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Nobel, retour à l’envoyeur.

On a décerné le prix Nobel de physique à un ancien de l’ULB qui s’appelle Englert. Tant mieux pour la pub qui s’est faite autour de ce prix pour le renom scientifique qu’il inclut. Encore que, à peine trois semaines plus tard, à part quelques scientifiques, qui s’en souvient encore ?
Reste que si Englert, pensionné sympathique, est déjà fossilisé par l’opinion, on sait encore moins ce qu’est le boson de Higgs, y compris des profs de physique.
Lors d’une interview à la RTBF, on a vu une enseignante avouer avoir du mal à l’expliquer à ses élèves de dix-huit ans.
Ce boson a été théorisé en 1964. S’il a été nobellisé 48 ans plus tard, c’est grâce à des expériences accomplies dans l’anneau du CERN.
Il paraît qu’on a fait un pas de plus vers la connaissance du phénomène des trous noirs.
Alors là, chapeau, quand on dit « trous noirs » on scie le bec à tout le monde. C’est le roi des phénomènes inexpliqués en ce moment. Probablement dans quelques années, un savant de l’ULB ou d’ailleurs viendra nous dire que c’était tout simple. Il nous en fera la démonstration en coupant l’éclairage de la salle plusieurs fois. Personne n’y comprendra rien, mais il aura des chances pour le Nobel de l’année suivante.
Ceci dit, c’est marrant de voir le monde de la science en ébullition pour quelque chose qu’on a du mal à expliquer. Évidemment, avouer qu’on ne comprend pas, c’est passer pour un con par tous ceux qui ne comprennent pas non plus mais qui font semblant que c’est l’évidence.
C’est fou comme c’est difficile à dire pour mon ego, mais plus j’entends des explications, moins je comprends ! Voilà c’est dit, je suis un con, mais j’assume.
Si cette découverte débouche un jour sur une révolutionnaire marmite à pression ou un moteur consommant de l’eau, force sera de dire que la découverte du boson de Higgs, c’est quelque chose de considérable. Je saurais me servir de son application, mais je n’en demeurerais pas moins incapable de décrire le phénomène.
Sans doute le découvreur du Boson est-il lui-même dans l’ignorance pour d’autres phénomènes qu’il n’a pas étudié, ce qui me rassure, comme par exemple, être plus sensible aux femmes qui ont des yeux verts, qu’à celles qui ont des yeux bleus ?
Pourtant, en lisant les gazettes, je me conforte dans mon ignorance, puisqu’elle pourrait être synonyme d’une certaine sagesse. La sagesse de celui qui « attend pour voir ».
Voilà encore un phénomène difficile à expliquer. On voit, mais c’est comme si on ne voyait pas, on attend !
En un mot, la circonspection est un phénomène de tergiversation qui s’appelle l’hésitation.
Donc j’attends et pourtant je me demande si je suis sage ? Je ne suis probablement qu’un simple hésitant.

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Les gazettes ne sont pas hésitantes. Elles sont au contraire débordantes d’enthousiasme. Ce qu’elles nous ont dit du boson, on en aurait eu jusqu’à la fin de l’année à méditer, heureusement, que la capacité d’oubli de chacun est plus vaste qu’un trou noir.
« L'observation du boson de Higgs serait donc un indice très fort de l'existence du mécanisme de Higgs, mais celui-ci pourrait exister même si le boson, lui, n'existe pas. » Là, ce n’est plus de la physique, mais de la métaphysique ! Il est possible qu’Englert ait découvert une chose qui n’existe pas, dont tout le monde s’en est fichu pendant un demi siècle et voilà qu’on consacre un prix Nobel à son inexistence !
Et le journaliste la tête encore pleine des calculs du CERN de conclure « Cette identification ne signifie donc pas encore que c'est forcément le boson de Higgs qui a été découvert ; il faudra encore sans doute quelques années de recherche pour l'établir. » Bref, on a découvert quelque chose qui n’existe pas sous la forme d’un boson, mais puisque c’est Englert et les autres qui l’affirment, tous docteurs émérites des plus grandes universités, c’est que ça doit être vrai. Enfin, dans une autre gazette, point d’orgue final : « Le 14 mars 2013, le CERN publie un communiqué de presse dans lequel il indique que le nouveau boson découvert « ressemble de plus en plus » à un boson de Higgs, même s'il n'est pas encore certain qu'il s'agisse du boson de Higgs du modèle standard.
Là-dessus voilà le Nobel qui arrive !
J’aime mieux le Nobel de la littérature, au moins on peut pinailler sans passer pour un imbécile.

Commentaires

Boson ou pas, faudrait dire à la fille qu'elle doit changer ses bas nylons...

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