le futile, voire dans l’inutile, le mensonge et la bêtise ? La presse à l’ancienne recélait aussi sa part de mensonges et de travestissements délibérés de l’information, mais la diversité de la critique faisait que chacun y trouvait son compte.
L’ère industrielle dans le domaine du papier à transformer ce bouillonnement d’idées en un commerce plus ou moins rentable. Les grands financiers ont compris le rôle que la presse pouvait jouer dans le modelage d’une société et y ont investi des fonds, parfois considérables.
La diversification des moyens s’intensifie, du passage de la radio à la télévision et de la télévision à Internet, les trois se joignant à la presse écrite. Il n’a jamais été aussi facile de diffuser l’événement et son analyse. Et pourtant celui-ci est rarement suspecté, critiqué et pris à contresens. Il semble que les patrons des médias aient fait le ménage et rendu l’information uniforme et aseptisée en anéantissant la critique et la contradiction, si l’on excepte une presse d’opposition minuscule et fort peu diffusée et Internet qui explose, mais dont ignore encore ce qu’il va en advenir.
Il est impossible de lancer une publication sans qu’elle ne soit tributaire d’un groupe de presses, plus rarement d’un sponsor privé. Les journalistes et écrivains, parfois d’un certain talent, sont devenus des laquais au service du groupe financier qui les emploie. Il n’a jamais été aussi ardu voire impossible d’entendre ceux qui auraient quelque chose à dire de neuf, lorsqu’ils ne sont pas de connivence..
Comme ce monde en vase clos est seul à diffuser et commenter la nouvelle, il passe pour être de qualité, à égalité avec les ministres qu’il tutoie en dehors des studios ou des salles de presse.

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Il n’y a rien de déshonorant à chercher le moyen de gagner sa vie en pratiquant du journalisme maison, comme les gens du même nom, à condition d’en convenir et de n’en pas être dupe. Quant aux plumes satisfaites, qui adhèrent pleinement au bourgeoisisme généralisé en Belgique, comment assistent-elles sans réagir à la dérive futile et dérisoire du monde qui les emploie ?
Nous atteignons une phase ultime de la presse décadente et industrielle : celle de l’indignation suggérée et pilotée par les médias.

27 octobre 2013

Frites-boulets à la liégeoise.

Grande bataille des Loges ou crise d’autorité de Willy Demeyer, on ne sait ? On regarde à Liège du côté du PS local, la désignation unilatérale des têtes de liste par son président.
Willy Demeyer ne se réfère à rien qu’à sa seule autorité, à se désigner lui-même tête de liste à la Chambre.
De cinquante années de domination du PS à Liège, on aurait tout dit ou pas assez, selon que l’on regarde les tribulations des pieds-nickelés de la place Sainte-Véronique en-dehors de ce parti ou dedans, si le désenchantement n’était pas devenu général.
Tout qui a de l’intérêt pour la ville doit en être conscient, jadis première en tout, Liège n’est plus ce qu’elle était. Ses grandes vedettes de la politique sont ou mortes ou exilées à Bruxelles. Ce diable d’Elio a fait passer des compétences régionales à Namur, poussé Charleroi dans les statuts de la ville la plus importante de Wallonie et doté Mons d’un nouveau renom de ville de la culture, tandis que Liège perdait l’organisation d’une Exposition universelle.
A côté des grands principes déclarés et applaudis par les élites socialistes de la place, c’est quasiment depuis la fin de la guerre que socialistes et libéraux se sont entendus sur une gestion de la ville la mettant au bord de la faillite avec le saccage de la place Saint-Lambert et les élucubrations architecturales d’Auguste Destenay, poursuivies par Cools depuis Flémalle et l’échevin des Travaux publics de Liège Goldine, donnant à Liège cet aspect hybride d’une ville dans laquelle on a pu, un certain moment, faire n’importe quoi, en détruisant des ensembles architecturaux remarquables et n’en conservant d’autres que momentanément et par hasard des adjudications des bétonneurs.
La spécialité liégeoise, c’est d’organiser un champ de ruines autour de réalisations grandioses (voir la gare Calatrava). Le spectacle de la morne plaine devant la gare n’a pas fini d’étonner le touriste. Il est vrai que le trou de la place Saint-Lambert aura duré vingt-cinq ans, alors avec un antécédent pareil, il reste de la marge.
Côté positif de ce bourgmestre, il nous a débarrassés de l’engeance libérale, repoussant Reynders dans l’opposition, au point de l’avoir écœuré pour chercher fortune à Uccle, laissant enfin Christine Defraigne maîtresse de ses mouvements au sein du MR local.
On pourrait aussi penser que Demeyer se sente à l’aise avec une coalition PS-CDH, plus faible côté CDH et donc plus apte à être dominée par l’autre.
On ne sait pas si Demeyer s’inscrit dans la lignée Destenay au point de vue de la gestion et de l’urbanisme, ce qu’on sait tient dans la manière de faire et défaire les barons du PS, à la manière d’André Cools.
Et cela n’est pas rassurant.
Pourquoi a-t-il communiqué ex abrupto ses têtes de gondole en prévision des élections de mai 2014, sans en référer à personne ?

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Il y a encore une autre inconnue à laquelle on ne pense pas d’emblée. Le coup de calcaire de Willy viendrait peut-être des spéculations concernant un parachutage possible de Jean-Pascal Labille, tête de liste à la Chambre, par exemple ? Le ministre fédéral des Entreprises publiques, l’homme de Di Rupo et ministre grâce à lui, a été nommé au Fédéral, sans que la Fédération liégeoise ait été consultée. Que ce ministre soit sorti des spéculations d’« Élio Di Furbo » pour pousser un de ses hommes dans une Fédération liégeoise qu’il ne contrôle pas et en faire une Fédération à sa botte, comme celle de Charleroi, avec un Magnette aux ordres, c’est bien possible.
Reste aussi le micmac des Loges. Par exemple, celle de Bolland fils n’est peut-être pas sur la même trajectoire de celle de Willy. Ce qui est vrai, c’est que les Bolland, père et fils, sont plutôt acquis à l’idée de la Région, qu’aux spécificités socialistes à la liégeoise.
Cela ne fait pas l’affaire du clubiste Demeyer, pris en otages par l’une ou l’autre faction trop proche d’Elio, prodigue en concessions pour le système, avec l’économie que nous subissons et avare en réformes sociales.
Que ceux qui dirigent actuellement la ville ou ceux qui espèrent demain la diriger viennent tous du PS, n’est pas en soi une perspective réjouissante, qu’on ait affaire à un chef habitant Jupille ou Mons.

26 octobre 2013

Le diable boiteux : Lesage pas mort !

L'œil et l’oreille de Big Brother jusque sous le lit et dans le Smartphone d’Angela Merkel ?
Voilà qui en remet une couche sur l’exploit de la NSA d’espionner la planète entière, à commencer par les spécimens humains les plus en vue.
Les demeurés mentaux belges qui assurent qu’ils n’ont rien à cacher et la petite pincée de notables américanolâtres qui touchent ou ne touchent pas des fonds secrets d’Obama, mais sont dévoués à son service, sont surtout nombreux grâce aux imbéciles du premier groupe. En tout, cela fait un paquet, multiplié par tous les paquets des autres Nations d’Europe, cela finit par faire une majorité au Parlement européen.
Ce qui allait de soi : une vive protestation, ne l’est plus et, comme tout ce qui se rapporte aux USA finit par avoir des conséquences sur le système économique mondial, voilà les économistes qui se joignent aux imbéciles et aux partisans inconditionnels de la libre entreprise made in USA.
S’il y a bien une chose à laquelle il est interdit de toucher depuis la crise de 2008, c’est bien l’ordre capitaliste.
Van Rompuy n’est pas emballé, mais on va étudier le dossier. On prendra des mesures probablement fin 2014.
La problématique d’atteinte à la vie privée sur Internet restera en l’état. Les particuliers, les entreprises et l’Etat seront épiés sur le web en permanence, au vu et au su de tous. C’est comme si un pervers faisait un trou dans toutes les maisons du monde entier pour voir ce qu’il y a derrière les murs. Asmodée soulevait les toits de Madrid. Barak n’a plus besoin de déplacer les tuiles, ses ondes sont des perce-murailles. Les passants au lieu de s’indigner, applaudiraient, dit-on, à la performance. Qu'est ce que le futur nous promet de joyeusetés en la matière?
Internet est au service de la NSA et la confidentialité des données n’existe pas. Du fait du processus informatique par lequel les données sont transmises (le protocole TCP/IP), partager des informations via Internet revient, in fine (expression latine chère à Joëlle Milquet), à les exposer en place publique.

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C’est comme si Milquet instaurait un service de police des cocus de Belgique et qu’avec ce service, elle, son ministère et les commis de l’État ayant accès, seraient au courant de tous les coups de bite extra conjugaux, sauf que la NSA fait encore plus fort et entre dans le détail, en plus, il n’y a pas prescription et les données recueillies le sont at vitam eternam.
Le prétexte de Barak : quelques centaines d’intégristes capables de placer une bombe dans un autre Trade center, parmi les milliards d’humains de la planète, ce qui justifierait la surveillance des milliards d’humains.
Il n'est pas possible de contrôler par où passent les données et elles sont a priori visibles par n'importe qui. Quand bien même elles seraient protégées par un algorithme de cryptage, ce n'est en théorie qu'une question de temps pour qu'une personne (malintentionnée ou non) puisse y avoir accès.
En Belgique, nous avons, par exemple, quelques dossiers « secrets » qui vont du téléphone non répertorié au casier judiciaire, en passant par les adresses des propriétaires des voitures d’après la lecture de la plaque minéralogique du véhicule. Ces données sont en principe interdites d’accès en-dehors des services autorisés ; mais qui nous assure que des indiscrétions ne sortent pas de ces services et qui nous rassure sur l’intégrité générale des membres de ces services ? Personne.
Aujourd’hui plus besoin de s’inquiéter des fuites, la NSA est au courant de tout !
L’espionnage date de Mathusalem. Seulement, du temps de Bismarck on envoyait une danseuse onduler de la croupe autour des Secrets Défense d’un alcoolonel. Aujourd’hui, il suffit d’aligner un ordinateur à la puissance x125 sur les données d’un sous-marin spécialisé (les USA en ont) qui se pose comme une mer poule sur ses poussins au fond de l’océan que sont les câbles transocéaniques de communication, et voilà la NSA au courant de tous les secrets et de tout ce qui se dit de par le monde.
Quel régime de surveillance sommes-nous prêts à accepter ?
Enfin que nous en acceptions un, ou non, notre avis ne compte pas. Alors…

25 octobre 2013

Un jour noir !

C’est très grave ce qui s’est passé ce mardi 22 octobre dans le Morbihan, en Bretagne.
C’est presque le chant du cygne de la solidarité sacrée des travailleurs contre le patronat exploiteur.
Les faits n’ont pas été suffisamment développés dans les journaux. La Gauche, déforcée par l’abandon du PS des salariés, n’a pas voulu exploiter les faits. On peut dire que de ce côté, c’est un vrai désastre. Harlem Désir est un petit monsieur.
Il me monte la honte aux joues pour eux et pour tous ceux qui n’ont jamais cessé de croire que le tragique de l’association partis politiques – économie capitaliste pouvait encore sauter aux yeux d’une vraie gauche.
Après le 22 octobre, jour noir, je n’en suis plus certain.
Un bref rappel des faits :
« Des salariés des deux abattoirs du groupe Gad, dont un doit être fermé, en sont venus aux mains mardi 22 octobre lorsque des ouvriers du site sacrifié ont tenté de bloquer l'entrée de l'usine de Josselin, dans le Morbihan. ».
Cette situation a été possible par une entente des salariés du site Josselin avec les cadres, comme l’indique un rapport de gendarmerie.
« D'après les forces de l'ordre, environ 400 salariés du site de Josselin sont sortis de l'abattoir en milieu de journée, repoussant manu militari les manifestants venus de Lampaul. Il y a eu une bousculade assez vive et des échanges de coups ».
Les salariés chiens de garde de l’entreprise qui licencient sur un autre site leurs confrères de travail de la même entreprise, c’est de l’inédit.
Et ce n’est pas tout. Ces « jaunes » comme on les appelait dans le temps, en tenue de travail, semblaient monter la garde à l'entrée du bâtiment, à l’instigation des contremaîtres qui avaient encouragé cette sortie musclée. »
Les gendarmes ont fini par s’interposer entre les deux camps, les affrontements menaçaient de reprendre !

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La boucle est bouclée ! Enfin, le patronat a réussi ce qu’il a tenté pendant deux siècles vainement : contrarier les luttes syndicales en sorte qu’une partie des travailleurs s’associe aux vigiles et aux gardes pour empêcher la grève de s’étendre à deux entités.
Il y a toujours eu des jaunes, bien certainement. Zola les a décrits dans l’Assommoir et dans Germinal. Ils entraient la tête basse dans des charbonnages protégés par la troupe.
Aujourd’hui, plus besoin de renforts des patrons. Les jaunes font eux-mêmes la police !
Il y a moyen de descendre encore plus bas dans la collaboration infamante.
Ici, les deux usines ne sont pas sur le même zoning. L’ignominie supplémentaire serait de monter une milice ouvrière à l’intérieur même de l’usine qui serait chargée d’éliminer les meneurs d’une grève éventuelle.
Nul doute que les salariés de Josselin sont sur la pente et qu’il ne faudra pas trop les pousser pour dénoncer leurs camarades trop turbulents à l’employeur.
Et en même temps, alors que je me sens furieux et dégoûté, je me dis qu’un pareil comportement doit recéler bien des souffrances aussi. Certains ne doivent pas être bien dans leur peau à l’heure actuelle. La nécessité de travailler pour survivre en se déshonorant est, quand on y cède, la porte ouverte à une sorte de dégoût de soi-même qui est le début d’une vie de malheurs et de honte.
Qu’importe !
C’est un rude coup pour les pauvres qui dorénavant se battent entre eux pour saisir l’écuelle du maître. Près de deux siècles de luttes syndicales pour en arriver là !

24 octobre 2013

Ne nous quitte pas !...

Ah ! on va la regretter. Sabine s’en va. Elle nous quitte !... L’information cruelle est tombée début de semaine. On s’était habitué, peu à peu, à Madame Sans-Gêne, admiratrice absolue du système socialo-capitaliste qui la fit ministre. On aimait sa conviction profonde pour un monde qui nous paraît le contraire de ce qu’elle en pense. Cette conviction profonde nous réjouissait particulièrement, il ne pouvait être que le résultat de l’entêtement, de la ruse et du calcul. Chez Laruelle, cela se conjugue parfaitement, donnant ainsi au monde politique l’image d’une femme avisée mais pas trop, une nature ambigüe.
Ce que certains aimaient chez elle, c’était son bourgeoisisme, celui d’aimer la classe moyenne et d’en avoir porté les couleurs sous deux conquérants : Gérard Deprez, au temps du PSC et Didier Reynders, au temps du Liégeois candidat au maïorat.
Ils ont adoré son parti-pris quand la classe dominante était faite de boutiquiers du Vieil Elbeuf aux grands magasins et son aveuglement, quand les matrones et les chefs des corporations cédèrent le leadership « classes moyennes » aux hauts employés d’administration, aux députés et sénateurs, après l’écroulement des petites et moyennes entreprises.
Sauf quelques intimes et probablement les responsables de l’entreprise à laquelle Sabine apportera bientôt ses compétences, nul ne sait vers quel destin, la ministre du culte bourgeois dirigera ses pas. Ce sera sans doute un poste très en vue, rémunérateur comme l’a toujours affectionné cette battante à deux battants, l’un pour le culot, l’autre pour le notionnel.
Un qui ne la regrettera pas, c’est Charles Michel qui était outré de l’espèce de dévotion que la passionaria de la boutique au rez-de-chaussée et les pauvres aux mansardes, vouait à Didjé d’Uccle. Cette passion était dévorante, peut-être l’a-t-elle dévoré ?
Sa présence au MR a sans doute fait de l’ombre à Christine Defraigne qui aurait pu être ministre sans elle (voir la suite dans les remaniements du gouvernement après le départ).
Pour les manœuvres prochaines, Didjé, la locomotive du MR, regrettera sans doute son tender. A moins, comme tous les fils de Jean Gol, Reynders ne fasse preuve pour elle, de ce même monstrueux égoïsme qu’il affiche pour tout le monde.
Il manque à ce départ une apologie sous la forme d’une oraison funèbre. Il n’y en a qu’un sur le marché parlementaire qui ait le niveau pour tirer des larmes depuis la caissière du magasin qui pourtant, par principe, devrait être soulagée du départ, aux habitués du Club Lorraine : son ancien président Gérard Deprez.

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Ceux qui n’ont pas connu Gérard, fringant président du PSC, n’ont pas su ce qu’était un bel homme et quel brassage d’amour et d’émotions son déplacement faisait dans les foules chrétiennes. A côté de lui, le Bel Armand De Decker n’était qu’un Bombyx rôtissant ses ailes aux bougies de Banneux. Quand le prêtre officiait jadis dans les grands messes, c’était Gérard qui montait en chaire de vérité en face, au café du commerce. Il débriefait ces dames des pesanteurs de la foi.
On ne sait pas, par quels méandres les âmes nobles passent par les dédales de la vanité et de l’amour du pouvoir, dans le désordre des sens et des passions, toujours est-il que Sabine Laruelle laissa sa place au parti chrétien, à une jeunesse montante qui allait faire son chemin, au point d’évacuer le beau Gérard et prendre le trône du blondin devenu un quinqua aux temples argentées : Joëlle Milquet.
On ne sait pas si ces dames s’aiment ou se détestent. Si elles ont été exorcisées l’une et l’autre par Gérard, dans l’apothéose de la foi chrétienne, ni même si elles y croient encore.
Les départs volontaires, comme pour un enterrement, sont toujours l’occasion d’exalter les qualités et les vertus de ceux et celles qui s’en vont. Pour Martens, on évoqua le sens de la famille et de la fidélité. Dieu sait ce qu’on va trouver pour celle-ci !... d’autant qu’elle pourrait revenir.
Sabine partira, raide comme un piquet, emportant ses secrets pour un nouveau destin.
Adieu, Sabine ! Que vais-je devenir sans toi ? Je sens déjà que les chroniques suivantes ne vaudront jamais celles au cours desquelles tu évoluais avec cette chevelure à la garçonne qui te donnait l’allure de Jehanne la bonne Lorraine, tandis que tes visions d’un monde capitaliste merveilleux m’empêchaient d’avoir des pensées troubles pour la femme qu’on ne soupçonne guère sous son corset d’airain.
Oserai-je te l’avouer ? Jadis j’eus quelques érections pour Joëlle Milquet, Annemie Turtelboom et même pour Laurette, et jamais pour toi. Est-ce ta coupe de cheveux qui te faisait ressembler à un frère de Di Rupo ? La virilité avec laquelle tu gravissais les estrades de Libramont et d’ailleurs ? Je ne sais. Tu ne m’inspirais pas. Et pourtant, on ne te vit jamais à la Gay Pride, aux côtés d’une folle ou l’autre d’un ministère.
La vie passe comme les « maisons de » du même nom.
Quand on descend l’escalier, que d’autres ont si souvent monté, on ne sait plus si c’est la dame ou le monsieur qui doit précéder l’autre, dans le manuel du parfait parlementaire.
Sans toi, la gentrification de la Belgique ne sera plus la même.

23 octobre 2013

Le porte-papier-cul.

Il faut croire que notre sémillant ministre des affaires étrangères ne s’émeut pas plus que cela des nouvelles révélations de Snowden, l'ancien consultant de la National Security Agency (NSA) américaine. Le récent Ucclois fait la politique de Médor, quand Barak lui dit « coucouche panier », Didjé s’y précipite un bon regard sur son maître et prêt à japper joyeusement, si celui-ci le rappelle.
Il est vrai que depuis qu’il est aux affaires étrangères, Didjé n’est plus souvent à domicile. Le voilà en voyage aux frais de la princesse, c’est le cas de le dire, avec les patrons et la sœur du roi. Je pensais que ces voyages d’affaires concernaient seulement le ministre de l’économie ?
Donc notre Talleyrand n’est pas ici. C’est dommage, pour une fois qu’on avait besoin de lui !
Miss Milquet et Sœur Reynders ont la parade sous le coude, des fois qu’un mal intentionné aurait lu le journal « Le Monde » de ce week-end et demanderait des comptes à nos deux américanolâtres : « Concernant d’éventuelles écoutes, la justice suit son cours » !
Nous n’en saurons pas davantage.
Idem les médias, tous empressés sur le cas Leonarda, pourtant l’autre actualité mériterait quand même qu’on s’y arrête.
Pendant ce temps Elio, se contente d’enlever et de remettre sa veste chaque fois qu’une caméra le surprend à sortir ou entrer dans un véhicule de fonction, à croire qu’on a la clim pour rien dans les ministères. Il aime trop les USA pour leur en vouloir. Il ne jure que par la technique de Silicon valley, la preuve son coyote anti radar. Peut-être est-il fourni gracieusement par la NSA ?
Pourtant, c’est gratiné ! Si Moscou avait seulement osé le quart de ce que l’Administration d’Obama se permet, on perdrait de vue les mini jupes des Praet, Delvaux et consœurs, pour se lancer dans les grandes manchettes, comme au bon vieux temps de la guerre froide.
Les journalistes du Monde (des vrais ceux-là) ont travaillé en collaboration avec le journaliste et bloggeur américain Glenn Greenwald, qui a pris ses précautions et qui vit au Brésil.
Nous avons bel et bien affaire à un espionnage électronique hostile.
Au moins que notre Brigade des Stupéfaits lise la presse étrangère pour étoffer l’Instruction du Parquet. A-t-on au moins nommé un juge d’instruction pour ces faits graves ?
Le Monde s'est concentré sur la façon dont la NSA a travaillé sur des cibles françaises. On voit mal le Soir lui emboîter le pas sur les cibles belges, histoire au moins d’informer l’abonné de la manière dont "Prism", le programme de la NSA, espionne aussi la Belgique.

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« Le Monde considère que le public ne doit pas être maintenu dans l'ignorance de programmes d'écoutes et d'espionnage prenant des dimensions telles qu'ils mettent à bas tout principe de contrepoids en démocratie. » Nous non. C’est Di Rupo qui juge en premier lieu ce que le peuple doit savoir ou pas, sur des sujets sensibles. Nous vivons dans un siècle touché par sa grâce divine, un point, c’est tout.
Qu’on se le dise, les libertés publiques et individuelles, on s’en fout. On a le foot, non ? On nous dit tout sur les clubs, les goals, les coachs, alors, de quoi on se plaindrait ?
« Raconter la "guerre" électronique secrète qui se déroule dans les coulisses de nos démocraties, c'est aussi mettre en exergue le manque de débat politique approfondi sur les questions de surveillance des citoyens. », dit encore l’excellent éditorialiste du Monde.
Le mage de Mons n’aura quand même pas le culot de nous faire croire que protester contre les écoutes téléphoniques de la NSA en Belgique mettrait en péril la sécurité des États-Unis ?
Milquet va inaugurer une nouvelle police pour la protection de la vie privée… J’espère que sa première enquête portera sur les écoutes !
Pour ce qui concerne la France, le Financial Times rappelle que ce pays a empêché l'avion d'Evo Morales de traverser son espace aérien, le suspectant de transporter à son bord Edward Snowden. Hollande a téléphoné à Obama. Depuis qu’il téléphone à tort et à travers, plus personne ne l’écoute en France et en Amérique.
En Belgique, nous sommes le porte-papier-cul des USA pour l’Europe. Nous n’allons tout de même pas nous joindre aux râleurs d’à-côté ! Barak l’a dit : l’espionnage continue. Il surveille la planète cet homme-là. Notre personnel politique est ravi. Tout va bien.

22 octobre 2013

Un cas de figure.

L’affaire Leonarda en France a déjà fait couler pas mal d’encre et ceux qui tiennent le porteplume ont bien plus d’avantages qu’un Internaute pour exprimer une opinion ; néanmoins entre nous, avec une petite audience et sur l’espace réduit de la Toile, quelques remarques qu’il m’a semblé n’entendre nulle part dans les sphères officielles et dans celles des oppositions.
La première est plutôt encourageante pour l’influence qu’a encore la presse française sur la politique et l’opinion.
Des affaires comme celle dont on parle partout, il y en a eu des dizaines, voire des centaines avant, sans qu’on n’en ait entendu parler. Il a fallu que l’épisode du bus scolaire soit mis en tête des articles dans quelques grands journaux, pour qu’aussitôt cette affaire prenne des proportions telles que le chef de l’État finira par s’en mêler.
Pourquoi la presse s’est-elle intéressée en France à Leonarda et à sa famille, plutôt qu’à la famille d’une autre adolescente « sortie » de son école pour rejoindre ses parents dans un lieu d’attente à l’expulsion ?
C’est le lot qui échoit aux informations en vrac. On déverse tout sur la table. Le tri n’est souvent que l’effet du hasard, une coïncidence, une idée d’un responsable de l’opinion.
Pour une fois, cela tombe sur le côté des expulsions qu’on ne nous montre pas. Des familles sont priées de déguerpir au plus vite et d’autres sont « tolérées ». C’est chaque fois des drames humains, des personnes à qui on enlève tout pouvoir de décision et qu’on expulse souvent comme on ne le ferait pas pour des délinquants, puisqu’on demande au pays d’origine de l’expulsé condamné, s’il veut bien reprendre son ressortissant.
Cette honte est parfaitement assumée par une Europe qui se replie sur sa propre misère et sans aucune gêne, sombre dans ses comptes de boutiquiers et ses dettes à rembourser. L’opinion française dans sa majorité est pour l’expulsion, d’autant que d’habiles enquêtes montrent que la famille de Leonarda est une famille recomposée, que le chef de la tribu est un voleur de poules qui ne veut à aucun prix travailler, comme si la situation des demandeurs d’asile devait être impeccable, bourgeoise en un mot, pour qu’elle soit prise en considération.
Pourtant beaucoup de jeunes lycéens ont compris l’astuce et ils ont raison de manifester contre la manipulation et pour le retour en France du voleur de poules et de sa famille, comme ils auraient raison de manifester contre toute expulsion brutale, sans motif pour les uns, plutôt que pour les autres, dans une sorte de loterie qui rappelle furieusement la manière dont les Nazis fusillèrent des otages innocents en prélevant dans la foule celui-ci, plutôt que celui-là.
Si on ne peut pas accueillir toute la misère du monde, ce n’est pas quand la misère est devant nous qu’il faut s’en détourner. Au contraire, il faut se demander pourquoi des êtres humains font parfois des milliers de kilomètres pour frapper à notre porte. Qu’on fasse tout pour les empêcher de prendre le risque, c’est autre chose, à commencer par leur désapprendre à croire nos magazines de vedettes et de vacances. Oui, il y a une bourgeoisie qui nage dans l’argent et se prélasse à longueur d’année sur les plages lointaines – la même d’ailleurs qui exalte les vertus du travail - mais il y a la moitié des gens qui travaillent qui n’iront jamais nulle part et un bon quart d’exclus nationaux qui sont dans la misère.
La dernière boulette de Hollande fut celle de concilier la chèvre et le chou et d’offrir à Leonarda la possibilité pour elle seule de reprendre ses études en France. Comme si la gamine de quinze ans allait venir en France sans sa famille !

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Reste que Hollande et Vals sont aussi complices d’une répression aveugle des immigrés clandestins, que Di Rupo et Maggie De Block. La Belgique est à égalité d’ignominie avec la France, encore une horreur à mettre au palmarès de la société de consommation.
On a évoqué plusieurs scénarii possibles. On a oublié celui qui ferait le plus de dégâts dans le gouvernement d’Ayrault et peut-être toucherait le président lui-même.
Puisque l’intention de la famille de Leonarda est de revenir en France, si elle pouvait – tant qu’elle est au cœur de l’actualité – aidée par une ONG ou par tout qui pourrait le faire, être la semaine prochaine à l’endroit d’où elle a été expulsée et aussitôt dépêcher Leonarda à son école dès le lendemain, ce serait une bien fâcheuse position pour Vals et compagnie !
Les poulets recevraient-ils l’ordre d’expulser l’étudiante avec les siens ou bien, selon la proposition de François Hollande, la maintiendraient-ils seule et de force, en France ?
Les médias n’ont pas encore pensé à celle-là.
Ils devraient.

21 octobre 2013

Changez de trottoir !

La crise, on est toujours dedans. Nos économistes pètent de trouille, tandis qu’ils nous jurent qu’on en sort, que ça frémit. Il a fallu les préparatifs de la guerre pour calmer celle de 29. Bien malin qui pourra prédire comment et quand celle-ci finira. On ne va tout de même pas regretter Adolphe !
A moins que la mondialisation ait donné au libéralisme économique la clé pour une crise sans fin !
Bardamu, à la guerre de 14 prédisait pour le front que « cela craquera là où l’on ne s’y attend pas ! ». C’est la mutinerie de l’Armée allemande qui a donné la victoire aux autres. Peut-être bien que c’est Wall Street qui donnera celle de l’anticapitalisme ? Daniel Bacquelaine (je le mémorise en pensant Bas-de-laine) est formel sur RTL, encore un effort des autres et, du haut de ses trente-six mandats, il nous félicitera au nom du MR.
On peut observer que ce sont les tentatives maladroites des États dominants dans leurs aides massives aux banquiers qui alimentent la chaudière de la dynamique de la crise, tandis que les voyous de haut niveau se sauvent avec l’argenterie ou négocient de colossales retraites dorées.
Là-dessus, des prétentieux du calibre de Reynders veulent encore monter les feux en serrant les vannes et diminuer les coûts.
Cette dynamique perverse qui multiplie au lieu de soustraire, multiplie aussi le dollar dans des taux de change extravagant, jusqu’au jour où n’importe quel imbécile verra que le dollar n’est que du papier. Des bulles plus irisées que celles de 2009 gonflent et gonflent encore soutenues par la FED, tandis que la BCE escamote les pertes.
Christine Lagarde se ferait prendre en levrette par Dominique Strauss-Kahn sur un grand écran devant les grilles de la Maison Blanche que les traders ne lèveraient pas le nez de leurs statistiques et de leurs spéculations.
François Lenglet n’avait pas le don des prédictions météorologiques, il n’a pas non plus celui de l’économie, mais il faudra s’y faire, c’est lui l’expert. On pourrait mettre ses paroles de l’année dernière sur sa musique d’aujourd’hui. RTL a E. de Calataÿ de la Banque Degroof qui n’est pas mal non plus, d’autres artistes des chiffres procèdent de la RTBF, bref, tous vous le jurent : la crise finira bien un jour. Certes, mais personne ne sait dans quel état nous serons. Et finalement, c’est ce qui nous importe le plus.
Afin de nous faire patienter, nos Grands nous parlent de désendettement. C’est comme l’histoire de Chaperon rouge. Charles Perrault ou les Frères Grimm ? Tout ce qu’on sait, c’est le populo qui fait la galette, que la Grand’mère est boulottée par le loup et que sa petite fille est une coquine. Ceci dit, le temps est passé sur l’info spectacle et le désendettement court toujours. Des pans entiers de l’économie fuitent vers des pays au climat bancaire plus doux, tandis que nous avons le désendettement qui gênent pour marcher depuis qu’on a du plomb fondu à la place des choses de la vie.
C’est juré, on va avoir la croissance économique qui va tout régler.
Vous y croyez, vous, à la croissance qui avale en deux ou trois ans les 20 % de chômeurs en trop pour redescendre à 5 % ?
Même pas eux y croient. Seulement avec le salaire qu’ils touchent, si, en plus, ils coulaient le moral des gens, ce serait vraiment se moquer de leurs employeurs.
Les gens s’en fichent d’apprendre qu’ils ne sont pas les seuls au bout du rouleau et qu’avec eux le système monétaire international est en bonne compagnie. Au moins auront-ils le dollar pour se bien torcher, à condition d’avoir encore quelque chose à essuyer.

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Il paraît que les bilans sont trop lourds à porter. On se réjouirait plutôt des nouveaux débordements annoncés pour éviter de penser aux précédents.
Les dettes d’un pays sont comme celles contractées d’un ami qui nous a voulu du bien. Dès qu’on le voit venir de loin, on change de trottoir.
On devrait faire pareil avec le petit Chastel, Melchior III ou IV on ne sait plus, La Sabine plus Laruelle que jamais, Didjé l’enfumeur et Élio le roi du prêt à porter (c’est fou chaque fois qu’on le voit à la télé, il remet son veston !)… changez de trottoir !...

20 octobre 2013

Barre à gauche, quand ?

La préparation des municipales à Paris montre bien la fragilité des alliances à la gauche du PS. Qu’en est-il en Belgique dans le domaine des alliances à la gauche du parti d’Élio Di Rupo ?
On n’en est nulle part. A la différence du parti de Harlem Désir qui n’a jamais été le seul parti situé à gauche, le PS belge l’a presque toujours été, sauf à un moment critique de l’histoire, au sortir de la guerre en 1945, et à l’issue de la Grande Grève de fin 1960 qui voit une poussée de l’extrême gauche dans l’action contre la Loi unique et le Mouvement Populaire Wallon qui a suivi. L’avant-guerre ne pourrait se comparer à aucune des périodes politiques suivantes et ne saurait servir d’élément de comparaison.
C’est donc tout à fait récent d’entendre parler en Belgique d’une autre gauche que le PS, non pas qu’elle n’existait pas auparavant, mais elle était ignorée par les médias et était insignifiante au temps des Trente Glorieuses et même encore plus de dix ans plus tard.
Le PTB reste dans le flou sur la question des alliances, tout en conservant une ligne qui exclurait de passer des accords avec le Ps ; depuis la médiatisation réussie de Raoul Hedebouw, conseiller communal PTB à Liège, un doute est permis.
On ne sait pas s’il opterait pour une position proche de Pierre Laurent, patron du PCF et favorable à des accords au cas par cas ou celle, plus radicale, de Jean-Luc Mélenchon qui exclut tout accord avec la gauche caviar de François Hollande.
La question ne se pose pas encore en Belgique en ces termes. Le Ps a toujours manœuvré pour qu’il n’y ait rien sur sa gauche qui lui fasse de l’ombre. La question ne se posera pas encore lors des prochaines élections. Mais à voir la dérive droitière du PS lorsqu’il est au pouvoir, on peut se demander si la prochaine législature n’accentuerait pas davantage ce penchant du PS pour le centre, s’il entrait à nouveau dans un gouvernement droite-gauche ; ce qui par conséquent pourrait le délester d’une partie des voix des électeurs qui votent PS par défaut, et qui considéreraient que la coupe est pleine.
Les électeurs communistes français sont les enfants du marxisme trahit deux fois, la première par le parti communiste soviétique dans ses déviations staliniennes et par le PS français qui a abandonné l’idéal marxiste en entrant dans le jeu de l’économie capitaliste. Mais, ce sont des électeurs qui n’ont jamais glissé du PS au PC. Le flux migratoire serait plutôt le contraire, les communistes passant au parti socialiste.
Le PTB est dans une position inverse. Il ne pourra réellement grossir que d’un afflux de mécontents de la politique du centre-gauche de Di Rupo. Que le Ps tombe dans l’opposition et que ses leaders durcissent le ton, et voilà les transfuges du PS au PTB qui font le chemin inverse. On connaît la haine profonde que le PS voue à l’extrême gauche. Elle est d’autant plus vive que ses porte-parole ont dans le fond d’eux-mêmes difficiles d’avaler la pilule centriste. L’âme bourgeoise de Di Rupo effraient plus d’un. Il suffirait de peu de choses, l’exclusion du Ps du gouvernement, pour rendre la position de Di Rupo et de ses lieutenants Magnette et Onkelinx, inconfortable.
Une pareille hypothèse rendrait les rapports avec l’extrême gauche plus souple, le PS tentant de se rapprocher de ses anciens électeurs.
Resterait à fonder un Front de Gauche du type Mélenchon avec tous les opposants au PS et cela ce n’est pas gagné d’avance.

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On voit ainsi que même si le PTB de Hedebouw avait l’intention de passer des accords avec le PS aux communales, il aurait plus à perdre qu’à gagner. La satisfaction de voir Hedebouw de plus en plus sollicité pour des interviews et prétendre à une sorte de reconnaissance des médias ne pourraient compenser la désillusion des militants qui rêvent sans doute d’autre chose.
Reste donc au PTB à fédérer les autres gauches non alignées sur le PS.
Ça ne fait pas lourd et avec le tout, on ne va pas loin.
Mais, l’électeur est parfois versatile. Sur un fond de placidité qui fait le bonheur du PS en Wallonie, l’électeur peut par un coup de colère passer de tribord à babord et faire basculer le navire.
La gauche radicale en Belgique, toute faible soit-elle, est fragmentée en plusieurs petits partis, qui la fragilisent davantage. Les différences traditionnelles, marxisme, léninisme, trotskiste, maoiste, etc sont devenues nettement moins perceptibles au fil du temps. La gauche radicale reste la seule alternative idéologique aux partis de gauche centristes, PS et Ecolo.
Les partis qu’un fédérateur habile pourrait rassembler pourraient créer la surprise dans des élections futures, vers 2020.
Le Parti communiste (PC) le plus ancien et le plus connu, a connu son apogée au sortir de la guerre et a perdu son audience avec la société de consommation. Le Parti du travail de Belgique (PTB), qui a abandonné beaucoup de sa radicalité maoïste qui effrayait les impétrants, est issu des mouvements étudiants de 1968. Il s’accommode de ce que longtemps il a récusé : la fascination du chef. Ligue communiste révolutionnaire (LCR) est rattachée au trotskisme et membre de la IV Internationale. D’autres tentatives locales apparaissent régulièrement. Le Mouvement de Gauche du député wallon Bernard Wesphael en est un exemple.
Ces partis qui se veulent tous rassembleurs sont très faibles sur le plan électoral. Ils ne dépassent pas 2 ou 3 % des voix lorsqu’on additionne leurs résultats à l’échelle nationale.
Certains pensent que la gauche radicale a besoin d’un chef de file charismatique pour opérer un regroupement de l’extrême gauche.
On a écrit que Mélenchon en était un prototype et qu’il conviendrait d’en dénicher un semblable en Belgique. Les événements récents semblent ne pas le confirmer. L’audience de Mélenchon n’est plus ce qu’elle était, baisse passagère ou déclin définitif ?
Tout reste à faire. Si le ras-le-bol ne se concrétise pas dans la formation d’un grand parti à gauche du PS dans les prochaines années, c’est que la démocratie est encore plus malade qu’on ne pensait.

19 octobre 2013

L’économie fleur des pois.

Le drame de la société actuelle c’est de coller à une réalité économique sur des schémas qui n’existent plus : ceux d’une société dans laquelle le chômage était perçu comme un volant de sécurité tournant autour de 5 % de la population active.
Nos dirigeants poussent des soupirs de soulagement : la croissance repart, faiblement, mais elle repart ! Actuellement elle tournerait autour de 0,5 %. Et que voit-on ? La courbe du chômage ne fléchit pas. Au contraire, elle progresse, plus lentement, mais de manière constante, malgré les emplois aidés et les suppressions d’indemnités.
Il n’est même pas sûr que le plein emploi (± 5 % de chômeurs) serait de nouveau atteint avec une croissance de plus de 6 % (5 % aux USA et le chômage qui ne baisse pas).
Les productions ont changé de nature. Le travail mécanisé poursuivait une progression que la crise n’a pas ralentie, au contraire. Une entreprise peut repartir dans une production plus importante sans pour autant embaucher. Il y a même des exemples de croissance industrielle avec une diminution importante de la main-d’œuvre par rapport à 2008, début de la crise.
Les programmes de spécialisation de la main-d’œuvre et le nombre accru d’étudiants dans les universités montrent que sur la foi des probabilités des économistes des années 1980, une partie non négligeable de la jeunesse est actuellement nantie de diplômes et de capacités supérieures à ce qu’elle était avant la date charnière.
Si cette jeunesse demandeuse d’emplois a été moins durement touchée que celle des non-diplômés, son taux de chômage n’est toutefois pas descendu à 5 %. L’offre arrive à saturation et chaque année voit des diplômés sortir des meilleures écoles qui ne trouveront pas accès au travail dans leur spécificité sectorielle.
Cela signifie que les appels à des études appropriées suite à la demande de main-d’œuvre qualifiées ont été entendus et satisfaits dans une large mesure. Mais, cela veut dire aussi que l’avenir de nos sociétés n’est pas celui que prédisaient les Madame Soleil de l’économie classique. Nous n’allons pas vers une société de haute qualification faites de bureaux de programmation et de courtiers d’affaires, dans laquelle les prix Nobel se comptent à la pelle.
La société qui se dessine reste et restera mixte avec un besoin de main-d’œuvre qualifiées et non qualifiées, dans une proportion qui, il est vrai, aura tendance à faire baisser le nombre de travailleurs manuels.
Ce qui est certain, c’est que cette société conservera, quoi qu’il arrive, un haut taux de chômage réel entre 20 et 25 % d’adultes en âge de travailler.

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Les industriels en sont conscients et ont développé un nuage artificiel de fausses statistiques avec une désignation sacrificielle des coupables. Ce sont des statistiques qui font hésiter entre ce que l’on croit et ce que l’on voit. Les chômeurs qui « refusent de travailler » et les charges excessives qui grèvent les entreprises les empêchant de progresser, sont parmi les fantasmes libéraux les plus récurrents.
Les personnels politiques jouent aussi un rôle aussi néfaste que les précédents en refusant de penser une autre économie pour un ensemble de la population et non plus selon un pourcentage de celle-ci. Leur objectif étant une réélection tous les quatre ans, ils n’auront pas la politique de Colbert qui planta des milliers de chênes pour que ses compatriotes puissent en récupérer les fruits deux siècles plus tard. C’est d’autant plus indigne que, pour eux, l’échéance est beaucoup plus courte.
Nous sommes aujourd’hui en 2013 en train de courir après une société industrialisée à la façon du siècle dernier, espérant la faire repartir, alors qu’elle est condamnée dans les faits et indéniablement, ne correspond plus aux données actuelles de population, de niveau de vie et d’accroissement de cette population (par des flux migratoires notamment), alors qu’une toute autre société industrialisée et pensée autrement pourrait très bien fonctionner pour tous et produire même des effets bienfaisants sur les populations qui fuient justement des excès encore plus grand de notre société industrielle, portée aux derniers outrages de l’humain sous d’autres climats.
Les USA ne sont plus le modèle adéquat après quoi il faut courir. L’Europe est la première puissance industrielle mondiale, c’est d’elle que devrait venir une autre perspective que celle de la mondialisation capitaliste. Hélas ! Elle n’en prend pas le chemin et nos personnels politiques encore moins. Nous sommes déjà les sujets d’une démocratie qui oublie délibérément un quart de sa population sur le bas côté de la route. Peut-on encore appeler ça une réussite sociale ? Jusqu’où faudra-t-il monter dans le pourcentage d’exclus pour changer de système ?

18 octobre 2013

La Belgique joyeuse.

Le PS aura beau donner des gages à droite sur sa légitimité de gérer les affaires du pays en toute obédience capitaliste, les partis qui se sentent « naturellement » aptes à ce jeu de gestion sont évidemment beaucoup plus sceptiques. Question de concurrence (le PS chasse sur les mêmes terres que le MR et le CDH), mais aussi une méfiance qui remonte au temps où le PS était vraiment de gauche !
On l’a bien vu lors de la déclaration gouvernementale. Jusqu’à preuve du contraire, il y a aussi des ministres MR dans ce gouvernement, ce que semble ne pas avoir découvert les détracteurs de la politique du premier ministre.
Le chef de groupe des libéraux francophones, l’hyper nanti en mandats giboyeux, Daniel Bacquelaine, a parlé d'autosatisfaction stérile.
Les socialistes volant au secours de Di Rupo ont fait leur dur métier qui consiste à se montrer et à montrer leur chef plus catholiques que le pape, c’est-à-dire plus libéraux que Charles Michel.
C’est un exercice redoutable qui consiste à dire le contraire au parlement de ce qu’on débite toutes les semaines dans des assemblées de proximité, dans les quartiers où ils tiennent permanence et dans les arrières salles des dernières maisons du peuple.
A sept mois des élections, à moins que l’électorat wallon de gauche soit le plus bête du monde, cette politique de la patte blanche pour cohabiter avec la droite est proprement suicidaire dans l’état actuel de la crise et de la crispation générale.
La « recette belge » de Di Rupo consiste en un ensemble de formules dont il ne ressort rien d’autre qu’un misérable suivisme de la politique libérale appliquée aussi bien ailleurs en Europe, notamment en France, avec les résultats désastreux pour l’emploi et le niveau de vie des gens. Les mesures qui s’ensuivent tournent autour de deux axes, des emplois aidés et de plus en plus précaires, en même temps un tour de vis sur les allocations de chômage et les exclusions. Le reste produit du sirop autour d’un laxisme typiquement latin qui consiste à reporter les difficultés après les stages, les aides aux chômeurs remis au travail et les programmes assistés de trimestre en trimestre.
Quant à la relance économique tant attendue, elle est le produit d’une imagination des pires économistes de droite dont la Belgique est pleine et qui foisonnent dans l’entourage du premier ministre. Elle ne repose que sur la foi d’une économie libérale qui irait toute seule vers du travail, de la vertu et de la morale, une foutaise sans nom, mélange de bêtise et d’un raisonnement pervers.

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A ce petit jeu, d’autres plus performants que nous, dont notre voisin immédiat la Hollande, ont des coûts salariaux de 15 % au moins inférieurs. Dans ce genre de compétition à la baisse des revenus du travail, le PS et Di Rupo sont en train de perdre sur les deux tableaux, le capital qui récuse leur savoir-faire et le travail qui perd peu à peu tous ses acquis.
La seule performance du PS qui reste serait en Wallonie de convaincre les électeurs de voter pour ses candidats. Ce qui risque de se produire, puisque les autres candidats issus des partis de droite sont pires encore.
Voter par défaut, plutôt que par conviction, voilà sans doute une des raisons profondes de cet espèce de désespoir qui pèse sur le moral des Belges et qui fera que la majorité socialiste en Wallonie aura toutes les chances d’être reconduite.

17 octobre 2013

Il y a un truc !

La Belgique est soulagée.
Plus que le nul contre le Pays de Galle, les nouvelles d’Outre-Atlantique de sombres passent à rassurantes et font les choux gras des industriels de presse.
Le monde s’est rassuré, Obama n’ira pas au baston avec les Républicains. La pays qui profite le plus du capitalisme avec sa monnaie comme étalon mondial, son armée qui domine toutes les autres et ses milliardaires poupons, ne fera pas honte aux autres en ne remboursant pas ses dettes. La planche à billets à besoin de ses fonctionnaires pour quelques rames de billets de cent $ en plus.
Di Rupo ne dormait plus devant la faillite possible des USA, lui qui par amour de l’Amérique a appelé le plan de sauvetage wallon « le plan Marshal », qui compte sur l’exploitation de l’homme par l’homme pour une vigoureuse reprise et pour cela vante sans arrêt l’exceptionnelle vitalité des USA.
C’est vrai que le socialisme ambiant a beaucoup de traits communs avec les Tea-partis, enfin ce n’est pas moi qui le dit, c’est Mélenchon pour le PS français, mais ces partis sont si proches, que lorsqu’on voit Harlem Désir, on pense tout de suite à Magnette.
Le défaut de paiement de l’ami Barak étant surmonté, la crise qui paralyse Washington va enfin pouvoir être dépassée en Belgique et on pourra vaquer à autre chose que l’apologie du football et nos héros du ballon rond.
L’angoisse rendait stupides nos propagandistes de la bonne nouvelle. Hakima avait beau multiplié les œillades, le cœur n’y était plus. Si l’Américain lâche le capitalisme, c’en sera fini de nous, de nos petites bisbilles avec l’ex-gros d’Anvers, nos remarques sur les progrès de la famille royale dans l’intégration réussie au peuple belge avec nos nouveaux souverains, même les bonnes élections désormais prévues pour mai 2014 et la diminution des voix de la NV-A au profit des « bons » partis flamand, dans la tourmente du dollar et de l’euro, la monstrueuse envie du peuple de passer à autre chose, lui serait revenue et Sabine Laruelle risquait l’infamie du chômage.
Le gouvernement s’emparait du radeau de la Méduse et défendait ses sabords à coups de rames sur nos mains agrippées, sauvant ses avoirs au détriment du nôtre. Démocrate jusqu’aux bouts de la grande crise mondiale, Di Rupo disparaissait avec l’or de la banque nationale.
Heureusement qu’ils vont pouvoir rester honnêtes ! Il n’y aura pas de sauve-qui-peut.
Le compromis est général. L’accord est historique. Le club des compromis peut enfin se réunir à nouveau à Washington et pour nous, à Bruxelles.
On ne souhaite plus passer à autre chose.
Ceux qui échangeaient leurs papiers en lingots d’or sont rassurés.
Le chômage n’a pas régressé, mais de ça tous les gens biens s’en foutent. On va trouver des solutions pour que le travail coûte moins cher.

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A partir du moment que la production du luxe et des belles voitures ne connaît pas la crise, qu’est-ce que ça peut faire qu’en-dessous on remette les vélos à l’honneur ?
C’est même un signe encourageant de lutte contre la pollution.
Les grands esprits se retrouvent. Barak va négocier un « bon » budget pour 2014, Di Rupo aussi, en parfait accord avec l’Europe. Celle-ci à 28 semble appuyer sur les pédales et au fil des élections recueille à Strasbourg tous les frontistes, les droites dures et les ex d’Adolphe le bien aimé. D’ici à ce que nous ayons nos Tea-partis aussi, il faudra attendre que les Polonais et les Bulgares finissent par convaincre l’UE que l’Ukraine s’est démocratisée. Avec les pays Baltes et l’Autriche, c’est comme un nouvel Anschluss d’un renouveau social-démocrate.
Il y a bien la métallurgie qui se déglingue dont les ouvriers se pendent tandis que l’acier rouille. Et alors, tout le monde sait bien que Mittal est un voyou et qu’il ne veut plus l’outil qu’il n’avait acheté que pour qu’il ne lui fasse pas concurrence. Pour lui aussi le dollar sauvé, c’est toutes ses finances qui le sont également. Barak heureux et Di Rupo qui respire mieux, que voulez-vous qu’il arrive, au voyou ?
Marcourt était bel et bien au courant de la duplicité de Mittal quand la Région wallonne a signé pour la reprise ? C’est dans les assemblées syndicales qu’on entend ça. Donc, Marcourt pourrait aussi être considéré comme un voyou, mais cela, les métallos devraient le prouver. Il n’existe aucune preuve que la Région était au courant des manœuvres indiennes.
Que Mittal ait arrosé tous ces gens-là, le parti, les notables, le syndicat, pourquoi pas, après tout. Mais, c’est comme Sarko avec Bettencourt, pas un papier, pas une signature, mieux les témoins ne seraient pas fiables, les prises de son illégales d’un majordome belge et les interviews truqués.
Victoire complète du capitalisme, donc, jusqu’à la prochaine crise…
Il y a quand même un truc : comment ne sont-ils pas gênés ?

16 octobre 2013

Sabine classe moyenne.

Personne n’a encore soulevé la question pourtant naturelle de l’utilité d’un ministère des Classes moyennes en Belgique ?
En effet, pourquoi les Classes moyennes et pas les autres ?
La classe ouvrière et la classe possédante pourraient s’en plaindre.
Et puis ce pluriel : il existerait donc plusieurs classes moyennes ?
A la tête de cette bizarrerie injustifiée, une ministre qui a de la peine aussi à se justifier : Sabine Laruelle.
Les socialistes eux-mêmes ont déclaré que la lutte des classes c’était fini, qu’il n’y avait plus de classe, pourtant pour eux, il en reste une ! Nous serions tous de la gauche à la droite de la classe moyenne ! Ceux qu’on s’apprête à liquider avec l’acier en Wallonie de Chertal à Seraing seraient donc de la même classe moyenne que Sabine Laruelle ? Si c’est une plaisanterie, elle est de mauvais goût.
C’est la première fois que l’on voit aussi clairement que la mission d’un ministre ne consiste pas à prendre en mains les intérêts de ceux que son ministère est censé défendre, mais de faire croire que les malheurs ne viennent pas d’un système économique nuisible, mais au contraire de la main-d’œuvre en disponibilité (les chômeurs) qui minent la reprise économique.
Évidemment le bilan de Sabine Laruelle au ministère des Classes moyennes est catastrophique. Les classes moyennes comme on l’entendait avant elle, à savoir les réussites intermédiaires entre l’enrichissement des plus aisés et la misère ouvrière, n’existent plus. Le nombre de faillites est un bon indicateur du sombre bilan. De tous les ministres d’un gouvernement « petit bourgeois » c’est elle qui a le moins contribué à son bon renom. Non seulement elle ne luttera pas contre les causes économiques de l’effondrement de la middle-class, mais encore elle propose des remèdes qui aggravent son cas.
Ce qui tient encore debout l’est grâce aux situations plus que florissantes des hauts fonctionnaires de l’État, de l’UE des Régions et de tout l’appareil politique laissant l’apparence d’une démocratie.
Sabine Laruelle n’est plus en réalité que la Ministre de la Fonction publique et de l’appareil électif de gestion de l’État. C’est-à-dire qu’elle est à contre-emploi, d’où le malaise qu’elle suscite parmi ses collègues et les interviews où elle apparaît presque toujours à cran. Son passage du CDH au MR en dit aussi beaucoup sur son peu de consistance idéologique. En passant des Humanistes aux adorateurs de la foi capitaliste, elle s’est obligée d’en remettre et d’être plus à droite que personne, y compris les Michel.
Marx avait imaginé le dépérissement des classes moyennes en fonction de la massification du prolétariat face au capital. Il n’avait pas prévu le développement de la fonction publique en couche intermédiaire. La crise du capitalisme, Marx ne l’avait pas imaginée de la façon dont elle se déroule.
Des économistes pensent que le principal ennemi du système capitaliste, c’est le capitalisme lui-même. Son moteur central : l’individualisme égocentrique ne s’est pas grippé, mais il tourne à vide. Les prolétaires ne l’alimentent plus. A force d’être trop gourmand, il s’est asphyxié. Comme son principe est l’égoïsme absolu, il est incapable d’en changer.
Et voilà pourquoi Sabine Laruelle perd son temps à trouver quoi fourrer dans un réservoir vide en proposant des mesures contre le carburant de base de « sa » classe moyenne, les travailleurs, les chômeurs, les malades et les vieux.

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Il suffit d’une courte promenade au centre de nos villes pour être dix fois mieux qualifiés que Laruelle de la visibilité de l’effondrement des classes moyennes « actives ». Commerce à remettre, bureaux déserts, absence d’initiatives nouvelles, sinon quelques tentatives aussitôt frappées d’échec.
Un commerce sur deux est un marchand de fringues ou de chaussures. Pour acheter une casserole ou des clous, il faut aller en grande surface. Ce faisant, on saute l’intermédiaire – la classe moyenne – et on va directement arrondir la finance du financier.
S’il devait encore exister deux classes antagonistes au grand déplaisir des caciques du PS, ce serait celle des riches et celle des pauvres.

15 octobre 2013

Sabine Laruelle chômeuse ?

Oui, mais alors de longue durée !
Ses patrons finiront bien par la licencier un jour !
Voilà le Soir qui s’en mêle ! Il fait voter ses lecteurs sur la proposition du Flamand Rik Daems (Open Vld) qui propose de faire travailler bénévolement les chômeurs un jour par semaine. Le MR, par la voix de Sabine Laruelle, a fait savoir qu’il était favorable à cette proposition. Le MR ou seulement la ministre des classes moyennes ?
On n’en attendait pas moins de cette dame qui pense toujours que la prospérité économique reviendrait si on mettait les chômeurs dans l’alternative de mourir de faim ou d’avoir un travail d’intérêt général qui ne leur rapporterait rien que le justificatif au FOREM, le sauf conduit qui leur permettrait d’aller la semaine suivante faire un boulot d’intérêt général et ainsi de suite. C’est ça qui redynamiserait l’attitude passive des jeunes et des moins jeunes.
Qu’est-ce qu’un boulot d’intérêt général ? Justement un job sans intérêt. Par exemple, la façon dont elle s’y prend, on peut dire que Sabine Laruelle fait un travail d’intérêt général qui dans ses mains devient son intérêt personnel.
La vérité économique est toute simple et échappe à l’entendement officiel.
A production égale, là où il fallait cent personnes au siècle dernier, dix ouvriers font l’affaire.
Ce ne sont pas les chômeurs qui plombent la situation, mais le modèle économique qui est dépassé.
Dans une situation comme la nôtre, avec une droite qui n’en démord pas et une gauche qui la suit comme un toutou suit son maître, ce sont toujours les plus faibles qui sont chargés d’amortir la crise. C’est dans l’ordre naturel bourgeois que Sabine Laruelle adore.
Mais il y a un hic. Que le « bon » peuple se rebiffe – et il s’est déjà rebiffé pour les traitements et les générosités dont on couvre ces messieurs-dames de la chefferie nationale – qu’il vienne à considérer le traitement de Sabine Laruelle et les autres comme tout à fait excessif pour aussi peu de mérite, voilà la Sans-gêne du MR sur la paille. Qu’elle soit astreinte à une journée semaine d’intérêt général, il me conviendrait qu’elle soit femme d’ouvrage, elle saurait que c’est un boulot plus exigeant que le sien.
Rik Daems et Sabine Laruelle oublient une chose essentielle. Un travail obligatoire a toujours été - sous tous les climats du monde - un travail forcé, c’est-à-dire une obligation de produire sous peine de sanction, une forme d’esclavage.
Au cours de la guerre 40-45, Adolphe avait recours à ce procédé.

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A vrai dire, il me semble qu’on arrive au bout de quelque chose, une sorte de fin de règne, un peu à la manière des USA où les Tea-partis font la loi chez les Républicains et poussent Obama vers une capitulation infamante.
Ici, nous n’avons pas de Tea-partis. Nous avons mieux : l’Open VLD et le MR. Di Rupo-Obama n’a pas l’intention de leur opposer la moindre résistance. C’est un peu aussi ce qui se passe en France, sauf que là le PS n’a même plus besoin de l’UMP pour faire une politique de droite.
Le ressort est cassé. Un parti d’extrême droite, peut se faire adouber par un peuple qui ne sait plus ou donner de la voix. Le travail imbécile que la plupart des gagne-petit sont obligés de faire pour survivre leur taraude à ce point l’esprit qu’ils sont capables d’influencer le vote du Soir et souhaiter voir les chômeurs au turbin gratuit un jour semaine !
Ce serait un beau triomphe personnel pour Sabine.
Il manque à ce pays une stature aussi médiatique que celle de Marine Le Pen.
En aurait-on trouvé une ?

14 octobre 2013

Another terrible accident…

Un maelstrom, ou malstrom, est un puissant tourbillon qui se forme dans la mer ou dans un fleuve. Il peut être créé par un courant de marée ou par le courant d'un fleuve. Ce n’est pas le cas de son presque homonyme Cécilia Malmström, la commissaire européenne aux affaires intérieures, qui n’engage pas suffisamment l’Europe pour arrêter le massacre des flux d’émigrés qui disparaissent en Méditerranée. Cette mer est en passe de devenir, selon le premier ministre maltais, Joseph Muscat, le plus grand cimetière marin au monde.
Il ne s’agit pas d’une mer démontée et de naufrages successifs dus aux éléments déchaînés, mais d’une course éperdue vers l’Europe des populations d’Afrique fuyant la pauvreté, s’assemblant à la Corne du continent et s’embarquant sur des bateaux, les surchargeant, alors qu’ils sont déjà dangereux par eux-mêmes, vu leur état de vétusté.
Pour arrêter le massacre, il faudrait un grand rassemblement de navires européens des marines des États riverains, mais encore de la Baltique à la mer du Nord attachés à la surveillance et au sauvetage éventuel dans les deux ou trois endroits des passages traditionnels de l’immigration clandestine.
Quoique l’effet dissuasif soit certain, cette flotte aurait avant tout la mission de sauver des vies.
Enfin, il conviendrait que l’Europe délègue dans les pays africains, des agents prévenant les candidats des risques qu’ils encourent à rejoindre les flottilles de passeurs. Redoubler de vigilance sur terre en accord avec les pays riverains pour arrêter les passeurs et leurs filières et contrôler tous les ports de ce côté-là de la Méditerranée, afin d’en répertorier la flotte de pêche et autres embarcations.
Comme toujours, l’Europe est en dessous de tout.
Seules des initiatives locales font ce qu’elles peuvent.
Après la tragédie de Lampedusa, des dizaines d'immigrés sont morts vendredi 11 octobre soir dans un naufrage au sud de Malte. Un nouveau drame, huit jours après la tragédie qui a coûté la vie à plus de 300 personnes au large de la petite île sicilienne.
La plupart des Belges n’ont rien su de cette nouvelle tragédie, puisqu’ils ne s’informent qu’aux journaux télévisés du soir de nos deux chaînes nationales, toutes bruissant de football et autres songeries de jeux de pieds et de mains pour éviter la NV-A en mai 2014.

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Pourtant, elle était bien là, l’actualité, montrant aux âmes sensibles ce que peut devenir parfois la valeur d’un être humain, à l’avance condamné comme s’il était un surplus d’une production de viande invendable, parce que rebutant les consommateurs.
Et encore une fois, dussé-je rabâcher, je ne peux m’empêcher de dire qu’un progrès, quel qu’il soit, en science, en art, en organisation sociale, n’en est vraiment un que lorsqu’il fait corps avec le respect de la dignité humaine.
Quand la science invente le stockage des gaz sarin et moutarde, ainsi que leur production à grande échelle, comme l’atome, comme la mine antipersonnel, est-ce un progrès ?
Quand le travail à la chaîne aliène des milliers de travailleurs, les assujettissant à la science ergonomique, est-ce un progrès ?
Quand l’économie de marché casse des usines, jette à la rue des millions de chômeurs, est-ce un progrès ?
Et ainsi de suite.
Réfléchir à cela et retrouver le sens de l’humain, c’est ce que Cécilia Malmström ne fait pas. Sans doute a-t-elle des excuses. Elle n’est pas seule. Elle n’est maître ni de son environnement, ni du système économique. Son pouvoir ne s’étend pas à commander aux flottes des divers États membres.
Mais, elle n’a pas non plus cette âme de Don Quichotte qui se bat contre des moulins se sachant à l’avance perdu et qui se bat quand même. Elle a sa petite vie, son bon salaire, ses habitudes et après la journée au bureau, retrouve les siens dans un confort cinq étoiles d’un appartement bruxellois, sans état d’âme, sans une once de remord et sans se demander à quoi ça sert l’Europe, dans un gâchis pareil.
Comment je le sais ? Mais, si c’était le contraire, on aurait appris depuis longtemps qu’elle a jeté sa démission à la figure de Barroso qui l’a refusée, qu’elle fait la navette entre Bruxelles et Lampedusa, Malte, Gibraltar, secouant les inerties, renouant avec l’esprit de solidarité des hommes de mer.
Jusqu’à hier, tout le monde ignorait qu’elle était la fonction de Cécilia Malmström.
Elle a l’âme du fonctionnaire. Elle concourt à perdre l’Europe avec les autres fonctionnaires européens. Dans le camp des réussites sociales, elle n’a aucune idée de la façon dont le reste du monde vit, comme tous ses confrères, et ceux qui, en général, font tirer les marrons du feu et se fichent des travailleurs qui s’y brûlent les mains.

13 octobre 2013

Résignez-vous.

Les bras m’en tombent !
Record battu ce samedi sur RTL aux infos de 19 heures.
Vingt grosses minutes « diables rouges », vingt minutes hallucinantes de bêtises, de poncifs et de rabâchages, le tout à la suite du million de téléspectateurs enthousiastes pour le dernier match de qualification pour le Brésil.
On se sent mal.
Je sais bien que les têtes de gondole tapent sur le clou : l’unité, le sport qui rassemble, la politique en veilleuse, alors qu’elle n’a jamais été si présente ! C’est du pain béni pour le pouvoir. Qui voit-on après le dernier match victorieux ? Mais le premier ministre Di Rupo ! Qu’il ne vienne pas nous dire qu’il n’y avait pas autre chose de plus important et urgent pour le pays, qu’un déplacement à l’étranger avec une équipe de foot même nationale.
Que cet engouement surfait parvienne à mettre en route une folie collective, c’est consternant.
Et la speakerine d’en rajouter « après le Nobel de physique, ce sont les diables rouges qui enflamment le public ».
Coïncidence, l’information succédant immédiatement au foot était un sondage d’opinion : la chute de popularité de Bart De Wever de 4 % ½ ! Bizarre, non ?
Le doute n’est plus permis. On met en marche une machine capable d’ébranler par l’exploit sportif le flamingant, dans ses certitudes séparatistes.
A défaut d’argument, on fait monter la connerie en ligne.
Qu’on ne se méprenne pas. J’ai déjà assisté à des matchs de football et y ai pris du plaisir. Le dernier, il ne s’agissait pas d’un match de vedettes, mais de sportifs de village. Il faisait beau. Un petit soleil chauffait une pelouse d’octobre. On pouvait circuler librement sur le périmètre délimitant le terrain. Les gens riaient. Ils n’étaient pas nombreux. On prenait un bol d’air.
De gros garçons souvent essoufflés couraient sur le terrain. Le lundi, ils commenceraient une nouvelle semaine de travail. L’Ourthe n’était pas loin. Des canards cherchaient de la nourriture. C’était charmant. Tout à fait à l’opposé des bruits et des fureurs, des peintures sur les visages, des écharpes brandies dans un déchaînement d’une passion assez vaine…

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Les vedettes me gonflent. Les remous faits à côté de leurs petites personnes sont un véritable basculement dans une société qui ne mérite pas le nom de Société intelligente.
Les traitements énormes des vedettes masquent mal les petites mains du foot. Les déferlements de l’argent sale, de l’argent du pétrole et des faillites de grands clubs, mettent sur la place publique des entreprises où la finance l’emporte sur le sport. Le football utilise peu de joueurs surpayés, les autres sont des besogneux qui végètent. Les talents révélés donnent à penser qu’il y a des milliers d’autres bons joueurs et, on ne sait pourquoi, les vedettes ne sont jamais mises en concurrence. Il faut y voir un des moyens de faire rêver tous les gamins des bidonvilles qui jouent au foot sur les terrains de décharge et s’endorment en rêvant à leurs idoles. Ils se voient tous un jour adulés et riches. Ainsi, ils supportent mieux leur misère et oublient de se révolter contre une société particulièrement injuste envers eux.
Quand un pays comme la Belgique manque de mesure et oublie ceux qui font sa vraie richesse intellectuelle et morale, c’est un pays en voie d’abaissement.
Décédé en février 2013, si le pauvre Stéphane Hessel revenait avec son « Indignez-vous », écrit en 2010, il ne pourrait que constater, navré, devant le désastre qui s’annonce du système, quatre années plus tard, que ce serait plutôt « Résignez-vous et fermez là », la réalité d’une Europe et d’une Belgique en pleine déliquescence.
On redoute que les victoires possibles du foot belge au Brésil n’aggravent encore le délire et l’équilibre mental des supporters.

12 octobre 2013

Magnifique Isabelle !

Ils n’en démordront jamais ! Ils conserveront jusqu’au bout, ces imbéciles instruits, une image obsolète, complètement dénaturée de ce que sont Mesdames et Messieurs, les « N’importe qui » de la société.
Cela les arrange bien de considérer le peuple infantile, immature à jamais, parce que cette image implique des guides éclairés, eux bien entendu, aidés de toute la filouterie parasitaire qu’ils entretiennent autour de leur soi-disant supériorité.
L’enterrement de Wilfried fait partie de l’organisation cérémonielle de leur stratégie. Ils enterrent un des leurs. Ça fait du bien pour leur prestige.
Deux exemples pour illustrer ces propos.
Le premier tient à la veulerie des médias, à leur peu d’objectivité et à leurs liens avec les stéréotypes de la bourgeoisie de toujours.
Nous sommes sur France Inter dans l’émission « on va tous y passer » ce vendredi 11 octobre 2013. Roberto Alagna, ténor, est l’invité venu faire la promo de son nouvel album "Robertissimo" !
Par jeu, il devait illustrer quelques flashs sur les étapes de son existence.
Le ténor déclina ses origines. Il dit, comme si cela relevait du domaine du surnaturel, être « Fils d’un maçon et d’une couturière ».
D’où les exclamations sur le double mérite du ténor. Oh ! mon dieu, est-ce possible !
Une remarque, s’il avait été le fils d’un notaire et d’une propriétaire de Palerme, les autres auraient trouvé cela évident, allant de soi !.
Cela voudrait-il dire « comme il a du mérite d’être parti d’aussi bas et faire la carrière que l’on sait » ?
Mais, c’est dénigrant pour les maçons et les couturières, cette façon de s’exclamer ainsi sur des personnes ayant exercé ces métiers.
Ce ne fut que quelque secondes, mais elles pèsent dans la manière d’adhérer ou pas à cette société du classement express des êtres, avec cette croyance que tous les métiers manuels sont exercés par des gens qui ne peuvent faire autre chose et dont l’intelligence plafonne à aligner des briques ou à coudre un jupon. Alors que c’est l’inverse. Il n’y a pas plus épouvantable que de faire des métiers qui ne permettent pas de laisser libre cours à l’intelligence et à l’imagination pour autre chose, et qu’un maçon soit emmuré dans ses briques et une couturière esclave de sa machine à coudre ne permettent en rien de juger de leur intelligence et de leur capacité intrinsèque. Et pourtant avec courage, lucidité et souvent résignation des millions de gens y sont contraints.
Second exemple. L’émission sur France 2 « Des paroles et des actes » recevait François Copé une xième fois. L'invité est confronté à plusieurs journalistes spécialistes et à un adversaire politique. La nouveauté est que, désormais, l’invité doit répondre aux questions d'un Français "lambda".
Comment le choisit-on ? On l’ignore, mais certainement pas comme RTL ou la RTB, qui choisissent – le font-il exprès ? – des « témoins » mettant en relief les capacités des invités.
D’un autre calibre était cette chômeuse frisant la cinquantaine, Isabelle Maurer, venant de Mulhouse en Alsace.

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Alors que Copé est sur la ligne de ceux qui trouvent que les chômeurs gagnent trop, Isabelle Maurer, incarne la femme du peuple qui en a assez de s’en laisser compter par des gens qui n’ont aucune idée des difficultés que traversent des travailleurs et des chômeurs aux ressources minuscules.
Ce fut pendant dix minutes un régal de propos succincts, de situations précises, de drames profonds, le tout dit d’une manière encore réservée malgré la fougue indignée intériorisée, avec des repentirs sur la forme - malgré tout peu agressive - que prenait le débat.
Elle osa dire "C'est scandaleux!" avec de l'émotion et de la colère dans la voix "On survit Monsieur Copé avec le peu qu'on ose nous donner".
Et l’autre préconisant des économies sur le dos des pauvres parmi les pauvres, s’il est resté impassible, moi, à sa place, je n’aurais plus su ou me mettre, pour qu’on ne me voie plus !
La chômeuse était lancée et Pujadas volant au secours de son invité, essaya en vain de la couper. Et de fait, ce qu’elle disait emportait la salle. On avait envie d’applaudir.
"Maintenant ils touchent même au Munster" dit Isabelle, évoquant les remaniements de personnel chez les fromagers. "Aujourd'hui l'Alsace elle souffre et y'a plus rien. Je ne veux pas baisser la tête, je veux avancer en même temps que mes enfants, je ne suis pas le bourricot de service".
Non, je n’accepte pas le classement de ce siècle classificatoire. Il y a parfois cent fois plus de pertinence et d’intelligence d’un inconnu rencontré sur un trottoir, qui n’est rien et ne sera jamais rien d’autre, qu’un premier ministre ou qu’un mannequin bien vêtu et bien disant qui se dit le représentant de cet inconnu.
Tant que les valeurs venant de tous et parfois des couches les plus ignorées de la population ne seront pas respectées, écoutées et défendues, je considère un devoir de montrer le même mépris à ceux qui ne les respectent pas.
La société moderne ne s’y prête pas ? C’est entendu. Alors, changeons-là !

11 octobre 2013

Oh ! funérailles…

Les politiques ne deviennent grands et admirables qu’à la mort.
C’est le cas de Wilfried Martens.
Dehaene et Deprez saluent l’homme qui œuvra au redressement du pays… en 1990. Aujourd’hui, Di Rupo œuvre toujours au redressement. Voilà 50 ans qu’on essaie de redresser, il ne l’est pas encore ! Mais quand réussiront-ils ?
On s’étonne de la difficulté d’adapter le train de vie de l’État à celui des citoyens. Les récentes prises de « monnaie » de nos distingués parlementaires frappent l’opinion publique. Et, sachant cela, voilà qu’on s’apprête à faire des funérailles nationales à un ancien propagandiste flamingant, venu à l’Europe et au concept classique de la Belgique, après s’être fait connaître pour ses positions tranchées, comme Van Rompuy et tous les briscards de la Flandre triomphante ! Ils avaient pigé le truc pour se faire élire facile. La NV-A a repris le business à son compte.
Et les journaux francophones mordent à l’hameçon !
Ils écrivent pour les commères de quartier, avec le bagout du concierge, si on en juge par les titres du Soir : ʺWilfried Martens: «Un vrai homme d’État»ʺ, ʺWilfried Martens décédé, c’est une page de l’histoire de la Belgique qui se tourneʺ.
A croire que sans Wilfried, on serait occupé depuis longtemps par une puissance étrangère !
Modernes, les élus ne tressent plus des couronnes de laurier. Ils parlent « carrière ». Celle de Martens fut une sorte de record. à 77 ans, il en croquait encore !
On a un autre phénomène de carrière, celle de Camille Huysmans. Il épousa une jeunesse à un âge avancé, afin de reporter sur sa survivante, les avantages et pensions de l’État.
Ce ne sera pas nécessaire pour la veuve de Wilfried. Miet est bien pourvue, grâce à une carrière personnelle.
L’adulation touche à des sommets.
Tout ça à cause de la peur des élections de Mai 2014 et la casquette du CD&V.
Des funérailles d’État pour Wilfried Martens impliquent la mise en place d’un protocole très coûteux, incluant la présence d’un représentant du Roi et de délégations militaires.
Jusqu’où la politique fait descendre le pays !
Les lauréats d’obsèques nationales ont vécu toute leur vie nourris, logés et blanchis par l’État, mais sur un autre pied qu’à Lantin. Ils y ont accompli des mandats largement rétribués.
Martens est un cas d’école.
Wilfried n’est pas le premier bénéficiaire d’un enterrement pour cause d’élections délicates. On a eu Willy De Clerck en 2001, avec à peu près les mêmes raisons. On a vu le résultat, la NV-A, ayant compris le truc de la révolte flamingante, crevait le plafond des statistiques et fichait la trouille à tout le monde. D’ici à ce qu’on fasse des funérailles nationales à Bart De Wever, quand il sera redevenu un bon Belge…
Le roi a fait un saut en terre flamande, pour honorer le disparu. Une photo en grand uniforme bleu – celui des cérémonies – ferait bien sur le parvis de Saint-Bavon, pour calmer les appétits républicains.
Ce n’est pas demain la veille qu’on enterrera à grandes pompes – si ce n’est dans le cul – un citoyen ordinaire qui a saigné sang et eau pour seulement subsister, qui aura rapporté de l’argent à l’État et qui aura eu le bon goût de ne pas atteindre 77 ans, pour ne pas nous réclamer trop d’argent, même si sa pension fut petite.

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Des emplois prestigieux aux funérailles grandioses, comment voulez-vous qu’on remplace facilement ces gens-là ? Le public finit par croire qu’ils sont irremplaçables, sauf qu’on les remplace toujours. Di Rupo, Reynders et Compagnie ont de beaux jours devant eux.
Le petit chimiste et l’avocat sont des procéduriers dans l’âme, la parité en funérailles nationales n’est pas respectée. C’est le deuxième Flamand qui s’en va à nos frais. On devrait pour le suivant demander à Di Rupo s’il est d’accord pour lui à Mons, quand ce sera l’heure. On pourrait faire ça sous l’arche de la nouvelle gare imitée des Guillemins. Le roi, toujours en bleu, les hommages, le salut de Rudy à son vieux camarade, les éloges de Deprez, peut-être Jan Jambon en redingote. Il ne lui reste plus qu’à mourir à la satisfaction générale.
Heureuse famille, heureuse Miet Smet, la parentèle n’aura à s’occuper de rien, du funérarium au tralala de Saint-Bavon, jusqu’aux petits fours après la cérémonie, le tout à l’œil, offert par le pays reconnaissant !
On doit déjà se regarder de travers à la direction d’RTL, qui ira commenter l’enterrement ?
On se prépare à des haines féroces.

10 octobre 2013

Des glorieux et des humbles.

La vision qu’a chacun de la démocratie est probablement aussi diverse qu’il y a d’individus. Mais, pour l’essentiel, deux grands groupes s’en détachent. Il y a ceux qui vivent bien du système et ceux qui n’y vivent pas bien du tout.
C’est tout de même le Parlement et le Gouvernement qui font la synthèse des deux groupes, en tirent un enseignement et concrétisent par des lois ce qui, de leur point de vue, paraît le plus approprié.
Sauf que leur point de vue n’est pas neutre et que les gens de pouvoir sont dans le groupe des citoyens qui vivent bien du système.
Non qu’on le leur reproche, mais il est très difficile de faire abstraction de ce que l’on est et dans le milieu dans lequel on vit, pour prendre des décisions à la place de ceux qui n’y ont pas le même intérêt.
Seul un référendum changerait la donne.
La question serait simple : voulez-vous que les salaires, traitements et indemnités, de tout qui relève d’une fonction de représentation des électeurs dans l’appareil de l’État, soient fixés par référendum ?
Dès l’instant que le référendum serait adopté. Un second déterminerait les rémunérations, par exemple la plus haute serait celle de l’ouvrier qualifié, dans le barème le plus intéressant des métiers repris à la FEB. Ni plus, ni moins.
Tous crieraient au scandale. Une bonne partie de nos parlementaires et ministres claqueraient la porte.
Toute la politique en Belgique serait bouleversée.
Nous perdrions ceux dont la motivation principale est l’amour de l’argent. Des prétentieux se sentant dévalués de facto se rueraient sur les offres d’emplois valorisant leurs diplômes, de telle sorte que les débouchés de haut niveau du privé seraient vite encombrés et que certaines de nos grandes gueules se retrouveraient au chômage.
Je veux croire, pour l’honneur des politiques, que certains resteraient à leur poste. Tout cela ne serait pas grave et finirait en anecdotes, si une certaine presse n’avait pas été inventée pour soutenir une catégorie de citoyens au-dessus des autres et dont elle croit faire partie.
Ce bouleversement serait de nature à faire réapparaître au sommet des gens du peuple qu’on n’avait plus l’habitude d’y rencontrer.
Je pense aux fonctions subalternes, aux chômeurs et aux femmes d’ouvrage, mais aussi à toute une intelligence inexploitée qui est exclue du pouvoir pour de multiples raisons dont la principale est la sélection par les chefs de parti et l’école. Tous les universitaires et les pistonnés ne sont pas intelligents et tous les gens du peuple ne sont pas illettrés. La cuistrerie est même plus répandue en haut, qu’en bas.
Il y aurait moins d’avocats, certes, mais qui s’en plaindrait, à l’exception des avocats ?
Enfin, nous pourrions faire tous l’expérience de ce qui a été suggéré au début de cet article, à savoir que ceux qui actuellement vivent bien le système ONT UN POINT DE VUE QUI N’EST PAS NEUTRE.

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J’accorde bien volontiers qu’en contrepartie ceux qui gagnent mille euros par mois ne sont pas neutres non plus. Sauf que le bon sens accorderait plus de crédit à ceux-ci qu’à ceux-là. Et puis, n’y verrait-on qu’une alternance de classe que cela ne pourrait que mieux aller.
Certes, le pouvoir corrompt et il ne faut pas s’attendre à ce qu’il y ait moins de corrompus dans ce renouvellement original du personnel de décision ; mais, il n’y en aurait pas plus qu’aujourd’hui. La démocratie ne serait pas vivifiée, mais elle serait sans doute plus juste et les dirigeants plus adaptés à l’ensemble de la population.
Reste une objection, non pas de classe, mais de capacité. Ici, nous touchons à un autre point sensible : celui des compétences.
Nos inusables leaders ne passent-ils pas d’une fonction à l’autre, alors qu’ils sont tout, sauf des Pic de la Mirandole ?
Ne vous est-il jamais arrivé de vous dire en voyant Reynders plastronnant, Wathelet mordant, Onkelinx louvoyant et Milket survolant, que des tas de gens pourraient en faire autant, sinon beaucoup mieux.
Et puis, en ces temps de disette, les deux ou trois cent millions que nous coûte leur entretien, sont toujours bons à prendre.
Voilà pourquoi nous n’aurons jamais un référendum de cette espèce.
Cette chronique passera pour populiste et démagogique, alors qu’elle n’avait d’autre objet que l’herméneutique (Intermédiaire entre les dieux et les hommes).

9 octobre 2013

Le porno vengeur.

Un État américain a décidé d’interdire « le porno vengeur ». Comme son nom l’indique, un membre déçu d’une relation avec un(e) partenaire décide de se « venger » en publiant sur la Toile les photos ou des films compromettants, au temps où la vie sexuelle du couple était au beau fixe.
Outre le manque de fairplay de l’intimité dévoilée, les progrès des techniques permettent la diffusion à grande échelle de la parfaite goujaterie du procédé.
J’ignore si cette nouvelle manière peu élégante de se venger existe chez nous. Les sites de rencontre, les confidences poussées à l’extrême (puisqu’on ne voit pas l’autre) doivent gagner du terrain sur la pudeur, mais ici on touche le fond.
Parfois, certain(nes) internautes se dénudent devant l’œil de leur petite caméra, émoustillé(es) par la certitude d’être vu(es). Mais c’est un acte volontaire. Ici, l’intention est tout autre.
Le plus souvent le promoteur de cette basse vengeance masque son visage, s’il joue un rôle dans sa mauvaise pièce ; encore heureux qu’il ne désigne pas nom, prénom adresse et, pourquoi pas, numéro de téléphone, du ou de la champion(ne) du show porno à l’insu de son plein gré, comme disait Virenque, pour un autre sport.
Les frustrés, les vicieux, les voyeurs, les exhibitionnistes, il devait s’en trouver déjà au temps des cavernes, puis, beaucoup plus tard, dans les salons de l’aristocratie et dans les bastringues du peuple, mais les mauvais perdants prêts à tout pour se venger, n’assumant pas d’avoir été largués, ne disposaient alors que de faibles moyens.
Suivant un principe de précaution bien bourgeois, le grand public les ignorait tout en sachant leur existence.

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Un scandale levait parfois un coin du voile. C’est Madame Steinheil, maîtresse du président de la république, Félix Faure, qui assiste à la mort de son amant au moment suprême d’une fellation. Ce scandale dans toutes les gazettes le lendemain, motiva quelques bons mots. Il y eut aussi des objets de curiosité bien avant les écrans plats. La chaise dite de Léopold II, conservée dans un musée parisien, sa construction astucieuse permettait au roi, assez corpulent, de « servir » deux dames à la fois.
Tous ces minis scandales dont on faisait des gorgées chaudes n’étaient que l’écume des profondeurs. On se doutait bien que les abysses ne devaient pas être tristes. Il y avait des barrières dont celle de la bienséance. Il fallait que le peuple passât seul pour dépravé et le bourgeois pour respectable. Généralement, c’était le contraire. Et puis, cela touchait des personnalités. C’est-à-dire des gens fortunés qui se moquaient de l’opinion, ou des créatures sans importance qui ne voyaient dans l’éclairage soudain de leur vie privée qu’un moyen d’accéder à la célébrité, fût-elle douteuse, comme aujourd’hui certaines vedettes du show-biz nous sont connues d’abord par l’exhibition de leur derrière. Question technique, on avait le photographe Nadar. Les débuts de la pornographie semblaient timides et peu prometteurs d’avenir. Les auteurs modernes du « porno vengeur », c’est différent. De l’obscène on passe à l’exécrable. La technique règne en maître et est à la portée de tous.
Ils savent pouvoir compter sur des centaines de milliers de paires d’yeux. Et il leur semble que la personne haïe, exhibée contre son gré au voyeurisme des foules, est dégradée et salie davantage, violée en quelque sorte, expiant la faute suprême d’avoir fait du cinéaste, un cocu rancunier.
L’auteur du porno vengeur est méprisable. Sa victime paie au prix fort le tort d’avoir manqué de discernement en ayant fait confiance à un aussi piètre personnage.
Et on n’a pas encore touché le fond de cette nouvelle ignominie.
Un cinéaste amateur publiera un jour les séances chaudes de son ex avec le son, permettant à l’internaute d’entendre distinctement entre les râles et les soupirs, les quelques paroles essentielles que nous prononçons ou que nous prononcerons un jour. La plus fameuse reste « Je t’aimerai toujours mon amour ».
Je gage que celle ou celui qui sera victime de la fin du muet (comme Dejardin, mais dans un autre genre de film) aura quelque réticence à redire « toujours » à un nouveau partenaire.

8 octobre 2013

A sauver les apparences…

Le journal « Le Soir » dans son édition électronique nous informe : « Football. La RTBF a confirmé que l’ancien gardien de but n’était plus la bienvenue (sic) sur ses antennes suite à la publication d’un tweet considéré comme raciste. Etc. »
Avant lui, il y avait « Monsieur Météo » d’RTL qui était excommunié en raison de déviances bloggeuses à caractère raciste.
La chose publique doit être pure et sans reproche dans le domaine si délicat des appréciations sur l’homo sapiens venu d’ailleurs. Nul écart n’étant toléré, le discours officiel devient pratiquement inaudible. Voilà qui va faire progresser la langue de bois.
Les lois contre le racisme et l’antisémitisme sont des aboutissements d’un ensemble de restrictions des libertés, en limitant par des codes la manière de s’exprimer des citoyens. C’est ne pas faire confiance aux réactions naturelles de défense de ceux qui n’approuvent pas les propos racistes. C’est, enfin, soupçonner tout le monde de bêtise.
Par contre, l’action, elle, n’entre pas dans le crime du racisme ordinaire.
On applaudira Maggie De Block dans ses intransigeances habituelles, ses renvois accélérés de gens « qui n’ont rien à faire ici », quitte à les expédier là où ils seront emprisonnés ou fusillés.
On tolérera des expulsions, même illégales, pour se défaire d’individus peu recommandables, sans qu’aucune scorie à caractère raciste ne soit à déplorer dans aucun communiqué.
Emmanuelle Praet n’a aucune prévention à l’égard de Nizar Trabelsi, sauf qu’elle préfère le voir dans une geôle aux USA, plutôt que de le savoir marié et finir son temps de prison en Belgique. C’est difficile à interpréter. Premier reproche implicite que les gens bien intentionnés font à Nizar, c’est qu’il s’est fait la tête d’un genre qu’on n’aime pas : le barbu religieux, synonyme de salafiste. Cette prévention « au faciès » n’est-elle pas une forme de racisme ?

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Qu’est-ce qu’avoir une bonne conscience ? C’est être persuadé qu’on est une parfaire canaille, à écrit Léon Bloy, dans son journal. Apparemment toutes les bonnes consciences n’en sont pas persuadées.
On pleurera à chaudes larmes le triste sort des victimes de Lampedusa, tout en se réjouissant secrètement que le contingent de cinq cents personnes n’ait pas été jusqu’à essaimer en Europe et surtout pas en Belgique.
Nous sommes dans un état fabuleux d’hypocrisie d’où il ressort que « pur » et « impur » sont des mots qu’il faut manier avec une prudence extrême, sur le temps que la population s’enfonce dans une sorte de racisme « bouche cousue mais qui n’en pense pas moins » et qui trouve son exutoire dans des partis d’exclusion, comme à Brignoles, en France, où le candidat frontiste est arrivé dimanche en tête du premier tour de la cantonale. Laurent Lopez a recueilli 40,4 % des voix.
Maggie De Block, elle-même, est une incitation au racisme dans son action tout en prenant un soin méticuleux à employer des termes délicats pour expliquer une politique horrible.
Et on voudrait que le public s’émeuve d’un mot de travers à connotation raciste, et soit admiratif en même temps de la façon énergique dont on flanque des gens hors du pays, sans distinction d’âge, de sexe, de liens familiaux ?
On nous la prépare magnifique cette Belgique de demain, parfaitement pure en surface et profondément ignoble en profondeur.
On est surpris de l’évolution des apparences, et non pas des mœurs qui sont restées les mêmes, à lire les grands auteurs, jusqu’au milieu du siècle précédent le nôtre.
Le racisme était une forme de méchanceté qui faisait parfois rire et qui donnait à réfléchir sur la bêtise du raciste. Les bourgeois en étaient pétris (C’est toujours le cas). Ils confondent sciemment le peuple et l’étranger. Ils avaient autant de mépris pour les travailleurs que pour les tziganes (les Roms d’aujourd’hui).
Je déplore en les haïssant, ces gestes imbéciles qui font d’un occupant d'un trou, un lieu qu’il baptise aussitôt patrie, un territoire qu’il encercle de barbelés et de miradors et qu’il défendra comme l’ours, sa tanière.
Le racisme ne se limite pas aux compatriotes, les étrangers le sont autant que nous.
Nous et les autres ? Racistes ? Comme Monsieur Jourdain parle en prose.

7 octobre 2013

Grisbi (1) contre populisme.

On entend l’antienne : Happart José proclame haut et fort que les ennemis acharnés de la démocratie sont les populistes. Les autres de tous les partis lui emboîtent le pas, les pires haineux chacals, détestables charognes sont les populistes.
Que des altruistes, des dévoués à la cause du peuple soient injustement déconsidérés, associés aux profiteurs multi casquettes, d’accord. Mais il faut avouer que traiter les critiques qui leur sont faites de populisme par l’engeance qui reste, c’est franchement outrageant, et notamment pour les bloggeurs qui ne sont pas payés pour ça.
Un peu de respect pour les services gratuits et le bénévolat, s’il-vous-plaît, messieurs et mesdames les champions et championnes de la thune.
Milquet et son compère Louis Michel, s’insurgent, avec Happart et les multi casquettes. Bref, si les partis voient des populistes partout, c’est que le cas du PS n’est pas isolé et qu’il y a des José Happart qui se baladent à gauche, comme à droite. .
Hélas ! la plupart de ces grands amoureux de la chose publique sont aussi des grands amoureux du pognon. Manque de pot, sauf que contrairement au privé, ils sont redevables de leur pognon au peuple.
Pour tous ceux-là qui ont professionnalisé la mission du parlementaire, une seule devise « Touchez pas au grisbi ».
Y toucher les rend féroces, menteurs, capables de crimes.
Outre le célébrissime José Happart (dans Happart il y a Happé, on aurait dû se méfier), Monsieur 480.000 euros détenteur d’une sorte de record de pot de départ du parlement wallon et toujours président du CA de l’aéroport de Bierset (un petit + à sa belle pension de l’État, le bougre), nous avons deux nouvelles gloires du PS dans le genre « mes sous ou tu meurs ! ».
La sémillante Valérie Deom péessante pure, a fait mieux. Elle avait dit renoncer à ses 110.165 euros d'indemnités, en décembre 2012. L’amour du grisbi revenant en force après sa déclaration héroïque, voilà qu’elle change d’avis en catimini, dans l’espoir que personne ne s’en apercevra.
Las !... Un populiste de bas étage (2) (Dixit José, dit Monsieur 480.000) évente la mèche. La revoilà devant un autre populiste de la RTBF en train de justifier son amour de ses indemnités par l’amour des pauvres à qui elle va faire une grande distribution ! Elle va tout redistribuer, c’est juré !
Ils attendent toujours !

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Dans la sphère déjà bien remplie des amoureux du grisbi, il y a une nouvelle élue.
Maggy Yerna du PS dans la grande tradition de la place Sainte-Véronique, députée wallonne, échevine à Liège et présidente d’une Intercommunale, a remis sa démission le 1er septembre dernier de sa députation. Elle sera une des dernières élues à bénéficier du régime actuel des indemnités de départ. Démissionnaire deux jours plus tard, elle avait droit à peau de balle. C’est ce qui s’appelle avoir le sens du grisbi. Elle va en plus toucher 8.470 euros, sa paie du mois, pour un jour de prestation !
Ce sont les chômeurs de Saint-Gilles qui seront contents d’apprendre la bonne nouvelle pour Maggy. Il n’y a pas à dire, voilà encore une affaire qui va amener du monde dans le populisme de bas étage de Monsieur 480.000 !
J’ai une suggestion pour ces messieurs dames de la bonne affaire, ils devraient faire comme les commerçants qui remettent leur commerce en réclamant au successeur un pas de porte ou si on veut un dessous de table.
Quelqu’un me dit dans le dos que c’est déjà fait et que je retarde.
Pour avoir eu une pensée aussi honteuse, je rejoins de mon propre chef la meute des populistes de bas étage qui font des misères à Monsieur José.
Naïf, je croyais que les Loges d’où sont sortis ces amoureux du grisbi, devaient discuter philosophie et morale laïque en priorité ?
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1. Grisbi : pognon des Hommes à la redresse, des malfrats, des caïds, des mecs qui en ont.
2. Populisme de bas étage : situation au dernier degré de l’humain, du jaloux et antidémocrate.
Tous les populistes sont des salauds. Ils veulent toucher au grisbi des Affranchis. Ils ont les patates au fond du filet.

6 octobre 2013

Mon Mons a la cote

Tandis que le procès des dirigeants de Fortis est remis aux calendes et que Maurice Lippens et consort parfaitement au courant vont passer entre les gouttes, à Huy on fait toujours des misères à Anne-Marie « Zinzin » pour les quelques heures au cours desquelles des employés communaux ont distribué la photo de l’ex-diva hutoise dans les boîtes à lettres. Si c’est au prorata de l’efficacité des voix de préférence aux élections, le procès est à revoir. Je ne sache pas que le portrait de la diva ait ajouté grand-chose.
Des milliards d’un côté avec des clients ratiboisés et de l’autre quelques centaines d’euros.
Ce qui est une procédure « cas d’école » d’un côté, devient de l’autre un procès entre deux mégères inapprivoisées.
Reste que Mémé pourrait faire de la tôle, sur papier puisqu’il y aura sursis.
Maurice, lui, n’est pas près de finir chômeur.
Les philosophes l’ont toujours pensé, pour être sûr de l’impunité, il faut voler beaucoup.
Une qui n’en démord pas et qui se promène dans ce qui sera le procès de sa vie, c’est Micheline Toussaint, témoin à charge entendue par le tribunal correctionnel de Huy dans le procès des tracts électoraux. Hou ! la donneuse…
Entre deux socialistes quand même, quel manque de solidarité !
C’est comme si Onkelinx faisait un procès à Di Rupo parce qu’elle est le numéro deux et lui, le numéro un du parti, même si Magnette fait de la figuration « intelligente » et ramasse la mise.
Elle et lui ont suffisamment de dossiers l’une sur l’autre, pour intéresser un tribunal. Il est vrai qu’on ferait sans doute comme avec Fortis, on remettrait l’audience jusqu’à ce qu’on oublie qu’il y a un procès.
Le match de Huy montre deux caractères en piste. Pour la Toussaint, Madame Lizin a bien fait distribuer des tracts électoraux à sa gloire, pendant les heures de travail du personnel communal.
La présidente honoraire du Sénat n’en mène pas large. Elle nie, évidemment. Que voulez-vous qu’elle fasse ? Elle sait bien qu’il faut toujours nier en politique. Les pauvres diables qui ont commis les crimes nient aussi, coincés entre deux mégères comme celles de Brive-la-Gaillarde à propos d’une botte d’oignons, tous socialistes bons teints, purs rosés, la suite de leur carrière est en jeu. Voyez-vous que c’est la Toussaint qui s’installe bourgmestre aux élections prochaines ? Et ils ont nié, comme des bleus !
Avec un peu d’intelligence, dans le cadre des pratiques et mœurs socialistes, ils auraient dû accabler Zinzin, puisqu’elle n’a aucune chance de redevenir leur patronne, tandis que l’autre…

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C’est Elio-la-Combine qui aurait machiavellisé l’embrouille. C’est Zinzin qui le dit.
Ce qui est évident : l’illustre Montois n’aime pas Liège et ses environs. Il faut remarquer depuis qu’il tire les ficelles et les vers du nez des prétendants à la bonne platée de revenus, qu’il fait tout ce qu’il peut pour défavoriser les éléphants liégeois.
Le P’tit Chimiste a trop souffert des manières d’André Cools quand il était débutant dans le croche-pied des roses.
Certaines humiliations ne s’oublient jamais.
Cette affaire des heures troubles de Huy l’amuse énormément. Il flingue deux commères d’un coup. Anne-Marie qui l’insupporte, il sait qu’après les gros mots, le PS n’est pas près de refaire son unité et m’ame Toussaint, la donneuse, trop marquée dans ce combat, pour en gagner d’autres.
Le Ps des bords de Meuse prend un coup sur le nez et Liège et sa belle région s’enfonce un peu plus dans une rivalité avec Charleroi et qu’est-ce qui fait coucou aux deux cités connes ? mon Mons pardi !
La prochaine audience est fixée au 11 octobre. Le réquisitoire et les plaidoiries sont prévus lors de cette audience.

5 octobre 2013

Lampedusa lestée de deux fléaux.

Un peu à la manière de Madame de Sévigné qui écrivit à sa fille (1), châtelaine à Grignan : « C’est inouï, impensable, monstrueux » et ici ce n’est plus une hyperbole, cinq cents personnes embarquées sur un rafiot depuis la Corne de l’Afrique, probablement la Libye, font naufrage à deux encablures de l’île italienne de Lampedusa. On n’en retirera vivantes des eaux de la Méditerranée, qu’environ cent cinquante !
Là-dessus, roulement de tambours entourés de crêpe, désignation de quelques responsables : la crise, l’Europe, la fatalité, les passeurs infâmes, etc. l’occasion pour des journalistes de montrer qu’ils ont bon cœur.
Juste en-dessous de cette nécrologie globale, dans un journal que je ne nommerai pas, une publicité montrant une belle quadragénaire un peu plantureuse, bref une femme normale pour des êtres bien constitués et vraiment trop grosses pour les amibes qui font la mode, avec ce slogan « Comment perdre des kilos de trop sans se priver ».
Voilà tout est dit.
On aura passé à côté de l’inouï, impensable, monstrueux, le temps d’une fausse douleur et d’oublier l’effrayant abîme dans lequel l’homme déshumanisé descend tous les jours à marche forcée, poussé vers le fond par l’illusion de la vie moderne.
Le journaliste qu’il soit du Soir ou de la Dernière Heure aura fait le travail qu’on lui demandait avec toute la bonne volonté qu’on lui concède, de servir son patron et l’Europe.
Il aura passé, comme nous tous, à côté de « l’inouï, impensable, monstrueux ».
Ce qui est inouï, etc. se résume à deux fléaux qu’on ne dépeint jamais dans les médias, les partis politiques et les parlements, sauf quelques « extravagants » qu’on s’empresse d’entacher de populisme.
Le premier relève d’une simple question. Comment se fait-il que l’on retire des richesses « inouïes » du continent africain, alors que sa population à concurrence de 90 %, voire plus, crève de faim ? Et que sachant cela, nul officiel, nul grand responsable de l’Europe, d’Amérique, d’Arabie ou d’ailleurs ne met en cause l’organisation de l’économie libérale !

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Deuxième question :
Nous sommes plus de 7 milliards d'êtres humains sur Terre, 9 milliards d'ici 2050. L'explosion démographique des pays émergents (exigence criminelle de certaines religions exigeant une procréation intensive des femmes) et l'allongement de la durée de vie dans les pays développés, amènent à la question suivante : quelles sont les conséquences possibles de la surpopulation mondiale ?
Les deux questions sont liées, puisque des économistes du bon côté du manche, c’est-à-dire de Wall Street et de la City passent leur temps à ridiculiser les idées de Malthus, en partie parce que ce dernier s’était embourbé dans des formes de contrainte pour les femmes à ne pas procréer, ce qui, évidemment, était intolérable. La démographie galopante arrange évidemment le système qui voit là une forme naturelle de diviser les foules sur la question du nombre et une belle manière de mettre les populations en concurrence pour le travail, ce qui en réduit les coûts.
La démographie reste néanmoins un problème majeur, ignoré des Instances internationales et européennes, lié à celui de l’économie mondiale, avec les conséquences que les îliens de Lampedusa connaissent.
Claude Lévi-Strauss l'anthropologue et ethnologue mondialement connu, a rappelé, à la fin de sa vie, le problème de la surpopulation humaine : « Ce que je constate : ce sont les ravages actuels ; c'est la disparition effrayante des espèces vivantes, qu'elles soient végétales ou animales ; et le fait que du fait même de sa densité actuelle, l'espèce humaine vit sous une sorte de régime d'empoisonnement interne — si je puis dire — et je pense au présent et au monde dans lequel je suis en train de finir mon existence. Ce n'est pas un monde que j'aime.»
Vous l’aurez deviné, moi non plus.
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1. « Je m'en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe, la plus singulière, la plus extraordinaire, la plus incroyable, la plus imprévue, la plus grande, la plus petite, la plus rare, la plus commune, la plus éclatante, la plus secrète jusqu'à aujourd'hui, la plus brillante, la plus digne d'envie... » Madame de Sévigné à Madame de Grignan, juillet 1671.

4 octobre 2013

Remboursez !

On ne peut pas dire que les Institutions européennes offrent un grand choix aux citoyens. Elles sont à l’image de la Belgique, de ses partis et de ses médias, dans le molletonné centriste. C’est l’adoration sans limite, excluant toute autre perspective, du culte de la concurrence libre et du libre échange.
Il suffit de voir l’usage que nos Grandeurs et nos Grandesses font du mot « libre » et comme le peuple en raffole, que cette liberté-là n’a raisonnablement aucun souci à se faire, pour tout usage qui serait contraire au sens qu'il lui donne.
Acquise à la cause libérale, l’Union déroule à l’aise des plateaux Tour de France sous l’applaudissement des foules.
Pourtant, dès qu’on feuillette les bilans, qu’on emploie même le mot Europe, que l’on parle de l’euro et que l’on s’essaie à comprendre quelque chose dans les rouages compliqués des Commissions, c’est la cata. Il n’y a plus de liberté qui tienne. Ceux qui adorent le mot et qui sortent à tout propos concurrence et libre échange sont comme enragés de s’être laissés avoir !
La goutte qui fait déborder ce hanap d’indignation est le tarif, en foi de quoi, on paie les fonctionnaires du machin.
Les traités européens que se votent entre eux les Grandeurs sans prendre la peine de consulter le peuple ou plutôt dans la crainte de le consulter, sont incompréhensibles, touffus et contradictoires.
Pour en avoir eus deux dans les mains, j’avoue n’y rien comprendre ! Je pense ainsi faire partie d’une immense majorité d’Européens sur le dos desquels ont fait des traités qu’ils sont bien en peine de déchiffrer et logiquement de critiquer.
La seule façon de savoir si nous tirons un bénéfice de l’Union européenne, c’est de se demander si nous vivons mieux, s’il y a progrès social, ou non.
Or, c’est un paradoxe, la pauvreté et l’inégalité paraissent progresser dans notre nouvel univers européen qu’on nous dit bâtir pour que nous vivions mieux.
Certes, nous voyons des progrès s’accomplir. Mais ce sont ceux des Stefaan De Clerck, Di Rupo et compagnie. Eux, bien entendu, ont ce sentiment là, mais nous ?
Qu’est-ce que l’Europe nous apporte sinon des taxes supplémentaires, pour des interdits et des possibilités bizarroïdes !
Des retraites à l’emploi, du chômage, aux revenus de remplacement pour maladie, nous assistons à une réduction graduelle et durable des rémunérations, une baisse de la part du PIB revenant aux salaires, tout ça pour une concentration de la richesse et des revenus.
Si c’est le résultat de la libre entreprise et du libre échange, merci.

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Depuis l'adhésion des nouveaux Etats membres, on a constaté une baisse significative du niveau moyen de l'UE sur tous les indicateurs sociaux, alors que l'UE et le monde n'ont jamais été aussi riches, qu'il n'y a jamais eu autant d’écoles et d’écoliers et autant de techniques de pointe, dont on dit des merveilles.
Des pauvres types de mon espèce crient depuis des années que la cata n’est pas due à un problème conjoncturel, mais qu’elle est une conséquence logique des politiques libérales, sans que cela émeuvent outre mesure nos partis, nos amours, nos emmerdes, diraient Aznavour.
Avec le système actuel, on assiste à la plus grande concentration des richesses de toute l’histoire de l’humanité, dont certains se gavent sur une terre sous laquelle gisent les milliards du pétrole, sans que cela profite le moins du monde à la population. Ce qui est un très bel exemple de l’appropriation des richesses par quelques-uns.
La pauvreté est le produit de l'inégalité, qui découle de l'exclusion et d'une mauvaise répartition des ressources.
Contrairement à ce nos partis veulent nous faire croire, les riches ne sont pas utiles à l’économie. Ils sont au contraire les fruits vénéneux d’une politique qui place au sommet l’argent – valeur fictive qui s’oppose au travail – valeur réelle.
Dans un contexte de distribution de plus en plus inégale des ressources, l'interdépendance entre classes sociales alimente des transferts unilatéraux des richesses du bas vers le haut.
C’est aussi bête que ça : si les riches s'enrichissent, c'est parce que les pauvres s’appauvrissent.
A se demander ce que les partis foutent encore au gouvernement et comment Roublardo n’est pas gêné de tenir les discours qu’il tient.

3 octobre 2013

On n’arrondit pas que les angles.

Voilà que l’intention de supprimer les pièces de 1 et 2 centimes d’euro revient telle une endémie.
Les commerçants ne veulent plus de la mitraille. Elle complique la comptée du soir. Les clients superbenêts non plus, des jetons qui leur gonflent les poches. Comme toujours la race moutonnante donnent raison aux têtes de gondole. Les Autorités font des pertes, puisque la fabrication des petites pièces est supérieure à leur pouvoir d’achat.
C’est symbolique, mais faut-il rappeler que la pièce de 2 centimes est celle dont la valeur se rapproche le plus de notre ancien franc (0,806) !
Faut-il y voir un symbole ? Non ! Mais cette « mitraille » ne l’est devenue qu’à cause d’une inflation insidieuse, non contrôlée, qui nous fait mesurer depuis le temps que nous comptons en euros, la perte du pouvoir d’achat d’une heure de travail par rapport à l’euro.
Les personnes d’un certain âge, par exemple la trentaine, qui sont passées du franc à l’euro en 2002, ont encore en tête ce que valait à leurs yeux un billet de 1.000 francs. Ce que l’on pouvait acheter avec ce billet. Faites donc la comparaison avec ce que l’on peut acheter avec 25 euros aujourd’hui ou, mieux encore, faites l’inverse, convertissez les 150 à 200 euros que valent aujourd’hui une bonne paire de chaussures en francs, soit de 6.000 à 8.000 francs !
Vous me direz, quatorze années nous séparent du franc, c’est normal que les prix ne soient plus les mêmes.
En disant cela vous participez vous-même au mouvement inflationniste et vous trouverez tout à fait normal que l’on en termine avec la valeur symbolique la plus proche du franc : le 2 centimes actuel.
Le ministre des Finances Koen Geens aura beau « réfléchir », "à condition toutefois que ce scénario n'augmente pas l'inflation", voilà trop longtemps qu’on en parle, pour que cela soit anodin et se fasse « dans de dos » du ministre. On pourrait se poser la question : ne serait-il pas complice des bruits qui courent ? Dame, battre monnaie coûte cher. On rechignerait à voter une loi supprimant les indemnités de départ de ces messieurs parlementaires (mesure enfin prise), qu’on n’hésiterait pas une seconde à voter celle qui économise sur la frappe des monnaies.
Non seulement les pièces sont condamnées, mais encore cette suppression donnera un petit coup de pouce à l’inflation, déjà minimisée, et qui le sera encore plus.
Ce sera la fin de l’euro divisible par cent, d’où ses subdivisions en centimes. Comment voulez-vous que les prix ne s’en ressentent pas, et même très fortement ?
La petite pièce sera donc la pièce de 5 centimes soit environ deux francs anciens. L’euro n’aura plus à sa disposition que son vingtième négociable et visible.

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Dès lors, tous les nouveaux prix en tiendront compte et les anciens seront réformés aussi, probablement presque tous à la tranche supérieure. Les chiffres après la virgule 1, 2, 3, 4, seront convertis à 5. Un point, c’est tout.
On ne se rend pas assez compte de l’utilité des petites pièces. Par exemple un bouton qui se négocie à 12 centimes, se verra facturé à 15. S’il en faut deux douzaines pour finir une toilette, l’augmentation du débours sera de 24 x 3 = 72 centimes. Mine de rien, avec 11 millions de consommateurs qui achèteront d’autres fournitures aux prix arrondis, cela fait des millions d’euros dépensés en plus chaque année par le public.
Bien sûr, certains petits commerçants et artisans y gagneront, à condition que les grossistes continuent à calculer leurs prix en centièmes d’euro et non pas en vingtièmes.
"J'étudie un scénario d'extinction de l'usage de ces pièces en arrondissant non pas le prix (des produits), mais le montant total de la somme à payer, aux 5 centimes d'euro les plus proches", a répondu le ministre CD&V à une question du député Mathias De Clercq (Open Vld) en commission de la Chambre. (dixit 7/7)
Cette opération qui apparaîtrait de nature à rendre la mesure neutre n’est pas si anodine. Il faudrait changer toutes les caisses des grands magasins et changer tous les programmes comptables des ordinateurs, sans compter les Administrations de l’État dont celle des Finances au premier chef. Bonjour les frais !
Et pour quel résultat ? Cela n’empêchera pas les commerçants des petits et des grands magasins de pousser les étiquettes à la tranche supérieure.

2 octobre 2013

Voyous ou pas voyous ?

Souvent traitée lors des campagnes présidentielles françaises, la question de l’audiovisuel public reste sous la coupe de hauts fonctionnaires. Marc Endeweld, journaliste français, en est conscient, puisque lui-même journaliste maison.
Il est allé voir ce qu’il en est du côté de la presse papier dans les mains du « libre ». Ce n’est pas triste non plus. Du constat d’être sous la coupe de hauts fonctionnaires, il est passé à la tutelle des intérêts privés. Être sous la coupe du public ou du privé, c’est être le serviteur d’intérêts en contradiction avec la liberté d’informer de celui qui fait le métier de journaliste.
Ce qui est évident pour la France, l’est tout autant pour la Belgique.
Le journaliste est libre d’exercer son métier dans la mesure où il est conscient d’écrire pour un organe de presse qui a son patron, ses annonceurs et ses buts. S’il correspond par nature à ces trois critères, il peut se considérer parfaitement libre et maître de ses propos.
Le tout est de savoir combien de journalistes entrent dans ces critères.
Plus que certainement très peu, et encore, faudrait-il décompter les hypocrites et ceux, plus rares, qui se mentent à eux-mêmes.
Les entretiens d’embauche dans ces conditions devraient être éclairants sur la manière d’engager ou non, les frais émoulus des écoles. Evidemment, c’est un secret gardé jalousement par les grands groupes de presse.
La fameuse neutralité indispensable à l’objectivité de la relation d’un fait n’existe pas. L’opinion induite d’un journaliste perce malgré lui dans son texte. Elle indique tout le contraire.
Les journalistes sont "des intellectuels" qui devraient prendre "conscience" de leur condition sociale, et révolutionner "leurs propres médias de l'intérieur", dit Mélenchon à Marc Endeweld.
Ils ne le font pas pour les mêmes raisons qu’un ouvrier s’interdira de critiquer son chef de chantier, s’il ne veut pas se faire virer.
Dans le fond, c’est tout bête. Pourquoi voulez-vous que des professionnels de l’information agissent autrement que l’ensemble des autres travailleurs, puisqu’ils sont confrontés aux mêmes problèmes dans le bain de la même société ?
Parce qu’ils sont des intellectuels ? Mais, il y en a bien d’autres et partout dans d’autres professions qui ont l’équivalent de talent et de compétences.
Parce qu’ils sont le quatrième pouvoir et qu’ils ont des responsabilités plus grandes ? Je récuse cette raison supplémentaire au simple motif qu’un pouvoir est une entité à elle seule, qu’elle n’est tributaire et n’a à rendre de comptes à personne. Or, depuis la fin de la presse d’opinion, le quatrième pouvoir s’est rallié à celui de l’État et ne forme plus qu’un bloc avec lui, dans un seul objectif : la pérennité du système dans le triomphe des firmes et des riches particuliers. Il n’affecte d’être différent que sur des nuances, jamais sur le système, ni sur l’organisation de l’État dans la démocratie par délégation que nous connaissons.
C’est tellement vrai qu’on peut voir le désarroi de la presse flamande qui se trouve devant le dilemme d’un pouvoir qui risque de changer de main. L’État belge ou l’État flamand, comment savoir si le premier ne sera pas remplacé à tous les points de vue par le second ?
Et c’est cette grave question qui agite la presse flamande, non pas pour ou contre tel ou tel État, mais parce que le quatrième pouvoir s’est fondu dans celui de l’État et qu’il est indispensable de savoir lequel ?
Il est probable que Mélenchon et Endeweld considèrent toujours le quatrième pouvoir effectif.
Maintenant, si vous voulez savoir ce que Mélenchon pense des confrères français des Vrebos, Delvaux, Demoulin et compagnie, le paragraphe ci-dessous est tiré de l’article d’Endeweld.

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"le journalisme politique neutre n'existe pas. Tout le monde est dedans, et la presse qui participe à la vie politique ne peut pas s'en extraire". Reconnaissant "des degrés dans la manipulation", il flingue Libération : "Le sommet de la manip' pour moi, c'est Libé. Ils changent les questions et même parfois les réponses après l'interview. Ce sont des voyous". (Fin de la sitation).
Sans doute, avons-nous aussi nos « voyous ». Alors, tous des voyous ? Le terme est sans doute trop fort. Un pauvre type n’est pas un voyou.

1 octobre 2013

Leurs Roms et les nôtres !

Le PS français de Hollande est accusé de développer un socialisme médiocre.
Harlem Désir, son secrétaire, a le verbe soporifique et la personnalité plus nulle encore que ce qu’on pouvait imaginer de pire avant son élection.
Sorti des rangs de ce parti en chute libre, le président de la République est à 23 % d’opinions favorables, celle, à un point près, de Mitterrand à son deuxième mandat.
Et voilà que la semaine dernière Manuel Valls en a remis une couche à propos des Roms, faisant rager une partie de la gauche qui ne le supporte plus, à propos de la façon de considérer les immigrés !
Si cela avait été un ministre de l’intérieur du gouvernement de Sarko, vous auriez entendu les critiques cette fois de toute la gauche. Ce qui sauve Valls, c’est que ses détracteurs en interne sont aussi des socialistes qui en ont assez de la mollesse de Hollande et de sa social-démocratie, tandis qu’il a toujours les faveurs de l’électorat centriste, cela signifie, en clair, que Hollande ne prendra aucune mesure pour le départager de Cécile Duflot, Montebourg, Taubira et quelques autres. C’est un concert de lamentations que ni Hollande ni son premier ministre ne seront en mesure d’arrêter, il est hors de contrôle, et encore moins de trancher.
A l’extérieur, c’est avec raison que Jean-Luc Mélenchon prétend que Manuel Valls "dit la même chose que l'extrême droite" au sujet des Roms.
Beaucoup d’observateurs pensent que la principale préoccupation reste le chômage et la perte du pouvoir d’achat et que l’affaire des Roms vient juste à pic pour faire diversion à quelques mois d’élections importantes.
Ils sont 20.000 Roms en France à errer sur un vaste territoire et personne ne sait comment et par quel bout prendre en main cette errance, et 40.000 en Belgique sur un territoire comme un mouchoir de poche. Nous ne réussissons pas mieux que les Français. Cependant on sent moins d’exaspération en Belgique, parce qu’il y a moins d’antagonismes au niveau des partis sur la question des Roms et des autres Communautés qui ont des difficultés d’assimilation aux manières de vivre d’ici. La différence tient dans le public belge par rapport à celui de France. Nous manquons de grandes voix faisant parler leur conscience. Les Belges sont plus disciplinés derrière leurs partis qui affichent un racisme « modéré » comme la plupart des électeurs et qui sont arrivés à un consensus sur la manière dont Maggie De Block résout le problème.
« Nos » Roms font quasi l’unanimité contre eux, les Musulmans sont bien d’accord avec l’ensemble des Belges sur cette question. Les discours des membres du gouvernement sont des modèles du genre. Di Rupo excelle aux grandes envolées sur les droits de l’homme. Les Nations Unies viennent de retentir de ses « chants désespérés » qui depuis Musset, sont les chants les plus beaux.

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Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots, surtout les siens, quand il fait ses yeux de cocker triste, on finirait par croire que ce type à du cœur. Mais non, il est myope !
Evidemment, cette rhétorique pour que dalle.
Mais les Belges n’en demandent pas plus. Ils s’érigent en comités de quartier, se promènent avec les téléphones des autorités policières dans la poche et applaudissent aux nouvelles caméras installées au coin des rues.
Comment voulez-vous qu’ils s’émeuvent plus que ça des Roms ?
Le tort de Valls, c’est qu’il doit se prouver qu’il est le meilleur et le plus efficace. Il croit à sa mission de grand défenseur de l’Occident. C’est un Croisé cet homme-là. Sa mission n’est pas de délivrer le temple de Jérusalem, mais les places publiques et les carrés de verdure de proximité des villes, aussitôt transformés en dépotoir par les parias de Roumanie et de Bulgarie, dès qu’ils arrivent. Essayez donc de vous construire un abri à 1000 kilomètres de chez vous et face à l’hostilité des gens, et vous m’en direz des nouvelles. Au moins, vous sauriez que dans certaines conditions, c’est difficile d‘imiter Calatrava.
Sarkozy avait son karcher. Valls fait mieux : il est le karcher !
Valls contaminé par les idées du Front National ? C’est encore une idée de Mélenchon. Mais c’est bien possible après tout.
Nous avons bien un premier ministre contaminé par les idées de Charles Michel !
Et pendant ce temps, en Europe, on ne parle pas d’autre chose.
Les Roms au secours de l’économie capitaliste et sauveurs de l’Union Nationale faisant l’unanimité contre eux ?
Pourquoi pas aussi responsables, « nos » Roms, de la réélection d’Elio Di Rupo, qui semble avoir lié son sort à celui de Maggie De Block !