Un parti mort-vivant !
Ce ne serait pas intéressant, au soir du deuxième tour des élections municipales en France, de piquer ça et là un commentaire pour le commenter en deuxième main.
Aussi, vais-je éviter le flux des appréciations selon que l’on soit un journal de gauche ou un journal de droite et laisser à d’autres le soin d’expliquer les choses.
Le PS a subi la pâtée, comme il en a rarement eue dans son histoire. Qu’Elio se rassure, c’est en France que ça se passe. Une pareille aventure ne pourrait lui arriver. Concernant les abstentionnistes, il est paré, le vote est obligatoire. Le parti d’extrême droite n’existe qu’en Flandre ; au vu des résultats de la gauche de Mélenchon, même si Hedebouw doublait son électorat, Elio Di Rupo serait toujours incontournable en Wallonie.
Est-ce pour autant que l’artiste montois fasse le show que les gens préfèrent ?
Bien sûr que non. L’exaspération de l’électeur belge est comparable à l’exaspération des Français. Mais le scrutin à un tour et les dispositions de la loi électorale en Belgique sont des plus favorables aux partis du centre, et comme le centrisme est le mot d’ordre du PS. Il est paré.
Pourtant le guignol mériterait une claque aussi.
Il est vrai qu’en Belgique, un politique qui a de l’entregent peu plus facilement berner l’électeur qu’en France.
D’ici à dire que l’électeur belge est un con, je n’irai pas jusque là. Mais, qu’on le rende con par les médias interposés et les couleuvres que les économistes lui font avaler, là je serais plutôt d’accord.
Revenons à la France.
A peine les élections du deuxième tour connues et le PS en déroute, les journalistes français se sont rués sur la question essentielle pour eux : « Hollande va-t-il changer de premier ministre ? »
Comme si le premier ministre était responsable à lui tout seul de la défaite, alors qu’il suit au plus près la politique du président de la république !
Quelques rares observateurs ont bien vu l’aveuglement de François Hollande face à la réalité et que cette réalité n’était pas perçue non plus à droite.
Et d’être unanime partout : il faut infléchir la courbe du chômage, retrouver la croissance et baisser les taxes, ne signifie pas pour autant qu’après l’avoir dit, tout évolue en ce sens.
Or, depuis le début Hollande croit, dur comme fer, que ses mesures seront suffisantes pour inverser la tendance. Son pacte de responsabilité en témoigne. Croit-on qu’au vu des élections il décide d’un autre plan, et nomme un autre premier ministre ?
J’en doute fortement. Et cet entêtement coupe toutes les suppositions et toutes les croyances, réduit à néant toute modification !
Bien sûr, il va vers la catastrophe, mais Hollande est ainsi fait. Il ne se dédira pas.
Le premier responsable de la défaite, c’est bien évidemment le président de la République, mais il n’en est pas persuadé, au contraire. Le roi est nu désormais, tout le monde le voit, sauf lui.
Ce sont ses choix et sa méthode qui ont été désavoués. C’est l’inadaptation de la social-démocratie théorisée dans les années 70, pratiquée après 2008, aussi bien par le PS belge que par les Solfériniens français, avec l’application pratique dès l’avènement de Hollande à l’Élysée en 2012, qui a abouti aux près de 40 % d’abstentions et à la grosse défaite du PS aux élections de ce dimanche.
A cette obstination malheureuse d’un homme, il faut y associer toute la majorité, sans oublier le PS et son secrétaire Harlem Désir. Son effacement sur l’orientation, sans un plan d’élaboration et sa langue de bois, ont contribué à en faire une coquille vide
En passant, c’est aussi un reproche qu’on pourrait faire à la direction du Ps belge du boulevard de l’Empereur à Bruxelles. Quand Di Rupo n’est pas là et qu’il n’a pas laissé à Magnette des instructions et la matière d’un discours, on a l’impression que le personnel joue aux cartes ou au vogelpik, en attendant le chef.