« Fan de Bernard ? | Accueil | L’info se pique chez les autres. »

Un « Montresor » belge !

Un richissime italien déclarait un revenu annuel de quatre euros ! La brigade financière de Vérone a mis sous séquestre ses biens d’une valeur supérieure à 300 millions d’euros.
Merveilleuse Italie digne d’un film réaliste des grandes années de Cinecitta, ce richissime tricheur s’appelle Giovanni Montresor, un nom prédestiné !
Montresor était propriétaire de neuf entreprises, 235 hectares de terrains situés dans plusieurs régions du nord de l'Italie, dix-huit biens immobiliers, sept véhicules, etc.
Mais l’Italie aurait-elle l’exclusivité de ce genre de parasite social ?
En fouillant consciencieusement parmi les déclarations de revenus de nos industriels jusqu’à nos plus illustres mandataires politiques, je suis persuadé que la Belgique trouverait facilement des Montresor.
Pourquoi ne le fait-elle pas ? Demandez donc au gouvernement !
Nous en avons à revendre. Il n’y a que la volonté de les débusquer qui manque.
Au moment choisi par Moody’s et Standard & Poor’s de coter l’économie belge à Aa3 perspective négative pour l’un et AA perspective négative pour l’autre, au moment où on chipote sur le statut des chômeurs, ce serait peut-être le moment de récupérer chez nos Montresor les quelques milliards d’euros qui nous manquent et qu’ils détiennent indûment.
Nous en avons déjà un à portée, ce Montresor-là est un libéral flamand (VLD) Karel De Gucht qui avait déjà été soupçonné de délit d’initié en 2009, alors qu’il était ministre des affaires étrangères.
Cette ancienne casserole avait fini à la décharge publique « faute d’éléments de preuve » et puis aussi parce qu’on ne dérange pas un parlement pour lever une immunité parlementaire d’un ministre. Autrement dit, on peut faire six mois pour le vol d’un pot de confiture quand on n’est pas de « l’Haut Lieu », à l’inverse, la démocratie est fort indulgente, quand on est une personnalité capable d’étouffer des millions par simple utilisation de secrets d’État. Il est vrai que les cellules pour les VIP à Lantin et ailleurs sont en trop petit nombre pour les y mettre tous, alors on n’en met aucun.
Pour rappel, l'enquête en 2009 avait été déposée à la Commission bancaire financière et des assurances au sujet de "transactions bizarres" dans une agence Fortis à Berlare. M. De Gucht avait confirmé que sa femme et son beau-frère avaient liquidé des actions Fortis appartenant à sa mère. Le même jour, à l'issue de la clôture de la bourse, la nationalisation des activités néerlandaises de Fortis avait été annoncée, faisant chuter le cours de bourse de l'action de manière spectaculaire.

941g000.jpg

Bien joué ! Délit d’initié ? Non… Monsieur Montresor s’en était bien sorti. On était au début de la terrible crise financière dont nous ne nous sommes pas encore débarrassés. Apparemment, notre Montresor avait admirablement anticipé la catastrophe en sauvant le pognon de sa belle-mère.
Bien renseigné ou admirable d’anticipation économique ? On ne l’a jamais su. Nos grands démocrates à l’époque avaient parlé de coïncidence.
Si un jour vous allez en correctionnelle sur une coïncidence comme ça, autant vous dire que personne ne vous croira.
Et voilà que notre Montresor devenu Commissaire européen remet ça ! Le fisc belge exige de Karel De Gucht de verser à l'Etat 900.000 euros pour avoir fraudé en omettant une plus-value sur action d'une opération avec son épouse qui avait rapporté 1,2 million d'euros. « Les deux parties n'ont pas trouvé d'arrangement à l'amiable. L'affaire sera portée devant le tribunal. Le procès débutera le 25 novembre, à 7 mois des élections, écrivent vendredi le Tijd et l'Echo. L'inspection des impôts demande en plus de l'imposition sur le revenu perçu, la fixation d'une amende de 50%, et le versement d'intérêts. Karel De Gucht conteste le prélèvement demandé par l'administration. »
Evidemment, notre Montresor a des avocats pour se défendre de la « malveillance » de l’État. « Avant que l'affaire ne débute sur le fond devant le tribunal de première instance le 25 novembre, la Cour d'appel de Gand aura encore à traiter le 19 novembre de questions de procédure. Ainsi, les avocats du Commissaire européen estiment que l'inspection spéciale des impôts ne pouvait pas consulter les comptes des époux De Gucht. »
Comme en 2009, Karel défend son bifteck avec assurance.
C’est que le bougre pourrait à nouveau surfer sur la coïncidence !
C’est fou comme on naît facilement innocent, quand on a du standing et des revenus !
Aux dernières nouvelles, la Commission européenne soutiendrait notre Montresor national. Depuis longtemps, la Commission protège les Montresor. On n’est pas surpris de voir le sentiment antieuropéen progresser partout.
Mais quand donc les gens comprendront-ils qu’on les prend pour des bouffons ?

Poster un commentaire