Scandale sur la pointe des pieds !
Les six cents fonctionnaires de la Cour des Comptes ont planché sur le budget des Régions et notamment sur celui qui nous intéresse le plus : la Wallonne.
Quoique nommés par la Chambre des représentants, c’est-à-dire par les partis, le Bureau de cette Institution ne peut pas dire n’importe quoi, par exemple que ces messieurs présidents des partis ou faisant partie du gouvernement leur souffleraient mezzo voce ce que doivent trouver les six cents pour justifier d’un salaire. Non, non !... pas d’obscures manœuvres, surtout ne pas imiter celles d’Antoine.
Se surveillant mutuellement ces pontes sont donc fiables et sincères par nécessité.
Voilà bien pourquoi nous pouvons être inquiets à la lecture de ce rapport (c’est un droit du citoyen de le demander et de l’obtenir). Elle délivre ni plus ni moins un certificat accablant d’incompétence aux ministres de la Région et notamment à André Antoine et Rudy Demotte.
Elle met en relief l’impudence d’Antoine et Demotte, puisqu’ils se sont joués des parlementaires wallons dans leurs déclarations sur les comptes de la Région.
L’imposture tient dans deux chiffres.
André Antoine annonçait en commission que la dette de la Région atteignait 6,25 milliards d’euros. La Cour trouve à l’analyse des dossiers qu’elle est de 11, 237 milliards d’euros !
Excusez du peu, mais c’est une information énorme, qui devrait mettre dans de beaux draps tous les ministres de la Région.
Dans les semaines à venir, les réactions des divers milieux concernés seront très intéressantes.
Il y a d’abord celles de nos menteurs pathétiques. Autre milieu, celui de la Cour des comptes, elle n’a évidemment aucun pouvoir, met les dossiers à plat et c’est le législatif qui agit ou n’agit pas en conséquence. Comme les socialistes règnent en maîtres au parlement wallon, on va bien voir comment ils vont soutenir Demotte, le chef de l’exécutif.
Autre réaction, celle de la presse. Comme elle est fortement politisée, quoique nos oiseaux au beau plumage en disent, nous verrons bien quelles initiatives elle prendra et comment, éventuellement, elle va noyer le poisson.
Tout dépendra d’elle pour que l’électeur se réveille ou poursuive son sommeil de plomb jusqu’aux élections. Nous avons eu ce soir un bref aperçu sur RTL, aussitôt l’écart des 5 milliards de différence sortis des lèvres de Hakima, voilà Antoine qui apparaît sur la pelloche tombant des nues « Quoi, quoi ! mais on a toujours dissocié des comptes, les prêts et les machins… ».
La situation est scandaleuse !
Ce gouvernement nous trompe et nous ment. La différence est le résultat d’un manque de rigueur dans la gestion des finances publiques, un laisser-aller coupable, pour ne pas dire criminel !
La première faute est organisationnelle. Il est tout à fait insensé de maintenir des gestionnaires politiques avec les traitements qu’ils ont dans des situations de doublons sinon de triplettes dans une Wallonie exsangue. On a estimé que des économies énormes pourraient être faites rien que dans l’organigramme des responsabilités publiques à tous les échelons, traitements et privilèges.
Cette bombe de la Cour des Comptes est à fragmentations. Il se pourrait même que la dette soit supérieure encore aux 11 milliards et que dans quelques années, certaines parties viennent à exploser par l’effet des garanties, comme celles accordées à la Société wallonne de logement, le circuit de Francorchamps, etc. La Région pourrait se trouver un jour en première ligne.
Sans vouloir prétendre qu’on lui ait caché sciemment des dossiers, la Cour laisse supposer que la Région a des squelettes dans des placards puisqu’elle ne dispose pas de toutes les données, et notamment celles des participations financières que la Région aurait acquises par l’intermédiaire de mandataires.
Ah ! ces avocats qui nous cornaquent, que n’avons-nous placé plutôt qu’Antoine, un bon et brave comptable à la tête de nos finances, un de ces petits comptables méticuleux et honnête qui eût conservé le sens du devoir et celui de la vraie économie !
Voulez-vous que je vous dise : il ne se passera rien que de très banal. Antoine et Demotte, après les fêtes, retrouveront leurs façons et leurs facondes. Borsus et le MR n’attendent qu’une occasion de refaire alliance avec les deux ci-avant désignés, avant de rentrer dans le silence complice.
Dans deux ou trois législatures, quand Demotte, Antoine et Borsus seront à la retraite ou morts, la dette pourrira la vie des avocats du futur. Ce sera l’esclavage définitif du peuple ou la fin d’une Région wallonne d’incapables et de corrompus.
On en reviendra à la lutte classique entre le travail et le capital.
Alors, on s’apercevra, qu’on aurait dû commencer par là !